Je crois que j’ai besoin d’aide

7
Aujourd’hui, mardi 30 juillet 2013, je tombe par inadvertance sur ce blog, je me dirige directement dans la rubrique « Viols », j’ai lu tous les articles, tous sans exception, c’est horrible. Je lis, et je pleure, je ne cesse de pleurer. Je prends conscience de chercher celui qui me correspond le plus en définitive. J’ouvre « TextEdit » et je décide d’écrire, peut-être qu’en l’écrivant j’arriverai à vivre en paix avec ceci :

J’ai bientôt 20 ans, je suis ronde et je déteste mon corps et j’ai couché avec 110 mecs différents, je trouvais ça normal.
Le fait de manger beaucoup ? J’avais faim.
Le fait de coucher avec pleins de mecs ? J’aime juste séduire et changer.
Le fait d’aimer dominer les hommes ? C’est mon caractère.

Tout faux, j’avais tout faux.

Lorsque mon grand-père est décédé en 2009, j’étais au téléphone avec ma soeur lorsqu’elle m’a dit : « De toute façon il avait des choses à se faire pardonner. », Je la questionne, elle m’avoue des attouchement mais je sais qu’elle ne me dira jamais tout. Et là, un tilt dans ma tête, une remonté d’informations que j’avais délaissé remontent à la surface.

J’avais entre 8 et 10 ans, en fait je ne me souviens plus, je sais que j’étais au primaire. Tous les lundis soirs j’allais dormir chez mes grands parents. Ils venaient me chercher à l’école le soir et m’y amenaient le mardi matin, tout se passait très bien. Je dormais avec ma grand mère dans la chambre de mes grands parents et mon grand père dormait dans la chambre de ma soeur. Sauf que ce soir là, ça ne s’est pas passé de cette façon. Je m’étais endormie dans la chambre ou je couchait, ma grand mère assoupie dans le fauteuil devant la télé et d’un coup je me réveille en sursaut, sa bite devant ma tête, proche de ma bouche qui me regarde d’un air pervers en me disant « tu veux toucher ? » Ecoeurer, je suis écoeurer, j’ai envie de pleurer, je me lève, il essaye de m’en empêcher, je cours voir ma grand mère, lui avoue la chose et la réponse fatidique je ne me rappelle plus les mots employés, mais à ses yeux j’étais devenue une menteuse.

J’ai vécu ma vie en annihilant ce souvenir, jusqu’à ce fameux jour de 2009, où j’avouais à ma soeur ce lourd fardeau. Cette dernière qui l’avoua à ma mère, à ma demande.

Ma grand-mère atteinte de la maladie d’Alzheimer, obligation d’emménager cher moi, je la déteste du plus profond de mon être, je n’arrive pas à vivre sous le même toit. Sans aucune explication, je décide de m’inscrire dans un lycée à Marseille, en internat, passant tous les week-end chez ma tante. Tellement dur de cohabiter avec des gens avec qui l’on a jamais vécu, mais grâce à elle j’ai grandi et pris conscience de beaucoup de choses qui me paraissaient normales mais qui au final ne l’étaient pas :

– depuis cet épisode de mon enfance, je n’ai eu de cesse que de grossir, alternant boulimie et anorexie, avec beaucoup plus de boulimie ;
– j’ai souvent pleuré sans raison ;
– je me suis scarifiée ;
– j’ai touché au sexe à l’âge de 13 ans ;
– j’ai eu mon premier rapport sexuel à l’âge de 14 ans avec un garçon qui en avait 22 ;
– quand mon passé à ressurgi (j’avais 16 ans), le premier mois j’ai couché avec 10 mecs ;
– mon conteur affiche aujourd’hui 110 mecs.

Je me suis donc rendue compte :

– que j’étais boulimique ;
– que j’étais légèrement dépressive ;
– que pour compenser je fais des achats compulsif (mon énorme dressing représente le vide qu’il y a au fond de moi) ;
– que depuis ce jour j’ai abandonné l’idée de travailler à l’école (je viens de louper une deuxième fois mon bac S)
– que j’aimais prendre les mecs et les jeter comme de vulgaires chaussettes pour montrer le dessus que je n’ai pas eue lorsque j’étais petite ;
– que je m’attachait à quiconque me portait un peu d’attention
– que je ne supporte plus ce corps qui pour moi représente ma seule existence pour les hommes

Je pleure en écrivant ceci, je n’arrive pas à guérir, j’espère le pouvoir un jour. je me sens tellement mal, ce corps me fait mal, et ce qu’il contient aussi, je ressens souvent l’envie de mourir.
Je crois que ça fait du bien d’écrire, mais je ne veux pas le relire.

A ce qu’il parait : « Pardonner ce n’est pas oublier. C’est accepter de vivre en paix avec l’offense. »
Je crois que j’ai besoin d’aide.

