Mon corps n’est pas un jouet

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Dans ma tête je vais bien. Je crois que je vais bien.
Dans ma tête je vais bien, mais pas dans mon corps. Il bourgeonne, il suinte, il démange. Je gratte.
Des particules de peau partent sous mes ongles. Je gratte. Je me fiche que cela empire. Je voudrais cramer mes plaques d’eczéma avec quelque chose, n’importe quoi. Des fois, de l’eau bouillante suffit. Ça me soulage un instant. Puis à nouveau ma propre peau me rejette.
Je la hais quand elle trahit mon malaise.

 

J’aimerais pouvoir tout démêler. Dénouer les fils, les enrouler sagement, et tout ranger dans des boîtes. Mais voilà. C’est le bordel. Je ne comprends pas ce qui vient de mon mal être de base, et ce qui vient du viol.
Oui, du viol. Oh, rassurez-vous, rien de théâtral. Juste un viol ordinaire, où l’on douterait presque de ma bonne foi. Oui, j’ai accepté de danser avec lui. Oui, je l’ai suivi dans une arrière cour. Mais non ça ne m’a pas plu. Et oui j’ai eu mal. Et non je ne voulais pas que ma première fois se passe comme cela. Et oui, encore une fois, je n’ai cessé de lui dire non.
Mais il faut croire qu’il était sourd, le pauvre enfant. Le pauvre petit con qui ne savait pas que baiser une gamine non consentante, c’était mal. Que ça faisait mal. Même après.
Il m’a blessée, il m’a meurtrie. J’ai maintes fois pleuré. Je me suis scarifiée. Je me suis cognée contre les murs. Je me suis affamée, puis écœurée de sucreries. J’ai abusé de l’alcool. Puis j’ai réalisé qu’une bouteille de vodka n’était pas un médicament, en dépit de son pouvoir désinfectant.
Je vois un psy. J’ai compris que quand je me faisais mal, ce n’était pas si mauvais signe. J’ai compris qu’exprimer la douleur, qu’importe par quel moyen, montrait une volonté d’avancer, de me battre.
Je ne veux plus être une victime. Je refuse la déploration.
J’affirme mon droit inaltérable de chérir mon corps, de le posséder, de l’habiter, de donner, mais aussi de recevoir.
Je ne veux plus être une victime.
Parce qu’au fond de nous, on est toutes des guerrières.

L’enveloppe et sa lettre.

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Rapport conflictuel sans fin. Et pourtant, on devra cohabiter jusqu’à la mort, moi et mon corps.

Tout allait bien dans l’insouciance de l’enfance. Tu joues, tu cours, tu ris,  tu montes aux arbres, tu tombes, tu pleures, tu t’épuises, tu manges de bon appétit, tu dors profondément. Il répond si bien à tes attentes que tu ne lui demandes rien, tu ne penses même pas à lui. Nous ne faisions qu’un.  

Et vient l’adolescence. Il s’amochit, s’encrasse, s’empâte. Les hanches s’élargissent, des boules de graisse informes pointent sous ton tee shirt, ta peau devient granuleuse. Tu perds de ta souplesse. Moi qui faisais si bien le grand écart à la gym… Je deviens plus lourde. J’arrête de manger. Je cours. Je perds peu. Puis je m’en fous, j’achète des vêtements trop grands, je me cache. Des vêtements noirs, en taille 42 alors que j’en fais deux de moins. Mais je m’en moque, je veux être une ombre, que personne ne me voit, disparaître dans les coins sombres.

Et je mange. Je bois de l’alcool pour faire comme mes amis, et je mange du chocolat en masse, la sucrerie du réconfort. Encore. Une addiction. Chocolat, gâteaux, sucre, yaourt, j’adore. Je mastique, je profite à peine, je plonge ma main dans le paquet, je rumine, je déglutis, et je recommence. « Tu as grossis ». Ah oui ? Oui. 20kg. Boum. Je ne les ai pas vu passer ceux la. Les vêtements jadis trop grands sont à ma taille. J’ai 14 ou 15 ans, et je suis en surpoids. Je suis grosse. Je ne m’aime pas.

Je lacère ma peau. Je lui fais du mal à ce corps vu qu’il s’enlaidit autant. Il n’avait qu’à répondre à mes attentes, à mes envies, à mes rêves. Il m’est étranger. On commence avec les ciseaux d’écolière, on finit avec des couteaux de cuisine de la charcutière. Cicatrices au poignet, au biceps pourquoi pas, puis à la hanche et aux cuisses, c’est moins visible. Certaines à l’endroit de la culotte, personne ne les verra c’est sur. Je pleure des larmes de sang. Ma mère, elle pleure aussi certainement. Je me hais. Il n’y a que mon corps que je voulais faire souffrir, pas ma famille qui m’aime tant. Ça dure quelques années puis on arrête un peu, mais la tentation est toujours la, de temps à autre, rarement, je l’ouvre encore cette peau ingrate. Juste pour vérifier que la machine ne se rouille pas.

On se guérit un peu, mais les traces restent, témoignage d’une période noire, cicatrices éclatantes au soleil, prétexte parfait pour le jugement d’autrui qui se moque, lance des regards sombres, parle de pitié. Mais ferme la donc. On continue à manger, on se stabilise dans le surpoids. Oh je ne suis pas si grosse, je ne fais fuir personne, ils sont la les hommes pour venir me gouter, ils ne disent pas non. Certains le font avec douceur, avec amour. Mon corps me plait avec eux. Et d’autres font preuve de maladresse, de bestialité, ils ne voient que la chair et ne daignent pas reconnaître mon esprit. Mes seins, mon vagin me volent la vedette il faut croire. Mes parties triviales, mes parties génitales suscitent un intérêt plus grand que moi !

