Ca nous ronge de l’intérieur jusqu’au point de non retour

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Quand je repense à tout ce qu’il s’est passé depuis ma naissance, je me dis que j’ai quand même eu beaucoup de force pour tout garder pour moi et de courage surtout pour continuer à avancer.

Mon enfance a été assez douloureuse. Je n’ai quasiment aucun souvenir de ces périodes, mis à part les choses qui me hantent depuis enfant.
Je suis née d’une grossesse non désirée. Mon père était alcoolique, droguée et avait fait de la prison. Ma mère était une jeune fille de 19 ans un peu paumée.
Lorsqu’elle a appris sa grossesse il était trop tard pour elle d’avorter, elle a alors caché pendant un moment sa grossesse à la famille, car ça aurait été assez mal vu selon elle.
Quelques mois après ma naissance, mon père nous a mise à la porte toute les deux. Ma mère c’est réfugié chez son père. J’ai grandi en étant trimbalé un coup chez ma mgrand-mère, un coup chez mon grand-père, mon père me gardait de temps en temps les weekends.
Ma mère a toujours reporté sur moi la colère qu’elle avait envers mon père de l’avoir traité ainsi (elle avait été battue, rabaissée…). Elle voyait mon père en moi.
Elle s’occupait rarement de moi, c’était mes grand-parent qui jouaient son rôle, pendant qu’elle sortait faire la fête avec ses copines. J’ai grandi sans avoir vraiment de mère, puisque nous n’avions jamais tissé de lien et sans père puisqu’après nous avoir mis à la porte, ma mère a tout fait pour l’éloigner de moi.

A mes 2 ans, nous sommes allé vivre dans une autre région, car elle avait rencontré un autre homme (avec qui elle a eu ma belle-soeur).
Cet homme a eu du mal à m’accepter et me l’a fait ressentir pendant des années: il m’injuriait, me rabaissait, disait que je n’étais qu’une mois que rien, que j’étais idiote, sans cerveau, il m’a maltraité (il me donnait des douches glacées, m’enfermé dans le garage dans le noir à genoux sur le paillasson le doigt en l’air pendant des heures, me donnait des claques plus que forte cul nue à répétition, il a même été jusqu’à me donner des coups dans le dos une nuit…). C’était juste horrible.
Ma propre identité en à souffert.

Mon adolescence a été elle aussi difficile. Ma mère et moi on ne faisait que s’engueuler. Cris, larmes, claquements de porte, injures étaient notre quotidien.
Tout ce qu’elle m’interdisait, je le faisais. Elle était beaucoup plus complice avec ma petite soeur, qu’avec moi. J’étais comme invisible. J’ai essayé à plusieurs reprises de tenter des gestes de tendresse (l’enlacer), mais cela la gênée.
J’ai été violé par un garçon à mes 12 ans, trop naïve…je pensais que c’était mon ami, je l’ai invité chez moi quand ma mère n’était pas là. Il a demandé à voir ma collection de CD alors nous sommes montés dans ma chambre et là j’ai vécu un enfer…(je n’expliquerait pas en détail car ça fait trop mal).
Je pense que ce garçon a du raconter des choses sur moi au collège, car une fois en rentrant chez moi (c’était un petit chemin au bord d’un canal) deux garçons m’ont suivis, j’ai marché plus vite mais ils m’ont couru après. Un m’a attrapé et plaqué contre le mur, mis la main sur la bouche et à commencé à me faire des attouchements. L’autre garçon rigolait à côté. J’avais très peur les jours suivant de faire la route à pied seule. J’ai commencé a être mal dans ma peau ensuite. Je restais enfermée dans ma chambre et n’en sortait que pour l’heure du repas ou pour aller en cours (lorsque je ne les séchait pas).

A mes 19 ans, ayant signé un contrat d’un an, j’ai profité de l’occasion pour quitter la maison. J’ai alors pris mon appartement car la vie sous le même toit que ma mère était devenue impossible. Moins on se voyait, mieux c’était.

Entre temps, j’ai fait des recherches et j’ai retrouvé mon père, j’ai repris contact avec lui. Malgré que je lui en voulais de ne pas avoir été présent, je l’avais toujours porté dans mon coeur et souhaitais le rencontrer pour apprendre à le connaître et pourquoi pas rattraper un peu le temps. J’avais besoin de savoir qui était mon géniteur et connaître un peu plus ma famille (de son côté).
Nous avons échangé des mails et des coups de téléphones pendant quasiment 3 ans (il habitait une autre région, était sous tutelle). Nous avions décidé de nous rencontrer. Il était convenu qu’il viendrait dans ma région et prendrais un hôtel pendant quelques temps pour que l’on puisse passer du temps ensemble. Il faisait son possible avec sa tutrice pour faire des économies pour réaliser ce projet. Il y était presque…
Malheureusement, le 2 décembre 2012, il est décédé sur son lit d’hôpital. L’infirmière l’a trouvé tout bleu et crispé. Il était rentré à l’hôpital pour un sevrage alcoolique, il avait décidé de s’en sortir avant de venir me rencontrer. Il voulait me prouver qu’il pouvait y arriver, car il voulait retrouver sa fille qu’il aimait tant.
J’ai très mal vécue cette période. Je suis partie en train pour les funérailles mais arrivé là bas ceux ci ont été repoussé pendant 15jours (autopsie, enquête étaient en cours car il était décédé dans un hôpital). J’ai du repartir entre temps chez moi et n’ai pas pu assister aux funérailles de mon père, car je devais être présente au travail et mes jours de congés exceptionnels étaient épuisés.
Pendant mon séjour là bas, j’ai demandé à voir le corps. Je voulais lui dire « bonjour et au revoir », au moins voir son visage en vrai une fois…ça n’a pas était possible, la dame m’a répondu : « son corps est trop endommagé, il ne vaut mieux pas que tu le vois comme ça. »

Je n’ai pas eu le temps de me remettre du décès de mon père qu’en mars 2014, j’apprends que je suis enceinte. Ma 1ère grossesse, mon 1er enfant, vous n’imaginez pas mon bonheur dans ma tête. Le jour de la 1ère échographie, elle m’annonce que je suis à 8 semaine 1/2, qu’il mesure presque 5cm mais… qu’il est situé dans ma trompe droite. Je fais une grossesse extra utérine. Il faut m’opérer de toute urgence.
L’opération a eu lieu le samedi 27 avril 2013, ils m’ont enlevé mon enfant et ma trompe droite. Le père de l’enfant a préféré fuir que de me soutenir. Je suis passée à deux doigts de la mort, ma trompe avait éclatée et l’hémorragie interne commencée à être importante. Par la suite, il n’a pas été plus présent, j’ai du me débrouiller toute seule pour tout, malgré qu’il fallait que je reste coucher pour mes douleurs et cicatrices. Il m’a également rabaissée, injuriée. Peut être m’en voulait-il, je ne sais pas. En tout cas, moi oui j’avais une bonne raison de lui en vouloir, car il m’avait laissé seule.
Depuis ce jour là, mes journées sont devenues un enfer. Je voulais tant cet enfant…je l’aimais déjà tant…

Ensuite je me suis complètement renfermée sur moi-même. J’ai fait comme si tout allez bien, alors que rien n’allait, c’était dans ma tête un tourbillon d’horreur.
Jusqu’à il y a quelques semaines, où la couple pleine à céder par ces années de souffrance et d’accumulation. Me taire m’a tué à petit feu…
J’ai commencé à me mutiler le 16 mars et c’est fou mais ça me fait du bien. Je me sens tellement vide. Je ne ressens plus rien à part la douleur de tout ce qui c’est passé et la tristesse. Je ne sais pas qui je suis. Je n’ai aucune confiance en moi.
J’ai été voir le médecin le 17 mars dernier et j’ai craqué devant lui. Je n’ai pas tout raconté, je lui ai dit qu’il fallait que je vide mon sac parce que je n’en pouvait plus de vivre avec tout ce poids sur mes épaules.
Il m’a donné un traitement contre mes angoisses et me voit chaque semaine en psychothérapie maintenant.

