Corps de rêve, corps rêvé, apprivoisé, subit.

J’ai un beau visage. Je m’en fou de l’avis des autres. J’ai un beau visage. Je l’aime. C’est tout. Mon ventre est une bouée de sauvetage. Je sais nager, je n’ai plus besoin de bouée. Je ne l’aime pas cette bouée.

Je ne suis pas faite pour la minceur. Je suis jolie à 75/80kilos. Mais impossible d’en trouver le chemin. Les psychologue de comptoir balance que c’est une carapace, que je veux me protéger. Les autres, que c’est un détraquement hormonal.

J’ai connu l’anorexie, la boulimie prandiale. 2 enfer. Le premier m’a rendu trop jolie. Oui, on peut-être trop jolie quand on cette fragilité. Façonné, éduqué par un pédophile, j’ai des portes ouvertes sur l’agression sexuel. 3 faucheur de corps, de cœur. Une plainte, classé sans suite, contre le dernier. Il a re-violé parait-il. Etonnant ? Les deux autres faucheurs, un père, mort. Même pas mon père biologique. Je l’ai su tard. C’est quand même fou ce que je lui ressemble. L’autre, il vit sa vie. Il fréquente toujours des enfants. Je ne peux oublier leurs odeurs, leur gout… le plaisir forcé, mécanique. Bordel, le jour où j’ai lu cette canadienne victime d’un père abuseur parler de ça. J’ai dit « oh, je ne suis pas seule, pas folle, pas perverse ». Alors, il parait que j’ai une carapace de graisse à cause de ça.

Merde à la psychologie. J’en parle là. Mais 10 ans de psy, un bon psy. Je n’ai pas peur de jouir, de vivre, de rire, de pleurer, d’aimer, d’avoir du plaisir, de la peine, de la colère, de la joie.

Je suis grosse, et je ne bouffe pas. Je mange assez peu.

Je le connais mon corps rêvé. Un peu moins gras. Un peu moins.

Ca y est, toute façon, je mets du 46. Je peux m’habiller ailleurs que dans les grande taille. Ça ne vous scandalise pas les « grandes tailles ». On n’a pas le droit à la même mode. Non c’est « ample », toujours un peu « fou ». Oui. Bon ça va 5 min. Je n’ai pas envie d’avoir soit du fou-fou flashy au couleur que je n’aime pas ou du sérieux terne. J’ai envie d’être femme. Il parait que ça existe. Mais je n’ai pas le budget. Fait chier.

Je m’en fou, j’y arriverais au 42.

J’ai 2 enfants. A la naissance du 2°, j’ai voulu être « femme », « féminine ». Un tour chez le coiffeur, un cours de maquillage… des jupes.

Mon corps, il n’est pas facile. Il est usé. Ma peau est fragile, sensible au stress. Psoriasis, tu serras le feux entre mes cuisses. On ne le sait pas, mais le psoriasis « en milieu humide » ça brule. Oui, humide. En été, mes grosse cuisse se frottent aussi l’une à l’autre. La chaleur, la sueur, la brulure. Je mets des cycliste pour éviter ça. Le moindre stress, c’est le cuisse, les coudes, la tête. Ça gratte, ça pique.

Je n’aime pas les photos de femme enceinte. Elles ne sont pas des bouée échouée sur une plage ces femmes. Elles sont belles. On la voit leur grossesse. Moi, je le sens cet utérus qui grandit, qui prend de la place, sous ma graisse. Il est volumineux. J’entame mon 4°mois. Personne ne le voit avant le 7 ou 8 mois que j’ai « un hôte ». Moi aussi je voudrais pouvoir montrer au monde ma rondeur, ma douceur maternelle qui accueille cette hôte pas programmé, mais désiré par la réunions de nos inconscients. (Oui, je m’autorise un brin de comptoir psy).

J’aimerais faire ces jolies photo « mois à près mois ». Ça me fait rêvasser. C’est beau de voir la vie grandir. Mais non. Y a une bouée de sauvetage qui me coule à la place. La graisse va se déplacer sur les côtés. C’est tout.

Ironie du sort. Enceinte, je perds du poids. Ce qui confirme la thèse « hormonal » pour ma doc. Mais voyons, comme j’allaite « encore », je n’ai pas vraiment le droit à une attention médical, et au final… J’ai tellement à gérer. Un fils avec un léger handicap pas du tout reconnu par les médecins, un autre qui est à une légère perde d’audition à cause d’un traitement, des problèmes de tune (comme tout le monde), bosser, m’occuper de la vie courante… Je me calle « quand » pour un bilan de santé ? Entre 7h00 et 7h01 ? Je préfère dormir. Désolé, j’en ai besoin.

Le plus drôle, c’est que ce petit topos rapide de mon quotidien doit faire croire que je le déteste. Mais non. J’aime m’occuper de mes zouaves. J’aime accompagner le premier qui a 4 ans et demi ne sait toujours pas dessiner un bonhomme, a du mal à causer. J’aime sa présence, sa clarté, son univers, ses passions. Mon second, il compense admirablement à légère perte. Il me montre ce que c’est un enfant qui se développe a un rythme classique. Un enfant qui dit ses premiers mots, qui a une pèche, qui est drôle, surprenant et qui me montre qu’il est prêt à plein d’expérience nouvelle, qui marche enfin dans la rue… J’adore faire de la photo, mon métier que je lance bénévolement depuis trop longtemps. J’aime faire des sites web pour les autres. J’aime mes projets d’atelier qui commence. Bordel. Ma vie est BELLE.

Un jour, je ferais du 42. Je vous monterais mon cul parfait pour les mains de mon mec, l’absence de bouée de sauvetage, et même si je sais qu’un jour, je finirais en fauteuil roulant parce que mon dos a un gros problème… vous verrez que ça, ce n’est pas un soucis.

Alors voilà. 1 bouée, un beau visage, des cuisses qui brule parfois. Et une vie que je grave dans ma peau, un bébé qui pousse, 2 enfants qui grandissent, des projets, des envies. Il faut juste que je ne sois jamais nue devant une glace. Parce que là, je deteste ce que je vois.

 

PS : Étonnant… j’ai passé « sous silence » la violence physique que j’ai subit… les 15 ans de coups quasi quotidien…
Pas que je sois encore prise dedans… comme si ce n’est qu’un détails concordant avec le père violent

Je ne me sens pas femme


J’ai 22 ans, je suis mariée, mais pourtant je n’arrive pas à avoir ce bébé.
1 an qu’on essaye, rien à l’horizon.

Ce n’est pas beaucoup 1 an, pourtant c’est horriblement long.

Je suis sous traitement pour me faire ovuler, mais vous pensez bien… Ca ne marche pas !
Mon mari a fait un spermogramme qui s’est avéré bon.

Voilà, c’est dit, le souci vient de moi !

Alors pour beaucoup c’est un problème bénin.
Sauf que moi je le vis comme une véritable souffrance.

Si nous n’arrivons pas avoir de bébé, c’est à cause de moi.
Je suis fautive.
Alors c’est sûr, si je pouvais me cacher dans un trou de souris, je le ferai !

J’ai honte de moi, je me sens sale, je me sens comme un enfant.

Tout le monde autour de nous, nous parle de bébé… Nous, nous répondons que ça ne fait pas partie de notre projet.
Quel mensonge !

Ma plus grande souffrance est de ne pas offrir à mon mari ce dont il rêve le plus !

