Mon corps , mes grossesses et la femme que je suis ….

Ventre

37 ans , toutes mes dents enfin pas vraiment et ce corps de maman qui a porté 8 bébés dont 5 venus nous combler et nous faire travailler sur notre chemin de vie …..

1er bébé à 23 ans , 18 kg de prit pour avoir un joli bébé tout rond et moi qui a toujours été mince , je me retrouve avec un ventre en serpillière …
Au début je l’aime comme j’aime mon BB .
Notre puce arrive 18 mois aprés habillant encore un peu de vergetures ce ventre , ensuite c’est le tour de notre 3ième larron et là après ectte grossesse , je ne me reconnais plus , un ventre toujours rond alors que j’aborde une jolie robe de mariée , que je pars en voyage de noce dans les Iles entourées de si jolies nanas .

Mon homme m’aime comme je suis , pour moi c’est plus dur …..je ne me reconnais plus ….

Et puis je reprends le sport , des arts martiaux plusieurs fois par semaine , je perds mon poids , retrouve mon corps de jeune fille avec toujours ce ventre strié .

7 ans de sports intensifs , je pense trop tard à la chirurgie qui n’est plus remboursé .

Puis 2 autres loulous arrivent avec des grossesses superbes ou je me suis sentie si belle , juste du ventre me retrouvant à chaque accouchements plus mince qu’avant …..

Maintenant je ne pense plus à la chirurgie , j’ai accepté ce corps de femme et je l’aime comme ça , je me sens belle et sexy avec mes seins qui ont donné du lait et mon ventre zébré ;)

Je ne désire plus d’enfants , ma vie ayant pris vraiment uen autre direction plus intérieur et en même temps plus extérieur ;) J’accompagne de belles mamans pendant leure grossesses , j’accompagne de belles personnes quelque soit leur formes ;)

Popoya

Apprendre à m’aimer

Depuis toujours, je me déteste. J’ai l’impression que je suis dans un corps qui n’est pas le miens.

Je me suis toujours trouvé moche, et conne. J’ai toujours eu ce complexe d’infériorité.. Je pourrais croiser une femme « laide » que j’arriverais toujours à dire qu’elle à ça de mieux que moi, et ci, et ça..
J’ai commencé à grossir vers mes 8 ans, à 10 ans j’étais juste un ventre sur patte, une gamine qui n’avait rien pour elle. Je savais que BOUFFER, et en plus, je me trouvais vraiment bête. Jusqu’à 12 ans j’étais une grosse boule, tout ce qui avait de plus banale.
Par la suite j’ai commencé à grandir, je me suis affinée, mon corps n’était plus le même, et pourtant.. J’avais toujours cette image de moi, j’étais toujours la « grosse moche »! . Quand on me disait que j’étais jolie, je ne savais pas si je devais dire merci ou « c’est ça, fout toi de moi! ». Je n’ai jamais pris au sérieux les gens qui pouvait me complimenter. Encore aujourd’hui d’ailleurs. Parce que pour moi les hommes ne sont que des « dalleux » et les femmes des hypocrites.

Par la suite, je suis devenu maman. Avant ça, il me restait que 4 kg à perdre pour rentrer dans la courbe. Dans MA courbe. Je faisais 62kg pour 1m70 et je voulais en faire 58kg. Allez savoir pourquoi? Une fois mon petit amour né, j’avais pris 10kg. Mon corps était juste devenu encore plus dégeulasse qu’avant. Je ne le regardais même plus, enfin si! Uniquement pour en dire des méchancetés. Mes seins tombés, mon ventre était tout flasque, j’avais une tête de « grosse », comme je disais.

A l’heure ou je vous parle, j’ai perdu 15 kg en 2 mois et demi, toute seule, sans l’aide de personne. A vrai dire, avec les années j’ai encaissé pas mal de choses. Entre mes petits copains qui me disaient « Tu serais magnifique, parfaite, si tu avais des kg en moins » .. Merci. Je mesure toujours 1m70, et je fais 57kg. Et vous savez quoi? Je me déteste toujours autant. Bizarrement, mes vergetures ne me dérange pas, mais pas du tout. Elles font désormais parties de moi. Mais ce ventre.. Et ces hanches! Je ne peux toujours pas les voir. Je me vois encore comme avant, avec mes 15kg en plus. Pourtant tout le monde me dit « Arrête de maigrir, tu es bien la! » .. Mais non, je ne suis pas assez bien pour moi. Parce que pour moi, être bien, c’est être mince. Et je ne suis pas mince. Soyons clair, je ne veux pas être maigre, simplement mince.

