Dans ma seconde vie qu’est Internet

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 En y réfléchissant, j’aurais pu avoir une vie heureuse et sans problème.
Après tout, mes parents m’aiment malgré la difficulté que présente mon père à communiquer et ma sœur semble m’apprécier malgré notre manque évident de complicité. Je vis correctement, je mange à ma faim tous les jours, je suis habillée et j’ai même accès au besoin superflu que représente internet. C’est d’ailleurs ce dernier qui a déréglé ce semblant d’harmonie pour laisser place à un joyeux calvaire.

Déjà gamine, je ne me sentais pas adaptée totalement dans la société qui m’entourait. Pourtant jamais seule, je ne me suis jamais totalement sentie intégrée dans mon groupe. J’ai toujours regardé les relations que se créaient les filles entre elles avec une certaine distance. Je les ai d’abord enviés, désirant moi aussi connaître ses liens si forts qui les unissaient puis, je les aie considérées comme un tas de mensonges et de faux-semblants. Avec les garçons c’était assez semblable, j’en étais entourée dans le milieu scolaire sans pourtant pouvoir en attirer un quelconque regard. Dès mes onze ans j’ai souffert de ce manque d’attention tandis qu’internet m’ouvrait grand les bras. Un endroit merveilleux, n’est-ce pas ? Où tout semble possible, des milliers… que dis-je ? Des millions et des millions de personnes accessibles, un réseau immense d’amis potentiels. Les jeunes de mon âge me semblaient peu intéressants étant donné qu’on m’avait conforté dans l’idée que j’étais trop mature pour eux. Alors, j’ai cherché à m’élever en traînant dans des endroits où seuls les adultes se logeaient, je m’y faisais passer la bas pour beaucoup plus vieille sans réelles difficultés, c’est toujours plus facile lorsqu’on pianote sur un clavier d’ordinateur. Bien que je ne me souviens pas de la qualité de mes discussions, celles-ci ne semblaient pas trop mals pour une gamine de onze ans. J’étais peut-être un peu plus mature mais je restais une enfant et… les enfants sont vulnérables.

Dans cette seconde vie que m’apportait internet, j’étais fière de mes mensonges qui m’apportaient une grande distraction. L’on dit bien qu’il ne faut pas jouer avec le feu puisque j’ai rencontré sur internet un homme. Je dis bien un homme puisqu’il avait trente-sept ans tandis que j’étais sur la fin de mes onze ans. J’ai discuté avec cet homme durant longtemps, aussi bien à l’écrit qu’en vocal – ma voix grave me permettait de me faire passer pour beaucoup plus vieille que je ne l’étais -. Puis, au fur et à mesure des conversations, cet homme qui me pensait être une jeune femme d’une vingtaine d’années à commencer à me faire la cour. C’était la première fois que quelqu’un s’intéressait à moi et je vous confie que cela a flatté mon égau à un plus haut point. Ainsi, je promettais déjà à cet homme monts et merveilles lui faisaient croire à une future romance dans la vraie vie. J’étais donc en couple sur internet avec un homme qui avait plus du double de mon âge et qui fut bientôt plus gourmand en demandant des photos de ma personne. Alors, je me suis contentée de lui donner une pauvre photo de très mauvaise qualité de moi-même qui pouvait laisser croire que j’étais beaucoup plus âgée. Mais les hommes sont friands de ces choses, il en demandait encore mais… je refusais. En contrepartie, j’ai accepté d’échanger quelques mots sensuels avec lui au téléphone. J’étais si excitée de pouvoir plaire que je ne me rendais pas compte de la bêtise qui m’envahissait. Ainsi, ma première masturbation au téléphone faite, il en suivit d’autres…
L’homme proposa de me voir, plusieurs fois, je refusais mais il insistait. Alors un jour, j’ai accepté… J’étais dans un immense pétrin, que faire . J’ai donc pris mon courage à deux mains, et j’ai envoyé un SMS pour dire que je ne voulais plus de cette relation. Cela peut sembler ridicule mais même par le biais d’internet une gamine de douze ans peut s’attacher à un homme de trente-sept ans, j’ai donc pleuré toutes les larmes de mon corps.

Mais, l’homme revint vers moi, il était réellement blessé de cette « rupture » et tenait à l’image idéale que je lui donnais de moi. Comment résister à la promesse d’une jeune et jolie blonde de vingt ans ? C’est alors que j’ai continué à mentir, me plaisant presque à jouer avec cet homme qui était à cette heure victime de moi. Il m’a plu de lui raconter que j’étais en couple dans la vraie vie avec un autre homme mais que celui-ci était méchant avec ma personne et m’avait même frappé. Inutile de préciser que j’étais perturbée mais l’on peut remarquer que j’avais un certain goût pour les mélodrames. Et… dans ce cycle infernal, j’étais à nouveau pendu virtuellement à ses bras. J’ai continué la découverte de ma sexualité via ses instructions quand j’ai craqué à nouveau. Je lui ai à nouveau inventé un immense mensonge pour lui expliquer notre rupture. Mais, lorsqu’il est revenu vers moi j’ai trouvé bon de ne plus lui mentir qu’à moitié. En effet, je lui ai avoué que j’étais mineure et pour ne pas le choquer totalement que je lui ai à nouveau menti sur mon âge. Tandis que je lui disais que j’avais quatorze ans, j’en avais en vérité douze ans et demi.
C’est alors que l’improbable s’est produit. Alors, que je m’étais préparée à me faire jeter par l’homme à qui je m’étais indéniablement attaché, celui-ci a trouvé bon de me dire que malgré tout il m’aimait et qu’il voulait tout de même me rencontrer en vrai. Eh bien, j’étais « amoureuse » alors, j’ai dit oui