Mes marques que j’aime

marques
[Enfance. Ronde c’est sûre, je ne le vis pas si mal que ça en y repensant. A l’école, les garçons me crient que je suis grosse, je pleure, puis me relève.
Adolescence. Tout se complique. Gros problème familiaux, je prend du poids, j’ai beaucoup de crises de boulimie. Dépression. Phobie scolaire. 3 années loupées. Ma période noire, de la souffrance, de la souffrance partout, tout le temps.
Placement pour m ‘éloigner des problèmes de ma famille. Là, un renouveau. Plus de crise de boulimie, je mange bien, perds du poids, me sens belle. Je remonte la pente. Je vais bien, ma vie est belle. Je retourne chez moi.
Et paf. Par hasard plus qu’autre chose, je me découvre un masochiste physique. Première, et dernière jouissance masochiste. Je pensais pouvoir le gérer, après tout, cela me met dans un état d’euphorie intense. Et puis sont venues les pulsions. Les pulsions masochistes, le besoin de souffrir. Le besoin de jouir de cette douleur choisie. Mais je n’en veux pas. Trop jeune, avec trop de casseroles pour me faire du mal consciemment. Est-ce parce que la douleur a rythmé ma vie pendant si longtemps que j’ai besoin de souffrir ?
Le besoin est là. Je regarde les couteaux, les rasoirs d’un autre œil. Besoin.
Aujourd’hui, mon corps me trahi de la pire des manières. Il me demande, me supplie de lui faire du mal.

Besoin…]

J’avais écrit ce texte il y a exactement 6 jours. Mais aujourd’hui, je sais que ça ira, et que je pourrait vivre sans me laisser manger par mon masochisme. Parce qu’hier, j’ai fait l’amour avec mon ami, qui savait tout cela, qui a accepté de me faire mal, et accepté que je jouisse uniquement de mon masochisme. J’ai pu le laisser prendre en charge mon masochisme à ma place, et je l’en remercie. Parce que maintenant, je sais que ça ira.

Photo de mes marques, dont je suis tellement fière…

Aujourd’hui j’ai vieilli

bijou

Aujourd’hui, j’ai vieilli. Je suis ferme, je suis sure . Dure.
Mes mains ont appris à dominer la matière, à jouer avec elle, un combat sensuel.
Mon métier fais de moi une femme solide , à 26 ans.
Oui; aujourd’hui, j’ai vieilli.
12 années déjà qu’il à fallu traverser.
Peccadilles pour quiconque est épargné.
Ce n’est pas mon cas, ca ne l’as jamais été, ou si loin que je ne m’en souviens pas.
——————————————————————————-
Il a fallu te connaitre toi,
Me laisser manipuler des semaines durant pour avoir l’honneur de prendre ton sexe entre mes reins .
La gueule sur la table de la cuisine, ton infect poids me brisant le dos, et ta voix répétant « non je ne peux pas… »
Bien sur que tu as pu, pas de ça entre nous va, nous n’en sommes plus aux jeux de dupes.
Tu es arrivé derrière ta Princesse comme une Ombre, sans un bruit…
Couilles molles .. Mon violeur est un couard, j’aurai préféré me faire défoncer pour ne pas avoir à te trouver des excuses.
Je ne sais même plus si tu as jouis.
Oui; aujourd’hui, je déteste la faiblesse . Merci, c’est grâce à toi.
————————————————————————————
Une victime trouve toujours très vite de nouveaux bourreaux .
Un petit ami qui peut te baiser comme un sac à viande, devant son frère, ses amis… moyennant bien sur un petit peu de « cames » diverses et variées.
Faut pas déconner.
Je n’ai pas 15 ans, je sais maintenant comment me maintenir dans l’oubli.
Au pire, si cela ne fonctionne pas, tu pourras toujours essayer de me battre.
———————————————————————————-
Déjà deux ans..
J’ai besoin d’aide, il faut que j’en parle. La lame ne suffit plus, le sang versé n’estompe rien.
Un professeur, Vite.
Oui; toi tu as l’air de t’intéressé à moi, tu va m’aider c’est sur .
Je ne peux que me jeter vers cette main tendue.
Ma dernière chance, mon oxygène.
——————————————————————————————
Ah bon, c’est comme cela? Pourquoi l’alcool? les médicaments? l’ecsta?
Tu veux me caresser ? Certes…Ta langue au fond ou ca fais mal? les pinces sur les seins.. D’accord…
Vraiment, tu es sur? Le scalpel sur ma peau? Ne pense tu pas que j’en ai eu assez ?
… »Non »…
D’accord, continue .
Merci, tu as pris de moi ce qu’il restait pour y mettre le feu.
Merci, Grace à toi, La Folie est mienne.
—————————————————————————-
Oui aujourd’hui j’ai vieilli,
Déjà douze longues années..
J’ai soignée les chairs, j’ai maintenant environ deux cents cicatrices… Oui, celle que tu vois au travail, dans la rue, dans nos amitiés… Celles qui te font juger .. facilement en plus. Si tu savais au contraire l’effort qu’il m’as fallu pour les faire…
Tu aurais la décence de respecter au moins cela. C’était de ma main, mais c’était de ta faute à toi.
J’ai vieilli oui… et je sais que derrière les yeux noirs tu ne vois pas ce qui est écrit ici.
———————————————————————————–
Nella.

L’enveloppe et sa lettre.

Image

Rapport conflictuel sans fin. Et pourtant, on devra cohabiter jusqu’à la mort, moi et mon corps.

Tout allait bien dans l’insouciance de l’enfance. Tu joues, tu cours, tu ris,  tu montes aux arbres, tu tombes, tu pleures, tu t’épuises, tu manges de bon appétit, tu dors profondément. Il répond si bien à tes attentes que tu ne lui demandes rien, tu ne penses même pas à lui. Nous ne faisions qu’un.  