Je ne sais pas quand je m’arrêterais, quand je m’accepterais enfin. Mais je n’arriverais à aimer personne si je ne m’aime pas moi même..

Mon ventre

Je m’appelle Emilie, Emilie pas jolie. Je ne me suis jamais trouvée très belle, mais c’est pire depuis mon accouchement, il y a tout juste un an. Ma première grossesse, des jumeaux, 1m40 de tour de taille à terme. A 21 ans, mon corps, mon ventre surtout, est immonde, déformé, désormais caché à jamais.

Ma mutation en zèbre a commencé au deuxième mois de grossesse, hello vergetures :D Bienvenue sur ma peau, n’hésitez pas à bien vous installer ;) Ni une, ni deux, en seulement neuf mois, voilà mon ventre rayé, bariolé de tout côté ! Même durant les semaines post accouchement, les rayures se sont étendues…

Au jour d’aujourd’hui j’ai ce ventre, cette torture, je ne peux plus le voir, je voudrais le cacher pour toujours, que moi même je ne puisse jamais le revoir. Le maillot deux pièces, on l’oublie, les hauts moulant aussi, les tailles basses, dans le même sac; à moi hauts évasés, pantalons montants, et monokinis…

En revanche, j’ai aujourd’hui une magnifique petite fée et un petit lutin que j’aime par dessus tout, qui rient en voyant mon ventre et tapent sur cette bien flasque « gelée » avec leurs mimines innocentes, et le meilleur de tous les hommes, celui à qui ce ventre ne dérange en rien, car « j’ai accouché et que c’est normal, je t’aime comme ça ».

Afrodiziac

mon histoire, j’ai 25 ans deux enfants et un corps en ruine
j ai eu du mal a m accepter,j ai été maman très jeune et donc je n ai pas eu le temps de profiter du corps de jeune fille
que j avais.je n ai jamais été mince,juste des belles formes que j assumais.j ai du mettre un maillot de bain deux pièces une fois dans ma vie
j avais tellement honte de mon corps après ma première grossesse que tous mes rapports sexuels se faisaient dans le noir,alors ainsi j espérais que mon conjoint ne se rende jamais compte des monstruosités qui étaient sur mon ventre,mais un jour il m a avoué avoir toujours su que j en avait et qu il ne m aimait pas moins pour autant
mes filles me disent souvent « tu sais maman c’est pas grave si tu as des traces sur ton ventre,c est a cause de nous mais on a pas fait exprès »
et la je me suis dis c’est vrai,j ai eu des enfants et ça se lit sur mon corps soit!il y a beaucoup plus grave sur terre, moi ce que j ai ce sont seulement des VERGETURES.alors pour me donner plus de courage je suis venu sur internet.je suis tombée sur ton blog,j ai lu les post et c’est décide cet été je troc le tankini pour un bikini
bourrelets,vergetures et j en passe seront de la partie.je sais que le regard des gens ne sera pas facile a assumé en premier lieu,mais peu importe ils n auront qu a regardé ailleurs si ça leur déplait
moi, afrodiziac ronde et vergeturée je souhaite à toutes celles qui se reconnaitrons de passer le pas et profiter de la vie!

Patchwork

J’ai mis du temps pour me décider à écrire, très longtemps même. J’ai d’abord lu beaucoup de témoignages postés ici, et je me suis trouvée ridicule, avec mes cicatrices, mes blessures. Comment ne pas paraître dérisoire devant des corps de mères sans plus jamais d’enfants dedans, des corps meurtris par le cancer, la maladie ou la greffe ? Puis je me suis dit que, peut-être, l’acceptation de mon corps passerait par l’écriture, par la confession de soi.

Je ne m’accepte pas à la piscine mais derrière mon écran, tout semble tellement plus simple…

Il faut dire que j’ai commencé jeune, un peu boulote, un peu à la limite des courbes, celle qu’on appelle la vache ou le thon. La bonne copine un peu chiante et très autoritaire. Celle qui ne plaît pas, qui n’aura jamais de relations amoureuses, la vierge de bientôt vingt ans.