Tout ça pour dire que, même si c’est difficile de parler des choses qui nous font mal, ça l’est encore plus si on les garde pour nous, car tôt ou tard ça nous ronge de l’intérieur jusqu’au point de non retour.

Mémoire corporel, naissance d’un déni, accouchement du bébé lointain.

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Mon corps est rempli de plis qui contienne trop d’histoire et trop de secret. Parle à ma main et celle-ci racontera une fourchette plantée dedans un soir à table. J’ai toujours peur quand mes enfants ont dans les 20 mois et que leur sens de la gestion de la fourchette est plus dans l’expérimentation que dans l’usage précis et conventionnel de l’objet. Quand on s’approche de mon front, pour l’embrasser, ou tout autre projet… en mois, je me souviens de ce jour en 1er maternelle où mon corps à violement rencontré un chauffage pendant la sieste car j’avais bougé trop près du chauffage et que je le suis retrouver en dessous. Dès ce jour, je n’ai plus dormis sur les matelas aux sols mais sur les lits de camps. Mon corps s’empreinte de son histoire, et m’interdit l’oubli. Et quand j’ose cette effronterie, il me le balance au moment qui est le plus inadéquat.
Je ne supporte pas les bisous dans le creux du coup que ce soit à droite ou gauche d’ailleurs mais pas derrière. Et tout autre contact là, me provoque des reflexe de protection. Ironique quand on aile le portage avec un porte bébé asymétrique de surcroit… il faut jouer de stratégie et d’ajuste pour préserver la zone sensible sous peine de se pencher. Cela me rappelle ces baisers préféré, à Lui .Cela me rappellent le dégout. Cette zone est interdite, et si je pouvais la laisser à l’air sans le moindre contact, j’en serais heureuse. J’ai appris à supporter les cols des pulls et les écharpes.
Il ne faut jamais me pincer ou mettre sa main sur le dessus de ma cuisse gauche, pas parce qu’un jour ne me suis blessé à l’escalade. Non. Parce qu’en voiture, Lui, posait systématiquement sa cuisse main dessus. Et s’amuser soit à la pincé pour déclencher un réflexe, soit laisser « juste » sa mains là entre les passages de vitesses.
La cuisse droite, se souvient de ma cousine mordant. Et là encore, ça un rapport avec Lui. Car je l’ai vu Lui, lui tuer sa chair et je l’ai vu elle, l’oublier. Et j’en porte un souvenir.
Puis vient la vie, le temps qui passe, la thérapie… Enfin entre temps il y a eu un homme, trompettiste sans talent (enfin ça se discute, là où il pratique, il en-là, mais je lui refuse ce droit. Il n’a le droit a rien selon moi). CeLuiLà, c’est une autre histoire, mais en soit, il a aussi marqué mon corps, et je ne tourne jamais ma tête à droite quand on fait l’amour. Sinon, j’ai encore peur qu’il sente mon odeur de petite fille qui lui donnait tant de plaisir. Et je n’aime pas les poulaillers convertis en débarras. Il y faisait des lits avec 6 chaises pour mieux me dire « je dois le faire »… et moi ? je dois me taire. Ma pire crainte, c’est que je sais que son truc de merde où il joue de la trompette aurait du faire la Madeline (une fête locale dans mon coin de Belgique, j’ai fuis un pays a cause de Lui, CeLuiLà, et CeDernier).Et la Madeline passe devant chez moi. Heureusement, ils ont dû annuler, faute de budget. Ouff. Sinon, je l’aurais agressé, parce que son souffle, son odeur son encrée dans mon nez. Mais c’est une autre histoire. C’est de Lui, que je veux parler.
Lui, donc… il a marqué mon corps en essayant de m’étouffer une fois, en écrasant son pied, juste assez pour me faire peur, mais pas assez pour me tuer… C’est la seul fois où je me suis défendu. J’ai tapé du sol dans ses couilles. Il était au-dessus de mon torse. J’ai osé… et payer cher cette insolence vitale.
Lui, me violait. Lui, c’était mon père. Lui, a 16 ans un dimanche matin, où je regardais par la fenêtre. Lui là, ce porc… moi, je regardais l’oiseau, et je voulais volais comme lui. J’écoutais mon imaginaire. Loin. Point. Je volais, j’étais un oiseau. Je n’entendais plus « Tu es vraiment une petite perverse à me forcer a coucher avec toi. Tu es vraiment une perverses, hein. Et tu aimes ça ».
J’ai oublié le reste.
C’était bien d’oublier.
Mon premier né à connu la césarienne. Oui, c’est bien au fond. Ca ne raconte rien de ce dimanche matin-là.
Mon second, je n’ai pas compris. Ca me faisait si mal. Mais pas mal comme vous le croyais… cette naissance m’a déchiré. Ma brisé, ma mutilé. Elle m’a fait tellement de mal…Mais surtout parce que je ne comprenais ce qui se passait en moi. Je n’ai pas pu. Pauvre naze, mettre au monde cet enfant fée ; qui a mis 25h a quitter mon girond. J’ai quitté la maison où je voulais tellement l’accompagner, pour le pire hôpital du coin. Un lieu de merde, que personne ne recommande dans la région, à deux pas, 1min30 en voiture. Je suis allé là où l’on m’avait fait une césarienne, au fond inutile. Mais qui m’avait évité ça. Et je ne le savais pas. Moi je voulais laisser à mon corps le droit au chemin de la vie.
J’ai eu mal, j’ai dit que c’était parce qu’il se présentait par les reins. Mais j’ai souvent repensé au dimanche matin, chaud. Il faisait chaud se jours-là. Trop chaud. Et avoir du plaisir ça fait mal. Vous saviez ça ? Moi pas. J’étais une petite perverse.
Puis, un bébé non prévu, une histoire pas simple. Bref, pas besoin de revenir dessus. Enfin sur le début.
Je suis abonnée au bébé sortant à presque 42 semaines quand on leur laisse leur temps. C’est horrible. La grossesse, j’ai subi une agression, un harcèlement. Je ne suis pas au mieux. Mais je m’enferme du monde.
Et puis ça y est, ça commence. Maintenant, je sais que ça me fait mal. Mais je suis forte. Je vais y arriver.
C’est la nuit, je dis « non, j’y arrive pas ». Qu’est-ce que je fais. Retour à l’hôpital carnage. Mais je le dis, ce n’est pas mon corps. C’est ma tête.
Mais je ne dis pas quoi.
J’ai mal. Je me dis que c’est la personne qui m’a agressé. Je l’insulte, parce que je me dis que ca va m’aider à dépasser tout ça. Non, rien y fait. Une image s’impose à moi. En moi y a un combat. « Dégage papa, tu es qu’une merde, une pourriture, lâche moi, je t’ai vaincu »… et je revois ce dimanche matin-là… celui du néant, celui du vide.
Chut.
Je veux partir a l’hosto de merde, me faire traiter comme une merde. Je veux qu’on m’arrache ce bébé, je veux plus de bébé (enfaite si, un dernier). Je veux plus ressentir son corps franchir mes entrailles. La gynéco, une garce. Elle me fait une épisio alors que la tête ce n’est pas sorti. La sage-femme me donne du synto… « Mais, je ne peux pas, j’ai eu une césarienne »… « Je sais ce que je fais »… « je veux pas ça » … Pu’ain, ne gâche pas ma capacité à s’attacher ace lui-là… Avec le 1° né, c’est si compliqué, avec le second, il commence seulement à m’aimer… me détruit pas ça… j’ai envie pour une fois que ce ne soit pas un combat de s’attacher.
Ça fait mal de l’écrire. Je veux plus que ça me brule…
Et puis, y a la sage-femme qui me met un ballon sur le ventre et s’assoie dessus. Ça fait mal… Ça fait mal comme ce dimanche. Y a qu’une différence entre ce dimanche, et le reste… c’est que ce jour-là, a 16 ans, c’est trop tôt pour le poser sur ces lignes déjà trop longue.
