Mon estomac , mon corps … et moi

oeil

25 ans, 1m59, 111kg … des chiffres oui! Mais qui pèse lourd sur ma vie !

D’abord un beau bébé joufflu puis une enfant aux bonnes joues, une ado rondelette ( 70 kg) pour finir à une adulte obèse .
Une femme jalouse maladive qui vit la peur au ventre que son mari ouvre enfin les yeux et se demande ce qu’il fait avec une baleine pareille.
Une mère honteuse de l’image qu’elle renvoi à son fils.
Une sœur , une amie complexée face aux autres.
Une fille mal à l’aise face à un père moqueur.

Mon estomac, mon allié, mon ennemi.

Une frustration ? un malaise? une colère? une tristesse ? toute émotion négative … BONJOUR LA BOUFFE ! Je me goinfre!
Mon estomac, mon allié !
Puis la honte, la culpabilité, la balance et encore 10kg de plus , puis 20 puis 30 …
Mon estomac , mon ennemi !

Des moments difficiles passent par là , ma copine la bouffe , mon alliée la boulimie et les voilà ces 111kg qui s’affichent sur la balance !
A la trappe la fille joviale et souriante. Du moins en apparence .
A l’intérieur , je suis mal , je me dégoûte , je me trouve immonde. Et plus je me dégoûte et plus je bouffe ! Totalement con mais si réconfortant !
Je ne me sens bien nul part.
Ni dans la rue où je regarde mes pompes pour ne croiser le regard inquisiteur de personne.
Ni dans les magasins où je ne vais plus car j’ai le sentiment que toutes les jolies nénettes me dévisagent en ce demandant ce que le cachalot fait là.
Pas même dans mon lit où bien qu’ayant un super beau et adorable mari qui m’a toujours aimé comme je suis, je persiste à me demander comment il fait en observant toute cette graisse.

Aprés avoir passé quelques années à être en conflit avec ce corps qui n’était pas le mien et cet estomac qui m’aime mais que je deteste, j’ai décidé qu’il était temps de dire STOP !
Aprés une procédure entamée en 2010 mais non aboutie (… pas le bon moment au final je pense) l’électrochoc !! !!
Cette fois s’en est trop! Je décroche le téléphone et je prends rdv chez le chirurgien et la SLEEVE se décide !

UN beau jour de 2011 ce foutu estomac est amputé de son tiers qui finit à la place qui lui revient de droit : LA POUBELLE !!
Malheureusement vont s’en suivre quelques mois de complications post op dont je vous passerez les détails.
Je dirai juste que j’ai beaucoup de chance d’être toujours en vie .

Voici un peu plus d’un an de ça et la balance affiche maintenant – 45kg !

Pourtant même si j’ai brutalement mis fin à mon conflit avec mon estomac celui avec mon corps perdure ..
Bras chauve souris, ventre en gelée, intérieur des cuisses qui pendouille, seins aussi !

Habillée je suis relativement satisfaite . Je dis relativement car à 66 kg idéalement j’aimerais me débarrassé encore de 6 kg . Mais je dis bien IDÉALEMENT mais si la perte de poids en reste là je serai très satisfaite quand même.

Nue c’est L’HORREUR !
Mon corps a 28 ans et en parait 20 ou 30 de plus …

Je peine à mesurer le chemin parcouru. Je me vois toujours obése.
J’ai retrouvé ma féminité mais je n’ose pas m’aventurer dans les magasins autres que ceux qui « acceptaient » mon 50/52 d’avant.
Je ne porte que des basiques, les extravagances c’est mon mari qui me forcent à les faires , je gueule sur le coup en lui disant qu’il ne me voit pas! Et quelques jours aprés , à force de me voir dans le vêtements je fini par lui dire qu’il a eu raison de m’obliger ^^
Je vois toujours ces bourrelets sur mes hanches, mon double menton … ( je pourrais faire encore une longue liste ^^)
La route sera encore longue vers la réconciliation avec mon miroir.
Un psy, la chirugie réparatrice …

Mais avant ce nouveau passage au bloc il va falloir affronter mes proches .
Mon mari, ma mére, mon frére, ma famille … mon fils et son regard inquiet lorsque j’évoque une nouvelle hospitalisation.
 » tu n’en a pas eu assez ?!! tu ne te rends pas compte? Tu ne te souviens pas de tel ou tel épisode?? ETC ETC …

Et bien si je m’en rappelle ! C’est même moi qui l’ai vécu, moi qui savait plus marché, moi qui est passé des semaines à l’hosto etc …
Mais si c’était à refaire je le referais !!
Oui je suis passée par une belle porte mais vivre dans ce corps obése, douloureux, lourd c’était aussi mourir mais à petit feu!

Alors oui je veux continuer.
C’est moi et moi seule qui suis face au miroir, qui pleurait seule sur la balance, qui rasait les mur pendant que les autres se baladez sereinement.

