Au début je l’aimais bien ce nez

Je me souviens lorsque j’étais enfant j’avais toujours peur de finir vieille fille, sans enfants, sans mari avec seulement un chat … Je me trouvais moche, grosse et personne ne m’aidait à me mettre en valeur …
A l’époque du collège, en 5ème, j’ai vécu la pire année qu’il soit possible ! Un garçon de 3ème se moquait tout le temps de moi, de mon NEZ, ce fichu nez, gros et rond comme un cochon . Au début je l’aimais bien ce nez, il m’était venu de mon grand-père , je n’y avais jamais réellement prêté attention jusqu’au jour où j’ai été la ruée du collège avec mon surnom : cochonou . Oui oui la pub  » cochonou le bon saucisson comme on aime chez nous …  » . J’entendais à longueur de journée les grognements du cochon .
Puis vous savez comment sont les gosses de 12 à 15 ans : CRUELS ! Je ne savais pas me défendre, j’ai essayé de les ignorer, un par un, j’étais suivie constamment, en cours, réfectoire, bus …Puisque c’est tellement amusant de se moquer d’une personne lorsque nous sommes plusieurs contre une … il n’y avait que dans ma chambre où je pouvais me réfugier . Je ne disais rien à mes parents, je pleurais en cachette, et je voulais à tout prix me faire changer le nez lorsque je serais majeure ! je n’avais toujours pas eu de petit ami tant j’avais honte de moi, de mon corps et de mon nez … On ne voyait que lui sur mon visage bouffi. En vacances d’été on a encore continué de me charier, de se moquer de moi, mais là ça en était trop j’en ai parlé à mes parents qui s’en sont mêler et depuis ce jour là je n’ai plus jamais été embêté j’ai souhaité changé de collège parce que je tombais en dépression, ma mère a fait ce qu’il fallait et la rentrée suivante j’étais ailleurs , bien mieux, une nouvelle vie qui commençait .

10 ans après, je vais mieux, même s’il m’arrive encore d’entendre ce bruit de cochon, ou dès que quelqu’un le fait je me sens concernée … J’ai rencontré l’homme de ma vie, le futur père de mes enfants et le plus important j’ai appris à vivre avec ce nez qui m’a tant fait souffrir toutes ces années …

E.

Mon nez

Je suis très éton-nez. J’ai lu ce blog en entier et personne encore n’a parlé de son nez ?
Depuis que je suis petite fille on me répète dans ma famille que j’ai le même nez que mon père. Chouette. Je n’aime pas son nez, gros, large, gras et mou. je n’aime pas beaucoup mon père non plus mais c’est une autre histoire.
À l’adolescence mon nez grandit plus vit que le reste de mon visage. Je tente de le camoufler dans mes mains, accoudée sur mon pupitre au collège, je souris peu, ça l’agrandit. Je me maquille pour le rendre plus petit avec un effet trompe l’oeil. Si si, de,la terracotta sur les ailes du nez pour le faire paraître moins large, c’est Jeune et Jolie qui l’a dit.
Aujourd’hui je le trouve joli, je me trouve belle, je me suis réconciliée avec mon père, ça vient peut-être de là..
Ah oui, l’intérieur de mon nez n’est pas joli-joli non plus, comme quoi, la beauté intérieure… Cloison nasale déviée, une narine plus large que l’autre. Un rhume chronique. Été comme hiver je dors avec une nuée de mouchoirs sous mon oreiller. La nuit, je ne peux dormir que d’un côté, sinon, je ne respire pas bien avec ma mauvaise narine, ou alors je dois la tenir avec la main, relevée.
J’ai peur de la vieillesse de mon nez. Qu’il s’empâte, qu’il grossisse, qu’il tombe, qu’une fossette « paire de fesses » vienne se nicher à son extrémité.
Voilà, c’est termi-nez.
Heloïse