Elle, elle été comme lui, elle me dominer le corps. Je hais cette sage-femme, je veux qu’elle disparaisse de la terre. C’est une montre.
Mon homme sait à quel point j’ai souffert de ces attachements si difficiles.
Alors il refuse de prendre notre bébé dans ses bras. « Non, ça sera d’abord ma femme ». L’équipe ne comprend pas, refuse. Ils ne comprennent pas, lui font la morale. Parfois, vous savez vivre avec un psy, c’est chiant. Mais ce jour-là… c’était bien. Car il savait que pour moi, c’était vitale. Alors… il résiste. Refuse, et incite pour qu’on me le rende… qu’on me sépare pas de lui, comme pour le précédent. Même si il est post terme, faite pas chier…
Je suis une merde, je n’arrive pas à mettre mes bébés au monde au-delà de la torture de ce lui de merde. Je suis une pauvre naze, une merde. Les autres elles y arrivent. Moi je suis une petite chochotte. Je ne supporte pas la douleur.
J’ai mon bébé, et c’est magique, tout va bien… dans les 3 jours qui suivent sa naissance, mon homme commence une formation. Je serais seule avec mes 3 garçons. Et je sais que j’aurais pas d’intendance a gérer. Belle-Maman me fera le repas de midi tous les jours. Et mon homme ira les cherche la veille. Je refuse de voir tout le monde. On me dit que c’est une dépression. Non. Je m’en protège. Je suis ailleurs avec mes 3 garçons, leur père. Je suis bien.
Ma relation avec mon 3ieme enfant, dans son attachement coule de source, tout ce passe bien. C’est le merveilleux. Avec les deux autres, c’est paisible. La vie est douche.
Mais je sens un truc. Je n’en parle pas. Enfaite, je ne le sens pas. Je le vois. Un film au ralenti. Chut. Non, coupé la lumière.
Je n’aime pas les dimanches matins ensoleillé et sans nuage.
La vie est belle. Mais je tais la réalité. Le la laisse dans le silence.
Je fini par en parler, vaguement à mon homme. Il comprend ou pas. Je ne sais pas, à quel point ça me brise. Fais une deux sortit avec mes enfants dans le 1° mois post natal. Mais pas trop. Je ne veux pas voir les gens.
J’ai une visite. Une amie, une sœur. Une de ces femmes qui veille sur moi, qui lit dans mon cœur et qui y vois des beautés que je ne vois pas.
C’est bon. Mon bébé dort sur elle. C’est beau.
Je reste quand même dans un silence. Chut. Ne pas dire.
Et puis je le dis a elle, et des amies très proches. Je ne sais pas si elles sont capable de l’entendre. Mais je veux être entendu… je veux pas ca enfaite. Je ne sais pas ce que je veux. Je le dis.
Dans ma vie, j’ai 3 fées qui sont des amies. Elles sont de vraies magiciennes. Ces 3 femmes m’ont offert tellement d’amour, derrière tous ces défauts que je vois.
Elles lisent avec quelques autres aimes. Rare.
Un jour, un dimanche matin, j’ai voulu être un oiseau. Parce que j’ai le bonheur de ressentir mon corps, depuis toujours dans ses moindre mouvement ovarien. J’avais 16 ans. Et les oiseaux ne sont pas des magiciens. J’aurais voulu qu’il soit l’oiseau bleu, pour plein de raison. J’ai ovulé ce jour là. Et 4 mois plus tard. J’ai rejeté ce bébé. je l’ai expulsais dans le silence. Il était mort, et tant mieux. Je ne voulais pas de ce monstre.
Personne à part 6 amies, ma sage-femme et mon homme peuvent comprendre pourquoi je suis si revendicatrice du droit à l’ivg… Je n’y aurais jamais eu accès. Et lui, là, ce bébé, ce truc m’aurait acheté une vie déjà si dure.
Mon père est mort.
Mais mon corps lui, n’a pas voulu que j’oublie ce bébé. il m’a fallu 3 bébé pour regarder en face. Je croyais avoir régler le déni.
J’ai été violé par 3 hommes différents. L’un est le fils de ma nourrice (CeLuiLà), encore parfois la nuit, je me réveille quand mes règles sont en retard, comme si par magie un spermatozoïde boosté à l’uranium de Tchernobyl aller féconder une ovule et que j’accouche de lui. J’ai peur de lui. On est bien en étant dans un autre pays. Il est mon premier meurtrier corporel. Mon père, ce Lui, m’a violé, battu trop longtemps, et il est mort. Et j’en suis heureuse. Cedenier, c’est une autre histoire. Mais ce n’est pas celle qui m’a fait le plus de mal. J’ai porté plainte, il n’est pas en prison. Mais pour moi, c’est fini.
Vous savez, je n’ai que des garçons. C4est parce que les petites filles, on les viols.
Voilà. Je veux dans 2 ans accompagner un 4ieme enfant. Mon compagnon pas. Mais, serais-je capable de faire face à ça. Je veux que mes fées, que mes amies soit là. Je vais être entouré, et pas seule. Mais je ne sais pas si un jour ça se fera.
J’ai eu un bébé a 16 ans, je l’ai tellement hais. J’ai tellement frappé mon corps, qu’au final… mon corps l’a tellement rejeté, car je ne pouvais pas avoir accès a l’ivg… je me dis que j’ai de la chance. Mais je me suis fait mal pour en arriver là, anorexie, mutilation, me frapper le ventre encore et encore. J’ai aimé l’oublier
Mais mon corps, lui n’oublie pas. Si je suis grosse, c’est parce qu’on ne viole pas les grosses.
C’est con d’avoir mes clichés. C’est con, parce qu’ils sont faux, bête et stupide, mais il me permette te tenir mon chemin d’équilibriste.
Je suis maman de 3 enfants. J’ai une vie. Et loin de tout ce passé, dans un autre pays.. Je peine, je dessine, je fais de la photo. On me dit que j’ai du talent. J’accompagne des gens. J’ai un psy, que je vois au besoin, depuis pas mal d’année. Je m’auto gère plus ou moins bien. Ça doit être dur d’être mon enfant. Les gens me voient tel que je ne suis pas en vrai. On une perception loin de mon être. Je suis proche de mes enfants, physiquement. Parce que je n’ai pas peur d’être comme mon père, le fils de ma nourrice, ou CeDernier. Peu de gens connaisse mes capacités à ce que ce passé, glauque ne pourrisse pas mes pratiques professionnel. Les gens qui croisent ma route ne comprennent pas ma distance. Ce n’est pas que je ne veux pas. J’ai besoin de plusieurs années pour être proche, intime. Et une fois que je le suis, je ne vois plus l’intérêt de parler de ça. Ça ne me définit pas.
Un viol peu avoir un impact sur une naissance. Et une fausse couche provoqué par une haine de soi, un corps automutilé… n’oublie pas ce qu’on enferme dans un tiroir.
C’était long. Navré. Je ne pouvais pas faire autrement.
J’aime ma vie. Et elle m’a conduit à mon aujourd’hui. Mais, sinon, ça me brule. J’avance avec cette ombre. J’ai maintenant une belle relation avec mes deux ainées. Et ma relation avec mon 3ieme est belle. J’en profite. C’est doux. J’ai une vie ou y a des combats quotidiens. Des combats parce que je n’ai pas suivi le chemin normal…Je fais de la photo, je fais du dessin, je fais de la peinture. Je donne des formations. Je partage des tas de choses et j’offre beaucoup. Je suis dans un monde ailleurs… et au fond, j’ai construit un autre monde en décalage.
J’ai du mal à relire ces pages. Ça brule. Alors, ce n’est peut-être pas compréhensible. Mais là, je ne sais pas relire, corriger la formulation, tout ça. Et je sais que l’écris est mon abime. Et que j’en suis obscure.