J’ai 19 ans, j’en ai déjà marre de cette graisse et de ces mecs. Je me mets au régime, durablement pour la première fois de ma vie, et j’arrête de voir ces types. Je perds 12kg. Je mange plus de fruits, plus de légumes, je cours. On me complimente, on me trouve resplendissante. Je me sens mieux, je me sens plus belle. Enfin. Par moment je me permets un peu de chocolat, un peu de noisettes, un peu de gâteau, sans culpabilité, avec le sourire. Et je continue à mincir. Puis je ne mincis plus. Je ne comprends pas, je continue le sport et à manger sainement pourtant. Nous sommes le 30 avril 2013, je ne m’empiffre plus de sucre, je ne me taillade plus, non j’ai trouvé autre chose pour animer cette relation terrible entre mon corps et moi, je vomis. Accroupie près de la cuvette, les deux doigts au fond de la gorge, je titille, j’appuie, je gratte, ça sort. C’est magique. Je me purge, je m’allège. En larmes sous l’effet des contractions du ventre, ma gorge me brûle. Les gestes deviennent mécaniques. Manger quelques excès. S’attacher les cheveux. Boire de l’eau. Sauter sur place. S’accroupir près de la cuvette. Enfoncer ses doigts dans la bouche. Ça vient. Mon nez coule autant que mes yeux, mon haleine pue, mes doigts sur ma langue sont couverts de grumeaux, mais je continue. Je suis pathétique.

La solution est pourtant simple. Je dois partir. « Ailleurs est un mot plus beau que demain » disait Morand, et comme il a raison. Le voyage signe la réconciliation, mes pas me portent jusqu’où je le veux, la fatigue physique m’apaise, on est monté jusqu’à plus de 5000m mon corps et moi. Et j’en suis si fière. Être ailleurs me permet de me distraire, de ne plus penser à ma carcasse. Ne pas la regarder, ne pas lui prêter attention, la traîner tout simplement, sans l’affronter au miroir et aux regards. Dans cinquante jours, je pars très loin, dans les montagnes himalayennes, pendant plusieurs mois. Dans cinquante jours, je vais renaitre et oublier ma prison de chair. Dans cinquante jours, mon être prendra le dessus sur mon paraître. Lui et moi vibrons d’impatience.

L’autre.

Mon ventre, ce gouffre à sentiments

ventre

Je ne suis pas bien vieille et pourtant, je me fais l’effet d’avoir une centaine d’années. Alors, pour annihiler cette impression de douleur cumulée et de mort imminente, je renvoie l’image de l’enfant que je n’ai presque jamais été. Car, si je me mets à réfléchir en adulte, que je suis, je ne peux faire face à mon passé, mes manques, mes pulsions…

Enfant, j’ai souffert de l’abandon, puis plus tard, j’ai essuyé trois viols dont une tournante. À cette occasion, j’ai dû sortir « vivante » d’une benne à ordure… À l’heure actuelle, mon corps est mon pire ennemi. Soit je l’ignore royalement, soit je le combats, le martyrise jusqu’à ce qu’il hurle d’horreur et de douleur.
Quand je me vois dans un miroir ou sur une photo, l’incapacité à me reconnaître me laisse perplexe. Parfois, bien maquillée et habillée je puis me trouver jolie, mais cette pensée est vite balayée par la jalousie : je voudrais être cette fille, c’est injuste que je ne puisse pas ressembler à « ça » ! Mon corps et ma tête ne sont jamais accordés. Quand je prends du poids, je me rends compte que je grossis. Ça me gêne, mais, ce n’est pas dramatique. Lorsque je perds du poids et que je me retrouve avec un corps plus proche de mes attentes, quelque chose chute dans ma tête. Je me trouve affreuse, débordante de graisse. Mon ventre devient difforme. Je me dégoûte… Je m’affame alors pendant des semaines, à raison d’une cuillère à soupe de riz, ou un quart de pomme. L’envie de me déchirer, à coups d’ongle et de dents vengeresses, l’intérieur des bras devient viscéral. Puis, c’est là qu’interviennent les hommes…

Mon rapport aux hommes est, au final, assez conflictuel lui aussi. Je ne suis pas devenue hargneuse ou peureuse après les viols. Mais, j’ai développé un besoin envers eux. Je ne me sens exister qu’à travers la sexualité… Au début les hommes ont donné de la valeur à mon corps à travers les billets de banque. J’ai enduré divers mépris et horreurs uniquement pour avoir ses billets, preuve irréfutable de mon existence et de mon intérêt auprès d’eux. Mais, aussi pour avoir la satisfaction de m’en être sorti « vivante ». Le jeu de la roulette russe : tant pis pour moi si… J’ai arrêté avec beaucoup de difficulté et me suis « contenté » des compliments de l’homme qui partageait ma vie. Malheureusement cela sert uniquement pour pouvoir accepter vaguement de cohabiter avec ce corps embarrassant. Et très vite l’idée que, de toute façon, cet homme est aveuglé par son amour et donc, n’est ni fiable ni objectif s’impose irrémédiablement.
Et là, c’est le retour à la case départ d’un besoin de regard pour me sentir vivre. Vivre à travers les compliments des autres, vivre à travers leurs désirs que je ne partage pas mais auquel je me soumets pour, enfin, trouver une explication à mon existence. Avec cette sensation tenace et irrémédiable que, je ne suis intéressante qu’à l’horizontale.

