Le souvenir de mon IVG

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J’avais 21 ans quand c’est arrivé. Ma vie était celle d’une étudiante tout à fait ordinaire. J’étais en fac de lettre, je sortais avec mes amis, j’avais un copain génial.
On faisait l’amour souvent, passionnément. Et non, on ne s’est pas toujours protégé. J’ai dû arrêter de prendre la pilule parce qu’elle me rendait malade et je me disais qu’oublier la capote de temps en temps, ce n’était pas si grave. De toute façon, ce genre de chose ça n’arrive qu’aux autres. Tomber enceinte ? Quelle idée !

Et pourtant…

Je n’ai jamais vraiment surveillée mon cycle, ça arrivait quand ça arrivait. Et cette fois là, ce n’est pas arrivé… Au beau jour ça m’a percuté comme une claque en pleine gueule, ça faisait deux mois que je n’avais pas eu mes règles. Mon corps m’avait trahi, il avait bafoué notre pacte, il avait fait sa révolution en cachette.

En faisant pipi sur mon petit bout de plastique la nervosité me faisait passer de la terreur la plus totale à l’hilarité la plus indécente. Ce n’était pas moi, c’était un film, un gag !
J’ai dû en faire deux pour me rendre à l’évidence. Et toujours cette petite barre rose ou deux, je ne me souviens même plus maintenant.

J’ai dû fumer un demi paquet de cigarettes pour me donner une contenance, pour faire quelque chose, pour ne pas me retrouver seule face à cette réalité irréelle.

Elle était là, face à moi, telle une grande dame à l’air sévère. Elle ne disait rien, elle m’observait et le poids de son jugement m’écrasait la poitrine à tel point qu’il m’était impossible de respirer. « Tu peux être fière de toi » a t-elle fini par lâcher.

J’avais 21 ans. Et ma vie n’avait plus rien d’ordinaire.

J’ai fini par sortir de chez moi, je suis allé marcher au jardin du Luxembourg. Enceinte. Est-ce que les gens pouvaient le deviner ? Est-ce qu’ils étaient déjà en train de me juger ? J’avais la sensation que la terre entière s’était arrêté de tourner à cause de moi.

Le soir je suis allé voir mon copain, j’ai tapé à sa fenêtre qui donnait sur la rue et j’ai attendu. Quand il est apparu je n’ai pas pu dire un mot, je me suis mise à pleurer, pour la première fois de la journée. Je ne sais comment mais il a compris tout de suite. Il est venu me chercher dehors et il a parlé à ma place. J’écoutais attentive sans pour autant comprendre. Il a essayé de me rassurer, comme il pouvait. Il est allé voir sa mère dans sa chambre et lui a tout raconté. Elle n’est pas venue me voir tout de suite. Il est revenu et on s’est couché.

Le lendemain c’est elle qui a tout pris en main. Elle a téléphoné à l’hôpital a pris rendez-vous pour moi, j’en aurais de toute façon été incapable. Elle ne m’a pas beaucoup parlé, mais son regard n’était pas amer. Il était compatissant et chaleureux. « Ça va bien se passer » semblait-elle dire. Les jours suivants la vie a repris son cours, mais mon corps était déjà en train de me quitter. Je ne me souviens plus du premier rendez-vous à l’hôpital. Je me revois simplement dans la salle d’attente, toujours avec elle. Lorsque j’ai pleuré pour la deuxième fois, elle m’a prise dans ses bras. Elle, cette inconnue, cette mère qui n’était pas la mienne. Elle était là, avec moi alors que rien ne l’y obligeait.

La semaine qui a suit, ma corps a commencé son abominable décente aux enfers. Mes seins devenaient énormes, je me suis mise à vomir, partout, tout le temps. Il y avait quelque chose en moi qui vivait sa propre vie et qui ne voulait rien savoir de mes souffrances.

Je n’ai jamais hésité, je ne me suis jamais posé la question. Ma vie venait à peine de commencer, je ne pouvais pas déjà la partager, l’offrir à quelqu’un d’autre.

Mon copain, lui a douté. Il a envisagé. Il se sentait capable. Il aurait accepté. Avec le recul je me dis que la déchirure a été plus douloureuse pour lui. Parce qu’il n’avait pas le choix. Ça s’était imposé à lui et on lui avait imposé cette séparation. Il n’avait aucun pouvoir, alors qu’il aurait été capable. On ne lui avait laissé aucune chance. Je ne lui avais laissé aucune chance. Il s’est éloigné pendant un temps, je n’ai pas essayé de le retenir. Nous nous sommes pas vu jusqu’au jour de l’avortement. Je ne voulais pas être près de lui. Ça aurait eu du sens. Nous aurions été trois et il n’avait jamais été question d’être trois.

Pourtant il a insisté pour m’accompagner. Il a été présent, il m’a tenu la main, il a attendu avec moi. Il m’a raconté des histoires, il a essayé de me faire rire. Pendant que mon utérus passait sous un rouleau compresseur sous l’effet des abortifs. Il parait qu’on oublie la douleur. C’est vrai, je ne me souviens plus. Mais je sais que je n’avais jamais eu aussi mal. Une douleur viscérale. On m’a donné un cachet que j’ai régurgité, on m’a injecté des antidouleurs qui ne faisaient aucun effet. J’ai fini par l’apprivoiser cette douleur, elle a été essentielle, elle m’a réconforté. J’étais en train de payer mon crime. Je l’ai accepté.