Sauf que je ne leur dirais pas !
Ils ont eu peur, ils ont eu mal et cette histoire n’est pas digérée pour eux tous .
Alors je vaix continuer à en parler de temps en temps pour que le truc face son chemin tranquillement et que dans un an quand ça deviendra bien concret l’idée ait fait son chemin et que ça passe mieux.

Moi, mon mini estomac et …. mon corps …

Mes marques que j’aime

marques
[Enfance. Ronde c’est sûre, je ne le vis pas si mal que ça en y repensant. A l’école, les garçons me crient que je suis grosse, je pleure, puis me relève.
Adolescence. Tout se complique. Gros problème familiaux, je prend du poids, j’ai beaucoup de crises de boulimie. Dépression. Phobie scolaire. 3 années loupées. Ma période noire, de la souffrance, de la souffrance partout, tout le temps.
Placement pour m ‘éloigner des problèmes de ma famille. Là, un renouveau. Plus de crise de boulimie, je mange bien, perds du poids, me sens belle. Je remonte la pente. Je vais bien, ma vie est belle. Je retourne chez moi.
Et paf. Par hasard plus qu’autre chose, je me découvre un masochiste physique. Première, et dernière jouissance masochiste. Je pensais pouvoir le gérer, après tout, cela me met dans un état d’euphorie intense. Et puis sont venues les pulsions. Les pulsions masochistes, le besoin de souffrir. Le besoin de jouir de cette douleur choisie. Mais je n’en veux pas. Trop jeune, avec trop de casseroles pour me faire du mal consciemment. Est-ce parce que la douleur a rythmé ma vie pendant si longtemps que j’ai besoin de souffrir ?
Le besoin est là. Je regarde les couteaux, les rasoirs d’un autre œil. Besoin.
Aujourd’hui, mon corps me trahi de la pire des manières. Il me demande, me supplie de lui faire du mal.

Besoin…]

J’avais écrit ce texte il y a exactement 6 jours. Mais aujourd’hui, je sais que ça ira, et que je pourrait vivre sans me laisser manger par mon masochisme. Parce qu’hier, j’ai fait l’amour avec mon ami, qui savait tout cela, qui a accepté de me faire mal, et accepté que je jouisse uniquement de mon masochisme. J’ai pu le laisser prendre en charge mon masochisme à ma place, et je l’en remercie. Parce que maintenant, je sais que ça ira.

Photo de mes marques, dont je suis tellement fière…

Le contrôle

contrôle

 J’ai l’impression que toute ma vie est régie par ce mot. Il y a deux semaines je croyais que je m’en étais sortie (encore) mais non. Je me suis remise à manger, trop, mal, n’importe quoi . De toute façon si mon assiette contient plus que ce que peut contenir une assiette à dessert j’estime que c’est trop.
Je me pèse tous les jours, voir plusieurs fois par jour.

Je déteste manger si il y a plus d’une personne avec moi dans la pièce.. Voir je ne mange pas du tout. Je panique à la vue d’une grande table quand je sais que je vais devoir m’y asseoir Je mange du bout des lèvres et je me saoule pour oublier que je suis là assise et que tout le monde me regarde… Enfin, je sais bien que personne ne me regarde en fait.. mais si quelqu’un pose les yeux sur moi j’ai juste envie de mourir.

Je déteste mon ventre.. Je déteste mes gros seins qui pendouillent comme si j’avais 50 ans… J’aime qu’ils soient gros mais pas qu’ils pendent comme des vieux gants de toilette. Mes cuisses d’obèse mes fesses pleine de cellulite alors que j’ai 21 ans…
Mais le pire c’est ma bouée… Ce gros truc qui m’entoure et qui est invisible aux autres… Est-ce qu’ils sont aveugles??Moi je vois bien dans le miroir que je suis fat oui je dit fat et pas grosse parce que fat c’est moche ça évoque un gros burger tout gras des frittes qui dégoulinent d’huile. Quelque chose qui vous dégoûte..comme moi.

D’aussi loin que je me souvienne je me suis trouvée grosse.. Je suis devenue hyperphagique (il parait que ça s’appelle comme ça) à 12 ans parce qu’on me martyrisait à l’école parce que mes parents divorçaient et que du coup j’étais seule à la maison à devoir m’occuper de mes petits frères jour et nuit pendant des jours.. Alors je mangeait parce que j’avais faim. Tout le temps. Il fallait que je comble un vide que je ne voulais pas admettre. Il fallait que je sente ce sentiment de chaleur quand j’enfournait des tranches de lards grillé dans ma bouche, que je souris en mangeant des frittes devant la TV cachée dans ma chambre. Je me souviens je terminais les cours à 15h30 et mon objectif était de monter un maximum de nourriture et de l’enfiler en un minimum de temps avant que ma mère ne rentre. Puis supprimer les preuves. Dissimuler mais ne jeter que petit à petit pour ne pas éveiller les soupçons.