Je voudrais simplement arriver, un jour, à faire connaissance avec moi-même…
Bulle d’Acide

La mort à fleur de peau…

S

J’ai toujours été une fille très sage, belle, très souriante, une fille sur qui on pouvais compter dessus… même si personne ne m’as jamais réellement accordé son amitié ou simplement un peu d’attention :(
Jusqu’à mes 16 ans 1/2…
Je tombe littéralement amoureuse d’un beau Grec qui est en première année de Science Po, celui à qui j’offre ma première fois au bout de 6 mois. Je trouves en lui mon âme soeur. Quand il m’embrasse, il me fait voir des étoiles. Je jouis de ses simples baiser, je passe des journées entière serrée dans ses bras, les heures passent d’une vitesse affolante !
Mais ma mère est une véritable mère poule et me prive de liberté car elle a peur que je la délaisse un peu, du coup elle enchaîne les punitions : « Range ta chambre et tu pourra sortir » et quand je fini, elle me redonne une autre punition… sans raisons…
Du coup mon amoureux se lasse de m’attendre. Il me demande d’être plus cool avec ma mère, alors que je fais déjà TOUT ce qu’elle me demande de faire.
Je suis punie 1 semaine… puis 2… puis 3 … Le jour de la St Valentin je décide de fuguer, passer la journée avec mon amoureux que je n’ai pas vu depuis si longtemps !!! Il me fait rentrer en cachette dans sa chambre pour ne pas que sa mère alerte la mienne. Il me joue de la guitare… je lui offre son petit cadeau… On fait l’amour pour la 3 ième fois. Magique…
Il me ramène au bus fin de journée. Ma mère apprend que j’étais avec, du coup… sanction !
Je ne peux plus le voir ! Elle est devenue jalouse ! Il décide donc de me quitter… et moi, j’ai qu’une envie, c’est de crever !
J’erre comme un fantôme pendant des mois, ma mère à peur car je perd du poids, je deviens blanche, je ne fais plus attention à moi, je ne parles même plus. Je me sent mentalement morte.

Un soir je craque, j’ai tellement de haine, de rage en moi que je veux me faire mal physiquement. Aussi mal que j’ai intérieurement. Je me frappe le visage, je tombe sur un rasoir de coiffeuse avec une lame aussi grande qu’un index. Et la je me coupe une fois… deux fois… 25 fois… et au bout d’une heure je me sent plus calme. Comme si j’étais apaisée par cette douleur physique.
Forcément, vu l’état de mon poignet… ma mère le remarque. Elle commence alors ses discours qui ne servent à rien face à la rage que j’ai envers elle. « tu as besoin d’aide… tu devrais prendre des médicaments… tu te mutile pour te rendre intéressante » J’ai qu’une envie, c’est de lui crever le coeur pour qu’elle ressente comment je vie depuis 7 mois !
Elle pense que je fume du cannabis et que je prend de la cokaine, elle me menace chaque jours de m’amener à l’hôpital pour faire des testes et moi je ne demande que sa pour qu’elle puisse me lâcher la grappe étant donné que je n’ai jamais rien pris !

Mon père m’inscrit au Viet vodao afin de canaliser mon énergie et à me changer les idées. Et sa marche !
Je rencontre un autre homme et j’oublie ma peine de coeur, ma peine de tout les jours :)

Mais… Ma mère recommence les punitions ^^
Et cette homme me propose de vivre avec lui. Je fais ni une, ni deux, j’prépare mes valises à 18 ans et 5 mois. Je me caaaaasssse !
Ma mère me fait la gueule car elle déteste mon nouvel homme et elle ne me parles plus. je ne peux plus voir mes 2 frères et mes deux soeurs… Du coup sa me fait énormément souffrir… En plus sa ne se passe pas très bien avec cette homme, et j’peux pas retourner chez maman, ni vivre des mes propres moyens vu que je suis toujours étudiante. Je n’ai pas de copines car mon hommes les dragues… il as 6 ans de plus et le décalage d’age se fait bcp ressentir.

19 ans (Novembre) je me sent patraque, j’ai vomis dans la voiture… je suis malade avec les odeurs… Je suis enceinte !
J’apprend que je fais un déni de grossesse, je suis à presque 5 mois de grossesse et en 10 min mon ventre a gonflé tellement que je ne peux plus attacher mon pantalon. Cette grossesse imprévue va bouleverser toute ma vie.
Il ne veux pas d’enfant, et moi je me sent déjà mère et j’aime mon bébé… il me dit « Tu avorte ou je te quitte » Je n’ai personne à qui parler, et si je le garde, je me retrouve à la rue. Je subi une IVG en hollande à 5 mois 3/4, il paye 900 euros pour ruiner ma vie…
Il passe les teste psychologique à ma place car je suis tellement sous le choc, que je n’arrive même pas a réaliser, à parler, j’suis tétanisée.

En rentrant le soir même à la maison, je vide une demi bouteille de vodka cul sec (Lui il est trop occuper à jouer sur son ordi, et à faire des rencontre « coquine » car il me trompe)
Je me déteste, je veux ENCORE CREVER… Donc j’y vais franco, j’enfonce la lame dans mon avant bras, dans mon bras et dans ma gorge le sang coule à flot, je suis fière car je me sent mourir et c’est ce que je veux plus que tout ! Je vois mes tendons bouger, trop dégeu.
Malheureusement, ou heureusement, il descend au frigo et me trouves à moitié morte et appelle l’ambulance.
On me réinjecte du sang et on me fait 42 points de suture. J’explique mon histoire aux urgentistes (ils étaient bien 15 dans la sale) y en as qui se mettent à pleurer quand je raconte que je veux mourir… Le jour après je signe une dérogation pour sortir de l’hôpital car je veux pas passer devant le psy qui vas me bourrer des médoc et je retourne chez cette homme, que je salifie de MONSTRE à présent. Il avait fait mes valises… et le soir même, j’étais à la porte !

Je me suis retrouvée au sans abris à 19 ans…

j’ai repris vie grace l’arrivée de mon fils que j’élève seule, il est toute ma vie. C’est lui qui me fait oublier ce passé monstrueux. Et chaque jour qui passent à présent, nous les mordons à pleines dents :D Et nous sommes très heureux, lui du haut de ses 3 ans et moi du haut de mes 25 ans :))

Plus jamais aucun homme ne me brisera !

