Mon corps mon ennemi de tous-jours

yeux

La première fois que je l’ai perçu comme étant quelque chose d’étranger à moi, j’avais à peine huit ans et je venais de subir les assauts dégoulinants d’un cousin tout juste pubère. Me sentant sale et coupable, je me suis réfugiée dans la nourriture, prenant l’habitude en rentrant de l’école, de m’enfiler des gâteaux comme j’aurai accumulé des perles sur un collier. Je suis ainsi entrée dans l’âge ingrat avec le physique assorti, attirant sur moi des regards pas bienveillants pour un sou. Je me détestais d’être différente et je haïssais cette carcasse qui me servait de corps et que je considérais comme traître! Je suis tombée dans l’hyperphagie comme dans un puits sans fond et j’ai continué à grossir. Une dépression et des souvenirs d’inceste refoulés plus tard, je n’ai plus eu qu’une idée en tête : me punir, me détruire et même m’anéantir! Je n’ai plus du tout habité mon corps dont je me servais comme d’une arme que je retournais contre moi : un suicide à petits feux… J’ai enchaîné les relations avec de pauvres types qui ne me demandaient rien d’autre que d’écarter les cuisses ; je me suis offerte comme paillasson et pendant un temps, j’estimais ne rien pouvoir espérer d’autre… Un jour pourtant, j’ai eu le sentiment que je perdais le contrôle et le dégoût était devenu si fort que je suis tombée du jour au lendemain dans l’effet inverse : l’abstinence. Plus question que quiconque ne me touche… et pour tenir, pour résister à la frustration puisque ma sexualité avait été plutôt compulsive, je me suis mise à m’auto-mutiler. Au début, c’était léger, indolore et épisodique mais très vite, c’est devenu quelque chose d’incontrôlable, un rituel froid et mécanique, de plus en plus souvent et de plus en plus fort. Je voulais me faire mal mais surtout ressentir quelque chose, moi qui me sentais tellement vide! Je crois que dans le fond, je cherchais à réveiller la partie morte de mon être…

Aujourd’hui, mon IMC dit que je suis obèse et mon enveloppe corporelle porte les traces du sang que j’ai fait couler pour toutes les larmes que je ne parvenais plus à verser.

Je ne m’aime toujours pas et je me sens encore détachée de mon corps, la seule chose que je tolère dans mon aspect extérieur, c’est ma paire d’yeux, mais j’apprends petit à petit à me pardonner : j’ai enfin assimilé que je n’étais pas responsable des actes de mon géniteur. J’expérimente depuis peu l’indulgence envers moi-même et si le chemin reste long, je m’accroche! Il paraît que ça en vaut la peine…

Jx

« Comme les yeux savent parler quand il n’y a plus de mots. » Francine Ouellette

Au doigt et à l’oeil

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« Tu as toujours eu un très joli visage »
« Qu’est-ce qu’elle a de beaux yeux »

Et ça voudrait dire que le reste est tout pourri? C’est du second choix? ça compte pour du beurre?
Je ne crois pas si bien dire, parce que pendant longtemps le reste a été largement débordant, avec des plis… en dedans!
Pourtant, j’aime pas repasser, je déteste les bourre-laids!

Putain de faux plis et de vrai fardeau, une bonne couverture pour les hivers rigoureux, contre les autres dangereux!
Une bonne armure bien dégoutante!!!
Je me suis oubliée; oublié ce corps fardeau, ces jambes poteaux….
Pourtant autant d’auripeaux, tant ils contenaient de peines et de douleurs, de veines et de chaleurs.

Mon corps est un matériau à mémoire de forme, il se souvient ce qu’il était, avant l’oubli.

Il a suffit de se souvenir, pour qu’il retrouve ses formes, mes formes;
pour qu’il passe de la boule repoussoire à la belle calipige,
celle qui fait passer le regard de haut en bas, au doigt et à l’oeil.

Je me présente au monde sans ma couverture bordel!!!
Je suis formidablement moi et je me vérifie, je fais le tour de moi,
au doigt et à l’oeil…
Car je n’en reviens pas de moi et de cette éclosion.

Je me suis fait surprendre par ma légèreté; cette légèreté de l’être
qui s’envole au vent des possibles, comme le papillon vers son étoile…

A tire d’Elle

Ma blessure invisible

Pourquoi écrire ? Pourquoi raconter ma vie ? J’ai déjà tout dit… mais à si peu de monde. Peu de personnes de mon entourage me connaissent vraiment. Beaucoup me trouvent froide au premier abord. Peut-être que mon parcours semé d’embûches explique ce trait de ma personnalité ?

