Mon corps , mon ventre et moi …

j’ai lu et relu ce blog et je me suis lancée … mon histoire sera sans doute banale mais …

ce corps , je ne sais même pas si il m’appartient , depuis petite je ne l’ai jamais accepté ni aimé , je suis une âme sans corps , j’ai pourtant un métier avec un fort rapport au corps mais pas le mien , aide soignant , mon corps je le cache , je ne vis pas je survis ..

A 12 ans grande et mal boutiquée , puis de taile normale mais ronde et pas très jolie , et à 15 ans ce docteur sans pitié qui vous dit , Mademoiselle vous êtes trop grosse , je suis restée sans voix , sans rien dire face à lui … combien de fois j’ai eu envie de dire stop à tout cela , mais était ce la bonne solution ?

je vois bien que je suis plus ronde que les autres , moins jolie , peu de seins mais apparement je suis normale , enfin c’ est ce qu’on me dit ou qu’on veut bien me dire ,
Mais non je me rejette , je rejette les autres , car ils ne peuvent pas m’aimer , impossible , comment pourraient t’ils … je ne vaut rien , je suis laide et surtout un mot , SEULE .

Finalement à force de me detester cela doit se voir , je m’assombris je ne mange plus , et rien le corps reste le même , depression , deprime , personne ne diras jamais rien , chez moi on ne parle pas de cela on préfère se taire , petit à petit plus d’amis … trop morose ..

25 ans aujourd’hui et à nouveau seule avec mon corps mon gros ventre degueulasse qui me fait vomir , j’ai envie de l’arracher …

Je dis à nouveau seule car ily à 3 ans je t’ai rencontré , une belle histoire , tu me disais que j’étais belles les premiers temps et après quand je te lancais des cris de détresse , car s’en étaient tu ne réagissais pas , plus , je t’enervais avec mes complexes à la con comme tu disais …

Oui peut être , j’avais juste besoin de toi …

puis tu te radoucissait , tu me disais je t’aime je veux qu’on se marient , qu’on aient un enfant … et tu m’as quitté , j’ai pris la claque de ma vie , je commencais à m’aimer une peu , je me disais tu seras maman et femme et puis , plus rien du jour au lendemain …

Mon corps aujourd’hui me dégoûte d’autant plus car aujourd’hui plus personne ne l’aime.

Inthedeep

Apprendre à m’aimer

Depuis toujours, je me déteste. J’ai l’impression que je suis dans un corps qui n’est pas le miens.

Je me suis toujours trouvé moche, et conne. J’ai toujours eu ce complexe d’infériorité.. Je pourrais croiser une femme « laide » que j’arriverais toujours à dire qu’elle à ça de mieux que moi, et ci, et ça..
J’ai commencé à grossir vers mes 8 ans, à 10 ans j’étais juste un ventre sur patte, une gamine qui n’avait rien pour elle. Je savais que BOUFFER, et en plus, je me trouvais vraiment bête. Jusqu’à 12 ans j’étais une grosse boule, tout ce qui avait de plus banale.
Par la suite j’ai commencé à grandir, je me suis affinée, mon corps n’était plus le même, et pourtant.. J’avais toujours cette image de moi, j’étais toujours la « grosse moche »! . Quand on me disait que j’étais jolie, je ne savais pas si je devais dire merci ou « c’est ça, fout toi de moi! ». Je n’ai jamais pris au sérieux les gens qui pouvait me complimenter. Encore aujourd’hui d’ailleurs. Parce que pour moi les hommes ne sont que des « dalleux » et les femmes des hypocrites.

Par la suite, je suis devenu maman. Avant ça, il me restait que 4 kg à perdre pour rentrer dans la courbe. Dans MA courbe. Je faisais 62kg pour 1m70 et je voulais en faire 58kg. Allez savoir pourquoi? Une fois mon petit amour né, j’avais pris 10kg. Mon corps était juste devenu encore plus dégeulasse qu’avant. Je ne le regardais même plus, enfin si! Uniquement pour en dire des méchancetés. Mes seins tombés, mon ventre était tout flasque, j’avais une tête de « grosse », comme je disais.