MINDLESS SELF DESTRUCTION

Une enfance heureuse, des souvenirs de bonheurs à foison avec famille et amis. Aucun viol, accident ou maladie qui justifierait mon état, et malgré tout, je ne vais pas bien. Ou plutôt, je ne vais pas tout court, une erre matérialisée dans un corps d’une belle monstruosité. Un physique à la grandeur de mon intellect. Je n’ai pas de talent ni le courage de certaines qui ont publié sur ce blog, je ne sais pas quoi faire de ma vie et je ne pense pas être capable de rendre heureux ceux qui m’entourent. Mais ce qui me fait le plus mal reste mon enveloppe charnelle. 5 ans de mal être à faire le yoyo, manger plus protéiné ou plus du tout,fumer & se remplir de coca light pour ne pas avoir faim, boulimie passagère mais récurrente, médicaments. Depuis qu’Il est là, je n’ose plus reprendre une lame de rasoir, je ne veux pas de questions ou de critique, je ne veux pas l’inquiéter.

Je me hais. Pour ne pas être heureuse malgré tout ce que j’ai, pour être sans cesse en colère contre un mal qui n’existe pas, pour ne rien faire pour changer tout ça. Je veux arrêter de réfléchir, appuyer sur le bouton off, me faire sauter la cervelle; que ça s’arrête ne serait-ce qu’une journée. En fait, ce corps n’est que le reflet de mon âme et c’est ce qui m’éffraie. Si je dois être saine d’esprit pour m’approprier cette enveloppe, patience sera de rigueur.

Je n’ai donc plus d’exutoire, un jour j’imploserais comme un volcan. En attendant je me hais, me détruisant mentalement lorsque j’ingurgite la moindre calorie et fuyant le miroir qui me jette à la figure ces kilos qui se sont greffés à moi. mon esprit est une balance qui vascille entre espoir et haine. Mais je veux me battre pour enfin m’approprier ce corps, donner un sens à ma vie comme on dit. Pour moi, pour lui, pour vivre.

Ce corps qui porte déjà les marques du temps

Ma mère répondant absent aux caresses de l’homme qui partageait notre vie, il est venu caresser mon corps, me faisant caresser le sien, lui procurant le plaisir qu’il aurait du avoir ailleurs.
Une petite fille de 7 ans n’est pas attirante. Mais elle se laisse faire, c’était peut-être ça qui a fait la différence, de ce père trop aimant jusqu’à l’inadmissible.
Et il y a eu la violence parentale, le rebaissement psychique, l’alcool, les menaces de meurtres, les trajets de voiture où j’ai pensé mourir, les difficultés financières qu’il fallait gérer.
J’ai tenu parce qu’il le fallait, je n’étais pas rancunière parce que  » les petites filles sages aiment leur maman et leur papa ».
Et que j’étais une petite fille sage.
Il y a aussi eu la naissance de mon frère, qui a pris une place énorme dans la vie de ma mère, me delaissant.

On me répetait qu’il fallait travailler à l’école, ce que j’ai fait.
Il n’y a eu que l’école, tout le reste a été enfoui.
J’ai trouvé dans les instituteurs l’amour sain que mes parents ne pouvaient pas m’apporter.
Et puis à 10 ans, les seins qui poussent, dans la même année, les règles qui arrivent elles aussi.
Tout est apparu trop tôt, virant l’insouciance pour faire place à une enfant-adulte déprimée.
Un décès important, un divorce et un démenagement plus tard, j’attéris dans une grande ville.
Promesse d’un nouveau départ que je n’ai (peut-être) pas su saisir.
A l’école je suis parfaite, j’entre en sixieme avec les félicitations du maître.
Ma mère, auparavant violente l’est de plus en plus : elle ne trouve pas de travail.
Les mois passent, une promesse d’embauche tombe enfin ! Elle est maintenant absence, et violente quand elle est présente.
Quelques mois après, « papa » décède et un garçon, me vole ma virginité après des semaines de harcélement.
Au collège je deviens alors la putain, la salope, la fille facile, on me tire les cheveux dans le couloir et on m’attend à la sortie des cours pour me foutre des gifles.
Je demande l’air de rien à changer d’établissement, mais au vue de mes bonnes notes, personne ne comprend : refus.
J’entre en 4eme, un garçon tombe amoureux de moi, moi de lui, nous filerons le (im)parfait amour 6 mois, je ressors de cette relation ravagée, détuite et humiliée.
L’année de troisième débute, mon désinteret pour les cours est flagrant, certains profs me remarquent, pour d’autres je deviens invisible.
Je mange et mon corps déjà « ronds » prend cette nourriture comme refuge.
Je ne mange plus, le corps se vide.
Ma peau se craquèle, mon corps est affreux.
Ce corps je préfère ne plus le voir, au mieux le maltraiter, il m’a si souvent blessé.
S’en suit l’automutilation, un « suicide loupé » qui passa même inaperçu, puis enfin une hospitalisation en pédiatrie.
Puis une en psychiatrie. Puis une deuxième, et une troisième.
Des diagnostics tombent, en 4 ans des dizaines de psychiatres m’ont vu, des psychologues, psychomotriciens, infirmiers..
Des mots que ma mère résumera par « c’est son imagination ».
Non maman, non, anorexie, boulimie, ne sont pas issus de mon esprit.
Ma dépression, mes idées suicidaires quotidiennes depuis 4 ans ne sorte pas de mon imaginaire.
Je suis bipolaire mais je reste la fille de ma mère, qui elle me rejette, accentuant mon mal.
Après des mois de calvaires hospitaliers, je sais que mes maux s’expriment autant par le corps que par l’être.
Et ces marques sur mon bras, sur mes jambes, les seins, elle ne les voit pas.
Je resterais une grosse vache pour ma mère, à 90kg comme à 45.
Elle ne changera pas, on se tue à me le répeter mais je ne perds pas espoir.
Et un soir de février, c’est trop, je n’ai pas mangé depuis des semaines, j’ai l’humeur dans le yoyo, je craque et pars de chez elle. Non, elle ne changera jamais.
De longs mois, où j’ai eu pour seul refuge un psychologue et la nourriture.
La nourriture a un coût et un soir, pleine de désespoir, mon corps me sert de monnaie contre quelques aliments. Cette opération se répetera plusieurs mois.