Très rapidement, mon corps se fait patchwork, une lèvre écorchée, un bout de crâne ouvert, de multiples entorses, une jolie fracture et une appendicite. Je deviens la miss cata, la petite boule qui ne tient pas debout.

12 ans, mon esprit d’enfant habite un corps d’adulte, les vergetures deviennent mon quotidien, elles strient mon corps, s’étirent, comme autant de griffes violettes et ponctuent ma prise de seins, ma prise de hanches, ma prise subite de féminité.

16 ans, ma courbe de poids et passée au dessus de la ligne verte. Le lycée se fait moqueur, vicieux. Mon corps se stabilise, puis se brise. Un cours de danse, Décembre 2009, mauvaise position, mauvaise retenue, le genou hurle, se déplace et me fait faillir.

Dix-sept ans, Avril 2010. La douleur est mon quotidien, je n’inquiète que moi-même, je garde ma douleur à l’intérieur et me réfugie dans la pâtisserie.

Juillet 2010, Sept mois. Peut-être faudrait-il faire une radio, quelques examens ? On écoute ma douleur, sans trop y croire. L’été passe, les kilos restent. Dix de plus, en tout. La douleur aussi. Marcher devient difficile…

Octobre 2010, les examens s’enchaînent, scanner, arthroscanner, radios 3D, chirurgien.

Le 20 octobre le verdict tombe, dix mois après. Mademoiselle, nous allons opérer, c’est congénital. Trois mois de rééducation seront nécessaires, au bas mot. On digère, on se prépare. Pas plus d’informations que ça, quelques consultations et l’entrée en clinique.

29 Octobre, je suis une plante, l’anesthésie ne se dissipe pas, je vogue entre deux mondes et j’adhère à mon lit d’hôpital. L’opération a un jour.

TROCHLEOPLASTIE.

Enfin je vois la cicatrice, elle est immense, rouge, dégoulinant le long du genou. 30 centimètres, rien que ça. La douleur est atroce, insupportable. La morphine ne calme rien, la sophrologie à peine plus. Le quadriceps se tord, la rotule monte, ma haine aussi. Je ne sais plus bouger, ni marcher. Une aide-soignante me met à nu pour me laver, je n’ai jamais été aussi humiliée. J’ai dix-sept ans et un déambulateur à la main. Mes parents, ma sœur, ma famille me manquent, les visites sont déboussolantes, je ne m’alimente plus.

01 Novembre, entrée en centre de rééducation, l’horreur, la peur, la solitude, les pleurs, la séparation, impossible de raconter la douleur ressentie quand votre mère vous « abandonne » là, dans ce lieu sordide, dépendante de tous, pour tout.

Arrivée en salle de kinésithérapie, premier contact froid et apeuré. Mais l’expérience m’aura appris qu’il ne faut pas s’arrêter aux apparences. Là-bas j’ai connu une grande famille au grand cœur. Une kinésithérapeute exceptionnelle qui peu à peu m’a redonné le sourire, la foi et l’usage de ma jambe. Tout à coup ma vie est devenue médicale. Arrêter le lycée l’année du bac, vivre trois mois à l’hôpital, ne vivre que de consultations, de kiné et d’examens. Ici il y a pire que moi, bien pire, bien plus courageux.

Ma vie devient détermination. J’ai dix-sept ans et une priorité dans la vie : remarcher. Personne ne m’avait dit que ça se passerait ainsi, personne ne m’avait prévenue de l’impact que tout ça aurait sur moi, personne ne m’avait dit que je deviendrai une autre sur la table d’opération.

21 Novembre, presque un mois est passé et je retourne chez moi pour la première fois. Désormais, je n’irai à l’hôpital que la journée, de huit à dix-sept heures. J’apprends enfin ce qu’on a fait à mon corps. Ces mots résonnent dans mon esprit : fracture provoquée du tibia, auto-greffe de cartilage, remise en place de la rotule, curage de la maladie.

Si j’avais été bien informée, je n’y serai probablement jamais allée.

31 Décembre 2010, contre toute attente, l’année se finit, l’hospitalisation aussi, je marche depuis Noël sans déambulateur ni béquilles. Je peux quitter ma nouvelle famille, non sans émotions, non sans soulagement. Nous nous reverrons, toi avec ta force de combattre, et toi avec ta belle vie qui t’attends, et aussi toi qui sera bientôt Maman.