A l’heure ou je vous parle, j’ai perdu 15 kg en 2 mois et demi, toute seule, sans l’aide de personne. A vrai dire, avec les années j’ai encaissé pas mal de choses. Entre mes petits copains qui me disaient « Tu serais magnifique, parfaite, si tu avais des kg en moins » .. Merci. Je mesure toujours 1m70, et je fais 57kg. Et vous savez quoi? Je me déteste toujours autant. Bizarrement, mes vergetures ne me dérange pas, mais pas du tout. Elles font désormais parties de moi. Mais ce ventre.. Et ces hanches! Je ne peux toujours pas les voir. Je me vois encore comme avant, avec mes 15kg en plus. Pourtant tout le monde me dit « Arrête de maigrir, tu es bien la! » .. Mais non, je ne suis pas assez bien pour moi. Parce que pour moi, être bien, c’est être mince. Et je ne suis pas mince. Soyons clair, je ne veux pas être maigre, simplement mince.

Je ne sais pas quand je m’arrêterais, quand je m’accepterais enfin. Mais je n’arriverais à aimer personne si je ne m’aime pas moi même..

In utero

Les boites aux lettres ne contiennent pas que de mauvaises nouvelles
sous la forme d’éternelles factures.
L’enveloppe était là avec son verdict implacable, les mots dansant
sous mes yeux. Le choc. Banal examen. Le retour, inattendu, un mois
après. Les mots. LE mot.
Dysplasie. Entre grade 2 et 3.
L’autre mot. Biopsie.
Confrontée au choix: soit on enlève le col immédiatement, soit on
attend que tout dégénère pour le faire, mois entiers à égrener par de
réguliers contrôles et rythmés par une attente que je devine
inconfortable, pour au final aboutir au même résultat.
MAIS. Si on enlève, c’est claquer la porte à tout désir d’enfant.
C’est pas que c’était encore prévu, ni même envisagé. Cependant,
fermer à tout jamais cette porte, à un âge tout de même pas si avancé,
ne pas choisir mais subir la décision, ça ne se gère pas pareil. Ça se
gère mal.
Sans parler de ce corps incomplet. Ridicule, personne ne le voit,
aucune cicatrice apparente, la mutilation n’est qu’interne.
Et puis l’angoisse. Bien sûr ce n’est pas une leucémie foudroyante.
Bien sûr ça ne touche pas le foie. Mais quand le mot « cancer » est
lâché, tout tangue.
Et puis les vieilles idées judéo-chrétiennes. On pense avoir tout tué,
mais visiblement survivent des réminiscences « On est toujours puni par
où on a péché », aussi idiotes qu’incontrôlables. Parce que forcément.
Papillomavirus. Partenaires multiples, et ô combien. Sexualité
précoce.
Ma féminité, à fleur de peau, est inchangée. Mais à l’intérieur, c’est
l’open bar, c’est le trou des cellules qui m’ont trahi.
Oui, ça pourrait être bien pire. Je le sais, intellectuellement, mais
j’ai mal à mon dedans.

Mon ventre

Je m’appelle Emilie, Emilie pas jolie. Je ne me suis jamais trouvée très belle, mais c’est pire depuis mon accouchement, il y a tout juste un an. Ma première grossesse, des jumeaux, 1m40 de tour de taille à terme. A 21 ans, mon corps, mon ventre surtout, est immonde, déformé, désormais caché à jamais.

Ma mutation en zèbre a commencé au deuxième mois de grossesse, hello vergetures :D Bienvenue sur ma peau, n’hésitez pas à bien vous installer ;) Ni une, ni deux, en seulement neuf mois, voilà mon ventre rayé, bariolé de tout côté ! Même durant les semaines post accouchement, les rayures se sont étendues…

Au jour d’aujourd’hui j’ai ce ventre, cette torture, je ne peux plus le voir, je voudrais le cacher pour toujours, que moi même je ne puisse jamais le revoir. Le maillot deux pièces, on l’oublie, les hauts moulant aussi, les tailles basses, dans le même sac; à moi hauts évasés, pantalons montants, et monokinis…

En revanche, j’ai aujourd’hui une magnifique petite fée et un petit lutin que j’aime par dessus tout, qui rient en voyant mon ventre et tapent sur cette bien flasque « gelée » avec leurs mimines innocentes, et le meilleur de tous les hommes, celui à qui ce ventre ne dérange en rien, car « j’ai accouché et que c’est normal, je t’aime comme ça ».