Je suis sortie de l’hôpital comme j’y étais entrée.

Je savais qu’à ce moment là que les remords et le tristesse allaient émerger, prendre le contrôle de mon être, s’introduire dans mes entrailles et s’y installer pour les années à venir. J’ai attendu, j’étais prête à les accueillir. Mais il ne s’est rien passé. J’ai marché, en me disant que j’allais bien finir par les croiser sur mon chemin, au coin d’une rue. Qu’ils étaient juste un peu en retard. Mais ils ne se sont jamais pointés. Les remords et le tristesse m’ont oublié. Il n’y avait que moi et ma conscience. « Démerde-toi avec ça » semblaient-ils dire.

Le lendemain j’étais redevenue une étudiante ordinaire.

Ça fait 4 ans maintenant. J’y pense parfois, je manipule ce souvenir comme on manipule un vase en cristal, avec précaution et délicatesse. Je l’observe un instant, il est là devant moi, saillant et fragile à la fois. Et puis je le repose sur son étagère. Il n’est pas malveillant, il attend tout simplement, qu’un jour un heureux évenement vienne lui apporter un peu d’ombre.

Stabat Mater Dolorosa ? Pleurer mon IVG ?

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Ces derniers temps, il est beaucoup question de l’IVG. Ici, parce que l’Espagne s’apprête à supprimer le droit le plus élémentaire à l’avortement, là, parce que la France vient de supprimer, à juste titre, la notion de détresse.

Ces derniers temps, je lis un peu tout et n’importe quoi sur l’IVG. Je lis des connards (et beaucoup de connasses, étrangement) qui nous sortent l’éternel discours de grenouilles de bénitier :
« L’avortement c’est le mal, vous tuez un petit être, vous abandonnez l’idée d’être maman » (allez vous noyer dans votre eau bénite).

Mais ceux qui sont contre l’IVG et que je lis le plus souvent, sont ceux qui insidieusement vous expliquent que quand même, les femmes avortent par confort, que quand même certaines avortent par facilité, que quand même certaines utilisent l’IVG comme un moyen de contraception, que quand même avec tous les moyens qui existent aujourd’hui…
Et puis quand même c’est un acte lourd, à prendre au sérieux, que ça a une incidence sur la vie de la femme, qu’aujourd’hui les femmes jouent avec leur corps n’importe comment et qu’elles n’ont plus le sens de ce que c’est qu’une vie. Qu’on avorte comme on va chez son boulanger en somme.

Et puis, il y a les pro-choix. Tout du moins ceux qui s’affichent comme tels. Qui indiquent qu’ils sont absolument pour le droit à avorter, mais qui dans le même temps sont capables d’indiquer que l’avortement est TOUJOURS une situation de détresse, que l’avortement est un acte lourd, que l’avortement n’est JAMAIS facile et que c’est une décision qui n’est pas à prendre à la légère.

A tous ceux-là (oui, tous ceux cités plus haut), je voudrais leur adresser un bon gros fuck.

Oui l’avortement peut être bien vécu, non les femmes ne culpabilisent pas TOUJOURS, non dans leur esprit elles ne sont pas enceinte d’un petit bébé dont elles vont se séparer, OUI elles vont bien, merci.

Ça a été mon cas, et quand ça s’est mal passé, c’est parce que j’ai été confrontée à des gros tocards qui ont tout fait pour rendre cette IVG compliquée, qui ont tenté de me culpabiliser ou qui ont tenté de distiller du doute en moi.

Allez-vous faire mettre, TOUS, avec votre bonne morale. Tant que l’on part de l’idée qu’une IVG est forcément une situation lourde/grave/compliquée, et bien on aura du mal à avancer, même avec vos bons sentiments.

Mais l’enfer est pavé de bonnes intentions…

Mémoire corporel, naissance d’un déni, accouchement du bébé lointain.

