29 août 1994 : après diverses poses de drains ou yoyo comme on les appelle familièrement, me voilà de nouveau sur le billard pour une greffe de tympan cette fois. Les otites répétées me font tellement souffrir qu’il ne reste plus que cette solution. L’opération se passe « bien », aucune complication, le réveil est un peu difficile mais je veux absolument remonter dans ma chambre avant que ma maman ne parte pour sa dernière échographie avant la naissance de mon petit frère. Elle aura finalement décalé le rdv pour rester avec moi, je n’ai pas encore 11 ans et cette dernière opération a été difficile pour moi. La sortie au bout de quelques jours d’hospitalisation, avec un magnifique bandage autour de la tête, la cicatrice qui tire, des bourdonnements… Rien d’anormal apparement !
Septembre 1994 : ma rentrée au collège. Comment ne pas se faire repérer quand on arrive en 6e avec un bandage sur la tête ? Tout le monde se moque de moi, les « grands » comme ceux de mon âge, les garçons comme les filles… Les remarques des profs : « tu t’es fait recoller les oreilles ? »
Puis enfin il est temps de retirer le pansement. Je retourne chez l’ORL, toujours avec mes bourdonnements, je n’entends plus de l’oreille opérée. « Peut-être que si on ré-opérait, l’audition reviendrait » c’est ça oui, et puis quoi encore… Je vais voir un autre spécialiste, d’après lui je n’entendais déjà pas avant l’opération, ça ne peut pas venir de ça. Alors tous les tests d’audition que j’ai faits avant l’opération étaient faux ? Du haut de mon mètre 40 j’éclate en sanglots à chaque rdv, pourquoi personne ne veut m’écouter ? J’ai malgré tout le droit de repartir avec un papier pour être au 1er rang en classe, afin de pouvoir suivre comme les autres, quel privilège !