Alors bon une telle attitude ne rapporte qu’une seule chose: 23 kg en 10 mois…Puis d’autre et d’autre et on atteint 90kg pour 1m55 Et puis un régime qu’on appellera « ré équilibration alimentaire » parce que « c’est pas vraiment un régime tu apprends juste à manger » et pouf les kilos qui s’envolent je fais 64 kg pour 1m65 ben oui j’ai grandit aussi)c’est pas trop mal je m’aime assez je suis pas trop horrible.. Puis arrive la fac et les kilos encore et les régimes encore et je reperds et je me sens bien mais voilà je ne supporte plus de manger. Aujourd’hui je suis seule je viens de m’enfiler la moitié de mes réserves je pesais 62.4 kg ce matin maintenant je dois être montée à 66.. Je me déteste Je déteste craquer comme ça je suis faible… Pourtant dans 4 kg je serais au poids dont je rêvais quand j’avais 12 ans et que je n’ai jamais atteint…
Je dois y arriver ..mais voilà je culpabilise quand je mange, et je culpabilise de penser ça. Je voudrais manger mais en même temps je trouve que c’est mal. Après tout si j’ai des réserves de gras elles sont là pour partir… ET puis je pourrais peut-être perdre un peu plus descendre à 55kg pour voir….peut-être même un peu plus bas… Si je suis montée dans la case obésité j’aimerais bien savoir ce que ça fait de descendre dans la case maigreur…non non je ne devrais pas penser à ça je sais…
Je devrais me faire soigner…
J’en peut plus…je panique dans les restaurants bondés. Je déteste noël et mon anniversaire et le nouvel an encore plus. Si j’ai un rendez-vous galant je ne mange presque pas pendant les trois jours qui précédent et pas du tout le jour même comme ça je me trouve potable. Je ne suis pas trop dégueulasse… Un peu quand même mais je crois que lui ne le vois pas et puis je me rentre tellement le ventre que j’a l’air normale. Oui je me rentre toujours le ventre dès que je me lève dès que quelqu’un me regarde, dès que je pense à manger.
Aujourd’hui j’ai tellement mangé…mercredi j’ai un rendez-vous..je ne vais pas manger d’ici là comme ça je me sentirais un peu mieux… Et suis dans les bras de ce gars je me sentirais bien je me dirais que je n’ai pas besoin de perdre après tout tout le monde me dit que je suis mince….Et puis dans deux semaines je recommencerait… Je commence même à trouver les filles de la TV grosses…Je commence à lorgner sur les mannequins et les ana… Je me fais peur et je ne sais pas si je me monte là tête ou si noël prochain je le passerais en psychiatrie entourée d’ana en me disant que je suis trop grosse alors qu’il sera évident que je suis bien trop maigre…Mais je ne suis pas maigre là je suis grosse…?Je ne sais pas..je sais que le miroir ne me rends pas la bonne image de moi tout le monde me le dit. Mais je le vois pas ce corps que tout le monde voit , c’est pas moi dedans… Je suis perdue…Comment moi je peut avoir l’impression de faire 105 de tour de taille quand j’en fait 71? (oui je me mesure 4 fois par jour puisque je ne peut pas vérifier dans le miroir)
Je suis fatiguée.

Mon corps n’est pas un jouet

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Dans ma tête je vais bien. Je crois que je vais bien.
Dans ma tête je vais bien, mais pas dans mon corps. Il bourgeonne, il suinte, il démange. Je gratte.
Des particules de peau partent sous mes ongles. Je gratte. Je me fiche que cela empire. Je voudrais cramer mes plaques d’eczéma avec quelque chose, n’importe quoi. Des fois, de l’eau bouillante suffit. Ça me soulage un instant. Puis à nouveau ma propre peau me rejette.
Je la hais quand elle trahit mon malaise.

 

J’aimerais pouvoir tout démêler. Dénouer les fils, les enrouler sagement, et tout ranger dans des boîtes. Mais voilà. C’est le bordel. Je ne comprends pas ce qui vient de mon mal être de base, et ce qui vient du viol.
Oui, du viol. Oh, rassurez-vous, rien de théâtral. Juste un viol ordinaire, où l’on douterait presque de ma bonne foi. Oui, j’ai accepté de danser avec lui. Oui, je l’ai suivi dans une arrière cour. Mais non ça ne m’a pas plu. Et oui j’ai eu mal. Et non je ne voulais pas que ma première fois se passe comme cela. Et oui, encore une fois, je n’ai cessé de lui dire non.
Mais il faut croire qu’il était sourd, le pauvre enfant. Le pauvre petit con qui ne savait pas que baiser une gamine non consentante, c’était mal. Que ça faisait mal. Même après.
Il m’a blessée, il m’a meurtrie. J’ai maintes fois pleuré. Je me suis scarifiée. Je me suis cognée contre les murs. Je me suis affamée, puis écœurée de sucreries. J’ai abusé de l’alcool. Puis j’ai réalisé qu’une bouteille de vodka n’était pas un médicament, en dépit de son pouvoir désinfectant.
Je vois un psy. J’ai compris que quand je me faisais mal, ce n’était pas si mauvais signe. J’ai compris qu’exprimer la douleur, qu’importe par quel moyen, montrait une volonté d’avancer, de me battre.
Je ne veux plus être une victime. Je refuse la déploration.
J’affirme mon droit inaltérable de chérir mon corps, de le posséder, de l’habiter, de donner, mais aussi de recevoir.
Je ne veux plus être une victime.
Parce qu’au fond de nous, on est toutes des guerrières.