Je retrouve le lycée, et la kiné libérale. Je redeviens une bête curieuse, loin des normes de l’hôpital. Je deviens l’absente, celle qu’on ne connaît plus, qu’on à oubliée, ignorée, méprisée. Le tri est vite fait.

15 Mars 2011, je prends la décision d’arrêter la kiné. Mon corps ne peut plus, mon corps ne VEUT plus. Cette cicatrice immonde qui me barre la jambe, pourtant si jolie aux yeux des médecins est un vrai fardeau. J’ai reperdu un peu de ma mobilité et beaucoup de ma vie sociale.

02 Avril 2011, j’ai dix-huit ans depuis la veille, et ma grande famille réunie m’offre la plus belle des surprises, le plus beau des passages à l’âge adulte. Je tiens une heure sur des talons et toute la nuit sur la piste de danse.

05 Juillet 2011, j’obtiens, contre toute attente, mon bac, mention assez bien. Mention « victoire », surtout. Je cache mon corps et son ver de terre sanguinolent sous des pansements, et évite franchement les maillots de bain.

Je ne suis plus fille, je suis cicatrice. Mais pourquoi me plaindre, je marche !

Aujourd’hui je peux l’écrire, je ne suis pas jolie,je ne danserai plus jamais, mes dix kilos ne sont jamais repartis et mon corps est un vrai patchwork. Cinq opérations, la dernière il y a 48 heures. Cinq cicatrices visibles, beaucoup d’autres invisibles.

Je continue de marcher, je réapprends à courir chaque jour. Ma vie sportive se limite à la marche, au cyclisme et à la natation. Je suis incapable de tenir à genoux, de m’accroupir ou de tenir sur ce pied.

J’ai été réopérée en Janvier 2012 pour retirer une partie du matériel planté dans mon tibia. Un deuxième ver blanc sur son frère violet.

Je n’accepte pas mes cicatrices, je n’accepte pas mon corps, mais j’accepte mon histoire chaotique, mon abonnement aux hôpitaux et ma mauvaise réputation de miss-je-me-casse-tout.

La douleur est devenue mon amie, une partie intégrante de ma vie.

J’ai dix-neuf ans, le corps en miettes et le cœur en puzzle mais toute une vie devant moi et toute une famille derrière moi.

Et malgré mes souffrances si dérisoires, je pense chaque jour qu’il y a bien pire que moi, que finalement je ne m’en sors pas si mal.

A.

Mes marques d’amour

Mon corps…Ce corps que j’ai et que j’ai tant de mal a apprivoiser depuis ma grossesse…
20 ans, je tombe enceinte.. Un réel bonheur, un enfant désiré que l’on aime déjà avec son papa…
Le temps passe, mon corps se modifie… Au début un petit ventre de femme enceinte, mignon, tout rond, puis un ventre de plus en plus gros…
Un soir, en prenant ma douche, je regarde avec effroi cette première vergeture qui est apparue. Je me souviens de ce jour comme si c’était hier.
Je me suis effondrée, j’ai pleuré durant de longues minutes, inconsolable… Si seulement j’ avait vu mon ventre quelques mois plus tard, a la fin de cette grossesse…
Plus les jours passaient, plus j’en avait … Elles était violettes, larges et profondes… Je ne maitrisait plus ce corps qui changeait…

Je maudissait ces femmes, qui avait un corps parfait après 2, 3 grossesses ..Pas une vergeture, pas un bourrelet, des cuisses filiformes …
Je bouillonnait au fond de moi, quand « les bonnes copines » me disaient (et me disent encore…) « Ohhhh mais tu aurait du mettre de la crème anti vergetures…. » ( c’est ca, prend moi pour une conne, comme si je n’en avait pas utilisé des litres et des litres sur ce ventre…)

Aujourd’hui, ces vergetures ont pris une couleur nacrée, mais elles sont toujours présentes.
Pas facile, le premier été, à la plage… le regard des autres…

Mais MERDE, je suis une maman, mon ventre a été sa maison pendant 9 mois. Chaque marque est une marque d’amour, et même si je le trouve laid, rien que pour cette raison, je trouverai toujours quelque chose de beau en lui…

CRM

Mon corps, mon combat contre les autres

Bonjour,

Ça y est après de longues heures d’hésitation j’ai décidé de me lancer et de me montrer telle que je suis ! Donc voici mon texte et mes photos pour le blog et merci pour cette belle idée:

Parfois, j’aimerais être un homme, pour ne pas subir le dictat du corps parfait ! Sur un homme une petite bouée ça rassure, ça réconforte, on aime s’y blottir … chez une femme ça perd tout son charme et pourtant …

Il y a peu, les canons de la beauté étaient bien en chair ; un bassin large était un signe d’extrême féminité (mais peut-être était-ce parce que à cette époque une femme était avant tout une mère ?!).