Je ne sais pas « ce » qui m’a rendu comme ça, n’étant plus qu’un dossier médical pour certains, un « cas ».. une « folle » pour les plus durs.
Aujourd’hui entourée d’une équipe médicale formidable, loin de ces lieux et personnes toxiques, je m’autorise un peu de survie.
Beaucoup de questions se posent encore, et le rapport au corps, ce corps que je déteste, pour qui la seule présence m’insupporte, je me sens encore obligée de me casser, d’émietter ce qui plait, car je sais qu’il plait, mais c’est comme s’ils ne voyaient pas, à quel point il est laid, sale et abimé.

SousTesReins.

Coucher avec des individus m’aidait à accepter ce corps

Voici mon corps. Je sais que certaines femmes pourront l’envier cependant, moi, je le déteste.
J’ai 17 ans. Je mesure 147 cm pour 60 kilos. Je me trouve tout simplement énorme, petite, et hideuse. Ma croissance s’est achevée lorsque j’avais 13 ans. J’ai toujours été la plus petite et la plus ronde de ma classe. Je n’y ai jamais vraiment prêté attention et peu de personnes ne me faisaient de remarques sur ma taille ou mon poids. Seuls quelques garçons de mon collège se moquaient de moi mais ça n’avait peu d’importance. Mes complexes se sont intensifiés lorsque mes seins ont commencé à pousser. Ma poitrine a commencé à se développer lorsque j’avais 12 ans. Mes seins ont atteint un bonnet C alors que je n’avais que 13 ans. Un 90C à 13 ans, ce n’est pas évident à porter. Ma taille et mon poids m’empêchaient de trouver des vêtements adaptés à ma morphologie. Chaque tee shirt acheté était soit trop petit au niveau de la poitrine, soit à la bonne taille mais une bonne partie de cette dernière était visible, ce qui attirait le regard de beaucoup de garçons. J’ai perdu ma virginité très jeune, à 14 ans seulement. A 17 ans, j’ai offert mon corps à une dizaine de personnes. Me sentir désirée et coucher avec des individus m’aidait à accepter ce corps que je trouve si repoussant.
Aujourd’hui, en plus de continuer à ne pas vraiment accepter mon physique, je me sens sale, souillée. Je regrette chacune de ces parties de jambes en l’air durant lesquelles ce corps que je déteste tant ne me posait plus de problèmes durant quelques minutes. Je porte cette honte chaque jour de ma vie. J’ai tenté de l’évacuer par plusieurs moyens, en me faisant du mal. Je ne saurais compter le nombre d’heures durant lesquelles j’étais allongée dans mon lit, une lame à la main, en train de me scarifier avant bras, cuisses, pubis, … Je me faisais également vomir. Vomir me donnait la sensation d’être plus propre de l’intérieur mais bien évidemment, il n’en était rien. J’ai honte lorsque je suis avec mes amis. Je ne cesse de penser à leur pureté tandis que je demeure près d’eux, impure.
Ne pas assumer mon corps m’a très vite poussée à faire n’importe quoi pour me sentir belle aux yeux de quelques personnes. Désormais, j’essaie de mieux m’accepter grâce au regard de mon petit ami, qui m’aime pour ce que je suis, et qui regarde au-delà de mon physique et de ma réputation.

Pendant que je gère la douleur physique, j’oublie la douleur morale

Trop comme ci, pas assez comme ça…
Le temps passe, mes copines ressemblent de plus en plus à des femmes et moi à un vilain petit canard.
Les premiers garçons m’approchent, je n’éprouve rien mais je n’ose pas dire non…J’ai peur de leur rejet, que pourrais-je exiger, moi le vilain petit canard, je devrais déjà être assez heureuse qu’on s’intéresse à moi. Alors je laisse faire… le temps passe…
A 17 ans je rencontre un garçon, je ne veux pas être avec lui mais je n’ose toujours pas dire non… Il est beau, grand et fort, j’ai une chance inouïe…
Je n’aime toujours pas mon corps mais il me couvre de mots doux, je suis belle à ses yeux, sublime, l’impression d’être unique. J’ose me montrer en sous vêtements devant lui, il me dit : « jusqu’à la taille tu es parfaite » (j’exulte) « mais qu’en dessous c’est elephant man ». Oui j’ai des hanches, des fesses… Ses mots sont durs…Je mesure 1m65 et pèse 48kg, je me sens grosse, laide, humiliée…
Commence son jeu, il m’a entre ses mains, il me glorifie pour mieux me rejeter après.
Je suis dans son lit, c’est la première fois pour moi, il n’est ni tendre, ni prévenant, un peu brusque… Je pleure, j’ai mal, je me sens mal, sale…
Je déteste mon corps encore un peu plus… Je reste, n’ose pas partir, pour aller où ? qui voudrait de moi ? me sentir rejetée encore ? Si j’étais plus belle, plus mince, si j’avais plus de seins… ce foutu corps je le déteste. Et pendant qu’il continue ses assauts, semaine après semaine, malgré mes refus, mes pleurs, incapable de me libérer de son emprise, je hais de plus en plus ce corps, ce traître qui parfois ose m’imposer le plaisir, la jouissance mécanique alors que tout le reste de mon être refuse… Pas grave, j’ai trouvé la parade, je vais lui faire mal, à coup de cutter, à coup d’alcool, à coup de médicaments, à coup de drogues…Mais il résiste, l’ordure, il ne se laisse pas faire…
Je suis toujours dans son lit, toujours forcée à subir, ou à faire… Il fait entrer son frère, mon corps n’est plus à moi… Il me trompe, m’humilie, c’est de ma faute.
Je suis en vacances avec lui, dans une maison isolée. Il essaie de lever la main sur moi, détruit sur son passage jusqu’à me trouver, mon corps recroquevillé dans l’attente, je prends les coups, mon corps encaisse…
J’ai 18 ans, je pars pour mes études, mets de la distance entre lui et moi, je le quitte.
Mais mon corps et moi, impossible de faire la paix depuis. Je grossis, maigris, lui fait mal…
Je ne l’aime pas et il me le rend bien.
J’ai 31 ans. Je n’aime toujours pas mon corps. Je ne mange plus, il crie famine, mais moi j’ai l’ascendant sur lui et pendant que je gère la douleur physique, j’oublie la douleur morale.