Ma première rencontre avec cet homme n’a pas été comme je le pensais. Je maudis aujourd’hui ce jour qui n’a fait que m’embourber dans un cercle vicieux dont j’ai eu du mal à sortir.
C’était en mars il me semble et je me rappelle tout à fait encore comment j’étais habillée, j’allais prendre mes treize ans dans quelques mois. Il était là dans sa voiture et je suis montée, on a parlé puis… il m’a embrassé. Nous avons à nouveau parlé lorsqu’il m’a présenté son sexe. Je n’en avais jamais vu alors il a trouvé judicieux de me montrer à quoi ça ressemblait. MAIS BORDEL MÊME SI J’ÉTAIS CENSÉE AVOIR QUATORZE ANS ON NE MONTRE PAS SON SEXE A UNE FILLE DE QUATORZE ANS QUAND ON EN A PLUS DU DOUBLE ! Eh oui j’ai touché son sexe, et oui celui-ci a même atterri dans ma bouche, je n’avais même pas encore douze ans et j’étais totalement inconsciente de mes actes…
Et puis, nous sommes partis à l’hôtel, j’étais curieuse, trop curieuse pour mon âge. Ma première fois s’est donc déroulée dans un hôtel bas de gamme avec un homme qui avait deux enfants plus âgés que moi.
Après cet acte, je me suis sentie obligée de révéler quelques semaines plus tard à cet homme que j’étais plus jeune qu’il ne le pensait, j’allais en effet bientôt prendre mes treize ans, j’en avais donc douze. Il était en pleurs et répétait « Je suis un pédophile, je suis un pédophile ». J’ai cru que c’était fini pour de bon, je pleurais également, j’étais attachée.
Pourtant, il a dit qu’il m’aimait malgré tout et qu’il voulait rester avec moi, il m’a demandé de mettre ma webcam et de me masturber devant lui.

Ainsi, j’ai eu une relation amoureuse avec un homme qui avait plus du double de mon âge pendant plus d’un an, c’est-à-dire jusqu’à mes quatorze ans. Je mentais à mes parents en leur disant que j’allais voir des amies. Chacun moi il venait un week-end et nous nous retrouvions dans un hôtel pour avoir des relations sexuelles. Nous étions comme un couple finalement, on sortait au restaurant, on s’offrait des cadeaux. Pourtant un truc clochait, nos âges. Nous nous tentions de nous persuader que ce n’était qu’un détail et qu’à mes dix-huit ans tout irait mieux et que notre amour serait légalisé aux yeux de la loi. Ainsi nous nous cachions…
Puis mes quatorze ans passés, le corps de cet homme a commencé à me dégoûté, lorsqu’il venait je me forçais à coucher avec lui.
Énormément de disputes plus tard, j’ai décidé de rompre mais j’étais malgré moi rattacher à lui, après tout, c’était…mon premier amour…
Avec mon consentement il est revenu me voir uniquement pour du sexe. J’étais perturbée, je ne savais plus où j’en étais, il m’écœurait. Il est reparti puis via internet il a menacé de diffuser des photos de moi nue. Il ne l’a pas fait. J’ai coupé tous les ponts avec lui et j’ai décidé de ne plus jamais le revoir.

Aujourd’hui j’ai seize ans. Cette expérience n’a pas marqué que mon corps, elle a fait bien plus que ça. Elle m’a marquée tout entière, elle est irréversible, indélébile. Elle reste présente, dissimulée dans un coin de ma tête tandis que je tente d’avancer. Quinconce vous dira que je suis une adolescente normale car personne ne sait. Personne ne doit savoir. Elle reste là enfouie à tout jamais, bouillonnante, toujours prête à éclater. Personne ne doit savoir. Alors, personne ne sait et je suis seule face à cela, bien trop effrayée devant les conséquences qu’une poignée de mots pourrait déclencher.

Ma vie sentimentale et sexuelle ne s’est pas arrêtée pour autant.
Dans la suite de ma rupture j’ai connu des préliminaires pathétiques avec un garçon de dix-neuf ans qui après avoir obtenu son éjaculation a prétendu s’en vouloir étant donné mes quatorze ans. Je l’aimais.
L’année dernière, quelques jours seulement après m’être mise en couple avec un garçon j’ai faits des préliminaires avec celui-ci. Nous nous sommes quittés même pas après un mois de relation. Je ne l’aimais pas.
Durant les vacances d’été j’ai couché avec un garçon de nombreuses fois. Je ne l’aimais pas.
Durant les dernières vacances j’ai faits des préliminaires avec un même garçon dans des toilettes lors de deux soirées alcoolisées. Je ne l’aimais pas.
Le fait d’avoir d’autres expériences sexuelles m’aide peut-être à avancer. Elles effacent mes débuts et me permettent de faire disparaître peu à peu le mot « Pédophilie » de ma tête.

Mais je me sens sale, je me blâme en me disant qu’il n’est pas normal que je prenne du plaisir à ces actes étant donné mon passé. Mon passé a gâché mon enfance, a bafoué mon innocence et me pourrit encore pourtant, je ne sais sur qui remettre la faute. J’étais une enfant perturbée, je ne sais pas qui il était. Impossible de définir exactement ce passé.
Je n’ai pas grande confiance en mon avenir, j’ai l’impression de me laisser sombrer peu a peu. Je ne prend goût qu’aux plaisir facile, renonce devant toute difficulté, je n’ai aucune motivation et le sentiment que je vais finir mal.