Mon corps, mes cicatrices, mes bourrelets, ma féminité

Mon corps, mes cicatrices, mes bourrelets, ma féminité
J’ai un mal fou à vivre dans cette enveloppe charnelle. Et c’est pas faute d’avoir essayé, sincèrement. Chaque fois je me fais violence, je me dis « merde, t’es pas si dégueulasse » mais y a rien à faire, que je pèse 45kg ou 65kg, c’est le même tas de graisse que je vois dans le miroir.

J’ai honte de moi, de la tête au pied. Honte d’être une maman grosse, honte de mes cicatrices sur le bras et la cuisse. Honte de continuer mes conneries d’adolescente, de ne pas savoir me débarrasser de mon penchant auto-destructeur. D’exiger de ma fille de ne pas faire de comédie alors que je suis moi même une pauvre petite gamine pleurnicharde.

Je sauve les apparences, je me fais passer pour une autre, du moins j’essaie. j’essuie mes larmes et je prépare le goûter de ma puce, on fait des dessins, on va au parc. Je l’amène à l’école, on prend le goûter toutes les deux sur un banc. J’essaie de ne pas rater son éducation, j’essaie de la rendre heureuse, je voudrais tant qu’elle ne souffre jamais. La moindre larme sur ses petites joues me fend le coeur.

Et quand je suis seule, j’essaie de ne pas sombrer. Et quand je vois que je péris, j’essaie d’être gentille avec moi même. Mais c’est difficile, c’est atroce de se haïr autant. Je me hais au point de me déchirer la peau, au point de me vomir ! Comment est ce que j’ai pu en arriver là ?!

Ce mal-être n’est pas sorti de nulle part, bien entendu. Mes parents ont divorcé quand j’étais petite, maman nous a pris sous son aile, et on s’est installés avec un homme, à l’autre bout du pays. C’est comme ça que j’ai passé mes 15 premiers printemps à voir maman se faire cogner. Entre autre..
Papa appelait, parfois. Quand il avait beaucoup bu, la première chose à laquelle il pensait durant ses soirées d’ivresse, c’était sa progéniture. Et donc il nous appelait. Aujourd’hui j’ai 27 ans et ça n’a pas beaucoup changé, hormis le fait que je ne répond plus à ses appels.
J’ai eu ma première expérience sexuelle à 7 ans. Ma vie amoureuse a été, ce soir là, réduite à néant avant même qu’elle n’ai pu naître. J’ai perdu toute confiance en l’homme, en moi même, plus rien n’avait d’importance, tout est devenu flou.

Depuis les choses ont évolué, dans le bon sens. Après plusieurs années à maudire mon corps et à laisser n’importe qui me toucher, me salir, j’ai rencontré le père de ma fille, qui m’a appris à m’accepter, à me respecter, à refuser un rapport sexuel, à ne plus avoir peur des hommes. Nous avons traversé un avortement tous les deux. Je suis la seule à en avoir souffert, et je lui en ai longtemps voulu. Aujourd’hui je comprends mieux ses réactions, j’apprends à faire le deuil de mon bébé, le temps a déjà bien apaisé ma peine. Je l’ai quitté au bout de 8 ans, car je n’étais plus amoureuse.

Aujourd’hui je suis avec un homme qui me correspond parfaitement, je crois. J’ai toujours peur de m’engager, je ne veux pas lui appartenir, je suis encore très farouche et je ne veux pas qu’il ait trop de pouvoir sur ma vie, mais l’amour est là. Il sait presque tout de moi, mes qualités, mes défauts, mes erreurs, mes faiblesses. Il me force un peu à consulter un psychologue, me répète sans arrêt, tous les jours, que je suis vraiment belle et que j’ai des formes magnifiques. Il s’inquiète pour moi quand il voit que je me suis encore coupée, il essaie de m’aider comme il peut. Je culpabilise et j’ai parfois tendance à me voir comme un boulet dans sa vie, et à me dire qu’il mériterais une femme, une vraie, une normale. Mais il m’a choisie, je l’ai choisi, il me rend heureuse, alors j’essaie de le rendre heureux comme je peux. On passe beaucoup de temps ensemble, on rigole énormément, il me fait vraiment rire, avec lui je sais que je suis belle. A ses yeux, je suis belle, quoi que je fasse. A mes yeux il est merveilleux, il est grand beau et fort. Il est doux et patient. Et surtout, il aime ma fille comme si c’était sa propre fille.