Et vient l’adolescence. Il s’amochit, s’encrasse, s’empâte. Les hanches s’élargissent, des boules de graisse informes pointent sous ton tee shirt, ta peau devient granuleuse. Tu perds de ta souplesse. Moi qui faisais si bien le grand écart à la gym… Je deviens plus lourde. J’arrête de manger. Je cours. Je perds peu. Puis je m’en fous, j’achète des vêtements trop grands, je me cache. Des vêtements noirs, en taille 42 alors que j’en fais deux de moins. Mais je m’en moque, je veux être une ombre, que personne ne me voit, disparaître dans les coins sombres.

Et je mange. Je bois de l’alcool pour faire comme mes amis, et je mange du chocolat en masse, la sucrerie du réconfort. Encore. Une addiction. Chocolat, gâteaux, sucre, yaourt, j’adore. Je mastique, je profite à peine, je plonge ma main dans le paquet, je rumine, je déglutis, et je recommence. « Tu as grossis ». Ah oui ? Oui. 20kg. Boum. Je ne les ai pas vu passer ceux la. Les vêtements jadis trop grands sont à ma taille. J’ai 14 ou 15 ans, et je suis en surpoids. Je suis grosse. Je ne m’aime pas.

Je lacère ma peau. Je lui fais du mal à ce corps vu qu’il s’enlaidit autant. Il n’avait qu’à répondre à mes attentes, à mes envies, à mes rêves. Il m’est étranger. On commence avec les ciseaux d’écolière, on finit avec des couteaux de cuisine de la charcutière. Cicatrices au poignet, au biceps pourquoi pas, puis à la hanche et aux cuisses, c’est moins visible. Certaines à l’endroit de la culotte, personne ne les verra c’est sur. Je pleure des larmes de sang. Ma mère, elle pleure aussi certainement. Je me hais. Il n’y a que mon corps que je voulais faire souffrir, pas ma famille qui m’aime tant. Ça dure quelques années puis on arrête un peu, mais la tentation est toujours la, de temps à autre, rarement, je l’ouvre encore cette peau ingrate. Juste pour vérifier que la machine ne se rouille pas.

On se guérit un peu, mais les traces restent, témoignage d’une période noire, cicatrices éclatantes au soleil, prétexte parfait pour le jugement d’autrui qui se moque, lance des regards sombres, parle de pitié. Mais ferme la donc. On continue à manger, on se stabilise dans le surpoids. Oh je ne suis pas si grosse, je ne fais fuir personne, ils sont la les hommes pour venir me gouter, ils ne disent pas non. Certains le font avec douceur, avec amour. Mon corps me plait avec eux. Et d’autres font preuve de maladresse, de bestialité, ils ne voient que la chair et ne daignent pas reconnaître mon esprit. Mes seins, mon vagin me volent la vedette il faut croire. Mes parties triviales, mes parties génitales suscitent un intérêt plus grand que moi !

J’ai 19 ans, j’en ai déjà marre de cette graisse et de ces mecs. Je me mets au régime, durablement pour la première fois de ma vie, et j’arrête de voir ces types. Je perds 12kg. Je mange plus de fruits, plus de légumes, je cours. On me complimente, on me trouve resplendissante. Je me sens mieux, je me sens plus belle. Enfin. Par moment je me permets un peu de chocolat, un peu de noisettes, un peu de gâteau, sans culpabilité, avec le sourire. Et je continue à mincir. Puis je ne mincis plus. Je ne comprends pas, je continue le sport et à manger sainement pourtant. Nous sommes le 30 avril 2013, je ne m’empiffre plus de sucre, je ne me taillade plus, non j’ai trouvé autre chose pour animer cette relation terrible entre mon corps et moi, je vomis. Accroupie près de la cuvette, les deux doigts au fond de la gorge, je titille, j’appuie, je gratte, ça sort. C’est magique. Je me purge, je m’allège. En larmes sous l’effet des contractions du ventre, ma gorge me brûle. Les gestes deviennent mécaniques. Manger quelques excès. S’attacher les cheveux. Boire de l’eau. Sauter sur place. S’accroupir près de la cuvette. Enfoncer ses doigts dans la bouche. Ça vient. Mon nez coule autant que mes yeux, mon haleine pue, mes doigts sur ma langue sont couverts de grumeaux, mais je continue. Je suis pathétique.

La solution est pourtant simple. Je dois partir. « Ailleurs est un mot plus beau que demain » disait Morand, et comme il a raison. Le voyage signe la réconciliation, mes pas me portent jusqu’où je le veux, la fatigue physique m’apaise, on est monté jusqu’à plus de 5000m mon corps et moi. Et j’en suis si fière. Être ailleurs me permet de me distraire, de ne plus penser à ma carcasse. Ne pas la regarder, ne pas lui prêter attention, la traîner tout simplement, sans l’affronter au miroir et aux regards. Dans cinquante jours, je pars très loin, dans les montagnes himalayennes, pendant plusieurs mois. Dans cinquante jours, je vais renaitre et oublier ma prison de chair. Dans cinquante jours, mon être prendra le dessus sur mon paraître. Lui et moi vibrons d’impatience.

L’autre.