Mais à notre époque, c’est quoi être belle ?

 

Si c’est ressembler à ces mannequins longilignes, assexués, déformés par les logiciels de retouche photo que l’on voit dans les magazines, alors je ne veux pas être belle !

Si c’est être heureuse, avec et malgré son corps, alors je suis en train de le devenir …

 

Depuis longtemps j’essaie de vivre avec mon corps, ce corps que je traîne comme un fardeau dont il m’est impossible de me débarrasser. Mon histoire de désamour avec cette part de mon être a commencé très jeune, trop jeune sûrement, à une époque où le souci principal devrait être de trouver le moyen de convaincre ses parents de nous offrir un chien …

 

Tout d’abord il y a eu mes pieds mal formés à cause d’une croissance trop rapide ce qui m’a obligé à porter des chaussures orthopédiques, mes « chaussures d’handicapée » comme mes « camarades » disaient. Je me rappelle m’être faite frapper par un « grand » à cause de ça ! Cruauté éphémère qui laisse pourtant une trace indélébile …

 

 

Ensuite, il y a eu ma taille : 1m72 à 12 ans ça ne passe pas inaperçu (heureusement pour moi ma croissance s’est arrêtée là) !! Pas facile de plaire aux garçons quand on fait une tête de plus qu’eux et que commence doucement à pointer un mal être qui ne fera que grandir au fil du temps pour finir par occuper la place du moteur de ses décisions !

 

A 10 ans : très facile de me retrouver !

 

Puis vint le problème de la poitrine. Ce symbole actuel de la féminité, je l’ai espéré … pendant des mois … des années. Ce n’est qu’à 20 ans que j’ai enfin eu quelque chose qui me convenait, des seins bien ronds et fermes ; enfin je pouvais arrêter de penser à la « planche à repasser » et aux autres colibets !

 

A 16 ans

 

 

 

Il y a également mes chevilles (un de mes nombreux héritages de famille). Ces deux poteaux difformes mal dessinés, à peine différenciés de mes mollets, ces deux masses qui m’empêchent de porter les chaussures que j’aimerais, qui me donnent des jambes identiques à celles de ma grand-mère. Quand je les regarde j’ai l’impression d’être un cheval de trait au milieu de pur-sang arabes !

Mes poteaux télégraphiques !

 

 

 

Le temps passe et puis on part, on fuit, vers la ville, vers un monde peuplé d’anonymes où personne ne s’intéresse à son prochain, où personne ne connait son voisin.

 

Là je me sens à ma place loin des miens.

Mais les blessures profondes d’une enfance difficile son

t malgré tout là et vient alors le problème du surpoids qui s’aggrave à chaque contrariété, à chaque critique. Peu à peu chaque partie du corps se modifie au point qu’on ne se reconnait plus … et l’amour, le soutien d’un conjoint n’y changent rien : le problème est ailleurs, caché derrière un besoin de reconnaissance filiale qui ne vient pas malgré les tentatives.

 

C’est alors que se produit une chose inattendue, un petit être a décidé de s’immiscer dans notre vie. Petit à petit il grandit au sein de ce corps qu’on ne peut supporter et c’est là que se produit le plus grand changement : je suis enfin devenue femme, je suis devenue mère.

 

Mes seins que j’avais tant espérés portent les traces de ces mois d’allaitement, de ces moments partagés où pour la première fois j’ai senti que j’étais indispensable à quelqu’un. Peut importe leurs vergetures et leur relâchement : c’est la marque que j’ai nourri, protégé un petit miracle, ma chair, mon sang …

 

Mon ventre est vide à présent, marqué, flasque, tombant, mais c’est un mal nécessaire ; il a fallut faire de la place pour notre ange, pour qu’il grandisse pleinement pendant ma grossesse.