Mon objectif de cette année ?!
Ovuler ! Je veux juste ovuler, ni plus ni moins.
Après peut-être qu’on sera parent, mais on n’en ai pas encore là.

Je pourrais vous montrer mes ovaires en photo, mais il en est ainsi.

Minouchette.

A celui qui m’a offert un rein

 

« Voici mon nouveau ventre, marqué par une cicatrice, cicatrice que j’aime même si elle est encore assez douloureuse et gonfflée, cicatrice nouvelle, synonyme d’une nouvelle vie… J’ai éprouvé un besoin d’écrire après ce que je viens de vivre, merci à celles et ceux qui prendront le temps de me lire jusqu’au bout. »

 

12 février 1981 – 9h09.
‘‘ Dépêchez-vous, faites une césa, sortez- moi ce bébé, il est trop petit pour être viable, il faut tout faire pour sauver la mère!’’
Les médecins s’affairent autour de ma maman, elle perd beaucoup de sang. Moi, je suis posée sur une table toute froide, à l’intérieur de ma bulle. Que dois-je faire? Me laisser partir ou montrer un signe de vie?
Une infirmière: ‘‘ Mon dieu, docteur, le placenta bouge, le bébé est en vie!!!’’
Tout s’accélère, on m’extrait de ma bulle, tout un petit monde s’affole autour de moi, ils appellent un hélico pour me transférer dans un service pour grands prémas.

Ma maman a lutté pendant plusieurs jours mais je ne l’ai plus jamais revue, aucun souvenir, elle s’est envolée….

Heureusement, ma sœur ainée m’a immédiatement prise sous son aile et a fait chaque jour la longue route qui la séparait de l’hôpital pour s’occuper de moi, pour me dire à quel point elle m’aimait et à quel point elle me protègerait, pour me dire à quel point elle serait ma maman alors qu’elle venait de perdre la sienne…

C’est-ce qu’elle fit chaque jour de sa vie et ce qu’elle continue à faire jour après jour. Ce début de vie chaotique m’a au moins permis de recevoir le plus beau des cadeaux: une mère exceptionnelle et quelques années plus tard, une petite sœur prénommée Justine à qui je voue autant d’amour qu’à ma maman qui nous a élevées seule.

Cependant, cette naissance hors du commun a laissé des séquelles, assez lourdes: mes reins sont malades, un jour ou l’autre une greffe sera indispensable ou la dialyse inévitable. J’ai 11 ans, je comprends que c’est grave mais je décide de vivre normalement sans y penser avant d’y être forcée.

Adolescence normale, avec ses hauts, ses bas, ses délires entre amis, ses chamailleries et ses secrets entre sœurs, ses premiers émois amoureux … Tout va bien, je ne pense à rien.

Maman rencontre un homme merveilleux, un nouveau papa pour ma sœur et moi et un souffle doux et chaud d’amour sur son cœur meurtri par les désillusions précédentes dans sa vie.

 


1er avril 2000
Je fête le carnaval de ma ville avec mes amies, excellente soirée. Tout à coup, un jeune homme déguisé en ange, passe. Coup de foudre, je l’assure, il sera mien. Je me rends rapidement compte que son déguisement lui sciait parfaitement car ce soir-là, sans le savoir, j’ai réellement trouvé mon ange gardien et je ne l’ai plus quitté.

 


19 mai 2005
Naissance d’Ethan, notre trésor, notre combat, je savais qu’avec mon insuffisance rénale, une grossesse était risquée mais je l’ai vécue sereinement en étant régulièrement suivie par un néphrologue. Nous avons décidé d’avoir un bébé, nous n’avons demandé aucun avis médical, tout s’est fait naturellement. Par la suite biensûr, j’ai voulu exclure un maximum de risques et ma grossesse a été très surveillée. Malgré ça, je l’ai vécue comme sur un nuage et la naissance d’Ethan reste l’un des plus beaux instants de toute ma vie. Un beau bébé de 48cm et 2kg950. Le temps passe, nous sommes heureux tous les trois.

 


1er Janvier 2006
Une petite surprise vient se loger dans le creux de mon ventre, nouvel émoi, nouveau bonheur.
Je travaille chez une pédiatre, j’adore mon job mais il va malheureusement me causer un grand drame. A force d’être en contact avec des enfants malades, je contracte le CMV durant ma grossesse. J’apprends le même jour que j’attends une petite fille mais je n’arrive pas à me réjouir de ce si beau miracle comme si je préssentais un grand malheur. Etant donné ma grossesse risquée, mon gynécologue m’envoie dans un grand hôpital à Bruxelles pour subir une amniosynthèse. Moment catastrophique et dépourvu de toute humanité. Après ce geste barbare, j’ai compris que j’allais perdre ma fille.

 


24 mai 2006 – 19h
Je le savais, les contractions commencent, violentes, tout de suite. Je décide de prendre une douche mais je sens la tête du bébé. Urgences. On me fait une péridurale et on me dit que ma fille va mourir pendant l’expulsion. ‘‘ Courage madame, on sait que c’est affreux mais vous n’avez pas le choix, il faut pousser’’. Je m’y refuse bien que je sente la tête de ma fille entre mes jambes, je veux qu’elle retourne d’où elle vient, au chaud, au creux de moi mais, à un moment, je n’en peux plus, il faut que je pousse luttant contre les forces contraires de mon corps. Léna est un très beau bébé, minuscule certes, mais magnifique. Je l’aie dans les bras mais ne parviens pas à réaliser ce que je vis. Un cri d’effroi et de chagrin ébranle les couloirs de la maternité. Cauchemar. Tout est fini. 5 jours plus tard, je porte ma douce petite en terre.

Période très dure pour mon homme et moi, notre couple en subit d’ailleurs quelques turbulences car nous vivons notre deuil d’une manière très différente et souvent, l’incompréhension s’installe. Heureusement, notre fils et l’amour que nous nous portons nous aident à survivre chaque jour. Nous n’abandonnons pas malgré les mises en garde des médecins. Ethan aura un petit frère ou une petite sœur, c’est notre vœu le plus cher.

 


Octobre 2006
Nouvel espoir. Je suis enceinte. J’ai peur mais je veux y croire. Ce petit être a dû sentir en se lovant en moi que la place était encore beaucoup trop occupée par une petite fille l’ayant quittée beaucoup trop tôt. Il la quitte à son tour après 2 mois.

J’abandonne. Je ne veux plus entendre parler de bébé, la douleur est trop intense. Je décide de me réfugier dans mon rôle de maman et de femme. Je savoure chaque instant avec mon petit Ethan, je ne pense qu’à lui, il est ma raison de vivre. Je partage tout l’amour que j’ai à donner entre mon mari et mon adorable petit garçon.

 


Décembre 2007.
Alors que je ne m’attends plus à rien et que je profite de chaque jour de bonheur avec mes hommes et de chaque jour de répis que m’apporte ma maladie, je me décide néanmoins à faire un test de grossesse car cela fait deux semaines que j’aurai dû avoir mes règles. Il est positif, tout de suite, un + bien rouge! Est-ce possible? Serait-ce le plus beau des cadeaux de Noël un peu en avance? J’aborde cette nouvelle grossesse avec beaucoup plus d’angoisse et ne parvient pas vraiment à extérioriser toute la joie que je ressens tant j’ai peur que ce petit miracle glisse à nouveau lentement de mon corps….