Qu’est-ce que je fous là ?!

…J’en ai mi du temps, avant de me décider à cliquer sur ENVOYER… J’en ai lu des témoignages avant d’oser publier le mien…

31 ans….

Un titre annonciateur pourrait être : « Qu’est ce que je fous là… ?! d’ailleurs, elle est où ma place ?!!??? »

C’est précisément la question que j’ai posé un jour à ma psy.

J’ouvre un bouquin de médecine, répertoriant les espèces :
– Je fais partie du troupeau des « êtres humains », et d’une sous catégorie s’appelant « femme ».
Ok.
Je tourne la tête à gauche, je la tourne à droite… Je cherche mon troupeau d’appartenance… Ben…. Y’a un hic.
Elles sont pas comme moi les autres femmes… !!!
Elles ne dépassent pas le 1m90, et celles qui dépassent le mètre 80 sont toutes minces, « longilignes »… Ce n’est pas mon cas…
J’ai une grosse paire de seins, une grosse paire de fesses… Un surpoids non négligeable…

Bon… Alors, il est où mon groupe d’appartenance ?

J’interroge mes parents… Ils devraient savoir eux… ça sait tout un parent…

[non ?!??]

Ma mère ? ben… difficile à dire, à vrai dire, je ne sais pas qui elle est, je ne la connais pas, nous n’avons pas encore fait connaissance en 2012…
Je ne sais pas si elle m’aime, je ne sais pas si elle est fière, je ne sais rien, puisque j’étais expédiée chez les grands parents (mes souvenirs bonheur sont tous liés à eux).
Pas de geste tendre, pas de câlin… Un regard méprisant, une honte, « vire toi »… Et puis, je l’entendais parler de nous à la famille, à ses amis….
Pffffffffff ces enfants ?!?? => quel fardeau !!!
Quand j’y repense, des pans de mon passé me poussent à croire que ma mère, cette absente non-aimante avait raison…
« La honte, elle est vraiment « hors normes » ma fille !!! » …
Me refiler aux grands parents et s’enfuir semblait être la solution de repli la plus cohérente…
Pour ne pas avoir sur soi les regards braqués par cette petite… si grande… Cette enfant qui jouait seule, qui avait de la répartie, et qui en plus de sa grande taille, avait aussi un QI supérieur (cette conne de psy aurait mieux fait de fermer sa bouche à l’époque).

[Encombrante]

Mon père ? Haaaa, lui, ce grand truc qui laisse ma mère se débarrasser de moi en haussant les épaules, et qui lui rend la pareille (histoire d’être dans le ton) en frappant mon frère, ou en le jetant dans une cave, ou en le tirant par les oreilles (c’est super solide une oreille d’ailleurs quand on y pense)….
Mon père ? Celui qui frappait les chiens avec un fouet, au couteau, les étranglant en les attachant à des attaches trop hautes pour que les pattes de ces pauvres bêtes, les chiens, NOS chiens… ne touchent pas toutes le sol…
Mon père ? C’est une « petite frappe »…. En tout cas, c’est ainsi que j’appelle un homme qui frappe des animaux, un petit garçon, et parfois sa femme (la seule à se défendre)…

Mon père à tout fait pour que je devienne un petit soldat, il m’a apprise à manier les armes, à tirer au fusil, à la carabine, m’a acheté des couteaux de chasse… ça avait vraiment l’air de lui faire plaisir, … mon frère ne l’intéressant pas, je jouais le petit soldat à merveille…

[adaptée !!!]

…quelque chose cloche, forcément.

Je vois bien que ma vie n’est pas raccord aux quelques camarades de classe que j’ai. Leurs parents font des goûters, assistent aux conseils de classes, parlent, font mine de s’intéresser….

[Un peu comme si j’étais une espèce pas encore identifiée ?!??? ]

11 ans, je mesure presque 1m85…

Mes parents se détestent, ma mère crie, mon père frappe, ils se désarticulent…
Je leur hurle d’arrêter, ma soeur pleure et mon frère est caché…
Encore et encore… Puis un jour, c’est trop, ma mère fous mon père dehors dans un fracas de plus, l’ultime, c’est la fin, les parents divorcent (… plutôt, ils entament une procédure qui durera plus de 15 ans, et dont l’écho résonne encore aujourd’hui comme un gout de rance dans les repas familiaux).
Nous ?
euh…
je ne sais pas, je ne sais plus, je n’ai pas vraiment de souvenirs, …
Nous sommes livrés à nous mêmes, … Ma mère disparaît (mais ou est-elle ?!?? aujourd’hui encore, je n’en sais rien), et ne rentre que les soirs se coucher…
Ma grand mère nous nourri, telle une portée d’oisillons orphelins.