 

Les kilos qui 9 mois après mon accouchement refusent de partir sont les réserves que mon corps a faites pour que d’un petit haricot je fasse un magnifique petit homme.

 

Me voici donc maintenant …

 

J’étais (je suis encore parfois) une cible pour qui voulait me blesser : incapable de répondre aux brimades, les gens ne voyaient pas ma détresse. Si avec le temps je suis devenue associale c’est pour ne plus souffrir, ne plus être déçue (surtout par ceux que j’aime) !

Mais maintenant les choses changent ! Oui, maintenant je suis déterminée à gagner la guerre, ma guerre, et à vivre heureuse telle que je suis, envers et contre tous !

Chaque jour est pour moi un combat contre les moqueries d’un temps oublié, contre une société formatée qui stigmatise les rondeurs, contre une famille intolérante … mais je m’accroche parce que j’ai trouvé ma voie : j’ai maintenant deux hommes merveilleux dans ma vie !

Mes vergetures

Les vergetures, en fait, ça me connaît. Ça me connaît parce que les

surkilos et moi, nous sommes de bons, très bons copains depuis

l’adolescence. Il y a douze ans de cela, au collège, au lycée, j’avais

honte, parce que j’avais des vergetures sur le haut des cuisses,

« comme les femmes enceintes », sauf que moi, j’avais 15 ans. Moi,

j’avais des vergetures de grosse.

Aujourd’hui, on les devine encore un peu, très légèrement, petites

coulées blanches qui transparaissent à peine sur ma hanche, d’autant

moins visibles que ma belle Éloïse est passée par là depuis : 4,2 kg

pour elle, 19 kg (en plus) pour moi… moi qui avais déjà un IMC à

faire péter un radar !

Comme d’habitude, comme toujours, comme depuis des siècles, chaque

fois j’essaie de « refaire attention », de manger bien, de faire du

sport. Je n’y arrive pas ; des années que je suis obnubilée par ça,

des années que je me vois grosse, alors que je suis passée par toutes

les tailles, du 38 au 52 !

Mais je n’y arrive pas. Je suis encore à la recherche de moi, moi que

je crois vide, sans valeur à l’intérieur, alors je remplis cette

coquille vide, encore plus vide avec cette poche vide juste devant,

comme les kangourous ! Je remplis, et je mange ; difficile de faire

autrement.

Je remplis, mais je me soigne ! Je ne désespère pas un jour de ne plus

avoir besoin de remplir, mais juste de vivre, ici et maintenant.

Les kilos, après, bah……..

Avec ce beau projet de montrer le corps des femmes, je prends,

justement, conscience du corps des femmes ; je veux dire : des VRAIES

femmes, celles de la réalité.

J’essaie de mettre en oeuvre mon petit « carpe diem » perso, et je me

dis : vivre ici et maintenant, c’est dans ce corps-ci, pas dans celui

dont je rêve depuis toujours. Et ce corps-ci, il est imparfait, il est

rond, il n’est pas lisse, parfois ferme, un peu hâlé par la fin de

l’été, il est marqué par la naissance de ma fille, par les poignées de

mon amour, par des seins qui ne sont qu’à moi et qu’à mon homme, des

seins aux petits tétons de petite fille, pour la petite fille que je

suis en moi qui n’a jamais vraiment accepté ce corps de femme.

Ce corps, je dirais qu’en fait, il pèse son poids, le poids de son

existence ici sur Terre, à cet endroit et à ce moment précis, il

montre que j’existe, que je suis là, que je ne suis pas ailleurs, dans

un corps différent dans un endroit qui n’est pas mien, dans un avenir

qui n’est pas encore là.

Quand je fais l’amour avec mon homme, la lumière est allumée, la

couverture aux pieds du lit, et j’ai la gorge déployée ; je me sens

sensuelle – non, je SUIS sensuelle. Je suis belle. Et je prends mon

pied. De plus en plus les années passant.

Finalement, tout d’un coup là comme ça, ce ventre flasque, zébré de

rouge, pendouillard, je le trouve beau. Même s’il me tarde de le

remplir (toujours remplir) très bientôt.

Oui, en fait, là, j’ai fait une jolie prise de conscience : le

flasque, c’est la vie, c’est le beau !!

 

Merci :)

 

Marjolaine.