Afrodiziac

mon histoire, j’ai 25 ans deux enfants et un corps en ruine
j ai eu du mal a m accepter,j ai été maman très jeune et donc je n ai pas eu le temps de profiter du corps de jeune fille
que j avais.je n ai jamais été mince,juste des belles formes que j assumais.j ai du mettre un maillot de bain deux pièces une fois dans ma vie
j avais tellement honte de mon corps après ma première grossesse que tous mes rapports sexuels se faisaient dans le noir,alors ainsi j espérais que mon conjoint ne se rende jamais compte des monstruosités qui étaient sur mon ventre,mais un jour il m a avoué avoir toujours su que j en avait et qu il ne m aimait pas moins pour autant
mes filles me disent souvent « tu sais maman c’est pas grave si tu as des traces sur ton ventre,c est a cause de nous mais on a pas fait exprès »
et la je me suis dis c’est vrai,j ai eu des enfants et ça se lit sur mon corps soit!il y a beaucoup plus grave sur terre, moi ce que j ai ce sont seulement des VERGETURES.alors pour me donner plus de courage je suis venu sur internet.je suis tombée sur ton blog,j ai lu les post et c’est décide cet été je troc le tankini pour un bikini
bourrelets,vergetures et j en passe seront de la partie.je sais que le regard des gens ne sera pas facile a assumé en premier lieu,mais peu importe ils n auront qu a regardé ailleurs si ça leur déplait
moi, afrodiziac ronde et vergeturée je souhaite à toutes celles qui se reconnaitrons de passer le pas et profiter de la vie!

Mon « ventre » et moi…

Je ne sais pas pourquoi j’ai commencé a prendre des kilos, peut etre pour etouffer des souvenirs malheureux, des chagrins d’enfant… pour me refugier parce qu’elle etait la seule amie a me consoler, pour echapper a mon quotidien… Mais en tout cas, quand j’etais petite, j’etais une gamine toute maigre, toute mince, qui s’habillait en dessous de sa taille…
Et puis a la préadolescence, l’engrenage a commence… je mangeais, je mangeais, j’avalais tout ce qui pouvait se trouver et qui etait comestible… Je pouvais avoir manger a midi et refaire a manger a 14h… et le chocolat qui se mangeait facilement, et les chips, et la charcuterie… Tout, absolument tout…
Evidemment, cela a eu des consequences sur la balance… je suis tres vite montee dans les spheres supérieures… A 14 ans, je pesais 66kg
pour 1m66. A 17 ans, j’ai atteint les 85 kg. Et irrémédiablement, j’ai eu les moqueries des autres, et je ne comprenais pas, parce que d’autres filles etaient beaucoup plus enveloppees que moi…
Mais j’etais la proie facile, celle dont on pouvait se moquer, parce que de toute facon personne ne viendrait la défendre, celle qui n’avait pas de pere qui viendrait pousser une bonne gueulante, et c’est tellement plus facile de s’en prendre a quelqu’un qui n’a pas les moyens de se defendre…
Donc, des annees, les moqueries, les insultes… et puis le calme… puisque presque tout le monde m’ignorait ensuite.. Normal, on ne va plus vers les gens qui se moquent de vous a force.. En fait, on se replie sur soi meme, et du coup on se desocialise…
Meme dans ma famille, j’etais parfois sujette a moqueries. Un jour, ma grand mere m’a dit « mon dieu qu’est ce que tu es grosse ! » Inutile de dire que les gens ont ete choques, parce que cela ne se dit pas…
Et toujours le frigo, qui etait tentant…
Et puis ces problemes hormonaux, je n’avais pas eu tellement de regles avant l’age de 16 ans. Mais je ne pense pas que cela soit responsable de ma prise de poids…
Et je me faisais mal… je prenais un cutter et j’ouvrais ma peau… je m’en voulais de pas pouvoir me controler, de ne pas pouvoir arreter…
Et puis un jour, il y a eu l’accident… C’est ca qui a tout declenche.
Un stupide accident dans une patinoire, une entorse qui n’a pas ete soignée rapidement, un malaise convulsif et tout s’est enclenché…
Urgences : constat d’obesite. On me platre mon pied et on me demande si je veux voir une dieteticienne. Je suis d’accord. Je suis a la lettre le regime qu’elle m’a donné et au bout de trois mois, j’ai perdu 7 kg. Une petite victoire, il ne faut pas perdre beaucoup en peu de temps, elle a dit.. Je continue et au bout d’un an, j’ai perdu 30kg, je fais un poids acceptable pour ma taille et mon age…