L’année dernière j’ai obtenu mon permis, je n’y croyais pas… quelques mois plus tard j’ai trouvé un appartement de rêve, un travail… je suis de plus en plus confiante. Je me suis sentie vraiment bien ces derniers mois, c’était une victoire d’avoir pu réaliser tout ça, toute seule. Mais pour que mon bonheur soit complet, je dois me faire aider par un psy. Je voudrais me sentir libre, je voudrais apprendre à recevoir les émotions, les laisser venir, et les laisser repartir, en douceur. Ne plus avoir les mains pleines d’hématomes à force de m’énerver contre les murs, ne plus avoir la cuisse recouverte de coupures. Pour l’instant ma fille ne se rend pas compte que sa maman va mal. J’arrive sans aucune difficulté à lui cacher mes blessures, intérieures comme extérieures, et à lui apporter tout l’amour dont elle a besoin, je ne me lasse jamais des câlins et des bisous, tout le temps, chaque fois que ma fille croise mon chemin, à la maison ou ailleurs, je lui répète comme je l’aime. Mais un jour elle finira par avoir peur de moi… Parce qu’il y a dans ma tête un truc qui tourne pas rond et je dois absolument me sortir de là, pour elle, pour moi, pour mes proches.

Les barrières du corps

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Comment est-ce qu’on raconte le corps ?
Comment met-on des mots sur des maux ? Comment écrire pourrait suffire pour dire, pour expliquer, pour montrer ? C’est en tous cas un début.
J’ai moins souffert que la plupart des femmes qui ont témoigné ici. Mais je dois parler des barrières de mon corps. C’est nécessaire, je crois.
J’ai 8 ans et je m’assois sur le canapé en demandant à ma mère ce qu’est le sexe. Elle m’explique, elle prend le temps. Ce n’est pas un tabou.
J’ai 11 ans et je tombe amoureuse. Je suis la bonne élève invisible, celle qui n’existe pas. J’aime de loin, cachée derrière mes cahiers et ma frange de petite fille sage.
La vie passe sans encombres. J’ai 15 ans et mes règles arrivent enfin après des mois/années d’attente. Je suis « normale ». Enfin.
J’ai 16 ans et un garçon pose enfin les yeux sur moi. Les mains aussi, au bout de quelques temps. Il est gentil, patient, adorable, compréhensif. On s’aime. On prend le temps. Il a envie de moi. J’ai envie de lui. Dans le lit, au fond de la nuit, sa main glisse jusqu’à mon entrejambe. Lentement, délicatement, amoureusement, il tente de passer mais rien ne passe. Blocage total. Arrêt à la frontière. L’envie est là, le corps ne suit pas.
Le temps passe. Des mois. Des années. On retente. On essaye. On est fatigués. Quand je lui propose d’insister malgré la douleur insurmontable, il refuse. Il a raison. Je consulte un gynéco. RAS. Tout va bien. « La première fois ça fait un peu mal, c’est normal. » On ré-essaye. On est littéralement à deux doigts de réussir mais c’est impossible. C’est une douleur trop forte. C’est plus fort que moi. C’est incontrôlable. Je scrute les sites internet, les forums, tout et n’importe quoi. Est-ce que quelqu’un peut m’aider ? Est-ce que je suis la seule à être anormalement normale ?
J’ai 18 ans et je comprends. « Vaginisme ». Une fois que le mot est prononcé, plus rien n’est pareil. C’est médical. C’est involontaire. C’est hors de moi. Ce n’est pas « ma faute ». Je subis.
J’ai 19 ans et je consulte un sexologue. J’entame une thérapie. Je progresse un peu. J’arrive à mettre des tampons. Mais sexuellement je suis toujours aussi désarmée. Mon copain est toujours à mes côtés. Il me soutient. M’aide. Me comprend.
Jusqu’au jour où il ne peut plus. Jusqu’au jour où c’est trop lourd à porter. Où ça fait trop longtemps. Il me quitte et j’ai la sensation d’être abandonnée par l’intimité-même.
J’ai 20 ans, un cœur en miettes et un corps bancal. J’ai 20 ans et je suis vierge. Probablement pour longtemps encore. J’ai 20 ans et je vois ma vie me passer à côté.
Lentement j’accepte l’idée de solitude. Je porte ma douleur toute seule. Je porte ma honte toute seule. Je porte mon malaise toute seule. J’en parle à des amies mais qui pourrait comprendre ? Comment expliquer ? On ne peut comprendre que si on le vit. Je lis des mots qui font mal : « psychologique », « faire des efforts », « chochotte », « prude », « responsable ». Des mots qui heurtent mes sentiments. Mon corps m’a abandonnée, je décide de l’abandonner à mon tour. Je ne fais plus les exercices de mon sexologue. J’arrête tout. Quel intérêt, puisque personne n’est confronté à mon problème ?
Puis j’ai 21 ans et je retrouve quelqu’un. Je murmure mon lourd secret tard dans la nuit sous une couette épaisse, avec une porte ouverte pour qu’il puisse s’enfuir. Il ne part pas. Il reste. Il dit qu’il attendra. Qu’il restera. J’ai du mal à le croire mais lui le croit, pour le moment. C’est tout ce dont j’ai besoin.
J’ai repris mes exercices. J’ai recommencé à appréhender mon corps. J’ai recommencé à croire.

 

Ce site est une pépite. Merci. À toutes les filles/femmes qui vivent cela : vous n’êtes pas seules. Personne n’en parle. Beaucoup, même des professionnels, en parlent mal, maladroitement. Mais vous n’êtes pas seules. Nous sommes beaucoup à combattre ce mal intérieur de l’extérieur. Nous ne sommes pas responsables. Nous ne sommes pas douillettes. Nous avons mal. Mais nous nous en sortirons. Ça prendra du temps et de l’argent, ça volera du sommeil, ça mettra mal à l’aise, ça tirera les traits et ça demandera beaucoup. Mais un jour, on en viendra à bout.

CaptainV

ParEtre

ParEtre

Je ne sais pas vraiment par où commencer.
Je sais que cela fait plusieurs mois que j’ai envie de témoigner moi aussi.

Il ne me semble pas avoir vécu de moment traumatisant dans mon enfance, ma jeunesse … ou du moins je n’ai jamais été ni abusée, ni violée, ni abandonnée par mes parents …je ne suis ni boulimique, ni en dépression…
Au début je me disais donc que mon témoignage n’aurait pas sa place ici, que je n’étais pas légitime …que je n’avais pas assez souffert comparer à toutes ces femmes que je lis .

Et puis aujourd’hui je me dis pourquoi pas ?
Ce blog s’intitule « Le corps des femmes » ; Je suis une femme et j’ai un corps …je peux donc y participer.

Mon corps parlons-en donc. C’est une enveloppe si complexe qu’aujourd’hui, 30 ans tout juste, je commence à peine à l’apprécier …

Petite fille j’étais l’ado boulotte, que ma mère rappelait à l’ordre sans cesse.
Je ne devais pas mettre de t-shirt trop court, ne pas manger trop de gâteau …

Ma poitrine tout comme mes règles sont arrivés très tard à l’aube de mes 15 ans, et je me souviens avoir ressentis un grand soulagement… ENFIN j’allais être comme tout le monde … enfin j’allais être une « femme ».
A peine un an plus tard quelques jours avant mes 16 ans j’ai décidé de me servir de mon corps comme d’une arme, afin que l’on m’aime … que les hommes m’aiment.
J’ai donc couché avec un de mes meilleurs amis …je voulais qu’il m’apprenne ce qu’il y avait à savoir afin de satisfaire les hommes … au lit.
C’était le début d’une longue lignée de conquêtes sexuelles !!