A toi

a toi

Faut que j’en parle, il le faut bien un jour, je dois dire ce que je ne pourrais jamais te dire en face que c’est par ta faute que je suis comme cela, toi que je considérer tant, toi qui m’a vu grandir et qui disait m’aimer, toi qui m’a fait souffrir et qui n’a d’ailleurs pas fini, oui à toi mon ancien meilleur ami as-tu prit conscience qu’à cause de toi ma vie n’a plus de sens?
Voilà j’ai subi un tsunami, pas n’importe quel tsunami celui qui ne cesse de te détruire, je suis comme un volcan, je brûle mais jamais je ne m’éteins, je suis morte au fond de moi et toi tu es bien vivant.
Moi je ne m’en sors pas, tandis que toi tu es heureux. Tout le monde parle de toi en bien, MA famille, Mes amies et moi je suis là, condamnées au silence parce qu’il ne faut pas salir ta réputation, attouchée, laissée comme cela, comme une moins que rien, comme un objet sans aucune valeur, tu étais tout pour moi !!!Cela ne signifie rien pour toi alors !!!Moi à moitié, mi violé, mi saine et sauve. J’ai droit à quoi moi?
Me souillais et obliger de continuer de te côtoyer ne t’a pas suffi, il a fallu que tu sois apprécié par ma famille, tes gestes, tes sourires de côtés, ta voix, à l’aide, à l’aide je n’en peux plus….
Je cherche comment en parler, quel terme dois-je utilisé, j’utilise le mot viol mais ce terme me semble trop violant. Un silence si pesant au bout de 8 ans, ma parole se libère peu à peu, je veux passer à autre chose, mais le chemin reste encore long.
Il m’a volait m’on insouciance et volé mon enfance, il a réduit mes rêvent et a fait les cauchemars accompagnée mes nuits. Comment oublier il me suffit juste d’être allongé durant des heures et de fermer mes yeux pour revivre ce cauchemar, parfois je me réveille et je ne peux m’empêcher d’haïr la vie et de me haïr.
Mais j’ai voulu disparaître, parfois je me sens sale et je suis dégouté au fond de moi, j’ai haï les hommes comme jamais je ne pouvais haïr et peut après je me suis haïe, je me sentais brûlait lorsque l’homme me touchaient, dégouter lorsqu’il me regarder ou me draguait, les câlins m’insupporte, les bisous aussi, même leurs compliments à mes oreilles sonnent faux. J’avais un besoin de reprendre le contrôle de mon corps ne plus rien manger être maigre ne plus avoir ses formes qui encouragent l’homme à me regarder, me faire vomir me scarifier en gros m’autodétruire de toute les façons c’est ce que je méritais chercher une solution pour ne pas attirait le regard de l’homme sur moi puisque c’est à cause de ce corps que j’ai étais violer.
J’ai mal X ne vois-tu pas que je souffre? Comment tu ne peux pas le voir, car devant toi la peur peut se lire dans mes yeux et malgré moi j’affiche devant toi ce mal que tu m’as infligé. J’aimerais que l’on m’enlève ce poids sur mon cœur, ne serais ce qu’une journée juste pour souffler, je ne demande pas beaucoup mais juste une petite journée.
Les autres me regardent, vite je dois sourire me montrer heureuse, faire la conne devant eux, car il ne faut pas qu’ils le sachent, il ne faut pas qu’ils le voient, mais malgré tous ces efforts j’ai l’impression qu’ils le voient quand même, est-ce marquer sur mon front que j’ai subi un traumatisme?
Je suis en larme et je ne vois plus rien, mais je tape toujours, X pourquoi me fait tu ça, ai-je méritais tout cela!!??REPOND MOI, je ne suis pas quelqu’un de bien c’est ça? Il est 00h et après tant de cauchemars je suis la assise par terre, ivre encore une fois, seule chez moi, ma bouteille comme seule compagnie, 8 ans après tu me fais toujours cet effet, cet effet ou je me sens misérable, une moins que rien.
Il n’existe pas de mots assez fort pour exprimer ce que tu m’as fait, j’aimerais pouvoir être enfin moi, est ce qu’un jour j’aurais la chance d’être cette fille-là ?
Aujourd’hui à bientôt 20 ans j’ai la sensation que ma vie est fini, alors que je devrais seulement la découvrir, à mes yeux le viol est une souffrance incomparable, tu sais j’aurais aimé disparaitre après, plutôt que de vivre toute ma vie avec ce souvenir qui me hante.
Personne ne peut comprendre, parce que les gens ne sont pas vous. Personne ne peut comprendre ce que je ressens moi à l’intérieur. Difficile d’être comprise, parler ces ceux que les gens disent, mais au début les gens nous entourent, seulement à un moment ils oublient, mais pas moi et c’est ce qui est le plus dur c’est que jamais je ne pourrais oublier.
8 ans après je m’accroche à ceux que la vie ma réservée et me réserve, à mes amie et à ma famille à mes rencontre d’un instant, à mes expériences amoureuses (qui sont d’ailleurs lamentable) et amicales, aux gens qui arrivent et qui repartent et a ceux qui y reste, je me suis façonnée ma bulle l’endroit où j’oublie tout , ou tout est rose et magnifique sa peut faire rire plus d’un mais moi ça me tient en vie, la détruire c’est me détruire ne pas chercher à y rentrer elle n’est faite que pour moi.
J’ai mis 3 jours à taper ces lignes, 3 jours waw j’aurais jamais penser y mettre autant de temps j’ai eu peur de cet lettre de la lire et de la relire et de la taper car ces mon histoire en fait , pas celle d’une autre la mienne la pire de tous, l’encre noir indélébile sur ma vie !taper, effacer, réfléchir au bon mot ,je n’es pas pu faire semblant d’avoir oublié cet histoire puisqu’en fait elle est ancrer en moi, j’ai la haine a certain passage j’ai ce dégout qui a étais encore plus fort et qui m’a empêcher de manger correctement durant ces 3 jours, au bout de ces 8 ans je n’es toujours pas fait le deuil de ce qui m’est arrivée je n’es pas mis de mot sur ma souffrance puisque très tôt j’ai voulu tourner cette page et je ne suis pas prête de la retourner, je ne mentirais pas je me sens un peu mieux de l’avoir dit, et lorsque j’apprends que des jeunes filles voir des garçons qui ont subi cela n’ont pas su ce relevé j’ai mal et une larme coule de mes yeux car je me dit que ça aurait pu être moi.
Chaque viol commis, chaque agression me ramène à mon histoire car même si chaque histoire est différente la peur est la même pour tout le monde, et la vie d’après dur pour chaque personne.
A celui que je croyais connaître, j’espère qu’un jour la haine que j’ai envers toi puisse s’atténuer, et qu’arrivé à te pardonner et ne plus continuer de te voir puisse m’aider à avancer.
Méli-mélo.