[L’adolescence]

Jusqu’alors toujours première de classe sans la moindre difficulté, vient le collège, et là, je chute, je ne sais plus, je ne veux plus, je suis mal, les regards sont figés sur moi, braqués, je suis la tête de turc, et je ne peux pas me cacher, tout le monde me voit, je suis la plus grande, encore, plus grande que les élèves, mais aussi plus grande que les prof qui me prennent en grippe…. Je suis pétrifiée à l’idée d’entendre en sport « par deux »… je n’ai pas de « deux »… Je suis seule…
Alors que « Juré promis », si je pouvais je me cacherai dans ce trou de souris, la bas, pour ne plus jamais en sortir… Sauf que, pas possible ma carcasse ne passe pas dans un trou de souris, elle ne passe nul part d’ailleurs, tables trop basses, je suis « au fond de la classe » sur une table « pour moi »…. Pour être discrète, c’est raté :(

Ma mère tente de me diminuer par un régime… Mais on ne peut pas perdre de centimètre… du coup, le flop… Qui en rajoute une louche…

[15 ans]

Un homme fait mine de s’intéresser à moi… Il me « protège »… Les gens ont peur de lui, il parait que c’est un « loubard »… J’m’en fiche moi, il me protège… C’est un bouffée d’oxygène pour moi…
Je lui donne tout ce que j’ai, mon temps, ma virginité, mon amour, ma patience, je me donne moi, je me sauve… Bien sûr, il est parfois un peu brutal, et son comportement me fait parfois peur, mais ce n’est rien, et puis, ce n’est pas le premier homme à user de son fort caractère pour me faire plier, il faut au moins ça pour maîtriser une telle carcasse :-).
C’est ça l’amour….
[non ?!??]

[17 ans]

Il me trompe, me quitte, reviens, gentil, méchant, gentil, méchant, gentilméchant… Je suis fatiguée, mais je l’aime (enfin, je crois)…
A la même époque, ma mère me met dehors, … Je ne sais plus vraiment pourquoi, mais je pense que j’étais rentrée trop tard, un jour… 22h…. à 17 ans (presque 18)…. Bon soit… C’est rien, je me casse… Je vis chez mes grands parents, mais j’ai honte d’être un fardeau… Alors, je vis aussi un peu en foret, chez des potes, ailleurs, je ne bois pas, je ne fume pas, …. Je me coupe… du sang partout, ça me soulage…
Je traîne… Je couche…
Des fréquentations mauvaises mais qui me donnent l’impression d’être protégée….
Je rencontre des hommes, je couche, je recouche, à droite, à gauche….
Je traîne
… Du sang partout, des lames de rasoirs, je marque ma souffrance, je l’écris. Je couche, porno un peu… Pas trop sûre de ma sexualité…
Pas vraiment prostituée, viol, mais je me donne pour qu’on m’aime, ou qu’on m’en donne l’illusion…
Je traine… Je… suis fatiguée… Je suis méchante, gentille, je ne sais pas trop…

Je trouve une maison, un appart, j’ai des dettes, je travaille, ou non, je traîne, je couche, je m’endette encore, je zone…..

Seule… Et grignotée par l’idée que de toute manière, une « armoire » comme moi, c’est dur, ça n’a pas de problème, c’est méchant … « faut pas la faire chier celle là, elle a pas l’air commode »…
Pfffff du flan oui…
Je pleure seule, je souffre seule, toujours pas de congénère à l’horizon, j’ai besoin qu’on me protège, j’ai besoin d’un câlin… D’amour… Et au lieu de ça, je suis un jouet, un peu comme une sorte de fantasme, une pièce originale aux trophées des messieurs…

… Peu à peu germe une idée, je la garde pour moi, mais elle m’envahie, jusqu’à devenir obsessionnelle…
M’en sortir, j’en ai marre, ça ne s’arrête plus, je vis dans l’excès, on me voit alors j’en profite, …
Je suis malheureuse, mais ça personne ne le voit, je suis si « FORTE »…

Et…
Un jour
Je TOMBE enceinte…
Cette idée si longtemps rêvée n’est plus un rêve…

Et la…. Comme si le temps se figeait, une vague inattendue, étrange, inconnue m’envahie, un bonheur, tout s’arrête, je suis ENCEINTE…
J.E. S.U.I.S. E.N.C.E.I.N.T.E….. !!!!
Une révélation, une évidence,
Mon bébé, mon amour, je suis heureuse
Je vis 9 mois merveilleux…
Pas une nausée, pas un mal-être, mon corps me semble soudain si beau… La vie en moi me donne des ailes…

Une naissance…
Amour de ma vie, ma fille, ma révélation…
J’ai trouvé un groupe d’appartenance
Je suis Maman

[elle a fait un bébé toute seule]

Tu as presque 9 ans aujourd’hui, je mesure toujours 1m90, je suis toujours en sur-poids, et pour autant, la vision des choses est tellement différente, bienveillante, …
En 9 années, j’ai donné la vie, j’ai repris mes études, obtenu mes diplômes, j’ai rencontré un homme qui partage toujours ma vie aujourd’hui, je fais un métier atypique, hors normes, comme moi….

Oui on me voit… Non je ne passe pas inaperçue… Certains pensent encore que je suis « forte » et insensible… Alors que c’est tout l’inverse, je suis forte ET hyperémotive… rien n’est hasard, tout est là pour une raison.

Et même si, parfois, je doute encore…. Je ne suis pas trop sûre que je doive, ou non me positionner, ou pas… Pas sûre… Ben c’est rien, ce n’est pas grave, car une chose est sûre… Je sais qui je suis…

Et à vous parents, bande de petites frappes, de nuls, de mauvais, je tiens à dire ceci…
Je ne vous connais pas, dans le fond, vous non plus ne me connaissez pas…

Vous avez surement beaucoup souffert vous même pour avoir été de tels parents, aujourd’hui encore, quand je vois mon frère, si abîmé… mon coeur se déchire…

Aujourd’hui, installée dans ma vie pro, maman heureuse, femme…
J’ai bien compris que le soucis venait de vous
Vous avez ancré en moi l’idée que je n’étais pas « aimable », que j’étais une honte, un ogre, une méchante, une dure, une vilaine…
Et moi, je vous emmerde !
Des gens m’aiment avec mes kilos et mon presque 2 mètres
Des gens ont compris que j’avais un coeur
Je ne veux plus qu’on me maltraite, qu’on ne me respecte pas, qu’on me cache comme une pestiférée…
Il me reste encore un long chemin à parcourir, beaucoup de choses à apprendre, et ça se fera sans vous…

Allez donc vous soigner avant ! !!!