J’ai pendant plusieurs années couché avec beaucoup d’hommes.
A aucun moment on ne m’a forcé, à aucun moment je n’ai eu de regret.
Parmi mes copines j’ai toujours été celle qui avait le plus de conquête à son actif.
J’étais la copine à qui on pouvait tout demander sur le sujet SEX.
On me trouvait plutôt jolie et bien foutue … alors qu’au fond de moi je ne voulais qu’une chose c’est parETRE encore mieux, encore plus ….
18 ans je me perce le nombril
18 ans et quelques mois je me fais mon 1er tatouage sur la fesse; qui n’a aucune signification mais pour moi le tatouage était « sexy » et donc il fallait que je sois sexy.
19 ans 2éme tatouage sur le pli de l’haine …encore un lieu « stratégique »
20 ans 3éme tatouage sur la chute des reins … plus gros, plus voyant et un 2 éme piercing ;à la langue cette fois … car les hommes parait il trouve cela excitant.

22 ans je suis enceinte. Ce n’était pas prévu.
Je mène une grossesse seule.
Je couche avec des hommes qui ne sont pas le géniteur du fils que je porte.
En soit cela ne me pose aucun soucis … Et puis ces hommes ça n’a pas l’air de les déranger tant que ça …
Mai mon Dieu mon corps se transforme, enceinte de 4 mois je rentre le ventre pour cacher celui-ci qui grossit à vue d’œil !
Mais que m’arrive-t-il !! ???? Une femme enceinte ce n’est pas sexy ? Comment va-t-on m’aimer ??
Je deviens maman, je re couche avec des hommes … je suis soulagée… mes vergetures dans le noir on ne les voit pas …
Tout va bien ; en apparence.

Mon corps me dégoute ; il me déçoit … Pourquoi ne suis-je pas comme toutes ses filles de magazine ?
Haaaa oui moi aussi, je suis tombée dans le panneau. Je pense que les filles sur papiers glacée sont LA référence.
Je passe mon temps à rentrer le ventre, sortir la poitrine, essayer de ne pas grossir, être épiler comme il le faut, bien coiffée, bien maquillée…Pour avoir une apparence digne de ce nom !

Puis un jour, un homme, de passage dans ma vie, dans mon lit, m’a fait remarquer qu’il fallait que j’apprenne à vivre pour moi, seule, sans rechercher à tout prix à plaire…
Déclic… mes fesses sont devenues privées et non en libre-service.
Quelques mois plus tard je rencontre l’homme qui est mon mari aujourd’hui et l’homme que j’aime et respecte plus que tout au monde.

Il n’en est pas moins que mon corps et moi c’est toujours assez complexe comme cohabitation.
Car si en apparence je suis une fille bien que l’on peut envier ; ce corps je le modifie au fil des années.
Implants mammaires, nouveaux tatouages …
La seule différence c’est qu’aujourd’hui je le maitrise !
Je suis consciente de ce que je lui fais subir. De ce que je lui impose. De ce qu’il renvoi comme image.
Même si je ne sais pas toujours pourquoi j’agis ainsi.
Une manière sûrement de m’exprimer ?
Bref, tout ce que j’essaye de dire c’est que putain ce n’est pas facile d’être une femme dans le corps d’une femme !!!
Et s’il y a bien une chose que j’ai appris c’est de ne jamais se fier aux apparences …

F.

Mon corps mon ennemi de tous-jours

yeux

La première fois que je l’ai perçu comme étant quelque chose d’étranger à moi, j’avais à peine huit ans et je venais de subir les assauts dégoulinants d’un cousin tout juste pubère. Me sentant sale et coupable, je me suis réfugiée dans la nourriture, prenant l’habitude en rentrant de l’école, de m’enfiler des gâteaux comme j’aurai accumulé des perles sur un collier. Je suis ainsi entrée dans l’âge ingrat avec le physique assorti, attirant sur moi des regards pas bienveillants pour un sou. Je me détestais d’être différente et je haïssais cette carcasse qui me servait de corps et que je considérais comme traître! Je suis tombée dans l’hyperphagie comme dans un puits sans fond et j’ai continué à grossir. Une dépression et des souvenirs d’inceste refoulés plus tard, je n’ai plus eu qu’une idée en tête : me punir, me détruire et même m’anéantir! Je n’ai plus du tout habité mon corps dont je me servais comme d’une arme que je retournais contre moi : un suicide à petits feux… J’ai enchaîné les relations avec de pauvres types qui ne me demandaient rien d’autre que d’écarter les cuisses ; je me suis offerte comme paillasson et pendant un temps, j’estimais ne rien pouvoir espérer d’autre… Un jour pourtant, j’ai eu le sentiment que je perdais le contrôle et le dégoût était devenu si fort que je suis tombée du jour au lendemain dans l’effet inverse : l’abstinence. Plus question que quiconque ne me touche… et pour tenir, pour résister à la frustration puisque ma sexualité avait été plutôt compulsive, je me suis mise à m’auto-mutiler. Au début, c’était léger, indolore et épisodique mais très vite, c’est devenu quelque chose d’incontrôlable, un rituel froid et mécanique, de plus en plus souvent et de plus en plus fort. Je voulais me faire mal mais surtout ressentir quelque chose, moi qui me sentais tellement vide! Je crois que dans le fond, je cherchais à réveiller la partie morte de mon être…

Aujourd’hui, mon IMC dit que je suis obèse et mon enveloppe corporelle porte les traces du sang que j’ai fait couler pour toutes les larmes que je ne parvenais plus à verser.

Je ne m’aime toujours pas et je me sens encore détachée de mon corps, la seule chose que je tolère dans mon aspect extérieur, c’est ma paire d’yeux, mais j’apprends petit à petit à me pardonner : j’ai enfin assimilé que je n’étais pas responsable des actes de mon géniteur. J’expérimente depuis peu l’indulgence envers moi-même et si le chemin reste long, je m’accroche! Il paraît que ça en vaut la peine…