De l’HUMANITE bordel ! (Un peu de DOUCEUR dans ce monde de bruts)

mon corps m'appartient

Parler de mon corps, ça me parle. Tout comme lui semble savoir me parler.
Quelqu’un m’a murmuré un jour à l’oreille qu’existait la sagesse du corps. Vous en avez entendu parler?
Expérimenter, chercher un équilibre.
C’est quand même « vachement BON », comme dirait l’un.
J’ai envie de partager un petit bout de ma modeste quête ma foi bien ambitieuse… J’aime écrire des belles histoires et mon corps y participe. Quand les histoires virent au moche, tu te grouilles d’aller chercher tes crayons de couleurs pour y mettre un peu d’éclat. C’est pareil pour le corps ? oui, non ?
J’aime la spontanéité, le naturel dans les histoires; je trouve que ça les rend plus authentiques, plus jolies. C’est pareil pour le corps? oui, non?

Apprendre à (se)(re)connaître, à repérer ce qui nous correspond, devenir soi, devenir FEMME, ETRE une femme—-> ce sont les kiffs de cette vie que je choisis.

Ce texte illustré d’un bout de mon corps a pour objectif de faire passer un doux message sur l’espace public : c’est cool de vivre avec vos réalités, vos vérités tout en respectant celles des autres.

A mes enfants, A mes amours, A mes amis.
A « mon corps m’appartient ».

Ma première fois

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Cela pourra sembler très, voir trop personnel mais tant pis, je vais le faire tout de même et brièvement (ou pas finalement !).
Je veux simplement mettre des mots sur cette soirée, sur cette nuit, sur ce moment là. Parce que je m en souviendrais certainement bien longtemps si ce n est toute la vie. En fait, je ne sais pas si c est quelque chose qui marque autant que ça, si ma grand mère ou même ma maman s’en souviennent encore.
Je ne raconte pas cela pour me mettre a nue ou m en vanter (je ne vois pas en quoi je pourrais m en vanter d ailleurs) mais simplement parce que, je pense que c est une étape dans la vie d une femme et aussi parce que j aime écrire et avoir une trace des moments importants de la vie.
Certes, c est une étape importante mais je ne pense pas qu il faille sacraliser autant cette fameuse « première fois ».
De nouvelles sensations, de nouvelles notion comme celles de la nudité, la pudeur, la timidité parfois et l’appréhension. C est une approche différente avec son corps, avec le corps de l autre également. Mais après tout, chaque nouvelles fois avec un partenaire n’est pas une sorte de « nouvelle première fois » ?
Mais chacun à sa propre vision des choses, alors, sacraliser cette première fois et prétendre a ce que celle ci se réalise avec une personne qu on aime, avec qui on est en couple depuis quelques mois (bah oui sinon tu passes pour une « fille facile » ou « qui couche le premier soir ») je ne pense pas que c est essentiel ni même nécessaire pour que les choses se passent bien.

C était en Décembre dernier, une virée en boîte de nuit tant nous aimons danser jusqu’à en avoir mal aux pieds et des acouphènes en se couchant ! Nous sortons à nouveau et par surprise, ils sont encore là. Toujours plus beaux. Il faut alors qu’on discute.

Chose faite, nous passons une très bonne soirée tous ensembles et prévoyons de nous revoir.

Les semaines passent, nous discutons et le rendez vous est pris. Ce samedi, a la mi mars, nous nous rendrons chez eux.
La soirée se passe, nous discutons toute la soirée, nous rigolons, sans ambiguïté !
Vient le moment de se coucher. Nous jugeons finalement bon de rejoindre leurs lits respectifs, après mûre réflexion.
Je ne vous détaillerais bien entendu pas la suite des événements mais je veux tout de même en toucher deux mots.
Ma seule peur était de le regretter plus tard. Chose qui est arrivée à certaines de mes amies et que je ne veux en aucun cas ressentir moi aussi. Parce que du haut de mes 17 ans (je trouvais la phrase jolie, no comment !)je n’avais pas encore fait l’amour et c’était loin de là une quelconque honte ou je ne sais quoi, non, ce n’est en aucun cas une course.
Le principal, pour moi, n’était pas de le faire « pour le faire » mais de le faire lorsque je m’en sentirais capable, prête et lorsque j’en avais envie. Et si ce moment là arrivait avec une personne avec laquelle je ne suis pas en couple et que j’ai rencontré en boîte de nuit (et d’un côté, je n’aime pas écrire ça, c’est le stéréotype de la fille dévergondée et sans complexes)eh bien c’est comme ça ! Je me suis sentie prête, et je ne le regrette pas, pour rien au monde.
Le lendemain de cette soirée, je me suis jurée de ne jamais l’oublier. Parce que, sur le moment, on pense encore à cette fougue, au moment « tout neuf » qui vient de passer mais avec le temps, souvent, on oublie. Je ne veux pas oublier. Je veux me rappeler, toujours, que c’était un moment unique, doux, sucré, tendre. Tout était de l’ordre du respect et de la tendresse. Je ne regrette rien de rien et si c’était à refaire, je dirais mille fois oui.
Voilà comment, moi aussi j’ai dévoilé mon corps à quelqu’un. Un corps qui ne me plaît pas sur tout les points et que j’aimerais façonner selon mes envies mais ce serait bien trop facile ! Pendant ce laps de temps là, plus rien ne m’y a fait penser, j’étais juste bien.

Ca nous ronge de l’intérieur jusqu’au point de non retour

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Quand je repense à tout ce qu’il s’est passé depuis ma naissance, je me dis que j’ai quand même eu beaucoup de force pour tout garder pour moi et de courage surtout pour continuer à avancer.