Les mois passent, je dois bien finir par constater que tout se passe bien. Le bébé est bien accroché et semble bien décidé à signer un bail de neuf mois dans sa piscine privée chauffée à 37. Je me détends un peu, mais un peu seulement. Je me décide à faire quelques leçons de sophrologie car je n’ai pas envie de donner naissance à un petit être angoissé. Ces séances me font beaucoup de bien. Néanmoins, au plus la grossesse avance, au plus je veux qu’elle se termine! J’ai tellement peur que quelque chose se passe mal que je me dis sans cesse que ce bébé serait sans doute mieux à l’extérieur que dans la boule d’angoisse qui est censée le protéger.

 


19 juillet 2008.
Je rentre à l’hôpital, j’ai des contractions et mon col s’ouvre doucement. Les médecins comprennent rapidement mes craintes et décident de me garder sous surveillance en proposant de provoquer l’accouchement en douceur le lendemain si rien ne vient naturellement avant. Cette nouvelle m’arrive comme un soulagement. Je sais que ce bébé aurait dû encore rester au moins 3 semaines dans mon ventre mais je me sens si mal que le fait de savoir que je vais l’avoir dans les bras plutôt que dans mon corps meurtri, me remplit de plénitude. Je ne dors pas mais je suis bien.

 


20 juillet 2008 – 8h.
On m’installe en salle de travail et on m’explique qu’on va m’injecter un produit de manière régulière mais pas trop rapide pour accoucher en douceur. Moment de rêve et de détente absolue. L’équipe médicale qui me suit me laisse faire tout ce que je veux: je me promène, Cédric me masse, on m’installe dans un bon bain chaud, un vrai bonheur! Je suis tellement bien que bientôt les infirmières m’annoncent qu’on va pouvoir m’installer pour l’accouchement. Je me sens tout à fait bien mais ils décident néanmoins d’appeler l’anesthésiste pour pratiquer une péridurale parce qu’à cause de ma maladie, ma tension monte beaucoup trop. A peine le temps de poser la péri que je pousse. Une fois, deux fois, trois fois… ‘‘Elle est là madame, venez la chercher!’’. J’attrape ma petite puce à bout de bras et la pose contre mon cœur. Elle s’appelle Maé, pèse 2kg620 et mesure 46 cm. Elle est magnifique. Moment magique pour son papa, elle et moi. Nous avons réussi, Ethan est aujourd’hui le plus heureux des grands frères.

Rien n’est plus beau que notre nouveau bonheur à quatre. Merci Léna, merci mon ange, mon étoile, d’avoir veillé sur ta petite sœur tout au long de ma grossesse difficile et de m’avoir envoyé ta poudre magique pour qu’elle se termine si bien. Nous sommes heureux.

 


20 septembre 2008.
Un bonheur n’arrivant jamais seul, je me fais passer la bague au doigt, l’ange Cédric croisé 8 ans auparavant devient mien pour l’éternité, je savais que ce jour arriverait. Tout est au rendez-vous pour que cette journée soit parfaite: nos enfants sont à nos côtés, beaux comme des trésors, le ciel est bleu, le soleil brille, je me sens jeune, belle et épanouie dans ma jolie robe ivoire, mon futur mari est plus élégant que jamais et je suis emplie d’émotion lorsqu’il m’offre un splendide bouquet d’amour. Tous nos proches et amis sont réunis, tous ces gens qui comptent tant à nos yeux et dans nos vies, ces personnes que l’on aime tant sont témoins en ce jour du plus beau et du plus attendu des ‘‘OUI’’.

La vie suit son cours, la maladie aussi. Je sais que les résultats d’analyses sont mauvais et que la dialyse rode de plus en plus autour de moi mais je continue de savourer chaque instant avec les miens en me disant que tant que je n’y suis pas, je n’y pense pas!

 

Début 2010.
On découvre à ma petite maman un cancer du sein. Je m’effondre littéralement, je pleure comme jamais mais, devant sa force et son courage, je ne peux que ravaler mes sanglots et la soutenir à fond dans son combat! Des mois de douleurs, de fatigue, d’angoisse mais cette femme, si battante, si exceptionnelle a gagné. Dégagé cette boule nocive qui la rongeait de l’intérieur. Morte. C’est la plus forte ma maman, son caractère de guerrière, toujours positive, toujours en action, toujours souriante ne pouvait que venir à bout de ce mal tentant sans cesse de s‘insinuer!

 

Fin 2010.
Mon néphrologue m’annonce qu’il va falloir sérieusement commencer à penser à m’inscrire sur la liste européenne des demandeurs d’organes. Au départ, je refuse catégoriquement, cette intervention me fait beaucoup trop peur et j’ai eu le tord de refouler cette foutue maladie au plus profond de moi jusqu’à ce qu’aujourd’hui elle m’éclate en pleine figure, une gifle. Il m’explique les options qui s’offrent à moi et notamment celle d’un don venant d’une personne de ma famille. C’est ma marraine qui fait ce pas merveilleux vers ce choix de me sauver la vie. Malheureusement, sa santé, notamment des problèmes d’hypertension, l’empêche d’être une donneuse potentielle. Mais je la remercie de tout mon cœur d’avoir voulu faire les démarches pour cet acte si difficile et si peu anodin, d’avoir voulu m’offrir une seconde vie.

Mon salut viendra une nouvelle fois de mon ange, vous savez ce si beau et doux jeune homme rencontré 10 ans auparavant? Mon mari, ma moitié, mon Cédric à moi. Pour lui, c’est une évidence, je suis sa femme, la mère de ses enfants, s’il le peut, il me donnera un rein.

D’abord, je fonds d’admiration devant cette déclaration d’amour et de don de soi que je trouve tout simplement magique et exceptionnelle mais je refuse. Je refuse pour mes enfants. J’ai peur, et si ça devait mal se passer? Et si il devait y avoir des complications? Pour moi, ce n’est pas concevable que mes petits aient leurs deux parents en même temps sur la table d’opération. Il faut que leur papa soit présent pour eux le jour où je devrai subir cette greffe.

Les médecins ne cessent de m’encourager à accepter, en m’expliquant tous les bénéfices de cette greffe de rein d’un donneur vivant et surtout en me rassurant sur le fait que Cédric vivrait très bien avec un rein. Je me documente, je lis beaucoup de témoignages, je rentre en contact avec des gens qui l’ont vécu. Je réfléchis.

 

12 avril 2011.
Nous nous rendons à Saint-Luc, grand hôpital bruxellois, pour commencer toute une série de tests nous assurant ou non la compatibilité de nos corps pour ce don. De nombreux allers-retours, de nombreux examens, une Céline toujours en proie au doute et à la peur, un Cédric toujours serein, rassurant et confiant. Un jour, le verdict tombe: nous sommes compatibles.

 

Septembre 2011.
Rencontre avec le chirurgien qui nous confirme que tous les feux sont au vert pour la greffe et qu’il nous suffit de subir les derniers examens début octobre avant de programmer la greffe.

 

Octobre 2011.
Tous les derniers examens sont bons. Apparemment mon petit homme a des reins magnifiques, le chirurgien nous explique qu’il va lui prélever le rein gauche et me le transplanter à droite au niveau de l’abdomen. Je n’attends qu’une chose, la date de l’intervention. Tout cela me semble tellement abstrait, incroyable, impossible, extraordinaire que j’ai besoin de quelque chose de concret: une date, un compte à rebours, il tombe: nous nous ferons opérer le 31 octobre 2011.