L’enveloppe et sa lettre.

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Rapport conflictuel sans fin. Et pourtant, on devra cohabiter jusqu’à la mort, moi et mon corps.

Tout allait bien dans l’insouciance de l’enfance. Tu joues, tu cours, tu ris,  tu montes aux arbres, tu tombes, tu pleures, tu t’épuises, tu manges de bon appétit, tu dors profondément. Il répond si bien à tes attentes que tu ne lui demandes rien, tu ne penses même pas à lui. Nous ne faisions qu’un.  

Et vient l’adolescence. Il s’amochit, s’encrasse, s’empâte. Les hanches s’élargissent, des boules de graisse informes pointent sous ton tee shirt, ta peau devient granuleuse. Tu perds de ta souplesse. Moi qui faisais si bien le grand écart à la gym… Je deviens plus lourde. J’arrête de manger. Je cours. Je perds peu. Puis je m’en fous, j’achète des vêtements trop grands, je me cache. Des vêtements noirs, en taille 42 alors que j’en fais deux de moins. Mais je m’en moque, je veux être une ombre, que personne ne me voit, disparaître dans les coins sombres.

Et je mange. Je bois de l’alcool pour faire comme mes amis, et je mange du chocolat en masse, la sucrerie du réconfort. Encore. Une addiction. Chocolat, gâteaux, sucre, yaourt, j’adore. Je mastique, je profite à peine, je plonge ma main dans le paquet, je rumine, je déglutis, et je recommence. « Tu as grossis ». Ah oui ? Oui. 20kg. Boum. Je ne les ai pas vu passer ceux la. Les vêtements jadis trop grands sont à ma taille. J’ai 14 ou 15 ans, et je suis en surpoids. Je suis grosse. Je ne m’aime pas.

Je lacère ma peau. Je lui fais du mal à ce corps vu qu’il s’enlaidit autant. Il n’avait qu’à répondre à mes attentes, à mes envies, à mes rêves. Il m’est étranger. On commence avec les ciseaux d’écolière, on finit avec des couteaux de cuisine de la charcutière. Cicatrices au poignet, au biceps pourquoi pas, puis à la hanche et aux cuisses, c’est moins visible. Certaines à l’endroit de la culotte, personne ne les verra c’est sur. Je pleure des larmes de sang. Ma mère, elle pleure aussi certainement. Je me hais. Il n’y a que mon corps que je voulais faire souffrir, pas ma famille qui m’aime tant. Ça dure quelques années puis on arrête un peu, mais la tentation est toujours la, de temps à autre, rarement, je l’ouvre encore cette peau ingrate. Juste pour vérifier que la machine ne se rouille pas.

On se guérit un peu, mais les traces restent, témoignage d’une période noire, cicatrices éclatantes au soleil, prétexte parfait pour le jugement d’autrui qui se moque, lance des regards sombres, parle de pitié. Mais ferme la donc. On continue à manger, on se stabilise dans le surpoids. Oh je ne suis pas si grosse, je ne fais fuir personne, ils sont la les hommes pour venir me gouter, ils ne disent pas non. Certains le font avec douceur, avec amour. Mon corps me plait avec eux. Et d’autres font preuve de maladresse, de bestialité, ils ne voient que la chair et ne daignent pas reconnaître mon esprit. Mes seins, mon vagin me volent la vedette il faut croire. Mes parties triviales, mes parties génitales suscitent un intérêt plus grand que moi !

J’ai 19 ans, j’en ai déjà marre de cette graisse et de ces mecs. Je me mets au régime, durablement pour la première fois de ma vie, et j’arrête de voir ces types. Je perds 12kg. Je mange plus de fruits, plus de légumes, je cours. On me complimente, on me trouve resplendissante. Je me sens mieux, je me sens plus belle. Enfin. Par moment je me permets un peu de chocolat, un peu de noisettes, un peu de gâteau, sans culpabilité, avec le sourire. Et je continue à mincir. Puis je ne mincis plus. Je ne comprends pas, je continue le sport et à manger sainement pourtant. Nous sommes le 30 avril 2013, je ne m’empiffre plus de sucre, je ne me taillade plus, non j’ai trouvé autre chose pour animer cette relation terrible entre mon corps et moi, je vomis. Accroupie près de la cuvette, les deux doigts au fond de la gorge, je titille, j’appuie, je gratte, ça sort. C’est magique. Je me purge, je m’allège. En larmes sous l’effet des contractions du ventre, ma gorge me brûle. Les gestes deviennent mécaniques. Manger quelques excès. S’attacher les cheveux. Boire de l’eau. Sauter sur place. S’accroupir près de la cuvette. Enfoncer ses doigts dans la bouche. Ça vient. Mon nez coule autant que mes yeux, mon haleine pue, mes doigts sur ma langue sont couverts de grumeaux, mais je continue. Je suis pathétique.