Mon enfance a été assez douloureuse. Je n’ai quasiment aucun souvenir de ces périodes, mis à part les choses qui me hantent depuis enfant.
Je suis née d’une grossesse non désirée. Mon père était alcoolique, droguée et avait fait de la prison. Ma mère était une jeune fille de 19 ans un peu paumée.
Lorsqu’elle a appris sa grossesse il était trop tard pour elle d’avorter, elle a alors caché pendant un moment sa grossesse à la famille, car ça aurait été assez mal vu selon elle.
Quelques mois après ma naissance, mon père nous a mise à la porte toute les deux. Ma mère c’est réfugié chez son père. J’ai grandi en étant trimbalé un coup chez ma mgrand-mère, un coup chez mon grand-père, mon père me gardait de temps en temps les weekends.
Ma mère a toujours reporté sur moi la colère qu’elle avait envers mon père de l’avoir traité ainsi (elle avait été battue, rabaissée…). Elle voyait mon père en moi.
Elle s’occupait rarement de moi, c’était mes grand-parent qui jouaient son rôle, pendant qu’elle sortait faire la fête avec ses copines. J’ai grandi sans avoir vraiment de mère, puisque nous n’avions jamais tissé de lien et sans père puisqu’après nous avoir mis à la porte, ma mère a tout fait pour l’éloigner de moi.

A mes 2 ans, nous sommes allé vivre dans une autre région, car elle avait rencontré un autre homme (avec qui elle a eu ma belle-soeur).
Cet homme a eu du mal à m’accepter et me l’a fait ressentir pendant des années: il m’injuriait, me rabaissait, disait que je n’étais qu’une mois que rien, que j’étais idiote, sans cerveau, il m’a maltraité (il me donnait des douches glacées, m’enfermé dans le garage dans le noir à genoux sur le paillasson le doigt en l’air pendant des heures, me donnait des claques plus que forte cul nue à répétition, il a même été jusqu’à me donner des coups dans le dos une nuit…). C’était juste horrible.
Ma propre identité en à souffert.

Mon adolescence a été elle aussi difficile. Ma mère et moi on ne faisait que s’engueuler. Cris, larmes, claquements de porte, injures étaient notre quotidien.
Tout ce qu’elle m’interdisait, je le faisais. Elle était beaucoup plus complice avec ma petite soeur, qu’avec moi. J’étais comme invisible. J’ai essayé à plusieurs reprises de tenter des gestes de tendresse (l’enlacer), mais cela la gênée.
J’ai été violé par un garçon à mes 12 ans, trop naïve…je pensais que c’était mon ami, je l’ai invité chez moi quand ma mère n’était pas là. Il a demandé à voir ma collection de CD alors nous sommes montés dans ma chambre et là j’ai vécu un enfer…(je n’expliquerait pas en détail car ça fait trop mal).
Je pense que ce garçon a du raconter des choses sur moi au collège, car une fois en rentrant chez moi (c’était un petit chemin au bord d’un canal) deux garçons m’ont suivis, j’ai marché plus vite mais ils m’ont couru après. Un m’a attrapé et plaqué contre le mur, mis la main sur la bouche et à commencé à me faire des attouchements. L’autre garçon rigolait à côté. J’avais très peur les jours suivant de faire la route à pied seule. J’ai commencé a être mal dans ma peau ensuite. Je restais enfermée dans ma chambre et n’en sortait que pour l’heure du repas ou pour aller en cours (lorsque je ne les séchait pas).

A mes 19 ans, ayant signé un contrat d’un an, j’ai profité de l’occasion pour quitter la maison. J’ai alors pris mon appartement car la vie sous le même toit que ma mère était devenue impossible. Moins on se voyait, mieux c’était.

Entre temps, j’ai fait des recherches et j’ai retrouvé mon père, j’ai repris contact avec lui. Malgré que je lui en voulais de ne pas avoir été présent, je l’avais toujours porté dans mon coeur et souhaitais le rencontrer pour apprendre à le connaître et pourquoi pas rattraper un peu le temps. J’avais besoin de savoir qui était mon géniteur et connaître un peu plus ma famille (de son côté).
Nous avons échangé des mails et des coups de téléphones pendant quasiment 3 ans (il habitait une autre région, était sous tutelle). Nous avions décidé de nous rencontrer. Il était convenu qu’il viendrait dans ma région et prendrais un hôtel pendant quelques temps pour que l’on puisse passer du temps ensemble. Il faisait son possible avec sa tutrice pour faire des économies pour réaliser ce projet. Il y était presque…
Malheureusement, le 2 décembre 2012, il est décédé sur son lit d’hôpital. L’infirmière l’a trouvé tout bleu et crispé. Il était rentré à l’hôpital pour un sevrage alcoolique, il avait décidé de s’en sortir avant de venir me rencontrer. Il voulait me prouver qu’il pouvait y arriver, car il voulait retrouver sa fille qu’il aimait tant.
J’ai très mal vécue cette période. Je suis partie en train pour les funérailles mais arrivé là bas ceux ci ont été repoussé pendant 15jours (autopsie, enquête étaient en cours car il était décédé dans un hôpital). J’ai du repartir entre temps chez moi et n’ai pas pu assister aux funérailles de mon père, car je devais être présente au travail et mes jours de congés exceptionnels étaient épuisés.
Pendant mon séjour là bas, j’ai demandé à voir le corps. Je voulais lui dire « bonjour et au revoir », au moins voir son visage en vrai une fois…ça n’a pas était possible, la dame m’a répondu : « son corps est trop endommagé, il ne vaut mieux pas que tu le vois comme ça. »

Je n’ai pas eu le temps de me remettre du décès de mon père qu’en mars 2014, j’apprends que je suis enceinte. Ma 1ère grossesse, mon 1er enfant, vous n’imaginez pas mon bonheur dans ma tête. Le jour de la 1ère échographie, elle m’annonce que je suis à 8 semaine 1/2, qu’il mesure presque 5cm mais… qu’il est situé dans ma trompe droite. Je fais une grossesse extra utérine. Il faut m’opérer de toute urgence.
L’opération a eu lieu le samedi 27 avril 2013, ils m’ont enlevé mon enfant et ma trompe droite. Le père de l’enfant a préféré fuir que de me soutenir. Je suis passée à deux doigts de la mort, ma trompe avait éclatée et l’hémorragie interne commencée à être importante. Par la suite, il n’a pas été plus présent, j’ai du me débrouiller toute seule pour tout, malgré qu’il fallait que je reste coucher pour mes douleurs et cicatrices. Il m’a également rabaissée, injuriée. Peut être m’en voulait-il, je ne sais pas. En tout cas, moi oui j’avais une bonne raison de lui en vouloir, car il m’avait laissé seule.
Depuis ce jour là, mes journées sont devenues un enfer. Je voulais tant cet enfant…je l’aimais déjà tant…