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Mon corps est rempli de plis qui contienne trop d’histoire et trop de secret. Parle à ma main et celle-ci racontera une fourchette plantée dedans un soir à table. J’ai toujours peur quand mes enfants ont dans les 20 mois et que leur sens de la gestion de la fourchette est plus dans l’expérimentation que dans l’usage précis et conventionnel de l’objet. Quand on s’approche de mon front, pour l’embrasser, ou tout autre projet… en mois, je me souviens de ce jour en 1er maternelle où mon corps à violement rencontré un chauffage pendant la sieste car j’avais bougé trop près du chauffage et que je le suis retrouver en dessous. Dès ce jour, je n’ai plus dormis sur les matelas aux sols mais sur les lits de camps. Mon corps s’empreinte de son histoire, et m’interdit l’oubli. Et quand j’ose cette effronterie, il me le balance au moment qui est le plus inadéquat.
Je ne supporte pas les bisous dans le creux du coup que ce soit à droite ou gauche d’ailleurs mais pas derrière. Et tout autre contact là, me provoque des reflexe de protection. Ironique quand on aile le portage avec un porte bébé asymétrique de surcroit… il faut jouer de stratégie et d’ajuste pour préserver la zone sensible sous peine de se pencher. Cela me rappelle ces baisers préféré, à Lui .Cela me rappellent le dégout. Cette zone est interdite, et si je pouvais la laisser à l’air sans le moindre contact, j’en serais heureuse. J’ai appris à supporter les cols des pulls et les écharpes.
Il ne faut jamais me pincer ou mettre sa main sur le dessus de ma cuisse gauche, pas parce qu’un jour ne me suis blessé à l’escalade. Non. Parce qu’en voiture, Lui, posait systématiquement sa cuisse main dessus. Et s’amuser soit à la pincé pour déclencher un réflexe, soit laisser « juste » sa mains là entre les passages de vitesses.
La cuisse droite, se souvient de ma cousine mordant. Et là encore, ça un rapport avec Lui. Car je l’ai vu Lui, lui tuer sa chair et je l’ai vu elle, l’oublier. Et j’en porte un souvenir.
Puis vient la vie, le temps qui passe, la thérapie… Enfin entre temps il y a eu un homme, trompettiste sans talent (enfin ça se discute, là où il pratique, il en-là, mais je lui refuse ce droit. Il n’a le droit a rien selon moi). CeLuiLà, c’est une autre histoire, mais en soit, il a aussi marqué mon corps, et je ne tourne jamais ma tête à droite quand on fait l’amour. Sinon, j’ai encore peur qu’il sente mon odeur de petite fille qui lui donnait tant de plaisir. Et je n’aime pas les poulaillers convertis en débarras. Il y faisait des lits avec 6 chaises pour mieux me dire « je dois le faire »… et moi ? je dois me taire. Ma pire crainte, c’est que je sais que son truc de merde où il joue de la trompette aurait du faire la Madeline (une fête locale dans mon coin de Belgique, j’ai fuis un pays a cause de Lui, CeLuiLà, et CeDernier).Et la Madeline passe devant chez moi. Heureusement, ils ont dû annuler, faute de budget. Ouff. Sinon, je l’aurais agressé, parce que son souffle, son odeur son encrée dans mon nez. Mais c’est une autre histoire. C’est de Lui, que je veux parler.
Lui, donc… il a marqué mon corps en essayant de m’étouffer une fois, en écrasant son pied, juste assez pour me faire peur, mais pas assez pour me tuer… C’est la seul fois où je me suis défendu. J’ai tapé du sol dans ses couilles. Il était au-dessus de mon torse. J’ai osé… et payer cher cette insolence vitale.
Lui, me violait. Lui, c’était mon père. Lui, a 16 ans un dimanche matin, où je regardais par la fenêtre. Lui là, ce porc… moi, je regardais l’oiseau, et je voulais volais comme lui. J’écoutais mon imaginaire. Loin. Point. Je volais, j’étais un oiseau. Je n’entendais plus « Tu es vraiment une petite perverse à me forcer a coucher avec toi. Tu es vraiment une perverses, hein. Et tu aimes ça ».
J’ai oublié le reste.
C’était bien d’oublier.
Mon premier né à connu la césarienne. Oui, c’est bien au fond. Ca ne raconte rien de ce dimanche matin-là.
Mon second, je n’ai pas compris. Ca me faisait si mal. Mais pas mal comme vous le croyais… cette naissance m’a déchiré. Ma brisé, ma mutilé. Elle m’a fait tellement de mal…Mais surtout parce que je ne comprenais ce qui se passait en moi. Je n’ai pas pu. Pauvre naze, mettre au monde cet enfant fée ; qui a mis 25h a quitter mon girond. J’ai quitté la maison où je voulais tellement l’accompagner, pour le pire hôpital du coin. Un lieu de merde, que personne ne recommande dans la région, à deux pas, 1min30 en voiture. Je suis allé là où l’on m’avait fait une césarienne, au fond inutile. Mais qui m’avait évité ça. Et je ne le savais pas. Moi je voulais laisser à mon corps le droit au chemin de la vie.
J’ai eu mal, j’ai dit que c’était parce qu’il se présentait par les reins. Mais j’ai souvent repensé au dimanche matin, chaud. Il faisait chaud se jours-là. Trop chaud. Et avoir du plaisir ça fait mal. Vous saviez ça ? Moi pas. J’étais une petite perverse.
Puis, un bébé non prévu, une histoire pas simple. Bref, pas besoin de revenir dessus. Enfin sur le début.
Je suis abonnée au bébé sortant à presque 42 semaines quand on leur laisse leur temps. C’est horrible. La grossesse, j’ai subi une agression, un harcèlement. Je ne suis pas au mieux. Mais je m’enferme du monde.
Et puis ça y est, ça commence. Maintenant, je sais que ça me fait mal. Mais je suis forte. Je vais y arriver.
C’est la nuit, je dis « non, j’y arrive pas ». Qu’est-ce que je fais. Retour à l’hôpital carnage. Mais je le dis, ce n’est pas mon corps. C’est ma tête.
Mais je ne dis pas quoi.
J’ai mal. Je me dis que c’est la personne qui m’a agressé. Je l’insulte, parce que je me dis que ca va m’aider à dépasser tout ça. Non, rien y fait. Une image s’impose à moi. En moi y a un combat. « Dégage papa, tu es qu’une merde, une pourriture, lâche moi, je t’ai vaincu »… et je revois ce dimanche matin-là… celui du néant, celui du vide.
Chut.
Je veux partir a l’hosto de merde, me faire traiter comme une merde. Je veux qu’on m’arrache ce bébé, je veux plus de bébé (enfaite si, un dernier). Je veux plus ressentir son corps franchir mes entrailles. La gynéco, une garce. Elle me fait une épisio alors que la tête ce n’est pas sorti. La sage-femme me donne du synto… « Mais, je ne peux pas, j’ai eu une césarienne »… « Je sais ce que je fais »… « je veux pas ça » … Pu’ain, ne gâche pas ma capacité à s’attacher ace lui-là… Avec le 1° né, c’est si compliqué, avec le second, il commence seulement à m’aimer… me détruit pas ça… j’ai envie pour une fois que ce ne soit pas un combat de s’attacher.
Ça fait mal de l’écrire. Je veux plus que ça me brule…
Et puis, y a la sage-femme qui me met un ballon sur le ventre et s’assoie dessus. Ça fait mal… Ça fait mal comme ce dimanche. Y a qu’une différence entre ce dimanche, et le reste… c’est que ce jour-là, a 16 ans, c’est trop tôt pour le poser sur ces lignes déjà trop longue.