Jx

« Comme les yeux savent parler quand il n’y a plus de mots. » Francine Ouellette

Complexualité

arm

Entre ce que je veux, ce à quoi j’ai droit, celui que je m’accorde, ce qu’il veut lui, ce que je crois que cela implique et le reste.
J’ai pas le droit d’avoir envie, de vouloir juste ça. De prendre et de donner du plaisir.
De me sentir trembler sous ses caresses, de me cambrer, de suivre ses gestes.
J’ai pas le droit de m’oublier, de montrer ce que je suis quand je ne réfléchis pas.
Pas le droit de soupirer, les yeux mi-clos, la bouche entr’ouverte. D’être excitée quand il me dit « t’aimes ça », quand j’aime qu’il prenne possession de moi.
Pas le droit de vouloir lui faire plaisir, d’aimer le sentir en moi, le retenir, de différer le moment de l’apothéose, de le regarder dans les yeux, au fond de l’âme au moment où je/il/nous jouit.
Pas le droit de le monter, de le prendre, de me refuser pour mieux lui donner ensuite.
Pas le droit d’en redemander, pas celui de prendre l’initiative, de lui faire comprendre que je n’attend que ça. Même pas le droit de penser ou de lui dire que je l’aime
… Si on ne se connait pas.
Et quand ça craque, que je crois que je peux faire fi des prescriptions sociales, que je me fous pas mal de ce que les gens pensent que j’ai le droit de faire ou pas, quand je m’octroie le droit de jouir parce que c’est bon, juste pour ça, que l’envie devient trop pressante, que je déborde de désir. Quand il me plait, juste ça, pas de « connections » mentales, d’intérêts en communs, pas d’affinités-écran pour les galipettes, juste une histoire « d’envie de toi, maintenant, tout de suite », un truc sexuel de plaisir purement physique sans chichis. Et quand lui aussi, il a envie de moi.
Quand je fais pas semblant, je deviens chatte, je me permet tout ça et le reste, je nous avoue être de chair et de passion (un cliché ?), je suis soumise quand il se veut Mâle, coquine ou salope si ça me chante, je prends le contrôle si ça m’excite d’être comme ça. Le plaisir d’abord dans ce moment intemporel où j’ai oublié le monde, le plaisir d’abord et le reste jamais si possible.
Sauf que souvent, après, j’ai pas le droit d’attendre qu’au petit matin, il me regarde avec tendresse, puisse faire la part des choses entre Moi et Moi. Plus le choix d’être autre chose que la fille, dans ses yeux, presque lubrique, qui s’est donnée toute entière, sans plus de masque. Quand je jouis, je perds le contrôle et vous aussi. Y’a pas de faux semblant dans l’orgasme, du peu que j’en sais, le corps y est plus fort que la conscience. Alors l’instant d’après, le lendemain, quand l’ordre du monde nous a rattrapé, c’est comme si je n’avais plus le droit de demander à être « respectée ». Et puis parfois, « c’est pas un salaud », il est tendre et attentif, parfois trop, sa sensibilité me débecte. Un mec, ça ne s’accroche pas. Un mec, ça vous prend et ça vous jette, ça s’en va. Ca rappelle pas tout de suite, ça vous fait languir. Un mec au final, ça ne satisfait pas sur tout les tableaux à la fois. Je sais pas ce que je veux, moi ?
C’est pas tant lui qui induit ça que moi. Je suis l’instrument de ma propre oppression. J’ai beau me prétendre libérée, je suis soumise à ce qu’ils ont appelé la Domination masculine, l’ordre des sexes. A l’aube du XXIe siècle, il n’est rien de plus paradoxal que la sexualité que l’on nous offre de vivre.
Je suis conditionnée à être prude et réservée, à me réserver au bon, celui qui aime, restera, s’occupera des enfants et me traitera comme son égale. A associer amour et plaisir charnel. A être la madone, sinon je serais la putain, le « bout de corps de femme », à l’image d’un objet de consommation, l’instrument de sa jouissance. Mais j’ai aussi été conditionnée à vouloir jouir envers et contre tout et à offrir le plaisir à celui qui partagerait ça avec moi. Prendre son pied au XXe, c’est pas juste un droit, c’est une exigence, ceux qui ne consomment pas sont des parias. J’ai le droit et le devoir de jouir, merci maman, mais dans un cadre, à un moment, d’une manière et avec le partenaire que l’on me prescrit. Je suis porteuse de ma propre norme, invitée à définir par moi-même se dont j’ai envie dans un monde où le moindre fait ou geste qui sort du cadre de référence est sujet à critique.
Libérée, la sexualité ? Tu parles. Tout juste hypercomplexifiée…

Ces seins…

seins

Mon Histoire, peu de personnes la connaissent. Si des amis proches en savent quelques bribes, cela n’en reste que quelques bribes…

Ces seins, ils ont commencé à prendre forme dès mes dix ans. Et ces seins, ils ont attiré un Homme, le forçant à les regarder, à les caresser, à les toucher, à y prendre du plaisir, à entrer dans l’interdit.

Cet inceste, je l’ai vécu durant deux années. Un temps, où même, je n’étais pas consciente de ce qui m’arrivait, de ce qu’il me faisait, de cet impact si puissant, que même devenue Maman, je n’ai pu entreprendre ne serait-ce que l’idée l’allaiter mon enfant.

Ces seins, ils m’ont dirigée sans le savoir, vers le Homme que je n’aurai jamais dû connaître. Cet Homme qui, tout contre lui, me démontrait de l’émotion, et leur vouait un culte, le culte de l’interdit.

Je ne savais pas que c’était mal, car mes parents n’ont jamais été portés sur l’affect. Ils n’ont jamais démontré ce que c’était que le véritable amour, verbal ou corporel. Ainsi, je ne savais pas que c’était interdit. Je ne savais pas que la limite était franchie. Je ne savais pas que j’allais porter cette cicatrice mentale et physique toute ma vie.

Aujourd’hui, ces seins continuent d’attirer les Hommes. Et je m’en sers comme outil de domination. Je contrôle.

Aujourd’hui, ils sont mon arme, contre un passif que je n’ai voulu, contre un passif qui reste présent.

Je me bats pour rien, mais c’est plus fort que moi. Je me bats contre celle que je vois dans le miroir.

Je me bats pour oublier ses mains, son regard sur moi, mon traumatisme.

J’avais 10 ans. Et mon Grand-père a abusé de moi.

‘Gé

Plaire toujours plaire…

plaire

Je en sais plus vraiment comment j’en suis arrivée là. Comment j’ai pu aimer mon corps mais le détester à ce point. Comment j’ai pu croire qu’un jour il me laisserait en paix.

J’ai toujours eu cette impression, que mon corps et mon esprit n’étaient pas fait pour (sur)vivre ensemble. Je n’ai jamais vécu de traumatisme particulier, jamais été en manque d’amour de mes parents. J’ai été une enfant gâtée toujours un peu plus. J’ai toujours été bonne élève avec des résultats scolaires élevés. Pourtant j’ai toujours détesté l’école d’ailleurs je n’y vais plus. L’impression de ne pas être à ma place peut être.

Petite, j’étais de nature très timide et réservée et je ne parlais pas beaucoup. C’est en troisième que tout à dérapé, que j’ai commencer à haïr ce corps à la fois trop vide et trop plein. La nourriture pour le remplir encore et toujours plus, les vomissements et les mutilations pour le vider. Lui faire du mal pour tester ses limites, pour voir quand il craque dans l’espoir qu’un jour il me dise « stop ».

Des marques que j’ai tant aimées et tant détesté à la fois. Que j’ai regretté en me disant « Mais qu’est ce que tu as fait ? Regarde toi tu es devenu laide ». J’ai un physique enviée de plusieurs mais toujours cette peur d’être moche et de ne jamais plaire. Mais ces marques sur mon bras, mes chevilles, mon seins et mon pubis je les aiment. Je les aiment parce qu’elles font parti de moi. Parce que chacune d’elle veut dire « Regarde c’est toi qui à fait ça, c’est ton corps a présent ». Cette envie de m’approprier ce corps toujours plus grande. L’envie de le marquer, de le trouer partout. De lui montrer que c’est moi le maître du jeu. Mais non le maître ce n’est pas moi : « tu te fera des piercing à tes 18 ans quand tu ne sera plus sous notre responsabilité ». Cette impression que mon corps appartient à mes parents, qu’ils me possèdent.

