



J’ai un beau visage. Je m’en fou de l’avis des autres. J’ai un beau visage. Je l’aime. C’est tout. Mon ventre est une bouée de sauvetage. Je sais nager, je n’ai plus besoin de bouée. Je ne l’aime pas cette bouée.
Je ne suis pas faite pour la minceur. Je suis jolie à 75/80kilos. Mais impossible d’en trouver le chemin. Les psychologue de comptoir balance que c’est une carapace, que je veux me protéger. Les autres, que c’est un détraquement hormonal.
J’ai connu l’anorexie, la boulimie prandiale. 2 enfer. Le premier m’a rendu trop jolie. Oui, on peut-être trop jolie quand on cette fragilité. Façonné, éduqué par un pédophile, j’ai des portes ouvertes sur l’agression sexuel. 3 faucheur de corps, de cœur. Une plainte, classé sans suite, contre le dernier. Il a re-violé parait-il. Etonnant ? Les deux autres faucheurs, un père, mort. Même pas mon père biologique. Je l’ai su tard. C’est quand même fou ce que je lui ressemble. L’autre, il vit sa vie. Il fréquente toujours des enfants. Je ne peux oublier leurs odeurs, leur gout… le plaisir forcé, mécanique. Bordel, le jour où j’ai lu cette canadienne victime d’un père abuseur parler de ça. J’ai dit « oh, je ne suis pas seule, pas folle, pas perverse ». Alors, il parait que j’ai une carapace de graisse à cause de ça.
Merde à la psychologie. J’en parle là. Mais 10 ans de psy, un bon psy. Je n’ai pas peur de jouir, de vivre, de rire, de pleurer, d’aimer, d’avoir du plaisir, de la peine, de la colère, de la joie.
Je suis grosse, et je ne bouffe pas. Je mange assez peu.
Je le connais mon corps rêvé. Un peu moins gras. Un peu moins.
Ca y est, toute façon, je mets du 46. Je peux m’habiller ailleurs que dans les grande taille. Ça ne vous scandalise pas les « grandes tailles ». On n’a pas le droit à la même mode. Non c’est « ample », toujours un peu « fou ». Oui. Bon ça va 5 min. Je n’ai pas envie d’avoir soit du fou-fou flashy au couleur que je n’aime pas ou du sérieux terne. J’ai envie d’être femme. Il parait que ça existe. Mais je n’ai pas le budget. Fait chier.
Je m’en fou, j’y arriverais au 42.
J’ai 2 enfants. A la naissance du 2°, j’ai voulu être « femme », « féminine ». Un tour chez le coiffeur, un cours de maquillage… des jupes.
Mon corps, il n’est pas facile. Il est usé. Ma peau est fragile, sensible au stress. Psoriasis, tu serras le feux entre mes cuisses. On ne le sait pas, mais le psoriasis « en milieu humide » ça brule. Oui, humide. En été, mes grosse cuisse se frottent aussi l’une à l’autre. La chaleur, la sueur, la brulure. Je mets des cycliste pour éviter ça. Le moindre stress, c’est le cuisse, les coudes, la tête. Ça gratte, ça pique.
Je n’aime pas les photos de femme enceinte. Elles ne sont pas des bouée échouée sur une plage ces femmes. Elles sont belles. On la voit leur grossesse. Moi, je le sens cet utérus qui grandit, qui prend de la place, sous ma graisse. Il est volumineux. J’entame mon 4°mois. Personne ne le voit avant le 7 ou 8 mois que j’ai « un hôte ». Moi aussi je voudrais pouvoir montrer au monde ma rondeur, ma douceur maternelle qui accueille cette hôte pas programmé, mais désiré par la réunions de nos inconscients. (Oui, je m’autorise un brin de comptoir psy).
J’aimerais faire ces jolies photo « mois à près mois ». Ça me fait rêvasser. C’est beau de voir la vie grandir. Mais non. Y a une bouée de sauvetage qui me coule à la place. La graisse va se déplacer sur les côtés. C’est tout.
Ironie du sort. Enceinte, je perds du poids. Ce qui confirme la thèse « hormonal » pour ma doc. Mais voyons, comme j’allaite « encore », je n’ai pas vraiment le droit à une attention médical, et au final… J’ai tellement à gérer. Un fils avec un léger handicap pas du tout reconnu par les médecins, un autre qui est à une légère perde d’audition à cause d’un traitement, des problèmes de tune (comme tout le monde), bosser, m’occuper de la vie courante… Je me calle « quand » pour un bilan de santé ? Entre 7h00 et 7h01 ? Je préfère dormir. Désolé, j’en ai besoin.
Le plus drôle, c’est que ce petit topos rapide de mon quotidien doit faire croire que je le déteste. Mais non. J’aime m’occuper de mes zouaves. J’aime accompagner le premier qui a 4 ans et demi ne sait toujours pas dessiner un bonhomme, a du mal à causer. J’aime sa présence, sa clarté, son univers, ses passions. Mon second, il compense admirablement à légère perte. Il me montre ce que c’est un enfant qui se développe a un rythme classique. Un enfant qui dit ses premiers mots, qui a une pèche, qui est drôle, surprenant et qui me montre qu’il est prêt à plein d’expérience nouvelle, qui marche enfin dans la rue… J’adore faire de la photo, mon métier que je lance bénévolement depuis trop longtemps. J’aime faire des sites web pour les autres. J’aime mes projets d’atelier qui commence. Bordel. Ma vie est BELLE.
Un jour, je ferais du 42. Je vous monterais mon cul parfait pour les mains de mon mec, l’absence de bouée de sauvetage, et même si je sais qu’un jour, je finirais en fauteuil roulant parce que mon dos a un gros problème… vous verrez que ça, ce n’est pas un soucis.
Alors voilà. 1 bouée, un beau visage, des cuisses qui brule parfois. Et une vie que je grave dans ma peau, un bébé qui pousse, 2 enfants qui grandissent, des projets, des envies. Il faut juste que je ne sois jamais nue devant une glace. Parce que là, je deteste ce que je vois.
PS : Étonnant… j’ai passé « sous silence » la violence physique que j’ai subit… les 15 ans de coups quasi quotidien…
Pas que je sois encore prise dedans… comme si ce n’est qu’un détails concordant avec le père violent
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