Mon dieu, ce que c’est proche, ce n’est pas possible, comment vais-je faire pour être psychologiquement prête d’ici là? Comme à son habitude, Cédric fait preuve d’un sang froid et d’une ‘‘zenitude’’ qui me déconcertent quelque peu. Dans ma tête tout s’active, tout se mélange: il va falloir préparer les enfants, bien qu’ils soient au courant depuis longtemps de ma ‘‘petite maladie’’ comme ils l’ont bâptisée, ainsi que des démarches que nous faisons pour que leur papa puisse me donner un rein pour que je puisse faire de ‘‘beaux pipis’’. Ethan est enchanté par la nouvelle, il est persuadé que tout va bien se passer et que son papa va me guérir. Pour Maé c’est un peu plus abstrait, ce à quoi elle pense déjà c’est au moment où nous pourrons rentrer à la maison tous les 4… Je prépare nos valises: pour l’hôpital, pour les enfants qui vont rester chez maman, et oui, une nouvelle fois c’est Wonder mother qui va assurer pendant notre hospitalisation épaulée par ma sœur chérie Justine qui va faire son maximum pour l’aider et mettre ainsi sa vie entre parenthèses pendant un long moment. Tout est prêt.

 

30 octobre 2011.
C’est avec une émotion indescriptible que nous déposons les enfants chez maman et avec une énorme boule dans la gorge que nous serrons nos enfants contre nos cœurs. Mes beaux-parents vont aller nous déposer à Saint-Luc pour l’intervention. Arrivés là-bas, on s’inscrit puis on s’installe dans la même chambre, on sait qu’on va la partager pendant un petit moment alors, on décide d’en faire ‘‘notre chambre’’: cadre de famille, portes-photos avec les enfants, on installe nos affaires et on soupe en amoureux les délicieuses tartines servies à l’hôpital comme si nous mangions en tête à tête dans un grand restaurant.

 

31 octobre 2011.
Après une nuit mouvementée, peu rythmée par le sommeil, les brancardiers viennent chercher Cédric vers 7h, ils lui proposent de prendre une douche, d’enfiler la tenue chirurgicale et de le descendre au bloc. Il s’exécute, le plus calmement possible, toujours le sourire aux lèvres. Ils emmènent le lit. Je l’embrasse et lui dit que je l’aime mais aucun autre mot ne parvient à sortir de ma bouche tant l’émotion m’étreint. Je retiens mes larmes jusqu’à la fermeture des portes de l’ascenseur et puis je fonds en longs sanglots chauds et perdus. Perdue, j’étais perdue, ça y est, on allait lui enlever un rein, un rein pour moi, plus question de dire non, de vouloir revenir en arrière, il allait falloir assurer! Heureusement, comme d’habitude, ma petite maman arrive très vite à mes côtés pour me soutenir. Quel réconfort de me lover dans ses bras si tendres et si forts à la fois, dieu que j’aime cette femme qui arrive toujours dans ma vie quand j’en ai le plus besoin, comme j’aimerai pouvoir prendre soin d’elle comme elle prend soin de moi, j’ai l’impression que c’est une force de la nature, elle a le don de la maternité et de l’amour comme personne. Elle subit avec moi les longues heures qui nous séparent des nouvelles de mon Cédric. Comme c’est long. Nous examinons le couloir du service transplantation sous toutes ses coutures sans savoir quoi faire d’autre à part prier en se serrant la main. On erre.

11H30: on vient enfin nous dire que l’intervention est terminée et que tout s’est bien passé. Cédric est en salle de réveil. Soulagement. On me demande à mon tour de prendre ma douche et d’enfiler la blouse. Mon lit traverse le couloir, la main de maman dans la mienne. Je ne parviens plus à penser à rien, j’ai l’impression de voler au-dessus de ce qui est en train de se passer, de vivre la scène de loin. Le fait de lâcher la main chaude et douce de maman me ramène à la réalité. Ca y est, je suis toute seule maintenant, ils vont me descendre au bloc et je ne pourrai rien faire d’autre que ce qu’ils me demanderont.

Je me rappelle d’une pièce verte, hexagonale, avec une immense lampe suspendue au milieu. L’anesthésiste m’explique qu’il va me mettre sous oxygène et me faire une injection pour m’endormir, je ne bouge plus, comme encrée sur la table, plus aucun geste.

‘‘ Vous avez des enfants?’’

‘‘ Oui’’

‘‘ Combien?’’

‘‘ Deux ’’

‘‘ Comment s’appellent-ils?’’

‘‘…….’’

Ca y est, je suis partie très loin, plus aucun souvenir à partir de ce moment.

Quelques heures plus tard, en salle de réveil. Une dame penchée sur mon lit:

‘‘ Vous allez bien madame?’’

‘‘ Ethan et Maé’’ lui ai-je dit. Comme si je répondais à l’anesthésiste qui m’avait posé la question quelques heures auparavant. Oui je pense que j’allais bien, je me sentais un peu comme droguée et très fatiguée, j’avais juste envie de dormir, je sentais que j’avais des tuyaux un peu partout mais ce n’était pas grave, je n’avais pas mal, juste cette irrésistible envie de dormir…

18H: on me remonte dans ma chambre mais je ne me souviens de rien, je sais que ma maman était là, j’ai retrouvé la chaleur de sa main sur ma joue mais c’est tout. Il y avait d’autres gens, des paroles, des caresses, des bisous posés sur ma joue mais je n’arrivais pas à me réveiller.

Les 3 premiers jours post-op se sont plus ou moins passés de la même manière, je me souviens que les infirmières me manipulaient pour les soins et la toilette, je me souviens que des gens venaient nous voir mais moi, la seule chose qui m’importait c’était de voir mon homme à mes côtés et dormir, toujours dormir. Un petit coup sur la pompe à morphine quand je sentais la douleur monter puis j’étais repartie comme si je n’avais plus dormi depuis des semaines.

A partir du 3ème jour, j’ai commencé à réellement me réveiller et les douleurs aussi d’ailleurs!! J’ai réalisé que ma cicatrice était immense, à peu près 30 cm et je l’ai trouvée très laide et douloureuse bien que les infirmières ne cessaient de m’affirmer qu’elle était magnifique, ce qui, j’avoue, commence à se confirmer aujourd’hui. J’ai eu très peur aussi en constatant que je ne sentais plus du tout le haut de ma jambe droite, ils ont apparement touché un nerf en écartant les muscles pour transplanter le rein et il va me falloir plusieurs mois pour récupérer toutes les sensations dans le haut de ma jambe, c’est assez gênant. Cependant, ce qui fût ma plus grande douleur c’est lorsque j’ai regardé Cédric et que j’ai vu son visage déformé par la douleur. Je me suis vraiment sentie désemparée à ce moment-là, j’aurai juste voulu revenir en arrière pour ne pas le voir souffrir à cause de moi. Il m’a rassuré en me disant qu’il ne voulait en aucun cas m’entendre parler comme ça. Notre séjour à l’hôpital n’a pas été des plus reposants, nous avons tous les deux beaucoup soufferts, c’est là que j’ai réalisé qu’une greffe de rein ce n’était quand même pas rien, on a compris ce que souffrir voulait vraiment dire! Moi, je me disais que je n’avais pas le choix, que c’était pour un mieux après, que j’allais avoir une nouvelle vie en forme et que je pourrai m’éclater avec mes enfants. Je savais que je ne souffrais pas à ce point pour rien. Mais lui, ce pauvre Cédric, il souffrait pour moi. Je priais chaque jour pour qu’il aille mieux. Il a eu quelques douloureuses complications mais a finalement pu quitter l’hôpital 11 jours après l’intervention. J’étais vraiment heureuse pour lui car il n’en pouvait plus d’être là. Mais lorsque mes parents et les enfants sont venus le chercher, j’ai une nouvelle fois eu beaucoup de mal à retenir mes larmes lorsque je les ai tous vus partir. Ces portes d’ascenseurs ont déjà dû en voir couler des larmes en se refermant!