Cela aurait pu s’arreter la… mais ca aurait ete trop simple… l’accident a eu des sequelles.. un an plus tard, j’ai fait un malaise dans un train.. on pense que je suis diabetique.. une amie de ma mere lui conseille un neuro, mais trop d’attente, on prend rendez vous chez un autre. Consultation, et demande d’hospitalisation pour les calendes grecques… Cinq mois passent et nouveau malaise.. Le medecin traitant demande une hospitalisation immédiate. Les tests sont faits, le diagnostic est posé… On me parle d’epilepsie idiopathique, elle est d’origine inconnue… Ce n’est pas grave hein, mais si j’avais su, j’aurais prefere ne jamais l’etre… La valse des traitements a commencé, et ceux qui ont deterioré mon corps, mon etat psychologique…
L’un d’entre eux, l’Epitomax, a l’effet secondaire de faire maigrir… En effet, si on a envie de rendre a chaque fois qu’on voit ou qu’on ingere de la nourriture…
Et j’ai toujours dans la tete ces mots qui m’ont fait mal… du coup je m’impose des regimes stricts, ou je perds du poids, enormement de poids… Ce qui a fait de moi a l’epoque une loque, 48 kg pour 1m70, les os saillants. Mais je me voyais grosse, je voyais ce ventre qui partait pas, et j’esperais qu’en perdant du poids, on ne le verrait plus…
Qu’il serait plat comme ceux de toutes ces filles qu’on voit a la tele… Ca n’a jamais marché… Ca m’est aussi arrivé de me faire vomir… juste apres le repas, ou dans la douche, je buvais l’eau chaude, pour evacuer plus facilement…

Et puis, le rejet des gens par rapport a mon etat de santé. A l’heure actuelle, je me dis j’aurais peut etre préfére rester enveloppee (j’aime pas le mot obese, grosse, ils sont péjoratifs pour moi) que d’etre malade…
Du mal a avoir un emploi stable, du mal a avoir une relation stable… Il y a des choses qui m’ont ete dites, on ne se serait jamais permises de les dire si je n’avais ete qu’enveloppee… on les aurait pensees, c’est tout…

Mais avoir a mettre en doute ses competences professionnelles, entendre des insanités sur son compte sur le plan professionnel (et des petits ennuis juridiques du coup), et entendre quelqu’un dire « je ne sortirais jamais avec elle, t’as vu comme elle est handicapee » sur le plan personnel, s’en sortir apres une TS ratée et une dépression… des fois c’est dur, mais je m’en suis a peu pres bien sortie.

Bilan : Mon ventre, il est pas parfait, mais je l’aurais dont autant s’y faire. Mon epilepsie, je ne l’accepte toujours pas, meme apres autant d’annees. Cependant, j’ai demandé la réduction de mon traitement, et je me sens beaucoup mieux (j’avais des troubles de la concentration, des troubles de l’elocution, et des pensées parfois desordonnées). J’ai l’impression que ca s’arrange, et je me sens moins mal foutue…
Et je me suis réorientée vers un autre secteur de travail.

Juste mon ventre

C’est comme ça, à chaque fois qu’une photo de ventre « abîmé » par la grossesse est publiée sur un blog, forum, etc, elle est suivie de commentaires toujours identiques.
Et pour une même photo, chacune voit midi à sa porte …
D’un côté les « ah ouais quand même / waouuuuh la pauvre » compatissants, mais rudes pour celle qui complexe …
De l’autre les « petite joueuse c’est pire chez moi / elle a de la chance y’a pas trop de dégâts », partagés entre auto-dérision et besoin d’attraper un peu de compassion, de se sentir moins seule dans son mal-être …
Et souvent je me demande, pourquoi ce besoin de créer cette pseudo hiérarchie de celle qui aura le pire ventre ou celle qui aura retrouvé le physique de ses 15 ans ?
A partir de combien de vergetures c’est légitime de se plaindre sans passer pour la superficielle de service ?
Et quand on est dans la catégorie « ouch aïe ouille » et qu’on s’en fiche, on est une meilleure maman alors ?