La solution est pourtant simple. Je dois partir. « Ailleurs est un mot plus beau que demain » disait Morand, et comme il a raison. Le voyage signe la réconciliation, mes pas me portent jusqu’où je le veux, la fatigue physique m’apaise, on est monté jusqu’à plus de 5000m mon corps et moi. Et j’en suis si fière. Être ailleurs me permet de me distraire, de ne plus penser à ma carcasse. Ne pas la regarder, ne pas lui prêter attention, la traîner tout simplement, sans l’affronter au miroir et aux regards. Dans cinquante jours, je pars très loin, dans les montagnes himalayennes, pendant plusieurs mois. Dans cinquante jours, je vais renaitre et oublier ma prison de chair. Dans cinquante jours, mon être prendra le dessus sur mon paraître. Lui et moi vibrons d’impatience.

L’autre.

Une question d’équilibre ?

globalité-équilibre

Il y a mon corps.
Et puis la perception que j’en ai.
Et puis le rapport que j’entretiens avec lui.

Je me le demande, parfois : tout ceci m’appartient-il ?
Vraiment ?

« Le corps est la prison de l’âme. »
Le corps donc ne compte pas ?

« Une femme doit être mince, jeune, belle. (Mais surtout mince). »
La femme n’est donc qu’apparence ?

« Sois dans la norme, et je t’aimerai. »
Il faut donc se conformer aux… « il faut » ?

Tributaire d’un « héritage corporel » historique, sociétal et familial, conditionnée par tant de messages contradictoires et perméable à ceux-ci, puis-je vraiment affirmer que mon corps m’appartient ?
Aujourd’hui, je me pose la question. Et la réponse est : non.

Lorsque j’étais enfant, mon corps n’était pas un problème. Lui et moi ne faisions qu’un, en toute simplicité.
C’est vers onze ans – débuts et prémisses de la puberté ; premiers complexes – que tout s’est compliqué. Détraqué.
Soudain, mon corps n’était plus moi.
Soudain, mon corps n’était plus sujet, mais « objet intellectualisé » : étudié, observé, critiqué, calomnié, insulté. Haï. Et parfois même nié. (« Ah oui, j’ai un corps. », pouvais-je parfois penser en sursautant de surprise à la vue de mon reflet dans un miroir.)
C’est qu’à la loterie de la génétique, ma famille et la société me firent comprendre que j’avais perdu. De peu, mais perdu. Pas de chance. Petite et ronde, légèrement a/normale, ne me restait donc – selon les messages incorporés – que l’esprit, l’intelligence pour exister. Mon corps, lui qui n’était pas tel qu’il aurait dû être, lui qui n’était pas tel que je le voulais et le rêvais (c’est-à-dire éthéré), devint « cet autre« . Et le dragon (trouble alimentaire, hyperphagie boulimique : un arbre cachant la forêt, forêt constituée d’un problème psychologique plus global) acheva de tout à fait nous séparer, déclencha la guerre.

Il doit y avoir environ trois ans, après une dizaine d’années de violents combats, mon corps et moi avons conclu une trêve. Fragile, délicate. Château de cartes.
Alors, depuis maintenant un an environ, j’essaie de trouver des solutions pour tout à fait nous réconcilier, lui et moi ; signer enfin le traité de paix.
Et c’est, à vrai dire, pour vous parler de cela que j’avais initialement pris le clavier pour écrire ce texte déjà long.

(C’est drôle. J’avais précédemment écrit deux textes pour ce blog. Deux textes que je n’ai finalement pas envoyés mais que j’ai relus, et qui m’ont permis de constater ce qui, dans mon rapport au corps, a évolué, et ce qui au contraire n’a pas changé.)

Non, mon corps aujourd’hui ne m’appartient pas, bien qu’au fil des ans je me sois un peu affranchie de ces héritages encombrants. Oui, même si j’ai fait le deuil de mon corps rêvé, que je ne hais plus le mien et que j’aime finalement assez l’habiller, je suis toujours très complexée. (Peau d’orange, grosses fesses, cuisses larges et épaisses, genoux gras, ventre flasque, bras pendants, et – pire du pire, cauchemar – bourrelets dorsaux : autant de défauts que je pointe dans le miroir.) Et une question, une grande question en tête : en fait, pourquoi maigrir ?
Au cœur de l’adolescence, la réponse était évidente : être mince rendrait ma vie meilleure et je pourrais enfin être heureuse. Mais aujourd’hui, épanouie dans ma vie amoureuse, amicale, sociale, professionnelle, étudiante ; pleine d’envies, d’aspirations, d’ambitions ; bref, aujourd’hui plutôt heureuse, pourquoi vouloir maigrir (au-delà de raisons de santé et de garde-robe)?

