De nos jours, si tu veux plaire il faut être mince, avec des fesses, pas trop de ventre, une poitrine, des hanches… Et si on a tous ça mais qu’on ne l’assume pas, on fait quoi ? On reste dans notre coin, honteux.
Quand je vois ces femmes qu’on voit à la télévision qui se dandinent pour décrocher un prix, j’ai mal pour elles, cette maigreur me répugne tout comme elle me répugne quand je m’apperçois dans un mirroir, une confrontation très rare. J’aimerais être comme elles, montrer que j’assume mon coprs, me montrer. Mais non, il ne faut même pas y songer. Alors que certaines feraient tout pour maigrir, moi je fuie cette idée.
Au début, des amies enviaient mon corps alors que moi je le reniait. Quand on me pose la question, je dis toujours que je ne sais pas ! « Suite à quel évenement ? » Bonne question… Mais aujourd’hui j’en parle de ce corps plein d’air, plein de vide enfait. Ce corps d’adolescente qui n’a pourtant plus grand chose de féminin. Etre mince est une quelitée, être maigre est une honte. Je me demande si un jour je parviendrais à sortir de ce cercle vicieux. Finit les compléments, finit les nausées, finit la honte…
J’en parle parce que depuis 3 ans déjà j’en ai vu des filles passer.. Certaines qui s’en sortent bien et au bout d’un an peuvent à nouveau plus ou moin s’accepter, certaines pour qui ça ne se finit tout autrement et celles pour qui ça ne se fniti pas. Moi, j’aurais toujours du mal à dire ce mot, dire que je suis anorexique. Au début, on y croit pas, ou plutot on ne veut pas y croire. Mais il faut l’accepter, pour se faire soigner, il faut prendre l’initiative d’aller en parler à quelqu’un et finalement, je pense que c’est le plus dur, car c’est honteux. C’est terriblement honteux de ne plus vouloir de ce coprs alors que c’est de notre faute, c’est terriblement honteux d’être maigre et non plus mince. Mais quand tes amis commencent à t’en parler, c’est qu’alors d’autres personnes ont du le voir…
Je finirais sur les amis justement. Des personnes que je croyais pourtant intelligentes, mais non, à 12 ans au tout début certains ont crut que l’anorexie était un gros contagieux et ont préférés me fuir. J’avais envie de leur dire : « Non, non vous inquiétez pas, c’est moi qui a hérité de cette merde ! » Puis, il y a ceux qui seront toujours là, ceux là se comptent sur les doigts de la mains ! Et bien entendu les faux-culs qui grattent l’amitié avec une « malade » pour pouvoir s’en vanter à tout va… Ca me dégoute ! Je ne sais pas qui détester mais je déteste celui qui m’a infligé cette putin d’anorexie. J’estime qu’a 12 ans j’avais surement autre chose à faire que de passer des séjours à l’hopital loin de ma famille et qu’aujourd’hui, à 15 ans je devrais plutot être en train de raconter à ma meilleure amie mes histoires d’amour plutot que de parler de ce crabe qui me ronge tout les jours…
Quelle honte, quel gachis je fais. Beaucoup se sont inquiétés pour moi et quoi qu’ils disent, je sais que mes parents s’inquiètent encore beaucoup. Mais passer les journées dans ce centre fait vraiment réfléchir. e veux m’en tirer, « tu est une winneuse » me disait Robin ! J’ai envie de leur montrer, mais avec mes 30kg toute mouillée, on ne me crois pas trop…
Bref, voilà ma contribution, mon petit bout de moi, ce qu’il en reste, ma honte.
Hanna, 15 ans.