Elle, elle été comme lui, elle me dominer le corps. Je hais cette sage-femme, je veux qu’elle disparaisse de la terre. C’est une montre.
Mon homme sait à quel point j’ai souffert de ces attachements si difficiles.
Alors il refuse de prendre notre bébé dans ses bras. « Non, ça sera d’abord ma femme ». L’équipe ne comprend pas, refuse. Ils ne comprennent pas, lui font la morale. Parfois, vous savez vivre avec un psy, c’est chiant. Mais ce jour-là… c’était bien. Car il savait que pour moi, c’était vitale. Alors… il résiste. Refuse, et incite pour qu’on me le rende… qu’on me sépare pas de lui, comme pour le précédent. Même si il est post terme, faite pas chier…
Je suis une merde, je n’arrive pas à mettre mes bébés au monde au-delà de la torture de ce lui de merde. Je suis une pauvre naze, une merde. Les autres elles y arrivent. Moi je suis une petite chochotte. Je ne supporte pas la douleur.
J’ai mon bébé, et c’est magique, tout va bien… dans les 3 jours qui suivent sa naissance, mon homme commence une formation. Je serais seule avec mes 3 garçons. Et je sais que j’aurais pas d’intendance a gérer. Belle-Maman me fera le repas de midi tous les jours. Et mon homme ira les cherche la veille. Je refuse de voir tout le monde. On me dit que c’est une dépression. Non. Je m’en protège. Je suis ailleurs avec mes 3 garçons, leur père. Je suis bien.
Ma relation avec mon 3ieme enfant, dans son attachement coule de source, tout ce passe bien. C’est le merveilleux. Avec les deux autres, c’est paisible. La vie est douche.
Mais je sens un truc. Je n’en parle pas. Enfaite, je ne le sens pas. Je le vois. Un film au ralenti. Chut. Non, coupé la lumière.
Je n’aime pas les dimanches matins ensoleillé et sans nuage.
La vie est belle. Mais je tais la réalité. Le la laisse dans le silence.
Je fini par en parler, vaguement à mon homme. Il comprend ou pas. Je ne sais pas, à quel point ça me brise. Fais une deux sortit avec mes enfants dans le 1° mois post natal. Mais pas trop. Je ne veux pas voir les gens.
J’ai une visite. Une amie, une sœur. Une de ces femmes qui veille sur moi, qui lit dans mon cœur et qui y vois des beautés que je ne vois pas.
C’est bon. Mon bébé dort sur elle. C’est beau.
Je reste quand même dans un silence. Chut. Ne pas dire.
Et puis je le dis a elle, et des amies très proches. Je ne sais pas si elles sont capable de l’entendre. Mais je veux être entendu… je veux pas ca enfaite. Je ne sais pas ce que je veux. Je le dis.
Dans ma vie, j’ai 3 fées qui sont des amies. Elles sont de vraies magiciennes. Ces 3 femmes m’ont offert tellement d’amour, derrière tous ces défauts que je vois.
Elles lisent avec quelques autres aimes. Rare.
Un jour, un dimanche matin, j’ai voulu être un oiseau. Parce que j’ai le bonheur de ressentir mon corps, depuis toujours dans ses moindre mouvement ovarien. J’avais 16 ans. Et les oiseaux ne sont pas des magiciens. J’aurais voulu qu’il soit l’oiseau bleu, pour plein de raison. J’ai ovulé ce jour là. Et 4 mois plus tard. J’ai rejeté ce bébé. je l’ai expulsais dans le silence. Il était mort, et tant mieux. Je ne voulais pas de ce monstre.
Personne à part 6 amies, ma sage-femme et mon homme peuvent comprendre pourquoi je suis si revendicatrice du droit à l’ivg… Je n’y aurais jamais eu accès. Et lui, là, ce bébé, ce truc m’aurait acheté une vie déjà si dure.
Mon père est mort.
Mais mon corps lui, n’a pas voulu que j’oublie ce bébé. il m’a fallu 3 bébé pour regarder en face. Je croyais avoir régler le déni.
J’ai été violé par 3 hommes différents. L’un est le fils de ma nourrice (CeLuiLà), encore parfois la nuit, je me réveille quand mes règles sont en retard, comme si par magie un spermatozoïde boosté à l’uranium de Tchernobyl aller féconder une ovule et que j’accouche de lui. J’ai peur de lui. On est bien en étant dans un autre pays. Il est mon premier meurtrier corporel. Mon père, ce Lui, m’a violé, battu trop longtemps, et il est mort. Et j’en suis heureuse. Cedenier, c’est une autre histoire. Mais ce n’est pas celle qui m’a fait le plus de mal. J’ai porté plainte, il n’est pas en prison. Mais pour moi, c’est fini.
Vous savez, je n’ai que des garçons. C4est parce que les petites filles, on les viols.
Voilà. Je veux dans 2 ans accompagner un 4ieme enfant. Mon compagnon pas. Mais, serais-je capable de faire face à ça. Je veux que mes fées, que mes amies soit là. Je vais être entouré, et pas seule. Mais je ne sais pas si un jour ça se fera.
J’ai eu un bébé a 16 ans, je l’ai tellement hais. J’ai tellement frappé mon corps, qu’au final… mon corps l’a tellement rejeté, car je ne pouvais pas avoir accès a l’ivg… je me dis que j’ai de la chance. Mais je me suis fait mal pour en arriver là, anorexie, mutilation, me frapper le ventre encore et encore. J’ai aimé l’oublier
Mais mon corps, lui n’oublie pas. Si je suis grosse, c’est parce qu’on ne viole pas les grosses.
C’est con d’avoir mes clichés. C’est con, parce qu’ils sont faux, bête et stupide, mais il me permette te tenir mon chemin d’équilibriste.
Je suis maman de 3 enfants. J’ai une vie. Et loin de tout ce passé, dans un autre pays.. Je peine, je dessine, je fais de la photo. On me dit que j’ai du talent. J’accompagne des gens. J’ai un psy, que je vois au besoin, depuis pas mal d’année. Je m’auto gère plus ou moins bien. Ça doit être dur d’être mon enfant. Les gens me voient tel que je ne suis pas en vrai. On une perception loin de mon être. Je suis proche de mes enfants, physiquement. Parce que je n’ai pas peur d’être comme mon père, le fils de ma nourrice, ou CeDernier. Peu de gens connaisse mes capacités à ce que ce passé, glauque ne pourrisse pas mes pratiques professionnel. Les gens qui croisent ma route ne comprennent pas ma distance. Ce n’est pas que je ne veux pas. J’ai besoin de plusieurs années pour être proche, intime. Et une fois que je le suis, je ne vois plus l’intérêt de parler de ça. Ça ne me définit pas.
Un viol peu avoir un impact sur une naissance. Et une fausse couche provoqué par une haine de soi, un corps automutilé… n’oublie pas ce qu’on enferme dans un tiroir.
C’était long. Navré. Je ne pouvais pas faire autrement.
J’aime ma vie. Et elle m’a conduit à mon aujourd’hui. Mais, sinon, ça me brule. J’avance avec cette ombre. J’ai maintenant une belle relation avec mes deux ainées. Et ma relation avec mon 3ieme est belle. J’en profite. C’est doux. J’ai une vie ou y a des combats quotidiens. Des combats parce que je n’ai pas suivi le chemin normal…Je fais de la photo, je fais du dessin, je fais de la peinture. Je donne des formations. Je partage des tas de choses et j’offre beaucoup. Je suis dans un monde ailleurs… et au fond, j’ai construit un autre monde en décalage.
J’ai du mal à relire ces pages. Ça brule. Alors, ce n’est peut-être pas compréhensible. Mais là, je ne sais pas relire, corriger la formulation, tout ça. Et je sais que l’écris est mon abime. Et que j’en suis obscure.