Longtemps, j’ai reproché à mon corps de ne pas me ressembler, d’être même mon opposé. Mais il y a quelques mois, j’ai commencé à sérieusement douter de cette impression.
Non, mon corps ne me plaît pas tellement et n’est pas celui dont je rêvais, mais… puis-je vraiment affirmer qu’il ne me ressemble pas ? Je n’ai pas choisit ma morphologie et mes prédispositions génétiques au surpoids, mais dans la marge qui reste (ce qui dépend de moi), mon corps n’est-il pas, bien malgré moi, une vitrine assez fidèle de celle que j’ai été et suis toujours, soit une jeune femme psychologiquement fragile ? L’état actuel de mon corps n’est-il pas, finalement, le résultat – un signe visible et implacable – des conflits intrinsèques qui m’ont tourmentée et me tourmentent encore parfois ?

Peut-être est-elle là, cette solution que je recherche. Peut-être faut-il que je cesse de me percevoir comme un être fait de deux parties, l’une intellectuelle, l’autre corporelle, et de réfléchir en terme d’(in)adéquation entre l’une et l’autre. Puisque de plus en plus, au quotidien, je sens que ces deux parties sont en fait intimement liées, imbriquées, qu’elles s’influencent mutuellement, peut-être faut-il que je me voie comme une globalité.
Alors… si, plutôt que d’agir sur l’une ou sur l’autre de ces parties (corps ou tête), j’essayais d’agir sur… l’ensemble ? Si, désormais, je me concentrais sur… l’équilibre de ce « tout » que je suis ? Que se passerait-il ? Pourrais-je enfin dire « oui, mon corps m’appartient, lui et moi ne faisons plus qu’un. » ?

L’équilibre. (Aequus, égal et libra, balance.)
Oui.
Peut-être est-ce là un bon (et nouveau) point de départ.

Mademoiselle Personne

Mon ventre, ce gouffre à sentiments

ventre

Je ne suis pas bien vieille et pourtant, je me fais l’effet d’avoir une centaine d’années. Alors, pour annihiler cette impression de douleur cumulée et de mort imminente, je renvoie l’image de l’enfant que je n’ai presque jamais été. Car, si je me mets à réfléchir en adulte, que je suis, je ne peux faire face à mon passé, mes manques, mes pulsions…

Enfant, j’ai souffert de l’abandon, puis plus tard, j’ai essuyé trois viols dont une tournante. À cette occasion, j’ai dû sortir « vivante » d’une benne à ordure… À l’heure actuelle, mon corps est mon pire ennemi. Soit je l’ignore royalement, soit je le combats, le martyrise jusqu’à ce qu’il hurle d’horreur et de douleur.
Quand je me vois dans un miroir ou sur une photo, l’incapacité à me reconnaître me laisse perplexe. Parfois, bien maquillée et habillée je puis me trouver jolie, mais cette pensée est vite balayée par la jalousie : je voudrais être cette fille, c’est injuste que je ne puisse pas ressembler à « ça » ! Mon corps et ma tête ne sont jamais accordés. Quand je prends du poids, je me rends compte que je grossis. Ça me gêne, mais, ce n’est pas dramatique. Lorsque je perds du poids et que je me retrouve avec un corps plus proche de mes attentes, quelque chose chute dans ma tête. Je me trouve affreuse, débordante de graisse. Mon ventre devient difforme. Je me dégoûte… Je m’affame alors pendant des semaines, à raison d’une cuillère à soupe de riz, ou un quart de pomme. L’envie de me déchirer, à coups d’ongle et de dents vengeresses, l’intérieur des bras devient viscéral. Puis, c’est là qu’interviennent les hommes…

Mon rapport aux hommes est, au final, assez conflictuel lui aussi. Je ne suis pas devenue hargneuse ou peureuse après les viols. Mais, j’ai développé un besoin envers eux. Je ne me sens exister qu’à travers la sexualité… Au début les hommes ont donné de la valeur à mon corps à travers les billets de banque. J’ai enduré divers mépris et horreurs uniquement pour avoir ses billets, preuve irréfutable de mon existence et de mon intérêt auprès d’eux. Mais, aussi pour avoir la satisfaction de m’en être sorti « vivante ». Le jeu de la roulette russe : tant pis pour moi si… J’ai arrêté avec beaucoup de difficulté et me suis « contenté » des compliments de l’homme qui partageait ma vie. Malheureusement cela sert uniquement pour pouvoir accepter vaguement de cohabiter avec ce corps embarrassant. Et très vite l’idée que, de toute façon, cet homme est aveuglé par son amour et donc, n’est ni fiable ni objectif s’impose irrémédiablement.
Et là, c’est le retour à la case départ d’un besoin de regard pour me sentir vivre. Vivre à travers les compliments des autres, vivre à travers leurs désirs que je ne partage pas mais auquel je me soumets pour, enfin, trouver une explication à mon existence. Avec cette sensation tenace et irrémédiable que, je ne suis intéressante qu’à l’horizontale.