Ensuite je me suis complètement renfermée sur moi-même. J’ai fait comme si tout allez bien, alors que rien n’allait, c’était dans ma tête un tourbillon d’horreur.
Jusqu’à il y a quelques semaines, où la couple pleine à céder par ces années de souffrance et d’accumulation. Me taire m’a tué à petit feu…
J’ai commencé à me mutiler le 16 mars et c’est fou mais ça me fait du bien. Je me sens tellement vide. Je ne ressens plus rien à part la douleur de tout ce qui c’est passé et la tristesse. Je ne sais pas qui je suis. Je n’ai aucune confiance en moi.
J’ai été voir le médecin le 17 mars dernier et j’ai craqué devant lui. Je n’ai pas tout raconté, je lui ai dit qu’il fallait que je vide mon sac parce que je n’en pouvait plus de vivre avec tout ce poids sur mes épaules.
Il m’a donné un traitement contre mes angoisses et me voit chaque semaine en psychothérapie maintenant.

Tout ça pour dire que, même si c’est difficile de parler des choses qui nous font mal, ça l’est encore plus si on les garde pour nous, car tôt ou tard ça nous ronge de l’intérieur jusqu’au point de non retour.

Mon corps , mes grossesses et la femme que je suis ….

Ventre

37 ans , toutes mes dents enfin pas vraiment et ce corps de maman qui a porté 8 bébés dont 5 venus nous combler et nous faire travailler sur notre chemin de vie …..

1er bébé à 23 ans , 18 kg de prit pour avoir un joli bébé tout rond et moi qui a toujours été mince , je me retrouve avec un ventre en serpillière …
Au début je l’aime comme j’aime mon BB .
Notre puce arrive 18 mois aprés habillant encore un peu de vergetures ce ventre , ensuite c’est le tour de notre 3ième larron et là après ectte grossesse , je ne me reconnais plus , un ventre toujours rond alors que j’aborde une jolie robe de mariée , que je pars en voyage de noce dans les Iles entourées de si jolies nanas .

Mon homme m’aime comme je suis , pour moi c’est plus dur …..je ne me reconnais plus ….

Et puis je reprends le sport , des arts martiaux plusieurs fois par semaine , je perds mon poids , retrouve mon corps de jeune fille avec toujours ce ventre strié .

7 ans de sports intensifs , je pense trop tard à la chirurgie qui n’est plus remboursé .

Puis 2 autres loulous arrivent avec des grossesses superbes ou je me suis sentie si belle , juste du ventre me retrouvant à chaque accouchements plus mince qu’avant …..

Maintenant je ne pense plus à la chirurgie , j’ai accepté ce corps de femme et je l’aime comme ça , je me sens belle et sexy avec mes seins qui ont donné du lait et mon ventre zébré ;)

Je ne désire plus d’enfants , ma vie ayant pris vraiment uen autre direction plus intérieur et en même temps plus extérieur ;) J’accompagne de belles mamans pendant leure grossesses , j’accompagne de belles personnes quelque soit leur formes ;)

Popoya

Cette carapace que je hais tant

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Avant il n’y avait pas de question, tout était fluide, avant c’était l’enfance il y avait de l’amour dans les yeux de mon père, dans les yeux de ma mère, avant c’était l’insouciance et l’inconscience.
Puis il a grandi, au premier abandon paternel il a grossi, à chaque regard d’homme son embonpoint il a poursuivi, sans questionnement, le sucre, dans cette vie, hum c’est la seule chose de bon.
Un jour il y a eu les réflexions, ce corps si lourd prenait trop de place aux yeux des autres : un sentiment de honte et de culpabilité, une incapacité à prendre du plaisir, chaque main posée me rappelle qu’il est la, qu’il est gros, trop de graisse….
La descente aux enfers, des paquets de gâteaux, des pots de glace et puis tout ce qui passe, suivi de cette envie de mourir tellement la honte est grande.
A certain moment l’incapacité de te sortir par angoisse profonde de te montrer, toi qui me fait si honte.
Puis vient cette période sans alimentation, où tu fonds comme neige au soleil, mais ne crois pas que je me sens mieux, je te vois toujours si gros, si laid, et je suis si honteuse. Et ces hommes qui me font croire qu’ils m’aiment pour mieux abuser de moi, non tu ne m’y prendras pas, je retourne à mon chocolat. Mais je ne te supporte plus à te sentir plein de graisse alors je me vide à chaque prise alimentaire, un peu plus violente chaque jour, gros que tu es, je te déteste.
Parfois j’ai envie de te tuer, parce que tu as pris 500grammes, mais le pire c’est que je sais que c’est stupide et que la vie c’est tout sauf ça, et pourtant je suis vouée à l’autodestruction, de toi, de moi, de nous.
Je sais que la vie ce n’es pas ça, j’envie les gens qui vivent pleinement, même avec 150 kg qui les enveloppe, j’ai conscience que toi c’est aussi moi et que je devrais t’aimer et pas te détester, mais c’est trop dur.
Je sais encaisser les coups, je suis une adepte de l’empathie, mais c’est simple, la honte que j’ai de vivre, cette culpabilité constante c’est mon quotidien.
Ne me parlez pas de me laisse aimer, c’est une illusion, m’aimer moi ? Mais pourquoi vu que tout ce que je suis est laid. Profitez des petits bonheurs, impossible, je suis trop utile aux autres, pas le temps pour les plaisirs de la vie,
Je continue à garder espoir qu’un jour je me sentirai libérée de ce poids, et dans tous les sens du terme….
En attendant ma vie est un combat contre moi même.