Ceci est mon ventre

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Ceci est mon ventre. Il a 44 ans.

Il a subi 2 avortements.

Le premier était à 34 ans. La rencontre avec son père était si fraîche, trop fraîche. Parfois on réfléchit trop. 2 ans après je parle d’un enfant, timidement, pudiquement, mais le conjoint rêve d’autres choses, de grands espaces et d’océan, invoque sa famille douloureusement recomposée…je me sens mal aimée mais espère…j’attends. A 38 ans je fais un putsch, je déclare arrêter la pilule. Il ne dit rien, ne s’investit pas plus que ça. A 42 ans je suis enceinte. 2 mois, 3 mois, Mon homme à l’air presque content. Je suis heureuse.Tout se passe bien. Tout se passait trop bien.

3 mois 1/2. Aucun signe extérieur. L’amniosynthèse couperet détecte une trisomie, une erreur de de test m’oblige à passer une autre amniosynthèse, très douloureuse , comme une punition divine, pour avoir le droit d’avorter. Voilà le second avortement: Une interruption médicale de grossesse, à 16 semaines, violente comme un accouchement, à part que le nouveau-né est mort. De l’autre côté de la porte on entend les premiers cris des bébés tandis que le staff médical nous demande si nous voulons voir notre enfant trisomique mort et lui donner un prénom.