Je voudrais simplement arriver, un jour, à faire connaissance avec moi-même…
Bulle d’Acide

Mirroir, mon beau miroir, pourquoi me fais tu si mal ?

oeil
Moi et mon corps, une relation ambigu.
Je n’ai pas dans le souvenir d’avoir vécu une enfance malheureuse. Un papa, une maman, un cadre de famille stable et épanouissant, enfin seulement dans ma tête de petite fille.
Car en réalité, tout n’étais pas aussi beau qu’il y paraissait. En y repensant maintenant, je ne sais pas comment je n’ai pu rien remarquer. Le papa adoré, qui ne peut rien me refusé, n’était pas aussi parfait que je l’imaginais. Des absences de plus en plus fréquentes, des comportements étranges, des mots pas vraiment beaux qui sortent de sa bouche, une odeur forte et désagréable qui me pique le nez quand j’enfouis ma tête dans son t-shirt.. L’alcool.
Jusque là, je ne voyais pas ou était le mal, tout le monde buvait de cette boisson, pourquoi lui n’y aurait pas le droit.
Et puis nous avons déménagé, oh pas très loin de ces habituels point de rendez vous, où il avait l’habitude de se retrouver avec ses amis.
Je grandissais, les choses se dégradaient, papa se montrait plus violent, cette fois avec les mains, les pieds, sur maman, qui n’avait rien demandé et en ma présence ainsi que celle de mon frère. Des cris, des pleurs, des coups..
Pourquoi es tu si méchant mon papa ? Ou sont passé tes câlins et tes bisous réconfortants ?
Infidélité, violence physique et moral, manquement à son devoir de père, divorce annoncé.
Lorsque j’ai de nouveau déménagé, je me suis mise a m’empiffrer à m’en faire mal au ventre, bizarrement cela me rassurait, un manque que j’avais surement besoin de combler. J’étais seule, les moqueries a l’école sur mon physique ont débutées. Mon grand frère s’y mettait a son tour, sans qu’il se rende compte que me traiter de grosse me brisait le coeur.
S’en suivi 1 mois seulement après ma « nouvelle vie », l’hospitalisation d’urgence pour ma mère, gangrène a la main, amputation, mort probable dans la nuit. Mais elle s’est battu, la mort n’a pas voulu d’elle, lui a laissé un peu de répis.. Plus d’un an sans voir ma maman, mal dans ma peau, plus d’appétit, le reflet du miroir me rend si triste, je pleures tous les soirs, assez silencieusement pour qu’on ne m’entendes pas. Je suis si seule.
Mon corps a alors décidé de ne plus savoir avalé, même l’eau m’était pénible a déglutir. J’aurais passé toutes mes années collège à me scruter dans les moindres détails, a calculer le nombres de calories que j’engloutis par jour, pour ne plus entendre le mot « grosse ». Perte de cheveux, perte de dents, plus de force pour faire un pas devant l’autre, l’envie de continuellement dormir et de ne plus se réveiller..
Mon visage ne reflète plus rien, un visage vide sans expressions.
Tous les soirs, je m’infligeais une heure de sport intensif a en avoir le corps brulant de douleur car il fallait que je ressente le fruit de mes efforts. Cette douleur en devenait presque un plaisir. Lorsqu’a 14 ans, je remarqua de la peau d’orange sur mes jambes, je les frictionnais chaque jour si fort que je me retrouvais avec des hématomes, et cela me rassurait..
Torturer mon corps était devenu une habitude, que je ne comptais pas arrêter, car sinon je risquais de prendre du poids, et c’était hors de question. Plus j’avais mal, plus je sentais mon estomac se creuser, plus cela me rassurait. Je n’étais plus que l’ombre de moi même, isolée du reste du monde, sans amis à qui me confier ou qui aurait pu me faire oublier les démons qui me rongeaient. J’avais besoin de me punir, c’était un défouloir. Pourquoi devrais je être heureuse si tout le monde souffre autour de moi ?
Aujourd’hui à 21 ans, , j’essaie tant bien que mal d’oublié cette période même si elle restera ancré en moi à jamais. La peur de grossir est toujours fréquente, mais je ne suis plus aussi excessive qu’auparavant.
L’amour m’a métamorphosé, je commence à gouter timidement au bonheur, à croire en des jours heureux, ma vie commence maintenant.

Sweetrétro

Je deviens normale

Normale
J’avais écrit un premier texte sur le blog il y a quelque temps. « Un corps de mannequin« . J’avais un IMC de 16,9 (donc, maigre). Difficilement, j’avais fini par accepter cette maigreur que je n’avais pas choisi.