J’ai eu moi aussi quelques complications, j’ai craqué plusieurs fois poussée par la distance et le manque douloureux des miens. Les pleurs étaient mon seul exutoire. J’ai vraiment eu des hauts et des bas. Des jours où je me disais ‘‘allez ma vieille, bats-toi pour ce merveilleux cadeau, bats-toi, il va te permettre de vivre comme tout le monde pendant des années, bats-toi pour cette preuve d’amour, la plus belle qui soit!’’ et le lendemain, quand les nouvelles étaient mauvaises, je m’enfonçais toute seule dans un dédale de désespoir…

Un soir, une rencontre. Ma nouvelle voisine de chambre venait se faire opérer de la thyroïde. En attendant qu’elle remonte dans le service, j’ai discuté avec son mari, un maître yogi. Je lui ai expliqué mon histoire dans les grandes lignes et il m’a apporté le déclic qui me manquait:

‘‘ Ce nouveau rein, c’est comme un bébé que vous devez protéger en vous. Enceinte, vous faites attention à ne pas boire, à ne pas fumer, à ne pas manger n’importe quoi, vous évitez les actes qui pourraient le faire souffrir, vous ne vous désespérez pas en vous disant qu’il va mourir. Si on vous dit qu’il est malade la seule chose que vous voulez c’est le soigner et bien pour votre rein, c’est pareil, il faut le choyer comme un bébé, c’est le vôtre maintenant, à vous d’en prendre soin et il va finir par s’épanouir en vous le jour où vous serez épanouie de l’avoir en vous.’’ Sagesse. Mots forts. Métaphore qui me parle profondément. Hasard ou coïncidence, les médecins ont décidé de me laisser sortir ce soir-là malgré des résultats mitigés, après 18 jours d’hospitalisation, ils se sont dit qu’un retour à la maison auprès des miens ne pourrait m’être que bénéfique. Quel bonheur lorsque ma sœur est venue me chercher! Ma valise n’a jamais été aussi vite bouclée! Depuis, toute ma petite famille loge chez ma maman le temps que Cédric et moi soyons à nouveau d’aplomb pour s’occuper des enfants et de toutes les tâches quotidiennes de la maison. Quel bonheur d’être dans cette belle maison, qu’on appelle en ce moment l’Auberge Espagnole étant donné le nombre de gens qui passent et qui y repassent, ma sœur qui vient y dormir aussi pour s’occuper des enfants le matin pour l’école, Michel et maman qui acceptent avec joie toute notre petite famille malgré le sacré changement que ça provoque dans leur vie de couple, le salon transformé en salle de jeux, les enfants qui jouent, qui chantent… Je pense que c’est ça le secret de la guérison! Je commence à m’épanouir avec ce nouveau rein, on s’apprivoise lentement comme le petit Prince a apprivoisé le renard et j’ai confiance en l’avenir et en la nouvelle vie que l’amour de ma vie va me permettre de vivre.

Cédric, je ne parviens pas à t’exprimer tout ce que je ressens, tout cet amour, toute cette reconnaissance. Merci pour ce que tu as fait pour moi, c’est tellement extraordinaire que parfois, j’ai encore du mal à réaliser. Tu es un homme exceptionnel, mon héros, et un papa super-héros pour nos deux enfants. Je t’aime de tout mon cœur et je sais que cette merveilleuse aventure ne nous apportera que du bonheur….

Mes marques d’amour

Mon corps…Ce corps que j’ai et que j’ai tant de mal a apprivoiser depuis ma grossesse…
20 ans, je tombe enceinte.. Un réel bonheur, un enfant désiré que l’on aime déjà avec son papa…
Le temps passe, mon corps se modifie… Au début un petit ventre de femme enceinte, mignon, tout rond, puis un ventre de plus en plus gros…
Un soir, en prenant ma douche, je regarde avec effroi cette première vergeture qui est apparue. Je me souviens de ce jour comme si c’était hier.
Je me suis effondrée, j’ai pleuré durant de longues minutes, inconsolable… Si seulement j’ avait vu mon ventre quelques mois plus tard, a la fin de cette grossesse…
Plus les jours passaient, plus j’en avait … Elles était violettes, larges et profondes… Je ne maitrisait plus ce corps qui changeait…

Je maudissait ces femmes, qui avait un corps parfait après 2, 3 grossesses ..Pas une vergeture, pas un bourrelet, des cuisses filiformes …
Je bouillonnait au fond de moi, quand « les bonnes copines » me disaient (et me disent encore…) « Ohhhh mais tu aurait du mettre de la crème anti vergetures…. » ( c’est ca, prend moi pour une conne, comme si je n’en avait pas utilisé des litres et des litres sur ce ventre…)

Aujourd’hui, ces vergetures ont pris une couleur nacrée, mais elles sont toujours présentes.
Pas facile, le premier été, à la plage… le regard des autres…

Mais MERDE, je suis une maman, mon ventre a été sa maison pendant 9 mois. Chaque marque est une marque d’amour, et même si je le trouve laid, rien que pour cette raison, je trouverai toujours quelque chose de beau en lui…

CRM

Tu ne m’auras pas !

Tu ne m’auras pas…je suis bien plus forte !!!!

Voilà maintenant 8 ans que tu me compliques un peu la vie…j’ai appris à vivre avec toi, avec tes périodes de « repos » et celles moins « drôles », avec les crises, mes innombrables journées d’examens à passer d’un médecin à un autre, à me dire « putain encore une journée, des semaines bouffées dans ses hôpitaux » !!

Un verdict est tombé, je découvre, je me documente, je subis, je suis très têtue…tu ne m’auras pas !!!!

Les premiers traitements « doux » sont lancés, je continue d’avancer, puis vient les premières hospitalisations, faut changer de traitement…manger est une torture, 7 kg perdus (cool un régime sans le vouloir), toutes ses heures, perdues elles aussi….à rester sur le trône, ce n’était rien comparé à ses douleurs au ventre !! Je les sentais arriver…j’aurais tout donner pour ne pas les subir !! je continue d’avancer…tu ne m’auras pas !!!

Les années passent, les traitements s’enchaînent, il faut les changer tous les 6 mois, plus d’effet, incompatibles, nouvelles complications, hospitalisations à répétitions…4 mois que je souffre le martyre !! mademoiselle, nous ne pouvons donner de nom à cette réaction aux anti tnf…mes articulations me font horriblement mal, j’enfle de partout, en quelques heures je pouvais me transformer en bonhomme Michelin !!!j’enchaîne les examens, 6 mois que je me tords de douleur….nous avons enfin trouvé Melle…vous faites une allergie à une cellule souche du traitement, vous avez donc déclenché une polyarthrite !!!! Nous stoppons tout et redémarrons un AUTRE traitement….tu ne m’auras pas !!!!

Septembre 2010, fièvre, fatigue, nouvelles douleurs, prises de sang mauvaises, scanners, fibroscopies, rien de bon…j’ai mal…octobre, toujours de la fièvre, tout s’amplifie !! Novembre, décembre…des cernes noires, je suis épuisée, amaigrie, une affreuse douleur en bas des reins, j’ai mal…tu ne m’auras pas !!!