Mon ventre, ce gouffre à sentiments

ventre

Je ne suis pas bien vieille et pourtant, je me fais l’effet d’avoir une centaine d’années. Alors, pour annihiler cette impression de douleur cumulée et de mort imminente, je renvoie l’image de l’enfant que je n’ai presque jamais été. Car, si je me mets à réfléchir en adulte, que je suis, je ne peux faire face à mon passé, mes manques, mes pulsions…

Enfant, j’ai souffert de l’abandon, puis plus tard, j’ai essuyé trois viols dont une tournante. À cette occasion, j’ai dû sortir « vivante » d’une benne à ordure… À l’heure actuelle, mon corps est mon pire ennemi. Soit je l’ignore royalement, soit je le combats, le martyrise jusqu’à ce qu’il hurle d’horreur et de douleur.
Quand je me vois dans un miroir ou sur une photo, l’incapacité à me reconnaître me laisse perplexe. Parfois, bien maquillée et habillée je puis me trouver jolie, mais cette pensée est vite balayée par la jalousie : je voudrais être cette fille, c’est injuste que je ne puisse pas ressembler à « ça » ! Mon corps et ma tête ne sont jamais accordés. Quand je prends du poids, je me rends compte que je grossis. Ça me gêne, mais, ce n’est pas dramatique. Lorsque je perds du poids et que je me retrouve avec un corps plus proche de mes attentes, quelque chose chute dans ma tête. Je me trouve affreuse, débordante de graisse. Mon ventre devient difforme. Je me dégoûte… Je m’affame alors pendant des semaines, à raison d’une cuillère à soupe de riz, ou un quart de pomme. L’envie de me déchirer, à coups d’ongle et de dents vengeresses, l’intérieur des bras devient viscéral. Puis, c’est là qu’interviennent les hommes…

Mon rapport aux hommes est, au final, assez conflictuel lui aussi. Je ne suis pas devenue hargneuse ou peureuse après les viols. Mais, j’ai développé un besoin envers eux. Je ne me sens exister qu’à travers la sexualité… Au début les hommes ont donné de la valeur à mon corps à travers les billets de banque. J’ai enduré divers mépris et horreurs uniquement pour avoir ses billets, preuve irréfutable de mon existence et de mon intérêt auprès d’eux. Mais, aussi pour avoir la satisfaction de m’en être sorti « vivante ». Le jeu de la roulette russe : tant pis pour moi si… J’ai arrêté avec beaucoup de difficulté et me suis « contenté » des compliments de l’homme qui partageait ma vie. Malheureusement cela sert uniquement pour pouvoir accepter vaguement de cohabiter avec ce corps embarrassant. Et très vite l’idée que, de toute façon, cet homme est aveuglé par son amour et donc, n’est ni fiable ni objectif s’impose irrémédiablement.
Et là, c’est le retour à la case départ d’un besoin de regard pour me sentir vivre. Vivre à travers les compliments des autres, vivre à travers leurs désirs que je ne partage pas mais auquel je me soumets pour, enfin, trouver une explication à mon existence. Avec cette sensation tenace et irrémédiable que, je ne suis intéressante qu’à l’horizontale.

Je voudrais simplement arriver, un jour, à faire connaissance avec moi-même…
Bulle d’Acide

La mort à fleur de peau…

S

J’ai toujours été une fille très sage, belle, très souriante, une fille sur qui on pouvais compter dessus… même si personne ne m’as jamais réellement accordé son amitié ou simplement un peu d’attention :(
Jusqu’à mes 16 ans 1/2…
Je tombe littéralement amoureuse d’un beau Grec qui est en première année de Science Po, celui à qui j’offre ma première fois au bout de 6 mois. Je trouves en lui mon âme soeur. Quand il m’embrasse, il me fait voir des étoiles. Je jouis de ses simples baiser, je passe des journées entière serrée dans ses bras, les heures passent d’une vitesse affolante !
Mais ma mère est une véritable mère poule et me prive de liberté car elle a peur que je la délaisse un peu, du coup elle enchaîne les punitions : « Range ta chambre et tu pourra sortir » et quand je fini, elle me redonne une autre punition… sans raisons…
Du coup mon amoureux se lasse de m’attendre. Il me demande d’être plus cool avec ma mère, alors que je fais déjà TOUT ce qu’elle me demande de faire.
Je suis punie 1 semaine… puis 2… puis 3 … Le jour de la St Valentin je décide de fuguer, passer la journée avec mon amoureux que je n’ai pas vu depuis si longtemps !!! Il me fait rentrer en cachette dans sa chambre pour ne pas que sa mère alerte la mienne. Il me joue de la guitare… je lui offre son petit cadeau… On fait l’amour pour la 3 ième fois. Magique…
Il me ramène au bus fin de journée. Ma mère apprend que j’étais avec, du coup… sanction !
Je ne peux plus le voir ! Elle est devenue jalouse ! Il décide donc de me quitter… et moi, j’ai qu’une envie, c’est de crever !
J’erre comme un fantôme pendant des mois, ma mère à peur car je perd du poids, je deviens blanche, je ne fais plus attention à moi, je ne parles même plus. Je me sent mentalement morte.