J’ai longtemps essayé de prendre du poids, en vain. Petit appétit, petit estomac, vite rempli. Je ne me privais de rien, je pouvais manger des plats caloriques, mais les quantités et la régularité manquaient pour me permettre de prendre du poids. Mon objectif: prendre une dizaine de kilos, être normale, ne pas avoir l’impression d’avoir des carences, être en forme(s).

Après des années d’échec, il aura fallu un déclic tout simple: vivre avec mon amoureux. Il se préoccupe de moi et surveille au quotidien que je mange correctement. Que je ne saute pas de repas, que je ne remplace pas un plat par une sucrerie. Que je n’oublie pas de manger (oh oui, ça m’arrivait tout le temps). Que je mange de manière équilibrée. Et bien sûr, le résultat est là: je prends du poids doucement mais sûrement, environ 1 kg par mois. Sans excès, simplement en mangeant normalement, j’arrive enfin à grossir. Mon IMC est actuellement à 18,6 et je pense continuer sur cette lancée encore un peu, ça me semble très sain. Je continue à faire du sport et à me muscler des pieds à la tête. Je pense être enfin parvenue à avoir une bonne hygiène de vie.

Je suis toujours mince, mais pour la première fois de ma vie, une vendeuse m’a dit cette semaine « Vous êtes une fausse maigre ». Je prends des formes, mes hanches se sont élargies et j’ai des toutes petites « poignées d’amour » que j’aime beaucoup. Je me sens plus vivante, mieux dans ma peau. Tout va bien!

Lena

Non, elle n’a pas été une bonne mère pour moi

ST

De ce que je me rappelle de mon enfance je n’étais pas une jolie petite fille. Boucles blonde attachées en tresse ou en queue de cheval, yeux vert clair dissimulés derrière une paire de lunette. Une mère qui me trouvait un grand front. Un front énorme. Un gros nez. En forme de figue. Je suis trop maigre. On dirait un squelette. Elle aurait préféré que sa fille soit brune et pulpeuse, comme elle. Après quatre garçons, c’est dommage quand même…
Elle crie beaucoup ma mère. Tout le temps. Elle me stresse, je fais de l’eczéma. Alors j’ai trouvé un masque. Ce masque m’a sauvé. Je ne pleurais jamais, je n’exprimais pas mes sentiments. J’étais une enfant drôle. Mais calme. Je lisais pendant des heures. J’ai toujours eu des amis, beaucoup. Certainement trop. Je me suis toujours demandais ce qu’il me trouvait, pourquoi il voulait rester avec moi.
Ma maigreur inquiète mes parents. Je ne veux plus manger. Ils me forcent, me punissent. Je suis toujours maigre. Rien n’y fait. Je recommence à manger. Beaucoup trop. A m’en faire vomir. Je mange de tout et n’importe quoi, puis je ne mange plus rien. Je ne sais pas manger. A 26 ans, je ne sais toujours pas.
Plus je grandissais, plus la relation que j’entretenais avec ma mère était catastrophique. Elle ne me comprend pas, nous sommes trop différentes. Je trouve toute l’amour maternelle que j’ai besoin chez ma grand-mère . Ma génitrice se rend à l’évidence, et décide de m’empêcher de la voir la plus possible. En cachette, je meurs intérieurement. Je pleure toutes les larmes que contient mon corps frêle et je réapparais tout sourire. Puis l’adolescence paraît. Je ne suis toujours pas désirable. Je rencontre une fille formidable. Elle sera ma meilleure amie. Elle m’apprend à ne plus me taire. Ensemble nous découvrons les magazines de modes. Je m’accroche à ce nouvel hobby de toutes mes forces. . La puberté me fait prendre de la poitrine. Enfin je découvre mon apparence peut plaire. Je libère mes cheveux. Même si je suis toujours aussi mince, je ne veux plus me cacher. Mais les blessures sont là, bien présentes. A l’âge de quinze ans, je trouve l’Homme. Je découvre les papillons dans le ventre, le cœur qui bat à mille à l’heure. Il est beau, il est intelligent, il est drôle. Il n’est pas blessé, sa vie est un rêve. Il m’amène dans ce rêve avec lui. Il m’enserre de ses bras musclés, il me dit que je suis belle, qu’il m’aime. Moi je n’y arrive pas, et pourtant… Il me donne assez de force pour tout dire à ma mère.
Non je ne l’aime pas.
Oui je préfère ma grand-mère.
Effectivement je préfère mon père.
Oui, elle m’a gâchait mon enfance.
Non, elle n’a pas été une bonne mère pour moi.
Aujourd’hui, 11 ans après j’ai un petit garçon de 3 mois avec l’Homme. Le plus beau de tout les bébés. Je suis persuadé qu’il tient de son père, je n’ai pas pu faire un aussi bel enfant… J’essaye de faire abstraction du passé, j’essaye de pardonner.
Je ne ferai pas les mêmes erreurs avec mon fils.
Lui, je lui dirai qu’il beau.
Je lui dirais que je l’aime.