1980 : ma naissance.
J’ai déjà une sœur de 11 mois plus âgée. Suis-je l’accident du retour de couches ? Je pense que oui.
Évidemment mes premiers souvenirs ne remontent pas avant l’âge de 6 ans. Je suis une enfant hyper timide, et angoissée de parler aux autres. J’aime beaucoup dessiner. J’adore les chats.
Déjà je sais pourquoi j’ai si peur. Je suis envahie par le psoriasis. Sur le cuir chevelu d’abord. Le shampooing a une odeur atroce. Ma mère m’habille et me coiffe mal. J’ai un strabisme. Je suis la risée de mes camarades d’école.
J’ai peur de mon père. Parce qu’il me bat. Parce qu’il me force à manger plus vite à coup de fourchette sur les mains. Parce qu’il bat ma sœur. Parce qu’il bat ma mère. Parce qu’il crie sur ma grand-mère. Il me fait très peur. J’ai 6 ans.

Années collège.
Je suis toujours aussi mal coiffée et habillée. Maintenant je sais que mes parents n’ont pas beaucoup d’argent. On vit dans un HLM. Ma mère travaille, mon père non. J’aime lire. J’aime entrer dans des mondes imaginaires. J’aime faire partie d’histoires incroyables. J’aime aussi les bébés. A 12 ans, je suis opérée de mon strabisme. Je grandis. Je suis très fine. Je suis très mauvaise en sciences. Je passe mon Brevet des Collèges. J’ai failli doubler la 3ème.

J’ai toujours très peur de mon père. Il s’acharne sur moi. Il veut que je « change de tête », il ne me supporte plus. Les repas sont une torture, je mange en face de lui. Je dois aller vite. Sinon… Ses claques me font faire pipi dans ma culotte. Je n’ai presque jamais eu de traces. Une fois si, mes lunettes se sont cassée, et il m’a éclaté la lèvre. Les voisins entendent tous. Personne n’a jamais rien dit. Je les hais. Je hais mon père. Je rêve la nuit de le tuer. La haine m’envahie.

Années lycée.
Je suis très pressée de grandir. D’avoir 18 ans pour partir. Le psoriasis a envahit mon ventre. La dermato fait sortir ma mère pour me demander si j’ai des problèmes. Je lui dis tout. Elle ne fait rien. Sauf me donner une crème pour tout faire disparaître. Je redouble la seconde. Je travaille beaucoup. J’ai de très bonnes amies qui savent ce que je vis. Je fais des crises de tétanie et de spasmophilie. Cette phrase du prof d’anglais qui ne m’étais pas adressée particulièrement mais qui m’a fait beaucoup souffrir : « Vous savez, celui qui a des parents qui boivent sera un jour un alcoolique ». Je m’effondre. Alors moi aussi je battrais mes enfants ? JAMAIS.

Je suis toujours le souffre-douleur de mon père. Ma sœur est partie faire ses études supérieures. Je suis maintenant seule. Je passe mon Bac. Je suis inscrite à la Fac de LEA. Je passe l’été à travailler.

19 ans : mon père : « Si tu ne te casses pas, je te tue ».
Je pars. Avec un sac. Ma brosse à dent. Mon chéquier. Quelques habits. Trois fois rien. Je l’ai fait. Et je ne suis jamais revenue. J’ai dû abandonner mes études au bout d’un mois pour travailler. Je vis dans une tente dans un camping, en plein mois d’octobre. Je connais la faim et le froid. Je fais une dépression. Je trouve du travail dans un hôpital, service psychiatrie. Je trouve un appart. Je vis avec mon copain.
20 ans : nouveau travail. J’y suis toujours. J’ai évolué professionnellement. J’en suis très contente.
23 ans : naissance de ma fille, mon premier bonheur.
25 ans : séparée de son père, j’affronte une à une les difficultés d’être mère célibataire.
29 ans : je rencontre l’Amour de ma vie. Je suis la femme la plus heureuse du monde. Il me comble de bonheur.
31 ans : notre mariage.
32 ans : naissance de notre fils.

Mon père n’a aucune excuse pour tout ce qu’il m’a fait subir. Il n’est pas alcoolique, ni drogué. Il a été conscient des coups qu’il me portait. Il voyait le mal qu’il me faisait. Il ne s’est jamais excusé. Jamais je ne lui pardonnerai.
Quelques fois je repense à mon parcours.
Aujourd’hui j’ai 32 ans. Je ne bats pas mes enfants.