Du Marécage

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« Vert absent/absinthe, troublant, touchant
écoeurant
Tu vas et viens, lendemain matin.
De la destinée bafouée, enterrée,
Catin puante, chantante
te lovant dans un coin,
Putain éclatante, rougeoyante,
je te tiens.
Tu es lasse, oh combien…
Tu crèves, bordel, crève en expirant
Ton haleine verte de marécage
et du message,
Retiens-le, beauté, retiens-le
Car il est maintenant imprimé en toi,
marqué au fer rouge;
Achève-le! »

Ce poème a été écrit au beau milieu de la nuit, en 3 minutes, comme un jet de vomi ou un coup de rasoir sur les bras. Il a jailli, presque malgré [moi].
Le problème, c’est qu’on écoute pas. « Ah, ça, mais c’est « normal », c’est un homme, il a des besoins, alors tu écartes les cuisses et tu fermes ta gueule. ».
Et face à ça, on se sent à la fois salie (par lui) mais sans savoir pourquoi. Faudrait tout de même pas qu’une femme apprenne qu’elle a des droits sur son [propre] corps. En voilà une drôle d’idée.
Puis la suite, d’éventuels petits amis/copains/compagnons (appelez ça comme vous voulez) : « Oui, je suis pas comme ça moi, je comprends, MAIS moi je veux/moi j’ai besoin/Moi-Moi-Moi… ». Marrant ça. Alors qu’on crève du besoin de compréhension, on se retrouve devant un égocentrisme primaire. Toujours eux.
Et on compte les points: « bon, alors, et les doigts, c’est un viol avec les doigts? Et avec le dos bousillé on a le droit à des points bonus? ». Oui mais non, t’es coupable d’être une femme/avoir mis une tenue féminine/ne pas voir dit non distinctement (et chialer alors qu’on a les poignets maintenus au-dessus du crâne avec le poids de son corps sur le mien, ça vaut pas un non? En gros, le consentement, c’est quand ça arrange le coupable. Oui, le coupable, oui, même si je dois encore me le répéter chaque jour. )
Au final, dans ce bourbier sociétal, on recherche juste un peu de reconnaissance.

Ceci est mon corps, qui est pour vous

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 « Ceci est mon corps,qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi ». Ou plutôt,faites cela en mémoire de mon ancien moi.
J’ai longtemps cru que ce corps, cette enveloppe charnelle, cet amas de graisse, ce n’était pas le mien. Mon esprit ne méritait pas ce corps,il ne me correspondait pas. D’ailleurs je parlais de Lui en tant qu’image….Ce n’était pas MON corps, mais mon image…
J’ai longtemps cru que ces maudits kilos, que cette masse immonde était le problème de mon mal être…mon manque de confiance en moi,ce dégoût de moi, ce rejet de CE corps… Je n’avais plus qu’une seule idée en tête : me débarrasser de ces bourrelets encombrants accumulés au cours de mon existence.
J’ai longtemps cru que si j’étais grosse, c’est parce que c’était ma morphologie, ma malbouffe…Mais quelle malbouffe????? Je me privais de tout…D’ailleurs oui, de tout. Bouffe….Loisirs…Plaisir…Amitie…Amour….
J’ai longtemps cru que tout ça, c’était de ma faute. Ma vie n’est que restriction,culpabilité. Et quand je dévie du droit chemin, je me punis.
J’ai longtemps cru que priver mon corps de bouffer allait le faire maigrir. Grossière erreur. Vient mon frigo, vient que je te vide!!!!!! C’est là que la culpabilité arrive….Cercle vicieux. Vient connard de corps. Vient que je te frappe, que je martèle ce ventre de coups de poings. …Vient abruti d’estomac que je te remplisse à nouveau. Tu as voulu bouffer,ben tiens, bouffe!!!!!!!
J’ai longtemps cru que j’allais finir ma vie ainsi. Triste, pas épanouie, grosse et moche….Parce qu’il va de soi qu’une grosse, c’est moche. Et puis une grosse,c’est pas féminin. C’est vulgaire la féminité chez les grosses.
Et puis j’ai arrêté de croire. J’ai commencé à entrevoir…à comprendre. ..à espérer…Je sais ENFIN que ces kilos, je les porte comme Jésus a porté sa croix. C’est la croix de ma culpabilité, la croix de ma honte.
Aujourd’hui j’ai compris qu’il fallait que je me débarrasse de ma culpabilité pour voir ces kilos s’envoler. C’est mon chemin de croix avant ma résurrection.
Viendra le jour où je serais vivante et ce jour là, je serais libre. Libre de vivre sans culpabiliser.

Ceci n’est pas une fiction

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Ces derniers temps, beaucoup de discussions avec des proches et aussi sur internet sur la fessée et la violence. Je suis très affectée par tout cela, je suis triste pour tous ceux qui n’ont pas la force ou le courage de reconnaître, et surtout d’avancer.

J’ai lu récemment un texte écrit du point de vue d’un enfant, qui en grandissant, subit une violence éducative assez ordinaire : tape sur la main, fessée, un jour une gifle, l’enfant tombe, se cogne à un coin de table, est hospitalisé. On ne regrette sans doute pas les deux premiers, ce sont des coups malgré tout, on regrettera sans doute la dernière, pour sa violence, parce qu’on s’est laissé emporter. Mais trop tard, la réalité est là, c’est l’escalade.
A la fin de ce texte, on peut lire « ceci est une fiction », ça fait réfléchir, peut-on encore se dire qu’une fessée ne fait pas de mal, que l’accident n’arrive qu’aux autres ?

J’ai grandi dans une famille de 4 enfants. Je ne me suis jamais considérée comme malheureuse ou battue. J’ai été malheureuse à certains moments, mais je n’ai jamais fait ce constat de dire je suis une enfant maltraitée. J’ai eu beaucoup de colère, j’avoue j’en ai encore vis à vis de mes parents. Pas pour ce que j’ai vécu, je leur accorde toute ma compréhension et ma compassion car je connais leur enfance. Enfance volée, maltraitance, alcoolisme, abus sexuels, misère sociale.
Ce sont des mots durs à lire, pourtant c’est la réalité, ce n’est pas du misérabilisme, ce n’est pas pour faire pleurer dans les chaumières.
C’est pour faire comprendre que la violence entraîne la violence.
La violence casse la relation de confiance et d’amour. Tout se répare, mais je vous assure que les cicatrices restent.
En frappant un enfant, on insinue en lui cette violence, on lui apprend que la violence est une réponse normale, légitime, et qu’en plus on peut frapper plus petit et plus faible que soit.
Mais aussi on le fragilise, on l’abîme dans sa confiance en lui même, en l’adulte, en l’autorité, en le monde.