L’infirmière était presque soulagée de me voir pleurer quand j’ai lu sur l’acte de décès le sexe de mon enfant. Je ne voulais pourtant pas lui mettre un sexe à ce petit garçon…Une deuxième erreur malheureuse, qui ouvre les vannes d’un chagrin immense. Un chagrin presque sain pour le personnel médical, mais l’ouverture d’une boîte de Pandore pour moi.

Une énorme souffrance ne quittera plus jamais ce ventre. Tordu de tout ce gâchis, de la honte d’avoir naïvement pu se croire au dessus de la nature, la blessure d’amour propre de l’avoir annoncé pour le perdre 2 semaines plus tard, La culpabilité de ne pas l’avoir fait plus tôt, de ne pas avoir eu assez de conviction pour l’imposer plus tôt à mon conjoint, arrêter la pilule à 38 ans pour tomber enceinte à 42, quelle naïveté!
une sensation de vide cruel de n’avoir pas été assez aimée aussi. Pas assez aimée pour qu’on puisse vouloir de moi à nouveau un enfant.

J’ai perdu pied, perdu l’envie de travailler, j’ai voulu recommencer, ça n’a pas marché, 1 an, 2 ans. Le couple s’étiole, miné par la procréation médicalement assistée, les piqures journalières, l’amour programmé. Puis tombe le diagnostic d’ovules de trop mauvaise qualité. Le 14 février…Saint Valentin de merde.

Une clinique à Barcelone, un conjoint super réticent qui suit mollement, les piqûres, les comprimés, les crises dans le couple, mon homme qui bloque quelques jours avant le premier transfert, puis le jour même du deuxième transfert. 18 h avant exactement. J’arrive pour le transfert ravagée. Ça ne marche pas. Trop de souffrance sans doute.

Aujourd’hui mon conjoint ne veut plus, ne m’aime plus. Il part.
Je dois faire le deuil de mon couple, de ma maternité. Je ne travaille plus, sans emploi, je n’ai plus envie de rebondir.

La joliesse de ce ventre me parait bien cruelle, un ventre plat qui fait rêver les mères et qui devrait plaire aux mecs. Un Guernica intérieur qui lui ne fait rêver personne, et que mon conjoint déserteur laisse en champ de bataille abandonné. Ironie du sort, le tatouage sur ce ventre est symbole de fertilité. J’ai envie de l’arracher.

Privé de tout

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Bon et bien voilà j’ai 30 ans bientôt 31 ans ma vie est vide de sens, je pensais qu’à cet âge j’aurai déjà un paquet d’enfants à choyer mais non rien pas un ne désir de nouveau se greffer dans mon ventre pour débarquer neuf moi plus tard … la gynéco que j’ai vue il y a déjà plus de deux ans m’avait prévenue  » çà sera difficile avec votre ovaire gauche qui présente des micros-kystes et pas mieux pour l’ovaire droit qui lui a un kyste de bien 3 cm de diamètre » alors elle m’a laissé comme çà, avec ce verdict qui est devenue une réalité, avec cette peur du « bébé-jamais » alors il n’y a même pas de traitement? En tout cas elle ne m’a rien proposé comme solution … M’a juste toisé un bon coup avec l’air de dire « une obèse qui veut des enfants on aura tout vu! » parce que bien sûr ce qu’elle ne savait pas c’est que je pesais il n’y a que deux ans en arrière un poids tout à fait normal et que ces putains de kystes étaint déjà là! En fait, à l’âge de 15ans on m’avait dit : çà sera difficile d’avoir des enfants sans d’autres explications car à cet âge on y songe pas. Mais 25 ans plus tard si, çà nous ronge le pourquoi les autres et pas moi….

Pourtant à l’âge de 26 ans, le miracle s’est produit « j’étais enceinte » oui mais voilà coup du sort, pas du « bon » garçon, un mec qui m’a juste dit : qu’il ne voulait pas d’enfant avec moi, ok çà faisait que 4 mois nous deux mais, il connaissait les risques de faire l’amour sans capote et ce « problème » avait été conçut par nous deux, enfin comme je l’aimai la solution a été vite trouvée l’IVG, rien que ce therme me gave interuption volontaire de grossesse, ma volonté étais de le garder je pensai que mon ex changerai d’avis si il savait combien célà tenait du miracle … mais non j’ai dû confondre le rêve et la réalité. Un ivg ce n’est pas rien mais je l’ai subi çà fait mal au corps , au coeur et à la tête. Rien n’a plus été pareil depuis, j’ai perdu le goût de la romance, çà m’a endurcie.