Un soir je craque, j’ai tellement de haine, de rage en moi que je veux me faire mal physiquement. Aussi mal que j’ai intérieurement. Je me frappe le visage, je tombe sur un rasoir de coiffeuse avec une lame aussi grande qu’un index. Et la je me coupe une fois… deux fois… 25 fois… et au bout d’une heure je me sent plus calme. Comme si j’étais apaisée par cette douleur physique.
Forcément, vu l’état de mon poignet… ma mère le remarque. Elle commence alors ses discours qui ne servent à rien face à la rage que j’ai envers elle. « tu as besoin d’aide… tu devrais prendre des médicaments… tu te mutile pour te rendre intéressante » J’ai qu’une envie, c’est de lui crever le coeur pour qu’elle ressente comment je vie depuis 7 mois !
Elle pense que je fume du cannabis et que je prend de la cokaine, elle me menace chaque jours de m’amener à l’hôpital pour faire des testes et moi je ne demande que sa pour qu’elle puisse me lâcher la grappe étant donné que je n’ai jamais rien pris !

Mon père m’inscrit au Viet vodao afin de canaliser mon énergie et à me changer les idées. Et sa marche !
Je rencontre un autre homme et j’oublie ma peine de coeur, ma peine de tout les jours :)

Mais… Ma mère recommence les punitions ^^
Et cette homme me propose de vivre avec lui. Je fais ni une, ni deux, j’prépare mes valises à 18 ans et 5 mois. Je me caaaaasssse !
Ma mère me fait la gueule car elle déteste mon nouvel homme et elle ne me parles plus. je ne peux plus voir mes 2 frères et mes deux soeurs… Du coup sa me fait énormément souffrir… En plus sa ne se passe pas très bien avec cette homme, et j’peux pas retourner chez maman, ni vivre des mes propres moyens vu que je suis toujours étudiante. Je n’ai pas de copines car mon hommes les dragues… il as 6 ans de plus et le décalage d’age se fait bcp ressentir.

19 ans (Novembre) je me sent patraque, j’ai vomis dans la voiture… je suis malade avec les odeurs… Je suis enceinte !
J’apprend que je fais un déni de grossesse, je suis à presque 5 mois de grossesse et en 10 min mon ventre a gonflé tellement que je ne peux plus attacher mon pantalon. Cette grossesse imprévue va bouleverser toute ma vie.
Il ne veux pas d’enfant, et moi je me sent déjà mère et j’aime mon bébé… il me dit « Tu avorte ou je te quitte » Je n’ai personne à qui parler, et si je le garde, je me retrouve à la rue. Je subi une IVG en hollande à 5 mois 3/4, il paye 900 euros pour ruiner ma vie…
Il passe les teste psychologique à ma place car je suis tellement sous le choc, que je n’arrive même pas a réaliser, à parler, j’suis tétanisée.

En rentrant le soir même à la maison, je vide une demi bouteille de vodka cul sec (Lui il est trop occuper à jouer sur son ordi, et à faire des rencontre « coquine » car il me trompe)
Je me déteste, je veux ENCORE CREVER… Donc j’y vais franco, j’enfonce la lame dans mon avant bras, dans mon bras et dans ma gorge le sang coule à flot, je suis fière car je me sent mourir et c’est ce que je veux plus que tout ! Je vois mes tendons bouger, trop dégeu.
Malheureusement, ou heureusement, il descend au frigo et me trouves à moitié morte et appelle l’ambulance.
On me réinjecte du sang et on me fait 42 points de suture. J’explique mon histoire aux urgentistes (ils étaient bien 15 dans la sale) y en as qui se mettent à pleurer quand je raconte que je veux mourir… Le jour après je signe une dérogation pour sortir de l’hôpital car je veux pas passer devant le psy qui vas me bourrer des médoc et je retourne chez cette homme, que je salifie de MONSTRE à présent. Il avait fait mes valises… et le soir même, j’étais à la porte !

Je me suis retrouvée au sans abris à 19 ans…

j’ai repris vie grace l’arrivée de mon fils que j’élève seule, il est toute ma vie. C’est lui qui me fait oublier ce passé monstrueux. Et chaque jour qui passent à présent, nous les mordons à pleines dents :D Et nous sommes très heureux, lui du haut de ses 3 ans et moi du haut de mes 25 ans :))

Plus jamais aucun homme ne me brisera !