Frappée et humiliée : c’est fini

Une histoire:

Une femme rencontre un homme, ils font connaissance, elle vient de se séparer depuis peu, lui depuis 2ans, les mois passent, ils aiment passer du temps ensemble.

4 mois plus tard, elle tombe enceinte, fait une fausse-couche au bout de 2mois.(sous contraceptif).

La relation commence à ne pas être simple, jalousie, mal qu’elle n’avait jamais éprouvé, elle le vit et commence à se sentir dans l’insécurité de leur couple.

1 an après elle re-tombe enceinte, refait une fausse-couche 2 mois après…(sous contraceptif).

Quelques jours après la dernière fausse-couche, elle retombe enceinte(sous contraceptif), mais là le bébé tient, elle hésite mais finalement garde l’enfant, elle est toujours avec lui, pas mal de disputes et espère qu’avec ce bébé qui grandit, les querelles cesseront.

La grossesse avance, la relation de couple est difficile avec lui. Ils se disputent beaucoup, des cris, des pleurs, des séparations, ils se remettent ensemble. Elle doit rester allonger car son col est ouvert, elle tient malgré la peur, l’angoisse, les humiliations qu’il lui renvoie de son image, de qui elle est.

Le bébé nait, une petite fille magnifique. Elle espère encore le changement.

1 an après cette merveilleuse naissance, la 1ere gifle.
15 mois après la naissance les 1ers coups sur le visage, le corps…

Elle dépose une « main courante »

Ils se séparent.

Mais elle se sent si mal seule qu’elle se dit qu’il doit avoir raison, c’est forcement de sa faute à elle, elle n’est jamais d’accord avec lui sur la façon de faire avec leur petite fille, elle fait tout mal.
Ils se remettent ensemble quelques jours après. « Il accepte » il est si bon lui dit-il, « c’est une faveur… »

Elle continue dans cette relation pourrie, où chaque dispute finit en violence, ça en devient une habitude. Elle se maquille pour pour cacher les bleus, elle évite qu’on la prenne par le bras, le cou, la tête. Ses jambes lui font mal, son ventre aussi.

1 an après elle est enceinte malgré sa contraception (encore) elle est enceinte à nouveau, elle songe à l’avortement fortement, même si elle sait que lui est contre (elle connait son avis il lui a déjà donné dans le passé), elle finit en fausse-couche. La raison est contente, le cœur non.

D’autres fausses-couches suivront (maudit contraceptif tu le fais exprès avoue merde).

Elle va voir son gynécologue pour se refaire prescrire sa pilule,elle est de nouveau enceinte (encore) , elle calcule les dates avec le gynécologue, elle a vomi sa pilule parce qu’elle a été malade en décembre.

4 mois déjà, mais elle n’a rien senti dans son corps, elle réfléchit aux coups reçus depuis le début de cette grossesse, elle a peur que l’enfant ait des gros problèmes vu qu’il tapait à coups de pied dans le ventre…

Grosse dispute avec lui quand elle lui annonce la grossesse, ils se séparent, elle vit mal la grossesse, il continue de la rabaisser, même séparés, il parle à leur 1er enfant  » ta mère t’aime pas, elle s’occupe mal de toi ».

L’enfant répète à la maman sans comprendre le sens des mots.

Il revient dans sa vie, elle se sent perdue sans lui, encore une faveur qu’il lui fait lui dit-il.

Promis cette fois elle fera comme lui veut. Il a raison, personne s’intéresse a elle, ses soit disant amis, en fait ils s’en foutent d’elle, il n’y a que lui qui sache qui ELLE est vraiment, ce qu’il doit supporter, il a raison. Elle grossit, elle n’arrive pas à contrôler, elle  » se venge » sur la seul chose qu’elle arrive a gérer » la nourriture ».

Le bébé vient au monde, une 2eme petite puce, une merveille, un trésor.

3 semaines après la naissance, il veut la frapper, elle n’a encore pas écouté, elle veut vraiment n’en faire qu’à sa tête, pfff elle fait exprès ma parole.

Il se casse la main en la frappant( ouf durant quelques jours il ne la frappera plus).
Que nenni… Il a toujours l’autre main, les pieds, hé hé hé…
Le dernier bébé a 10 mois, l’ainée 3 ans, elle n’a pas encore écouté, elle mérite vraiment la raclée.

Elle tombe avec le bébé dans les bras, il la roue de coups, l’ainée, tombe avec elles, elle lui tenait la jambe, il part, les laissant au sol toutes les 3, la mère toujours évanouie, les enfants hurlant.