[<3]

Mettre sa vie en JE

En découvrant ce site, dés la première lecture j’ai commencé à avoir une boule au ventre.
Et puis des larmes, et puis des envies de mots. Je me suis dit bof, t’as pas grand-chose à dire…. Sauf que j’ai quand même un petit peu à dire. Et que ce site si j’ai tout compris c’est le lieu.
Alors voila ce que je crois de mon corps et des liens que je fais de moi avec moi. C’est décousu mais voila.
J’ai un souvenir, celui d’un père nu qui vient prendre son bain avec ses deux filles. Ce souvenir il est lourd parce qu’il est anodin mais trop présent. J’ ai que ça, rien d’autre …. Ma sœur ne s’en souvient pas. Je suis sur de rien.
Un jour un copain de la famille m’a prise sur ses genoux dans la piscine et à « fouiller » dans mon maillot avec ses doigts. J’ai levé des yeux interrogateurs vers lui, me suis dégagée et ai plongé… j’ai pris le fond de la piscine, direction le docteur. Trou dans le front. J’ai rien dit pour le reste.
Un jour, je suis mélangée à la foule et en jupette. Un type derrière moi s’arrête et collés les uns aux autres en profite pour glisser sa main sous la jupette. J’ai voulu qu’on parte.. on c’est juste décalé dans le foule.
Un jour ma copine a ses règles et je m’en souviens.
Un jour j’ai mes règles mais je ne m’en souviens pas.
Un jour ma sœur à mal à la poitrine car ses seins poussent.
Un jour mes seins sont là mais je ne sais pas comment il sont arriver jusque là..
Un jour je suis femme et mon corps plait beaucoup. J’ai un joli minois et un corps « de rêve ». Alors j’avance avec ça. Si ça plait aux autres…….
Par contre je me drogue beaucoup et bois aussi. Dans ses états j’y fais pas gaffe à se « corps de rêve ».
Un jour je me brule un sein et je suis fière d’arborer un énorme pansement et plus tard la marque. Nous sommes en été et les gens ne regardent que ça. Ça me rassure.
J’ai des envies de tatouages, de piercing, de marquage…. Mais de beau quand même.
Et puis je pars. Avancer, changer, résoudre, évoluer….
Un jour la panique me prend et pour m’apaiser je bois et je baise à tout va… c’est pas toujours très jolie, ni très glorieux mais c’est moi qui choisi non ?!… et ça dure des jours et des jours….. Accrochés à ma bouteille de rhum…. Et cette panique, cette angoisse qui part pas. Ce qui me gonfle c’est que je ne sais pas d’où ça vient. Alors je me dis que quitte à avoir mal autant envoyer ! Je commence à me bruler l’avant bras. Et comme par magie ça passe de suite. Une douleur se transforme en une autre beaucoup plus simple. Visible. Explicable. Je me tatoue point par point le poignet là où on tranche normalement. C’est bon.
Alors je recommence. Et les cuisses aussi. Des coups d’aiguilles chauffées où avec le briquet brulant.
En plus j’aime les marques, les cicatrices, les traces…. Alors j’arrache les croûtes, je fais durer le plaisir. Car c’est un plaisir cette souffrance là comparé à l’autre. Mais ça me fait peur. Parce que j’ai 27 ans et que je trouve ça tordue comme attitude à mon âge. J’ai toujours cru que ça on le faisait plutôt à l’adolescence.
Je rencontre des gens dans ma nouvelle vie et pour beaucoup des femmes, elles ont été abusées, certaiones sont restées dans le dénnis, le silence, ou le refus durant des années…. Alors je m’angoisse et s’ensuit la peur du souvenirs, de l’horreur.
Re-panique, angoisse….. le type avec qui je suis trouve « que j’exagère »….
Je subis une agression mais échappe au viol… sauf que dans ma tête j’ai déjà intégrer que j’étais une femme violée… mais non. Mais un peu quand même, ben non pas aux yeux de la loi, ouais mais quand même…. Bé non on te dit….. ok si vous le dite alors…..
Et toujours le super copain. « c’est bon c’est pas grave »…..
Je garde ça pour moi alors….. ?
Deux ans de rapports conjugaux parce qu’il le faut. Quelques sentiments d’être même forcée parfois…. Aucune libido mais que du flan, du vent, du cinéma.
Sentiment d’être juste un objet. Je n’aime pas mon corps mais ne peut pas en parler : « Oui, ho ça va toi, t’as vu comment t’es gaulé… les trois quart des meufs en rêvent et t’as tout les mecs à tes pieds. »
Ok bon ben je me tais alors…. Mais moi j’m’aime pas !… PUTAIN QUE C’EST BON DE L’ECRIRE !!!
Quand je reviens de soirée et que je fais le bilan des bleues, des coupures, des égratignures je suis contente.
J’ai lu un jour, de Cyrulnik je crois qui écrivait sur l’adolescence : « Mettre sa vie en JE »…. Pourtant sortie de cette période à 31 ans, j’ai le sentiment de continuer de me mettre en JE et en JEU…
Je ne sais pas vraiment ce que je dois être pour tant je rêve comme tout le monde mais peut être un peu trop…. Une idéaliste me dira’t-on un jour. J’t’emmerde !
Les histoires d’un soir dans le noir. Parce que comme ça je garde ça pour moi et se corps là je le vois pas.