Moi je ne sais pas trop … mon ventre, c’est juste MON ventre. Quand il m’est arrivé de le montrer au détour d’une conversation, on m’a parfois dit qu’à partir de 3 enfants je peux demander une prise en charge pour le faire retendre … mais non c’est mon ventre! J’ai aimé le voir s’arrondir 3 fois, couver mes ptits trésors, sentir et voir mes bébés communiquer à travers lui.
Alors je peux faire l’inventaire des dégâts : peau distendue, en « trop », qui je le sais ne regagnera jamais en fermeté, nombril planqué là-dessous (mais qui sort de sa cachette quand je suis enceinte), et tellement de vergetures (bien larges tant qu’à faire) qu’il faut plutôt chercher là où y’en a pas!

Et après ? Oui, mes grossesses ont déformé transformé mon ventre. Non, ça n’a pas changé ma vie.
Ce qui a changé ma vie, ce sont mes enfants.
En écrivant ce texte je réalise que ces traces extérieures ont gommé les traces intérieures, les complexes, les blessures accumulées de l’adolescente renfermée qui manque de confiance en soi. Mon ventre représente le moment où je suis devenue mère, ça m’a changée dans le sens où j’ai appris à laisser aller, voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. Ce qui aurait pu me complexer avant, est finalement devenu bien quelconque.
Je n’aurais pas été contre une peau moins fragile, mais ce qui est fait, est fait ! On me ferait choisir entre le pack vergetures et le pack ventre lisse , je crois que je ne changerais rien.
Parce que mon ventre tel qu’il est, j’y vois du bonheur et de l’amour, les souvenirs de mes grossesses, des instants de ma vie tatoués pour toujours, le premier album photo de mes enfants.

Ce ventre si gros et pourtant si vide…

J’ai 27 ans, je souffre d’hyperphagie depuis des années, je suis d’après mon imc en obésité morbide, mais ce n’est pas le mal qui me ronge le plus.
Ma plus grande souffrance c’est mon anovulation…
Cette chose qui m’empêche d’être une « vraie » femme.
D’être celle que je veux être, celle que je dois être, une MAMAN…
J’ai mal au plus profond de mes tripes depuis si longtemps.

Tout a commencé en 2006 lorsque j’ai rencontré celui qui allait devenir l’homme de ma vie.
Un amour qui doit survivre à 400 km qui nous séparent. Moi sur Paris, lui en province.
Et puis un jour, 3 mois après notre rencontre, un retard de règles malgré la pilule.
Vite, un test de grossesse est fait. Il est POSITIF !!!
Pas le temps de se poser des questions mon retour pour Paris est programmé pour le lendemain.
Lendemain matin je me rends compte que je commence à perdre du sang.
Quelques gouttes, pas de quoi m’angoisser, enfin c’est ce que je crois à ce moment-là.
Trajet de train infernal, mal de ventre comme jamais…
Et puis peu de temps avant l’arrivée en gare de Paris, je me lève.
Et là je me vide, tout ce sang qui coule le long de mes jambes.
Vite je vais dans les toilettes du train et là je suis dans la peau de Carrie dans le film Carrie au bal du diable.
Je fonds en larme, je comprends tout de suite ce qui m’arrive, je m’essuie et dans ma main je retrouve ce tout « petit être ».
Il fait à peine 1cm ,mais je peux distinguer deux points noirs et ce qui ressemble presque à des bras…
La panique me prend, que faire?! je ne peux pas l’abandonner là dans les toilettes du train, ce n’est pas possible.
Je le prends avec moi, je le glisse dans un mouchoir, puis dans le sachet de kleenex vidé 2mn plus tôt pour m’essuyer les jambes.
Ensuite je dois prendre ma valise, le train arrive à quai, je suis seule, je dois me débrouiller.
Il faut que je prenne le métro, puis le RER pour arriver à destination, tant pis je ne peux pas rester là sans rien faire.
Tout le monde me regarde pleurer, pas une seule main se tend vers moi.
Je vais dans les toilettes de la gare, je me change et je vais dans les transports.
J’ai quitté mon corps, je suis en pilotage automatique, je ne me souviens de rien.
J’arrive enfin à destination.
Ma mère m’accompagne à l’hôpital, on me fait une prise de sang, on regarde si tout est bien parti, on me dit que j’ai ma tension un peu élevée (un peu normal après ce que je viens de vivre non?! pfff) et je rentre à la maison.
J’ai prévenu mon chéri, lui aussi est sous le choc. Mais là où il se trouve, il ne peut rien faire de plus que de me parler.