Papillon blessé

papillon

Il était là, derrière moi, j’entendais sa respiration aletante, je sentais sa chaleur et son sex se frottait en durcissant contre ma fesse gauche.
Il y avait du monde autour, j’étais dans une foule pressée autour d’un bassin où il y avait un spectacle d’otaries.
Je n’ai pas compris tout de suite, ce qu’il était en train de se passer.
Ce dont je suis sûr c’est que je ne souhaitais pas cela, je n’avez pas envie de le sentir contre moi!
Je me suis décalée, plusieurs fois, pour me dégager, mais il revenait contre moi!
Alors j’ai cherché en vain le regard de ma mère qui était un peu plus loin, derrière, elle aussi et ne la voyant pas j’ai eu très peur!
J’étais au bord de l’évanouissement, comme tétanisée. Les pensées tourbillonnaient dans ma tête, j’étais coincée par ce porc!!!
Je me disais qu’il fallait que je me retourne, que je vois quelle bête immonde était en train d’abuser de moi, en train de désirer mon corps de petite fille de 11 ans!
Il faut que je me retourne, il faut que je me retourne… et pourtant j’avais tellement peur de ce que j’allais découvrir…
J’aurais voulu hurler, mais en vain, je suis restée muette, et je me suis retournée dans un élan surhumain, pour en finir, pour que ça s’arrête, parce que je ne voulais pas, parce que je n’avais pas envie!!!!!
Et alors j’ai vu son visage et son regard m’a transpercée de part en part. Un regard de prédateur, un gros mou de porc rougeaud, la cinquantaine, une merde de lâche et un gros malade pédophile. je n’ai pas dit un mot, j’ai l’impression de l’avoir fusillé du regard et je me suis faufilée dans la foule, pour chercher ma mère qui n’était finalement pas loin.
Je me souviens du soulagement lorsque je l’ai vu. Je ne lui ai rien dit, je crois qu’elle n’a rien vu, sinon elle aurait réagi et la vie a continué comme si de rien était jusqu’à il y à deux jours.
Je l’avais bien oublié, remisé dans un coin de mon esprit où le souvenir de cet immense traumatisme d’enfant avait affleuré il y a 5 ans et totalement explosé récemment.
Je pensais cet instant anecdotique et anodin alors qu’il ne m’a pas quitté pendant 27 ans, alors qu’il a conditionné mon devenir de femme car je ne suis pas devenue celle que j’aurai du être puisque qu’il a été au coeur de tous mes actes, envahissant, débordant, dégoutant!
Et je me suis oubliée, moi, pour devenir une autre, en réaction, en protection!
J’ai gommé inconsciemment toutes traces de féminité, j’ai fait de mon corps un repoussoire dégoutant pour ne plus jamais être objet de désir.
Mais malgré tout, on m’a aimé et plus on m’aimait, plus j’étouffais, plus je me sentais coincée comme lors de ce jour de foire , dans la foule, contre le bassin, contre mon bassin…
Je n’ai pas envie, je n’ai pas envie, je n’ai pas envie…..parfois en totale contradiction avec mon corps qui montrait les signaux du désir, malgrè tout….une sexualité mentalisée, une incapacité à se donner, à partager, un corps qui jouit en force, aucun lâcher prise!!!!
L’idée de l’abandon me tétanise, je suis dans la maîtrise!!!!!
Je suis un papillon blessé, mais je suis en chemin vers moi même, je suis désormais à l’écoute de l’enfant qui pleurt et criant de douleur,
je laisse advenir la peur et la douleur, je l’entends, je pleurs….je pleurs….des pleurs libérateurs…

A tire d’Elle

Et le Papillon lui dit « tu es intouchable »

IMG_8489
Elle est une maman de plusieurs enfants dont un bébé de quelques mois, une maman en cours de séparation, une maman envahie par des papillons pour un homme et cet homme lui dit « ta maternité te rend intouchable ».
intouchable – intouchable – intouchable – intouchable – intouchable
ce mot résonne comme un détonateur.
Intouchable…
elle aurait aimé que son mari la trouve aussi intouchable cette nuit de septembre. Une fois de plus il rentrait au petit matin, l’odeur qu’il dégageait laissait comprendre ce qu’il avait fait pendant sa soirée. Elle dormait, le berceau dans lequel se trouvait son nourrisson collé contre son lit pour être sûre d’entendre le bébé et pouvoir s’occuper de lui. Elle dormait par tranche de deux heures depuis plusieurs mois, son mari ne l’avait pas regardé depuis des mois, elle dormait… Elle avait pris l’habitude de ne plus l’attendre et de ne plus attendre de tendresse de sa part. Elle dormait, il est rentré, il est venu se coucher près d’elle… et s’est approprié son corps. Elle dormait, il est entré sans une caresse, sans un baiser, sans tendresse ni affection, il est entré. Il est entré sans respect. Il est entré violemment. Elle n’a rien dit, son bébé dormait à côté d’elle. Elle n’a rien dit. Les images se sont accumulées dans son esprit, elle a eu mal, elle s’est rendormie.
Intouchable… c’est le mot qui est venu la rejoindre le lendemain matin et les matins suivants. Elle avait encore mal, elle n’arrivait pas à en parler, elle a enfouit son grand secret tout au fonds d’elle.
Intouchable.
Elle avait eu envie d’hurler ce mot à plusieurs reprises, INTOUCHABLE!
Alors quand le Papillon lui dit « tu es intouchable », c’est la nuit de septembre qui revenue. La colère partie elle se demandait comment redevenir touchable, comment retrouver l’envie d’être touchée, comment sortir de cette prison. Au fond d’elle, même si l’idée lui faisait très peur, elle avait très envie de redevenir une femme. Une femme aimée et respectée.

En attendant, je dois vivre avec…

vivre
J’ai découvert ce blog en regardant Les Maternelles…j’ai été intriguée, je suis allée voir..Je n’ai pas été déçue, ce blog est superbe..très belle idée. Je me suis sentie petite à coté de certaines..à coté de leurs témoignages émouvants, poignants.

Mon histoire, elle est simple, elle a commencé vers mes 3 ans, quand j’ai commencé à être malade comme tous les gosses, des rhino, des otites…une hospitalisation en urgence, on m’a opéré des amygdales à vif, sans anesthésie. Une douleur horrible (oui mais non Madame, les enfants n’ont pas toutes les connections, un enfant ne souffre pas…a-t-on dit à ma mère en lui demandant de sortir de la pièce). Sauf que voilà, j’ai arrêté de manger. Et la principale préoccupation de mes parents fut alors : la faire manger, pour qu’elle tienne le choc quand elle est malade !! et là, on imagine la pression…j’étais pas vieille, j’ai peu de souvenir de cet age sauf le fameux « mannnngeeeeee »….