Janvier 2011, je marche à quatre pattes, aidez moi je n’en peux plus !!!!! Cette fois ci je n’y échappe pas, hospitalisée d’urgence…et commence le calvaire !!!! Les examens se succèdent, la morphine et les 9 perfusions quotidiennes m’apaisent un peu…..Mademoiselle, nous vous opérons immédiatement !!

Apres 7 heures d’opération, je me réveille…horrifiée par ce que je voyais…où est mon corps ????!!!!

Voilà que 2 chirurgiens, 3 infirmières, et 2 internes rentrent dans ma chambre…l’équipe de Grey’s anatomy au complet !!!…l’opération a été plus compliquée que prévue, nous vous avons retiré 65 cm d’intestin, 2 abcès et 1 autre de 8 cm qui était logé sur le sacrum et qui avait fait des racines sur la colonne ( d’où mon horrible douleur en bas des reins), vous aviez un trou dans le colon, 3 polypes et nous avons été obligés de pratiquer une iléostomie…

Ce mot a raisonné dans ma tête !!! j’ai 27 ans et je me retrouve avec une poche à merde !!!! Le choc est brutal, je n’aime pas ce que je vois…ma famille est là ,mes amis le sont aussi…je suis bien plus forte que tout ça, il y’a bien pire je me répétais tous les jours !!

Je continue d’avancer, je sors, je continue à fumer, à m’amuser, je vis !!! Juin est là…bye bye le sac à merde….

Aujourd’hui, mon regard a du mal à croiser un miroir pour voir apparaître les traces de mon calvaire, je ne m’y fais pas encore..le temps viendra !!

Mais une chose est sûre cher Crohn, s’est que tu ne m’auras pas eu, je serais toujours plus forte que toi !!!!

 

Ce ventre ne m’aura jamais facilité la tâche

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On ne peut pas tout avoir dans la vie…
Et des fois je me dis que je n’ai vraiment pas eu grand chose…

Mon ventre… Olala mon ventre… Aussi loin que je m’en souvienne il m’aura toujours causé des problèmes.
Mes bras, mes cuisses, mon ventre, les petits bourrelets du dos, ils ont toujours été présents.
Les mots blessants, les moqueries on fait partis de mon enfance, de mon adolescence, au quotidien.
Et pourtant à,contrario, j’ai toujours eu des tonnes de copains, je n’ai jamais été seule. Soit les gens m’aimaient
pour ce que j’étais soit ils se moquaient car ils ne connaissaient de moi que mon image.
J’ai pourtant fais 14 ans de danse, fait des régimes à répétition mais non… La génétique, l’hérédité reprend toujours le dessus…
Ais-je besoin de vous préciser que j’ai souffert ?

Et puis vinrent les années lycée, là ou tout s’apaise, là ou les gens se respectent un peu plus. J’arrive avec mes 11 kilos de perdu
je me fais de nouveau amis, je trouve un amoureux. Je réussi mes études. Bref… Je suis toujours ronde mais un peu plus heureuse.
Les semaines passent, les mois, mon ventre est douloureux, je suis dérangé souvent, mon médecin me dit que c’est une gastro, puis
comme ça perdure et que je suis une éternelle angoissée il met ça sur le dos du stress. Après les mois, les années se passent et puis un jour
je commence à faire du sang, je passe des examens, ils ne voient rien, les douleurs s’effacent et la vie continue. Et puis ça revient, ces douleurs,
ce transit impossible à contrôler et puis hémorragie de sang, urgence, coloscopie, biopsie… Le diagnostique tombe. J’ai une rectocolite hémorragique chronique
cousine de la maladie de Crohn, ça ne se soigne pas, les seuls traitement possible apaisent seulement pendant quelques temps mais les crises reviendront toujours.
Je m’effondre, tout s’écroule… Les traitements commencent. La cortisone me fait reprendre tous mes kilos perdu et ne me soulage pas. Les immunosuppresseurs me
rendent encore plus malade et grâce à eux je fini à l’hôpital. Troisième traitement : La biothérapie ou anti-tnf. Ouf un peu de soulagement ! Pourvu qu’enfin ce soit le bon
traitement car ensuite le dernier recours est la chirurgie.

En 23 ans de vie ce ventre ne m’aura jamais facilité la tâche… Entre les rondeurs, les vergetures et maintenant cette maladie…
Mais je suis forte parce que je suis aimé, par ma famille, mes amis, mes collègues et mon homme, lui, le seul, l’unique homme de ma vie.
Le seul qui m’ait touché et qui me touchera, lui qui me dit chaque jour que la vie fait que je suis belle, qu’il m’aime et qu’il me désire toujours autant,
Malgré les kilos pris, malgré les vergetures, malgré la maladie, malgré tout…

Je suis belle dans les yeux de mes proches, je suis belle dans SES yeux et grâce à tout cet amour j’apprends doucement à m’aimer.

Mon ventre vidé

Tous les jours, même quand ma cicatrice sera moins moche, mon ventre va me rappeler ce drame, cette malchance et ce manque… et pour ça, je le déteste.

Lundi 3 octobre, je suis si fatiguée, je vais me coucher tôt…

J’ai eu une grosse journée au boulot, ma puce de 3 ans est pleine de vie (donc fatigante)… et surtout…je suis à mon 5ème mois de grossesse !

Nous sommes aux anges, dans 2 semaines, j’ai mon écho morpho… on va enfin savoir de quelle couleur peindre la dernière chambre en travaux chez nous, et pouvoir peaufiner notre choix de prénom…. !

Vers 3 heures du matin je me lève, j’ai mal au ventre, une grosse contraction qui ne passe pas, je vais aux toilettes…. Je saigne un tout petit peu…

Je réveille F., il faut aller à l’hôpital. On lève notre puce et on l’emmène chez ma mère qui habite tout près. Pas perturbée la louloute, elle pense que c’est le matin… un gros câlin,

Ne t’inquiète pas ma chérie, on revient très vite.

Arrivés à la maternité, examens d’usage, analyse d’urine, prise de sang… on attend un peu la sage femme et le médecin pour la suite… on plaisante avec F. Tu vois, toi qui te disais crevée tout le temps en ce moment,… le voilà ton congé mater !…

Echographie : on entend le petit cœur de notre bébé… ouf… la médecin a l’air préoccupé, je regarde tout et je vous explique après…. Tout ce que je vois moi c’est un petit cœur qui bat et un bébé qui bouge…

Bon le placenta présente une anomalie, il me semble y avoir trop peu de liquide amniotique et je trouve que votre bébé n’est pas très actif…

Coup de massue… et putain mon ventre qui est dur comme de la pierre et ça ne passe pas… dès que je bouge, je perds du sang…. Sensation dégueulasse de liquide chaud qui s’échappe…par réflexe idiot, je sers les cuisses…. Tu parles !…

Ma tension est trop haute, les résultats de ma première prise de sang tombent… tout le monde autour de nous change de tête… on commence à vraiment vraiment paniquer…

S’ensuit la valse des médecins, obstétriciens, sages femmes, anesthésistes… merde, hier j’allais bien moi, notre bébé m’a donné des coups de pieds toute la journée, je suis allée faire des courses et j’ai préparé un bon repas pour ma petite famille…. Et là on me descend déjà en salle de préparation au bloc….