Voilà, si j’ai encore de la colère, c’est parce que je vois ma famille, parents, frères et soeur vivant ensemble, tous enfermés dans ce cercle, je les vois tous souffrir enfermés dans un mal être.

Ceci n’est pas une fiction.

Mon père qui tape la tête de ma mère sur l’évier de la cuisine,
mon père qui me renverse un bock de bière sur la tête,
mon père qui nous met des coups de ceinture,
mon père qui rentre d’une semaine de chantier loin de sa famille à dormir comme un rat dans sa voiture et ma mère qui lui hurle dessus, qui hurle son épuisement, ses enfants dont elle en peut plus,
ma mère qui nous force à rester à table pour manger, nous qui nous faisons des coups de traître en se mettant des restes de gras dans l’assiette les uns des autres,
le petit dernier qu’on prend en grippe,
ma mère qui lui pince le nez pour qu’il mange,
ma mère qui casse une cuillère en bois sur mon frère,
ce bras, qu’on sait tous les trois lever pour mettre devant notre visage en pliant le coude, poing serré, et regarder avec aplomb, et sûrement beaucoup de haine à cet instant précis,
mes parents qui se disputent encore,
les 3 enfants, unis, pour crier à ma mère de divorcer,
mes parents qui se disputent, mon père qui pète la table basse,
les voisins qui se plaignent souvent, pas facile d’habiter au dessus de chez nous, on parle d’appeler les flics,
ma mère qui un jour enferme mon père dehors, mon père qui fait le tour, crie à la fenêtre du salon à mon petit frère de lui ouvrir, ma mère qui pleure pour qu’il n’ouvre pas, moi qui me cache dans les toilettes, mon père qui brise la vitre avec le seau à pinces à linge en métal du balcon. Je crois que mon petit frère a fait pipi sur lui.
Ma mère qui fouille dans mes affaires, moi qui traite ma mère de pute dans mon journal intime, moi qui mange 3 plaquettes de spasfon au collège, moi qui ai tant de colère…
Ma mère qui nous tape avec sa pantoufle, nous qui ne gardons jamais les nôtres au pied, je lui rendrais bien tiens,
moi qui court sur le chemin de l’école, abandonnant mon petit frère seul sur le chemin, au bord de la grande route, avec les voitures qui passent vite, et celle de ces voisins qu’on reconnaît, on aurait toujours espéré qu’ils nous emmènent,
ma mère qui ne conduit pas, qui nous fait porter des courses comme des ânes, parce qu’elle est fâchée avec mon père,
elle qui m’envoie dans un après-midi noir d’automne jusqu’à un magasin échanger une paire de chaussettes de foot que j’ai acheté en me trompant de couleur ou de taille, je fais 5km en bord de route avec des voitures qui me frôlent, et j’ai si honte dans le magasin de salir leur moquette avec mes godasses pleines de boue,
nos seules vacances en famille à la mer où un soir excédé par les pleurs de ma soeur mon père crie qu’il va l’étouffer, et tout ce dont je ne me souviens plus …

Puis toute cette violence qui continue maintenant entre eux avec mes frères, qui à leur tour, pètent des plombs, l’un menace de se suicider, traite ma sœur de façon insultante parce qu’elle s’habille comme ça , eux qui se disent des insultes, les reprochent à mes parents, tu aurais mieux fait de m’avorter, mon père qui veut les jeter dehors, ma mère qui me raconte sa souffrance et me demande de ne pas la juger…

J’ai connu tellement de familles ou c’était pareil, pire, que dans la mienne, que vraiment je pense que toute cette expérience de la violence et aussi de belles rencontres avec des gens militant pour des valeurs de respect et d’écoute, plus tard, m’ont permis d’ouvrir les yeux, surtout quand je suis devenue mère, d’affirmer ce que je ne veux pas pour ma famille. Et aussi de toutes les erreurs que j’ai pu faire.

J’ai cette violence en moi, j’aurais pu être de celles qui maltraitent, de celles qui abandonnent, de celles qui ne se sentent pas capables, trop blessée et fragilisée par des expériences sur le fil.
J’ai eu recours aux fessées avec ma grande, j’ai eu des mots durs, j’ai même donné une gifle une fois. J’ai voulu partir pensant ne plus être capable de rien.
Ce n’est pas moi qui ferais le discours du parent parfait, on a tous nos limites, nos failles et blessures, nos faiblesses, du stress et de la fatigue accumulés. Oui on peut craquer et sortir de ses gonds.
Mais c’est pour cela qu’il est important de prendre conscience de ce qu’est la violence, de faire le point sur son passé pour en guérir et surtout de lire, de s’informer, d’échanger avec des parents, se faire aider par des professionnels s’il le faut, pour briser ce cercle, ne pas reproduire.
Il faut le faire pour soi, il faut le faire pour ses enfants.
Se fixer une ligne de conduite c’est se poser des gardes fou.

Je travaille dans l’Éducation, la violence n’est pas tabou, on en parle, on cherche ensemble des solutions, on essaie de comprendre. Crier sur les enfants est déjà considéré comme de la maltraitance éducative. On a pas recours à la violence dans l’accompagnement éducatif des enfants et des jeunes, aussi difficiles soient-ils. Neill disait « Un enfant difficile est un enfant malheureux. ».

Pourquoi sommes nous aussi éloignés de ce respect dans les familles ? Pourquoi encore cette peur de reconnaître, pourquoi est-ce qu’on avance pas, pourquoi frappe t-on encore ceux qui nous sont les plus chers et qui ont le plus besoin de notre protection ?

J’ai voulu témoigner pour dire que la violence détruit, mais surtout que ce n’est pas une fatalité.