L’après fausse couche est vraiment difficile, j’ai un vide en moi, un vide énorme.
Ce vide je le remplis avec la bouffe, pendant deux ans je vais me remplir avec tout, en deux ans je prends 20 kilos.
20 kilos en plus du surpoids que j’ai déjà, c’est énorme, c’est trop, beaucoup trop.
Et puis l’envie d’être maman me hante. Alors, je commence à acheter plein d’affaire pour bébé.
Ca me fait du bien, je suis comme un oiseau qui prépare son nid, j’empile les affaires comme des brindilles.
Mais le bébé, lui n’est toujours pas là.
Je consulte un premier gynéco, il me prescrit un traitement mais vraiment à contrecœur, pour lui mon problème c’est mon poids.
Une semaine et demie de piqûres. Aucun résultat (forcement en si peu de temps, je ne suis pas wonder woman) du coup il m’envoie chez une consœur et là elle me dit, « il faut absolument perdre du poids, je ne ferais rien pour vous, pour passer en fiv il faut un imc de 35 max et le vôtre est de 47, revenez me voir quand ça sera fait »
Je pleure, je pleure toutes les larmes de mon corps.
Pourquoi ? pourquoi à cause de mon poids je dois souffrir encore plus? Pourquoi je n’ai pas le droit d’être comme toutes les autres femmes ?
Depuis je me bats seule contre mon poids, contre mon hyperphagie que je maitrise mieux et contre ces médecins qui ne me jugent que par mon imc.
Je suis inscrite dans un centre pour perdre tous ces kilos puisqu’on m’y oblige.
Mais la douleur de ne pas avoir droit au bonheur est tellement difficile à vivre que chaque jour je me demande si je ne devrais carrément pas me faire opérer pour
être enfin considéré comme une personne normale.
Les années passent, les ventres autour de moi s’arrondissent tous, sauf le miens!
Le miens il est rond parce que je suis grosse, mais il est vide, si vide!!!
Mon souhait le plus fort est d’être MAMAN, pourquoi on ne m’en laisse pas la possibilité?
Je veux juste être HEUREUSE !!!
E.

Quoi mon corps

Du plus loin, que me revienne….

Du plus loin, que me revienne,
L’ombre de mes amours anciennes,
Du plus loin, du premier rendez-vous,
Du temps des premières peines,
Lors, j’avais quinze ans, à peine,

Corps tout blanc et maigre des genoux

 

J’ai toujours eu un physique maladif : des grands yeux sombres, un teint pâle et un IMC ras des pâquerettes.

Les premières réflexions désagréables ont commencé à l’adolescence « c’est sûr tu n’as pas besoin de faire de régime toi, t’es maigre », « tu devrais prendre du poids, tu fais peur là ».

Et oui c’est bien connu si tu es maigre c’est que tu l’as choisi, t’avais qu’à manger de la mayo avec tes frites à midi.

Et tu as beau expliquer aux gens que « Le maigre » ne se contente pas forcément d’une feuille de salade et d’un verre d’eau à chaque repas, qu’il ne court pas un marathon tous les jours, que certaines réflexions peuvent êtres blessantes, tu te sens parfois bien seul(e) avec tes os.

 

A la vingtaine les réflexions désagréables sur ma maigreur (et dire que médicalement je n’ai même jamais été réellement « maigre ») étaient extrêmement nombreuses.