Puis la valse des nouveaux examens et des phrases chocs :

Mme votre état est très sérieux, hématome rétro placentaire… placenta preavia… il va falloir extraire votre grossesse pour vous sauver la vie… vous êtes bien consciente qu’à ce terme, on ne pourra pas réanimer votre bébé….

Mme, la grossesse s’est arrêtée… plus d’activité cardiaque…

Voici de la morphine… Mr ne vous inquiétez pas… on a réservé toutes les poches de sang nécessaires…

Embolisation des artères utérines… tentative d’accouchement par voie basse…

Transfusion…

Césarienne d’urgence, utérus cicatriciel… conséquences sur d’éventuelles grossesses ultérieures…

Nous sommes en état de choc, je n’arrête pas de pleurer… on a si peur… F. ne me lâche pas la main et ne me quitte pas des yeux… lui aussi est terrifié…

…Ne t’inquiète pas ma chérie, on rentre très vite…

Le personnel est adorable, très prévenant… mais personne ne peut nous dire les mots qui rassurent…

La 1ère transfusion terminée, je pars au bloc pour une tentative d’embolisation des artères utérines…il est 9 heures…

Je suis shootée… l’anesthésiste me rassure… je suis de plus en plus dans les vapes… elle m’incite à m’accrocher à une image agréable… je suis dans les prés, sous le soleil… je ne suis déjà plus enceinte, je porte ma fille dans mes bras… on caresse mon cheval en riant toutes les deux… la chaleur du soleil… le rire de ma fille… la douceur des crins de mon cheval…….. je pars….

Quelques bribes de souvenirs, F. dont je croise le regard apeuré en passant pour changer de bloc…J. on va tout faire pour sauver votre utérus…

…………………..

J’ai un tuyau dans la bouche… je lutte contre la respiration qu’il m’insuffle … je n’arrive pas à ouvrir les yeux… j’ai les mains attachées… Mme vous êtes en réa, c’est l’équipe de nuit… je regarde l’horloge en face de moi… la vache, il est 6 heures du mat’… je comprends plus rien… j’ai toute une journée de black out.

Les heures en réa sont interminables, je me réveille, je lutte contre ce souffle artificiel qui me gonfle la poitrine, je m’étouffe, je me rendors…

J’ai un énorme pansement sur le ventre… j’ai dû avoir une méga césarienne…

Enfin, le jour se lève, visite des médecins Mme on revient vous voir pour vous expliquer, aides soignants qui me brusquent pour me laver… me tournent et me retournent… j’ai mal… je suis branchée de partout… je suis toujours intubée… je peux pas parler…

Enfin, je suis extubée… je tousse… je reprends mon souffle petit à petit…je peux parler…je peux entendre…

Enfin un médecin arrive… Mme je vais vous expliquer ce qui s’est passé…

Vous avez fait un cas grave d’hématome rétro placentaire combiné à un mauvais positionnement de votre placenta… tout a été tenté pour stopper votre hémorragie… tout a échoué…il fallait vous sauver… on a été contraint de procéder à une hystérectomie… Vous avez beaucoup de chance d’être encore là… votre compagnon et votre maman vont arriver d’une minute à l’autre…compte tenu des circonstances, ils pourront rester avec vous tant que vous le souhaiterez…

Je suis sous le choc, je m’effondre sous un torrent de larme… j’ai perdu mon bébé, j’ai perdu mon utérus… je ne suis plus enceinte et je ne le serai plus jamais… j’ai 32 ans…et beaucoup de chance d’être encore là ??? non mais il se fout de ma gueule… !

La suite du séjour est longue et pénible… le monde autour de moi s’est effondré… je dois faire le deuil de mon bébé, le deuil de maternité, le deuil de nos projets de famille…

Tout le monde est adorable, je rencontre une super psy qui m’aide énormément.

F. est un amour, il a eu si peur… il est tellement désolé et attristé… tellement soulagé aussi…

Ma maman, ma famille, mes amis, tout le monde m’entoure d’amour et d’attentions…

Et puis, nous devons faire le deuil de notre petit garçon…

C’est fou comme quand on est parents on a la faculté de trouver notre enfant beau quelqu’il soit… même un mini lilliputien de 330 grammes…

Et puis, il faut expliquer la situation à notre fille…

Et puis, je dois apprendre à apprivoiser mon nouveau ventre…

barré de cette énorme horrible cicatrice qui part de mon sexe et contourne mon nombril pour le dépasser largement… 37 agrafes, d’énormes hématomes… bonjour Mme Frankenstein !

F. lui s’en moque, me prouve me désirer encore, et m’encourage plutôt à l’aimer, à le considérer comme un témoignage de survie, comme un souvenir émouvant de la vie qu’il a un moment porté et qui s’est trop tôt envolée…

On s’aime tellement fort et je suis si reconnaissante de l’avoir ainsi que notre merveilleuse petite fille….

Les jours passent et j’arrive peu à peu à réaliser qu’effectivement j’ai failli mourir et que j’aurai pu perdre tout ça… je m’accroche à cette pensée pour ne pas sombrer.

Hier mon ventre était si tendu et doux, si plein et si mouvant…

Aujourd’hui il est si vide, si douloureux, si laid…

Hier, maman avait un bébé dans son bidon,

Aujourd’hui, maman a un gros bobo à son ventre,

Hier j’étais gaîté, enthousiasme et projets,

Aujourd’hui je suis renoncement, larmes et deuil,

Hier j’étais un vallon verdoyant et fertile,

Aujourd’hui je suis une rivière asséchée,

Hier j’étais mon ventre rond,

Aujourd’hui, je suis ma cicatrice…

Mon bedon de bébé

J’ai 28 ans, jeune maman, mon ventre n’a jamais changé…

Bébé, un ventre tout rond…
Enfant, un petit bedon…
Ado, quelques kilo de trop…
Jeune femme, des hanches généreuses…
Futur mère, un nid d’amour, seule époque ou j’ai aimé cette partie de mon corps…

Jeune mère, un ventre qui pèse sur mon moral…
Pourquoi ne disparaît-il pas ? pourquoi reste t’il intact ??
J’aimerais un corps de femme, j’ai un corps d’enfant.

Peut être ai-je peur de grandir…
Aujourd’hui je fais un travail sur moi, je grandis, du moins j’essais, et ce ventre je vais l’apprivoiser, avant de lui demander de s’en aller…

Mes pointillés

 

Mes cicatrices et moi, c’est une grande et longue histoire d’amour. (Faut dire que ça a commencé tôt).

La première fois, j’avais 1 an et demi, sur la lèvre du haut de ma bouche : bing-la-tête-la-première-sur-le-levier-de-vitesse ( ???), et bam-1-point-de-suture. Celle-là, je ne m’en souviens évidemment pas, elle s’est tout de suite faite fine, en plus. Elle ressemble un peu à un signe de ponctuation (un trait avec un point de chaque côté, en symétrie ; hum, pas clair..). Ce qui a été pratique, c’est qu’elle a longtemps été un signe de distinction avec ma sœur jumelle. Je l’ai appelée Géraldine, comme ma maîtresse de petite section. 10 ans après, presque jour pour jour, j’ai remis ça : bing-la-tête-contre-le-volant-des-auto-tamponneuses-crac-je-me-mord, et bam-5-points-de-suture. Là, je m’en rappelle, je saignais, je saignais, je n’arrêtais pas de saigner. Une fois les fils enlevés, elle s’est « mise une boule », ma cicatrice. Beaucoup plus visible, sur ma lèvre du bas. Ma mère m’a consolée en me disant que plus tard, je pourrais la cacher avec du rouge à lèvres (elle qui ne se maquille jamais, tu parles si ça m’a parlé !…). Que nenni, ma cicatrice, elle se voit encore plus avec du rouge dessus. Bon, tanpis. Deuxième signe distinctif. Je l’ai appelée Angéline (qui était le deuxième prénom d’une de mes arrières grand-mères, je crois). Très vite, je me pose LA question qui tue : et si ça m’empêchait d’embrasser de façon agréable ?… Alors pour mon premier baiser, j’ai demandé à mon premier amoureux si ma bouche toute recousue le dérangeait. Ouf que non.