Elle se réveille, la tête dans le jus, elle entend au lointain des cris, mais ils sont sourd ces cris, elle reprend conscience, elle entend: SES FILLES HURLENT.

Elle se lève, prend ses filles, va à l’hôpital.

Elle dépose aussi une main courante. Elle refuse de déposer plainte. Elle a peur, elle sait qu’une fois qu’il le saura elle va morfler encore.

Elle y arrive, elle le quitte pour de bon cette fois, elle remonte la pente doucement, mais elle continue de prendre du poids. Même séparée de lui il continue à l’insulter, l’humilier, la menacer main levée… Mais elle est forte, elle tient tête. Elle reprend vie, des ami(e)s l’aide beaucoup a rire de nouveau,elle se dit que finalement elle doit pas être si nulle que ça même si lui dit l’inverse.

Elle prend un avocat( sans jamais parler des coups) elle fait faire un jugement de garde pour leur 2 enfants, ils résideront chez elle, mais les enfants verront leur papa. Elle sort, fait des rencontres masculines, ne leur parlant pas de « ca ».

18 mois qu’ils sont sépares, un soir de décembre, il fait nuit, il lui ramène les enfants, il est énervé, elle le sent, il la frappe, elle a encore un enfant dans les bras, les escaliers sont derrière elle, elle ne peut pas lâcher l’enfant, il continue, elle protège l’enfant, elle repousse le père, mais rien ne l’arrête….

CETTE FOIS ELLE A DÉPOSÉ PLAINTE.


ELLE
c’est moi.

Mes yeux !

J’ai de beaux yeux!

Des yeux verts, parfois bleus, parfois gris en fonction du temps…
Des yeux qui rient quand je rigole…
Des yeux turquoise quand je pleure…

J’ai de beaux yeux!

Des yeux qui racontent une histoire…
Des yeux qui expriment ce que je ne dis pas toujours…
Des yeux qu’on m’envie parfois…

J’ai de beaux yeux!

Oui mais voilà, ces beaux yeux, je ne les ai pas toujours eus…
Je suis née avec un regard qui disait franchement merde!
Un oeil dans un coin, l’autre en l’air…
Une première opération ratée à 18 mois qui me laisse avec regard trop ouvert…
Une deuxième opération un peu moins ratée à 7 ans.
Mon oeil gauche est en face de son trou, le droit se barre en permanence, encore plus quand je fatigue…
Les enfants se moquent de moi à l’école, l’adolescence est difficile.
« Tu pourrais me regarder quand je te parle »
« La fille aux 4 yeux »
J’ai souffert, toute ma jeunesse, de ces yeux mal-foutus qui n’en faisaient qu’à leur tête
J’ai souffert de ces gens qui ne comprenaient pas
J’ai demandé tant de fois à pouvoir encore tenter ma chance… A me faire opérer une fois de plus…
Passé la puberté, finalement je vais chez LA spécialiste du moment qui arrive à trouver les mots que je veux entendre.
Une opération de plus, terrorisée que je suis à ce moment
Peur d’une déception
Peur d’un échec

Mais non! Après 6 semaines à me la jouer Dracula avec mes yeux injectés de sang, je découvre enfin mon nouveau regard…
J’ai découvert la couleur de mes yeux à ce moment là… Avant, je n’avais jamais pris la peine de les regarder, ils n’en valaient pas la peine, ils me pourrissaient la vie.
Maintenant, cette partie que je détestais est devenue ma plus grande fièreté!

Alors oui, je les trouve beaux, mais je les ai mérités après en avoir tant bavé…

Ma tâche et mon oeil

Voili voilou ma petite contribution pour ton blog je trouve l’idée hyper géniale et je crois qu’en montrant des personnes qui peuvent être complexées, on peut aussi en décomplexer un grand nombre. (ben oui c’est idiot mais j’avais un peu l’impression d’être la seule à avoir un ventre destroy suite a ma grossesse! plus maintenant!)

Je ne parlerai pas de mon ventre ici, alors voici mon petit com sur « THE Tache »

Là c’est une tâche que j’ai depuis toujours au dessus de mon oeil gauche. En fait ça m’énerve! Un sale truc, trop bizarre. Je ne sais pas ce que c’est et je ne veux pas savoir (à quoi bon). Et quand on me dit « Tu t’es fait un bleu à l’oeil? » ou « Je crois que tu t’es loupée avec ton maquillage » . J’enrage mais je dis rien… ou au pire je dis « ouais »…