Dans la famille, c’était THE sujet de dispute permanente, la gamine ne mange pas, comment faire pour qu’elle mange ? pourquoi elle mange pas ? personne n’a jamais prononcé le mot car tout le monde l’ignorait : anorexie infantile…un truc de fou !!!

Les années se sont succédées, je mangeais pas mieux. J’étais pourtant pas spécialement mince. A la cantine, j’ai vécu le pire comme le fourrage de tomates dans la bouche. j’ai pas pu les avaler, je ne le peux toujours pas, à presque 40 ans…merci madame la cantinière ! A la maison, j’ai pris des beignes, des engueulades, des punitions…rien n’y faisait.

Et puis un jour, la vapeur s’est renversée. J’ai commencé à aimer le sucré, et a grossir. Et là bizarrement personne n’a rien vu. D’ailleurs quand on regarde les photos de mes 9 ans, personne ne voit mon petit ventre naissant, mes hanches qui s’arrondissent, personne, surtout pas mes parents, mais moi, si, je les vois…

Dans l’année de mes 14 ans, je vis dans un bled pourri de la banlieue parisienne. Je fais de la danse, ma grande passion depuis que j’ai 6 ans. Je sais depuis longtemps que j’en ferai pas mon métier, on me l’a dit dès le début : j’ai pas le profil, je suis trop petite…et maintenant à 14 ans et 10 kg de pris en 6 mois, on me le répète assez, dans cette école qui forme notamment les petits rats de l’opéra. Je me vois bien dans la glace : mon ventre, mes fesses, mes seins…tout est gros, tout me parait gros, tout est moche. j’ai 14 ans, je fais 1m56 et je pèse 62 kg….et pourtant j’entends toujours l’hypocrisie de ma mère « mais non t’es pas grooossseee » et la méchanceté de ma famille « grosse minette » qu’on m’appelle.

J’ai 18 ans tout juste quand je rencontre mon mari. 1m 59 et 57 kg. C’est pas mal, enfin maintenant je dis cela, mais à l’époque je me trouvais tout juste regardable (euh ce serait mon kiff en ce moment !!!). je m’habille comme un sac, mes parents n’ont pas d’argent pour m’offrir de jolis vêtements, je bosse les mercredis, vacances pour arrondir les mois..mais c’est pas pour cela que je m’achète de fringue parce : je suis grosse !!!

et on s’installe ensemble avec mon amoureux, je prend direct plusieurs kilos, car je suis partie de chez moi à 20 ans sans savoir faire cuire un oeuf !! on achète des plats tout prêt, je bouffe pour combler des manques (seule loin de mes parents et sans le téléphone)…quand mon futur époux me demande en mariage, je pèse 64 kg…je réalise qu’à ce point, je n’aurai jamais la robe de mariée de mes rêves. Je vois un nutritionniste et en un an, je pèse 56 kilos….dans ma tête, rien à changer. je ne vois que ce ventre, ces kilos qui n’existent plus…et qui sont pourtant toujours là dans ma tête, je les vois dans la glace aussi d’ailleurs !!

essayage de ma robe, avec mes parents. en entrant dans la boutique, elle m’a tapé dans l’oeil, cette robe de mes rêves. Je la chasse de mon esprit, elle n’est pas pour moi, et comme j’y rentrerai hein ????? j’en essaie une : je commence à ne plus comprendre ce que je vois dans la glace, d’autant que la vendeuse m’a rajouté pleins d’aiguilles dans le dos, elle est trop grande….j’en essaie une autre, elle est belle…wahou…je me reconnais à peine….et puis il y la robe dans la vitrine..je peux l’essayer, je suppose qu’elle n’est pas à ma taille, mais elle est si jolie !!!!

et quand je la passe….ben elle me va comme un gant !!! la vendeuse me précise que c’est un 38…et qu’il va falloir une ou deux retouches, le jupon tourne et le laçage est déjà serré complètement…..je me regarde, je ne réalise pas. à coté de moi, une nana pleure dans la cabine. quand elle passe devant moi, les yeux rougis, elle dit à sa mère « si j’étais pas si grosse, j’aurai une belle robe comme cette fille »….le choc..une personne vient de dire que j’étais mince ! on ne me l’a jamais dit !! je suis mince ????

le mariage arrive…ça fait 6 mois que je vis avec ma balance !! trop la trouille de grossir. Je pars chez mes parents une semaine avant le mariage avec ma balance sous le bras !!! pas confiance dans une autre balance !! et le comble, je me suis pesée le jour du mariage !! oui j’ai osé !! 54.5 !!!54.5 !!! punaise ma robe est trop grande !!!!! mon futur mari manque de faire une syncope en me voyant…mais moi je me suis vue qu’en morceau depuis le matin, je ne sais pas ce que donne l’ensemble.

je me croise dans la glace de la mairie…je ne me reconnais pas, je ne sais pas qui est cette jeune fille au bras de ce jeune homme : punaise, qu’elle est mince, et belle…punaise c’est moi…..