Puis il y a eu l’appendicite (un 24 décembre, à la montagne, hum-hum). Assez moche aussi, celle-là, mais pas trop visible. Ou en tout cas, facile à camoufler. Je l’ai appelée Maryline (je n’avais pas beaucoup d’idée de prénom en -ine). Six mois plus tard, mon intestin a fait un nœud, une occlusion intestinale ça s’appelle, j’ai le droit à une cicatrice verticale, sous le nombril. Le doute n’est plus permis, j’ai vraiment compris que je ne cicatrisais pas bien du tout du tout. Ça me fait une vallée au milieu du ventre, c’est pas joli, presque complexant, alors je l’appelle Eglantine (j’aimais beaucoup ce prénom, c’est thérapeutique). Elle a une tête de ver de terre. Un ver de terre qui semble me grignoter le nombril.

C’est au tour d’un gros grain de beauté que je dois enlever « au cas où », en plein milieu du dos. Que même le dermato s’excuse de m’avoir fait une aussi vilaine cicatrice. Celle-ci est restée anonyme, puisque je ne la vois jamais. Elle ressemble beaucoup à Eglantine, un autre genre de ver de terre, mais de l’autre côté de mon ventre. Ce médecin m’explique quand-même que j’ai la peau très (trop) élastique, ce qui justifie ces cicatrices devenues difformes, qui se sont trop écartées.

Ma cinquième cicatrice, c’est mon épisio (j’aurais peut-être dû la prendre en photo ?…), et là, alleluia ! La sage-femme me dit chaque jour à la maternité « qu’est-ce que vous cicatrisez bien !… ». Ah. C’est sûr que c’est une chance. Je suis super contente de bien cicatriser de là, hein. L’avantage d’avoir beaucoup d’élastine dans la peau, c’est que mes tatouages, ils sont passés impecc. Pas de croûte, dès le lendemain, c’était nickel. (J’aurais pu me faire tatouer une paire de ciseaux qui fait mine de découper, tiens).

 

Moi, on peut me découper selon les pointillés, si on veut. Et ça me plaît bien, au final. Y’en a pas deux comme moi, du coup ! A suivre ?…

Revue de mon corps

Mon ventre…Après ma fille j’ai retrouvé ma ligne deux mois après sans problème..un corps à peine marquer de la grossesse mais mon coeur gravé à vie….Il y a bientôt 7 mois j’ai donné la vie à deux garçons..deux petits être extraordinaire à mes yeux..un cadeau du ciel !une grossesse sans problème ou je dévoilais au fil des mois un corps qui se déformait pour porter deux gros bébés de 3KG et 3KG600 à la naissance à 38 semaines et demi..un ventre qui m’a fait mal à en pleurer parce que je sentais ma peau craquer pour laisser place à la vie et me complexer la mienne..mon bassin s’est écarté ce qui m’a valu des douleurs parfois ingérable ..qui mettra un an avant de redevenir « normal »mais un sujet presque tabou que de se plaindre de son corps après avoir donner la vie à des enfants en pleine santé…alors que d’autre ne peuvent pas ou ont vécu une catastophe..alors on se tait et on assume dehors ce corps que l’on hait car il nous ressemble pas et que l’on brule du regard a chaque fois que l’on croise un miroir….Des vergetures qui sont encore là et pour un long moment pour me rappeler que la maternité n’est pas loin..sentiment de bonheur mais aussi d’impuissance face à ce cadavre de ventre qui pourri mon miroir et ma vie tout les matins…je fais donc du sport depuis 7 mois et j’ai réussi à perdre 20kg…mais pas mes complexes et ma douleur de mon corps de jeune fille partie loin et qui ne reviendra sans doute jamais…Mon intimité avec mon mari en a pâti forcement mais j’ai eu le droit à des encouragements et entendre que « c’est normal après des jumeaux »..et moi je pense que mm après des jumeaux ou pas on a le droit de pleurer son corps, certes je n’ai plus besoin de perdre des cuisses mais ce fucking tummy m’emmerde la vie !!!!

Ma cicatrice, ma césarienne…elle ne voit presque plus..et paraxodalemment cela me gêne que l’on ne voit plus..signe pour me rassurer de mon « ETAT » très certainement mais aussi preuve que j’ai un bon gynéco lol !
Je suis fière de cette cicatrice et même si au fil des années elle doit disparaître celle de mon coeur sera là à jamais et m’a offert mon rêve de petite fille : Avoir des jumeaux et garçons de surcroit !
Rêve plutôt bizarre mais mon histoire est difficile et j’ai toujours voulu être une maman pour être sure qu’au moins dans ma vie..mes enfants me porterons dans leur coeur.

Mais aussi souvenir difficile…contractions après césarienne qui ont été provoquées car mon utérus avait trop tringué et devait redevenir « tonique »..j’ai passée des heures atroces à ne pas pouvoir regarder mes fils tellement je serrais les dents de douleurs…Je me suis levée et cette cicatrice m’a irradié de douleurs mais je suis restée debout..je suis allée me regarder…j’ai détesté ce ventre flasque et fripé..sentiment d’incertitude à ce moment là envie de pleurer de voir mon coprs devasté et hurler de joie d’avoir réussi à tenir mes garçons…encore une fois on se tait..devant les autres c’est mieux…Avec le temps la cicatrice..fait de moins en moins mal le coeur un peu moins…

Ma poitrine….IL y a encore 3 ans j’étais aussi plate qu’une planche à pain…et après mes deux grossesses…la nature m’a offert un joli décolleté et me sentir plus femme, plus jolie, plus désirée, plus sexy…je n’ai plus peur de porter un tee-shirt près du corps..un autre complexe..partie de mon corps que je ne renie pas de mes grossesses.

Pour conclure, je parle bcp de ma grossesse géméllaire..mais c’est celle qui a eu raison de moi..de mon moral..je me bat une à 2H00 par jour pour retrouver mon corps ou du moins une esquisse de moi..mais mes garçons m’ont donné ce corps de maman..que je n’ai pas connu pour ma fille..mais qui me fait terriblement souffrir et complexer..mais c’est le prix à payer pour avoir commencer à vivre le 3 AOUT 2009 le jour ou je suis devenu maman pour la première fois..

La chair se répare..le coeur se déchire mais l’étincelle dans les yeux que j’ai quand mes enfants me sourient…me donne la force de surmonter de me lever de me battre de m’accorder que le temps qui passe que les 8kg encore à perdre mm si je met encore deux mois..vaut la peine d’être vécu et que je me dit que des complexes peuvent gâcher des vies..Une grossesse marque à vie..et celle de nos enfants aussi…ma fille me soulève le tee-shirt m’embrasse le ventre essaie avec ses petits doigts de mimer 2 et dit bébés..et m’embrasse le ventre..

Voilà j’espère ne pas avoir été trop longue !

Merci à toi