 

Puis il y a eu ma grossesse pour laquelle j’ai pris un peu de poids (normal quoi) et surtout après laquelle j’ai gardé une petite bouée autour de la taille. Et là les réflexions ont pour ainsi dire cessé.

Cinq kilos en plus (uniquement sur le ventre parce que c’est quand même plus rigolo que cinq kilos bien répartis) et d’un coup je gagnais en respectabilité corporelle.

Sauf que je ne m’aimais pas avec cette bouée qui se transformait en pâte à pizza dès que je regardais mes pompes, j’ai donc pour la première fois en 30 ans fait attention à mon alimentation et je nage à nouveau sans bouée.

 

Je suis à nouveau très mince et ma foi ça me convient. Et je pense que si désormais je n’ai que rarement des réflexions désagréables c’est aussi parce que j’ai fini par m’excepter comme je suis.

En revanche en tant que FMAAC (fausse maigre anonyme anciennement complexée) je suis très en colère quand j’entends ou lis (notamment sur internet) les amalgames entre maigreur/minceur et anorexie et les commentaires du genre « y a pas à dire une fille maigre c’est quand même trop moche horrible quoi». Je sais que ces commentaires se font aussi en réaction à certains diktats extrêmes de la minceur-maigreur mais j’ai envie de dire (non plutôt d’hurler) que si le corps humain est à la fois si beau et si troublant c’est parce qu’il est diverse et qu’aucune discrimination sur le physique n’est légitime.

 

Elle fut longue la route,
Mais je l’ai faite, la route,
Celle-là, qui menait jusqu’à
moi
Et je ne suis pas parjure,
Si ce soir, je vous jure,

Que je me sens bien mieux comme ça

 

Olympe la courge

Je suis une éponge

Mon corps à moi me plait assez

 

Je suis grande, et j’ai été maigre longtemps, pendant mon enfance, mon adolescence, puis j’ai pris des kilos à 15 ans, j’avais enfin des formes, des seins !

Et depuis, je grossis régulièrement. Beaucoup plus ces derniers temps.

Quand on me croise, on peut se dire que je suis bien foutue, mais ce n’est pas tout à fait ça. Non.

Je commence à me dire que je vais devoir faire quelque chose pour mes trois ventres, mes trois bouées. Et mes cuisses aussi.

Avoir des seins plus gros, par contre, ça ne me dérange pas, au contraire ! J’avais toujours rêvé d’en avoir des gros. Je suis passée de la planche à pain au collège à un confortable 90D aujourd’hui, et j’adore les mettre en valeur !

Oui mais le ventre a grossi en proportion…

« Ne fais pas comme ta mère ! » me dit ma mère, qui est ronde, juste ronde, mais qui se voit bien plus grosse…

J’ai trois fesses aussi, résultat d’une mauvaise chute dans des escaliers, c’est resté comme ça !

 

Mais mon corps est une éponge.

 

Tout de que je ressens, tout ce qui m’attriste, tout ce qui me stresse, tout agit sur mon corps.

Championne des maladies psychosomatiques.

Je suis stressée. Depuis toujours.

Depuis toujours j’ai des maux de tête à force de serrer mes mâchoires en permanence.

J’ai connu une rupture difficile, j’en ai récolté un tas de cheveux blancs, une urticaire géante qui réapparait souvent, en plus « gentil », juste des petites plaques, des méchantes démangeaisons quand je suis stressée, quand j’ai chaud, quand je transpire, quand je suis serrée dans mes vêtements, quand je suis au soleil…

 

Et j’ai la « gratouille », ce toc stupide qui me vaut des cicatrices, c’est plus fort que moi, le moindre bouton, le moindre truc qui dépasse, je gratte.

Sous mes cheveux surtout : ça ne se voit pas ?

Si. Mes gestes se voient.

Toute la journée, quand je travaille, quand je réfléchis, quand je suis stressée, j’ai ce réflexe. C’est plus fort que moi. Et je me dis que les gens autour de moi doivent trouver ça bizarre. C’est comme ça.

 

Je me dis que je devrais me mettre au yoga, me relaxer… je devrais…

Quand j’aurai fini ma thèse et que je trouverai une bonne raison pour prendre des vacances, des vraies.

 

Pour que mon corps se détende réellement, au moins une fois.