Pas un jour ne se passe sans que je ne vis pas dans le regret ma vie aurait été bien différente depuis, cet enfant aurait un peu plus de 3 ans, l’âge des « Ze t’aime maman ». Peu le savent, peut-être que les autres comprendraient mieux ma colère, mes coups de gueules… J’ai vécu tout çà en silence, j’ai gardé çà pour moi car j’ai honte de ne pas avoir claquée la porte et imposé mon désir d’enfant. Car celui qui m’avait fait cet enfant à finit par partir, le comble c’est pour une autre qui en avait un enfant, chacun sa route comme il m’a dit. Moi je vis avec cette souffrance, lui n’en avait jamais reparlé comme si ce n’était rien !! Mais ce n’est pas rien, j’ai ressenti des petits papillons dans le ventre, qui le jour où j’ai pris le dernier cachet je n’ai plus rien senti, mon ventre était vide, vide, vide.

L’avortement fait mal très mal, j’ai accouché dans la douleur d’un amas rouge vif et dans le sang qui n’arrêtait pas de coulé, je me vidais dans l’indifférence du géniteur… Puis la douleur cesse mais pas le manque. J’ai depuis des douleurs atroces tout au long de mon cycle, alors qu’auparavant j’avais jamais mal au ventre. Rien n’est plus comme avant, rien ne sera plus. J’ai juste mis un mouchoir dessus. Mais chaque mois je me dis çà y est cette fois-ci c’est la bonne, un nouveau papillon est là dédans. Et chaque mois je pleure car non il n’y a personne mon ventre est vide !

Donc faut bien s’y faire je ne serai que la tata , la fille sympa qui rend service pour garder les gosses des autres … Mais moi je les aime les mômes, j’en veux un à moi! Jules n’a pas l’air très décidé pour trouver une solution, pour lui ce n’est pas son problème mais le mien, après tout s’il voulait un enfant il n’aurait que juste à changer de femme… Et puis c’est surtout mon désir pas le sien. C’est pas le moment, je ne bosse plus, lui n’a pas beaucoup de boulot, bref l’argent manque mais si on ne faisait des enfants que quand on a de l’argent il n’y aurait pas beaucoup de naissance. C’est encore une fausse excuse pour me faire comprendre que non, il ne veut pas d’un enfant tout de suite.

Mais le temps passe mes ovaires fatigue, 30ans c’est le bon âge pour fonder une famille non? Autour de nous les couples font comme par hasard des tonnes d’enfant, rien que l’année dernière je connais une dixaine de femmes qui ont eu un enfant. Alors je patiente mais ces « nouvelles mères » me gavent me font bien comprendre que je ne fait pas partie de leurs clans, combien de fois j’ai pu entendre « tu ne peux pas comprendre, tu n’as pas d’enfant … » j’ai juste envie de hurler mais putain si tu savais connasse combien j’aimerai être à ta place quand tu te plaind de tes gosses , donne-les-moi et crois-moi que je ne leurs gueulerai pas dessus toute la journée comme toi !

C’est simple dès qu’une femme est enceinte, elle se sent supérieure à celles qui galère pour l’être.Elles ne comprennent pas combien c’est dur d’être toujours celle qui regarde son ventre en pleurant.

Et puis j’en ai marre des « mères » qui me disent : « si t’y pense trop çà ne marchera pas » ce sont les mêmes qui sont tombées enceintes le premier mois d’arrêt de pilule ! Çà c’est sûr elles n’ont pas eu le temps de faire mûrir l’idée du : « et si je n’avais jamais d’enfants. Celles qui me saoulent le plus sont celles qui t’affichent leurs gros ventres pendant neuf mois et qui te disent : « la prochaine se sera toi ! » Faux-culs oui, elles en ont rien à fouttre, elles l’ont le fruit de leurs désirs ! Il y a aussi les filles qui te donnent des conseils, j’ai juste envie de leur dirent : c’est bon j’ai compris depuis longtemps comment on fait les bébés, je n’ai pas besoin que tu me dises : tu sais faut faire l’amour le jour de ton ovulation ! Prends-moi pour une conne aussi, je t’ai dis moi qu’il faut faire le poirier après chaque rapport, non alors tes conseils tu peux te les mettre où je pense … Puis il y a celles qui te prennes en pitié « Ma pauvre je sais que çà fait 2 ans que tu galères pour avoir un enfant … Moi à ta place je déprimerai en plus de çà tu serais une super maman », merci on a compris ! Enfin je ne leur en veux pas car la plupart se disent : elle y arrivera un jour, le problème ce n’est pas elles mais moi.

Un de mes combats

combat

Jusque la j’ai perdu 4 rounds avec la Mort…ou la Vie c’est comme on veut…4 fois au tapis, je mets un genoux à terre, encore, me relève, encore, secoue la tête pour reprendre mes esprits, elle est en fasse de moi, il faut juste trouver son talon d’Achille pour triompher.
Un uppercut ! Me revoilà dans le combat, à cette heure j’ai perdu mes gants, plus aucune protection, tant pis on savait que ça se finirait comme ça, c’est elle ou moi maintenant. Elle joue le chrono pour me mettre K.O. Moi sur l’espoir… Les os craquent à chaque assaut, les phalanges en sang je tape, je tape, je tape, je hurle qu’elle doit aller ailleurs maintenant, me laisser en paix. Je pleure aux douleurs infligées, j’ai du mal à tenir ma garde. L’entraineur essuie les larmes, je ne l’entend plus, il me fait signe d’arrêter le combat, dans ses yeux je lis la peur, la peur que mes blessures soient trop graves… Combien de temps vais-je encore pouvoir tenir sur ce ring? Ma mâchoire se serre, la rage m’enivre. La cloche vient de tinter au loin, dissout dans le vacarme de la foule en liesse, les deux mains sur la corde je me hisse sur mes jambes, le tabouret retiré, je retourne au combat…

« 1,2,3,…10 !!! The winner is….. »

Prenez vos paris ! La côté est de 10 contre 1, ce sera un suicide ou un exploit, mais si la vie décide de m’habiter enfin et me sourire une fois dans mes bras, vous pourriez bien devenir un homme riche…

Des explications plus claires :

Ce combat c’est celui que je mène pour devenir mère.