Premier rapport sexuelle à 15 ans avec un garçon que je ne connaissait que depuis 2 heures. Pourtant j’avais un copain. Pourquoi ? Me direz vous. Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait avec son copain ? Parce qu ‘il ne pouvait pas. Il devait se faire opérer mais n’a jamais voulu en parler à ses parents. Comment j’aurai du le prendre ? Je voulais offrir ma première fois a cette homme, lui offrir mon corps. J’ai eu l’impression qu’il ne voulait pas de moi, que si il ne faisait pas l’effort dans parlez c’est que cela ne l’importai pas.

A partir de la, l’envie de plaire, de séduire est devenu omniprésente. Et cette quette de perfection toujours plus poussée à l’extrême. A 16 ans maintenant, j’ai eu une histoire de cul avec une dizaine de garçons. Je n’ai fait l’amour qu’avec deux. Toujours plus envie de leur montrer ce corps « parfait », ce corps qu’ils aiment tant. « Tu n’es qu’une barbie avec la tête vide ». J’aurai voulu lui répondre « Je sais maman, mais l’on ne m’aime que pour ça ». Combien de ces hommes a vraiment cherché à me connaître ? Très peu. Il y avait maintenant MOI et LUI. Les garçon ne faisaient attention qu’à LUI.

Baiser, encore et encore, comme si on allait oublier, comme si avec ça le mal allait disparaître. Je n’ai jamais rien ressenti en faisant l’amour. Des fois j’ai même souhaité pour que ça s’arrête ne disant jamais que j’avais mal. Ils seraient déçu que ce corps si beau ne ressente rien. Incapable de dire non de peur de perdre l’amour d’hommes qui au fond ne m’ont jamais aimé.

Et ce besoin inassouvi de plaire à n importe qui. En fermant les yeux on oublie vite ce que le fait. On se plonge dans ses pensées en attendant que tout ça se termine.

Mais maintenant mon corps me lâche. Affaibli par tant de colère, de haine et de tristesse. Maintenant qu’il ma trop fait souffrir il me laisse m’abandonne. Lui ma seul armure qui laisse mon MOI à vif. La fatigue tout le temps à mes cotés …

Un jour lui et moi nous ne ferons plus qu’un et l’espoir renaîtra dans mon cœur froid.

Cette douleur constante

douleur
Je suis à bout…
Je ne complexe pas sur mon corps, je ne suis pas en surpoids, je n’ai jamais été violée, on ne m’a jamais maltraitée…
Alors pourquoi se plaindre ?
Parce que j’ai mal. Pas au coeur, pas au ventre, ni aux seins, ni à l’esprit…
J’ai mal dans mon essence même de femme. J’ai mal au Sexe.
Toujours. A chaque seconde, de chaque minute, de chaque heure, de chaque jour, de chaque mois…

J’ai 19 ans. Je le rencontre à mes 15 ans. Il a 7 ans de plus que moi, il n’ose pas m’approcher. On s’embrasse plus tard. Je m’intéresse à la contraception, et puis, à mes 18 ans, il n’est plus gêné par l’âge, alors, on essaye. Nous sommes vierges.

M’insérer un couteau aurait été moins douloureux. Ca ne rentre pas, de toute façon.
Pendant un an, je prend rendez vous toutes les deux semaines chez mon gynéco qui m’a vu naître. Il est assez brutal durant l’osculation, mais il connait son métier. Il me détecte, au cours de cette année, des mycoses (que je fais à répétition, d’ailleurs, c’est ce qui m’a donné envie d’écrire), des staphylocoques, des mycoplasmes. Je fais des prélèvements qui m’arrachent les tripes. J’ai mal.
En attendant, la pénétration est toujours impossible. Je suis meurtrie de l’intérieur. Pourquoi Moi ?
Entre temps, je vois mes amies, épanouies sexuellement, qui ne me comprennent pas. Une d’entre elle me dit, pour rire, que je suis pourrie de l’intérieur.
Je crois bien que c’est ça.
Puis je découvre le gynécologue remplaçant, qui me détecte du vaginisme. Soulagement intense, on SAIT ce que j’ai. Je peux poser un nom sur ce Mal. Je fais de la kinésithérapie, rééducation périnéale. Dès la première séance, je peux avoir une pénétration.

Mais, insérez-moi un couteau, s’il vous plait. J’aurai moins mal.

Ma première fois, je l’ai eu en décembre 2012. Avant ça, j’ai pu avoir une pénétration non douloureuse. Je ne sais pas comment… pourquoi ça n’a pas duré… ?
Depuis, j’ai mal, toujours. J’enchaîne les mycoses et les IST, je me ruine en huile essentielles et en traitements, j’ai des kystes aux ovaires, une grosse boule dans le sein. Mais tout ça, je m’en fous, en fait. Je ne m’en occupe même pas.

J’ai fait beaucoup de progrès. J’arrive à insérer une coupe menstruelle malgré la douleur, au moins, je n’ai pas de mycose à cause des serviettes et des tampons.

Les médecins ne comprennent pas ma douleur. « Détendez-vous !  » qu’ils disent.

NON. C’est faux. Vous avez tous tort. Vous ne comprenez rien. Absolument rien.

Pourquoi AURAI-JE mal ? Pourquoi toutes ces personnes vivent une sexualité sans problème ? Et vas-y, rajoutez-y une pointe de sècheresse vaginale !
J’ai 19 ans. Je suis jeune. Et pourtant, je me sens vieille, atrophiée de l’intérieur. J’ai un mal physique, que les médecins ne comprennent pas.
Ils s’en foutent.

Maintenant, je parle avec mon ami. Il ne savait pas que j’avais aussi mal. Et il se rend compte que je suis triste. Tout le temps. Et je m’en aperçois aussi. Je pleure tout le temps, je panique pour rien, je n’ai plus aucune confiance en moi.
Je me sens tellement mal pour lui. Il va vouloir partir, trouver du plaisir ailleurs…

Je ne peux plus me battre.
Ca va faire deux ans.
J’ai rendez-vous dans un mois, chez une gynécologue apparemment, très compétentes dans les dyspareunies.
Mais je ne peux plus supporter ces douleurs. Non je ne peux plus… Je pleure sans raison. Je me sens triste, incomprise, solitaire. Les personnes minimisent mon problème. « Ce n’est pas grave, sois patiente, ça passera avec le temps ».
Je ne doit pas connaître tout ça à 19 ans ! Non… c’est une injustice incroyable. Laissez-moi être minable, pathétique, mais ne me laissez pas avoir mal au Sexe. Tout, mais pas ça. Cette douleur est trop intense et trop inhumaine pour être vécue pendant deux ans. C’est déjà beaucoup trop.
Je n’en verrai jamais le bout. J’aurai mal toute ma vie.

Quand vous avez un problème au Sexe, vous avez un problème avec votre Esprit et votre Coeur. Vous ne pouvez plus vivre normalement. C’est l’essence même de la femme. Je ne suis pas un homme, je ne suis pas une femme…

Je suis quoi ?