le premier bébé se présente, à peine mariée, à peine enceinte. J’ai 24 ans, 2 ans de régime derrière moi et ce qui devait arriver arriva : je prend 25 kilos !!! je me sens mal, je refuse les photos…une fois bébé né, je stagne à 62 kg et on enchaine sur une deuxième grossesse, je prend alors 12 kg…toujours aussi mal..peu de photos; j’aime pas mon corps de femme enceinte…quelle nouille…

les années passent, je fais le yoyo…57 kilos après un régime hyperpro, je reste ainsi qq mois, et hop, je reprend tout.

et puis 9 ans après mon deuxième bébé, l’envie du troisième nous prend. Je prend 15 kilos mais jamais de la vie je me suis sentie aussi bien !!!! pleins de photos, de tenues collantes, d’heures à caresser ce ventre que j’aime à la folie..je saurai pas dire pourquoi. ce bébé c’est la conclusion de la fratrie, c’est mon bonheur…mais comment je peux expliquer ce que je ressens pour ce corps quand j’ai tant détesté auparavant ?

et deux ans après sa naissance, je pèse 66 kg. j’arrive pas à maigrir, ce corps me répugne…enfin, ce ventre. les seins, je les aime, ils ont pas trop soufferts et je les accepte avec leurs rondeurs, mes fesses, bon ben ce sont des fesses, mes hanches, elles sont rondes certes…mais mon ventre….il est rond de partout, il fait une boule, on dirait que j’attends un bébé ! je pourrai mm passer aux caisses prioritaires !!!

je fais du sport depuis deux ans, alors mon corps a changé certes. il s’est alourdi de muscles, mais je peux pas accepter ce chiffre : 66 kg…et pourtant je fais tout pour ne pas perdre..sorte d’autodestruction. si je savais pourquoi !! enfin si je sais, mais je veux pas me l’avouer. la nature, oui, elle y est pas pour rien. mais le reste. une sorte de vide, de gouffre que je remplis de gras, de sucres, de chocolat…un cercle vicieux : je m’habille pas, je ne trouve rien, mais quand je fais les boutiques, je veux pas essayer…donc j’achète rien de peur de me trouver moche, mais je suis déjà moche avec ce que j’ai…

ce corps, vous le trouverez sans doute pas si mal. oui, j’ai de la chance, aucune cicatrice, aucune vergeture (oui j’ai une peau incroyable !!)…le fait est que moi, je l’aime pas plus que cela. Je voudrai retrouver au moins mes 60 kg. je vous parle pas des dommages collatéraux, vous voyez de quoi je veux parler, vous savez, le conjoint qui s’approche le soir, et que vous ne savez comment repousser. c’est pas lui qui vous pose un soucis, c’est vous tout court. comment peut on « aimer » quand on ne s’aime pas ???

comment peut on aimer quand enfant on s’est jamais senti aimée ? quand on s’est juste sentie comme « la gamine qui veut faire chier ses parents en ne mangeant rien !!! »…hein ? comment ?

je n’ai pas la réponse.

en attendant, je dois vivre avec…

J’étais cette enfant

J’étais cette enfant ordinaire. Celle qui joue dans la cour de récréation à la corde à sauter et à la marelle. J’étais cette enfant ordinaire qu’on remarque peu, studieuse et un petit peu bavarde.
Mais j’étais cette enfant qui avait peur de rentrer chez elle quand elle s’y savait seule avec son père.

J’étais cette jeune adolescence qui ne disait rien face à cet homme qui tenait son emprise sur son corps qu’elle commençait déjà à détester.
J’étais celle qui faisait comme si de rien était. Elle en avait l’ordre.
J’étais celle qui ne laissait jamais seules ses petites sœurs en compagnie de cet homme, par crainte qu’elles aussi ne subissent le même sort.

J’ai été cette adolescente qui un jour a parlé, cette adolescente qu’on n’a pas crue. J’ai été celle qu’on a accusée de menteuse et d’égoïste. J’ai été celle qu’on a jugée de vouloir détruire sa propre famille.

J’ai été cette chose qu’on rejette, qui ne vaut rien.

J’étais cette jeune femme complexée dans ses rondeurs, dans son corps malade et détruit. J’étais cette jeune femme qui devait croiser ce père chaque jour. Deux à connaître la vérité, mais seule dans la réalité. J’ai appris à devenir cette jeune femme qui portait le masque du « tout va bien », celle qui faisait rire les autres, la rigolote de la bande. J’ai appris accepter de tout perdre. Sa mère, son corps, son âme.
J’étais cette femme qui un jour, a rencontré un homme. J’étais cette femme qui refusait de lui en parler par la honte.
Il a été cet homme qui n’a pas eu besoin de mots pour comprendre. Et il a été cet homme qui, avec le temps, a su.

Il est cet homme, mon homme. Le seul à m’aider à porter ce fardeau qui pèse si lourd.

Je suis cette femme ordinaire. Celle qui part au boulot le matin et qui rentre dans la soirée. Je suis cette femme ordinaire, rigolote et encore plus bavarde.
Je suis cette épouse et maman comblée de bonheur mais qui reste brisée au plus profond de son être.

Je suis cette femme qui sait ce qu’elle veut, ce qu’elle peut et ce dont elle a le droit aujourd’hui.