4 fausses couches en 1 an et demi à 24ans. Maladie de Crohn diagnostiquée à 20 ans et syndrome des anti phospholipides trouvé par un bilan fausse couche.
Ces mois et ces pertes ont été atroces à vivre, je ressens depuis ma plus tendre enfance le désir non seulement d’être mère mais d’enfanter avec mon corps. Et puis mon corps qui pourtant projette une image de bonne santé fait défaut, je tombe enceinte facilement, rapidement mais je ne conserve pas la vie. Aujourd’hui, après avoir écumé plusieurs médecins pour enfin en trouver un qui veuille bien me proposer un traitement digne de ce nom, j’ai décidé, avec la prescription en main, de donner à mon corps du répit.

J’ai eu envie de me freiner pour ne pas davantage l’abîmer, entre les hormones, les piqûre d’anti coagulant, les fausses couches spontanées, les IVG médicamenteuses et chirurgicales pour « nettoyer », le surpoids, la fatigue… J’ai voulu donner plus de chances de réussite à mon corps qui me trahissait jusque là, qui ne m’offrait pas mon rêve : un enfant. Longtemps vécu comme un ennemi, j’essaye au fil des mois de le considérer comme un ami en difficulté et mon devoir et de l’aider. Alors en surpoids depuis toujours jusqu’à atteindre l’obésité, me voilà avec 20kg de moins en mangeant équilibré atteignant la limite du poids de l’IMC « normal », à faire du sport, à arrêter de fumer, bref à faire de mon corps un partenaire qui mérite plus d’égards de ma part.

Il n’est pas parfait, loin de là, mais j’essaye de l’améliorer le plus possible avec les possibilités que j’ai. J’espère qu’il ira mieux au point de réussir le miracle de la vie. J’ai peur…mais j’y crois. Un jour…peut être.

Mon IVG


Je suis tombé enceinte une première fois l’été 2011, à 21 ans, sans emploi, dépressive, loin de ma famille, mes amis et en reprise d’études j’ai paniqué et avorté…du début à la fin je savais que ce n’était pas ce que je voulais, cette vie en moi je l’aimais autant que je me détestais de mon acte.
Après ce que j’appelais mon homicide volontaire, j’ai voulu nier, faire comme si rien ne c’était passé et pousser le vice au point de n’en parler à personne, pas même à mon compagnon et plonger dans un mutisme qui me couperai de toute vie sociale pendant 3 mois.
Trois mois pour réussir à en parler à mon copain qui lui ne comprenait plus ce qui m’arrivait.
Un mois plus tard nous décidons de faire un enfant, un enfant qui certes n’effacerait pas l’IVG mais un enfant voulu, désiré.
Début février 2012, tous les symptômes sont là, les seins douloureux, les tiraillements de l’utérus, les vomissements, etc.
Le lendemain prise de sang, résultat positif, je revis et mon homme rayonne à l’idée de devenir père.
Pendant deux semaines, on parle de cet enfant à venir pour octobre, on parle déménagement, nouvelle vie, fille ou garçon ?
Puis au bout de deux semaine, un dimanche matin après une nuit blanche car les tiraillements se sont localisé du côté gauche de l’utérus et sont vraiment très douloureux, je réalise que je perds un peu de sang, pas assez pour s’inquiéter mais entre les douleurs et les gouttes de sang il ne m’en fallait pas plus pour tirer mon copain du lit et filer aux urgences.
Après douze heures d’attentes et de souffrance intense pendant lesquelles tous les médecins me rassuraient me disant « ne vous en faîtes pas, arrêtez de stresser vous aurez moins mal » on m’annonce que la grossesse est extra-utérine et on me donne enfin un lit afin que je puisse m’allonger ailleurs que sur le sol, 15min plus tard une infirmière me dégage de mon lit avec l’argument « les lits sont pour les femmes enceintes »….on m’a avorté dans la nuit, une seconde fois.
J’ai eu de la chance, j’ai réagi vite et n’ai pas perdu ma trompe mais ma dépression et mon dégoût de moi-même on retrouvé leur chemin de suite.

Alors ce corps maintenant, je le regarde, je le vois mais il ne m’appartient plus, il me dégoûte, j’ai vécu cette grossesse extra utérine comme une punition pour l’IVG de septembre.
Retomber enceinte est devenu phobique, alors pour le moment j’essais de sortir de ma solitude, d’en parler et de ne pas le faire payer à mon amoureux par mes crises de larmes et de nerfs.

Merci.

Sh.