Ceci est mon ventre

ventre
Ceci est mon ventre. Il a 44 ans.

Il a subi 2 avortements.

Le premier était à 34 ans. La rencontre avec son père était si fraîche, trop fraîche. Parfois on réfléchit trop. 2 ans après je parle d’un enfant, timidement, pudiquement, mais le conjoint rêve d’autres choses, de grands espaces et d’océan, invoque sa famille douloureusement recomposée…je me sens mal aimée mais espère…j’attends. A 38 ans je fais un putsch, je déclare arrêter la pilule. Il ne dit rien, ne s’investit pas plus que ça. A 42 ans je suis enceinte. 2 mois, 3 mois, Mon homme à l’air presque content. Je suis heureuse.Tout se passe bien. Tout se passait trop bien.

3 mois 1/2. Aucun signe extérieur. L’amniosynthèse couperet détecte une trisomie, une erreur de de test m’oblige à passer une autre amniosynthèse, très douloureuse , comme une punition divine, pour avoir le droit d’avorter. Voilà le second avortement: Une interruption médicale de grossesse, à 16 semaines, violente comme un accouchement, à part que le nouveau-né est mort. De l’autre côté de la porte on entend les premiers cris des bébés tandis que le staff médical nous demande si nous voulons voir notre enfant trisomique mort et lui donner un prénom.

L’infirmière était presque soulagée de me voir pleurer quand j’ai lu sur l’acte de décès le sexe de mon enfant. Je ne voulais pourtant pas lui mettre un sexe à ce petit garçon…Une deuxième erreur malheureuse, qui ouvre les vannes d’un chagrin immense. Un chagrin presque sain pour le personnel médical, mais l’ouverture d’une boîte de Pandore pour moi.

Une énorme souffrance ne quittera plus jamais ce ventre. Tordu de tout ce gâchis, de la honte d’avoir naïvement pu se croire au dessus de la nature, la blessure d’amour propre de l’avoir annoncé pour le perdre 2 semaines plus tard, La culpabilité de ne pas l’avoir fait plus tôt, de ne pas avoir eu assez de conviction pour l’imposer plus tôt à mon conjoint, arrêter la pilule à 38 ans pour tomber enceinte à 42, quelle naïveté!
une sensation de vide cruel de n’avoir pas été assez aimée aussi. Pas assez aimée pour qu’on puisse vouloir de moi à nouveau un enfant.

J’ai perdu pied, perdu l’envie de travailler, j’ai voulu recommencer, ça n’a pas marché, 1 an, 2 ans. Le couple s’étiole, miné par la procréation médicalement assistée, les piqures journalières, l’amour programmé. Puis tombe le diagnostic d’ovules de trop mauvaise qualité. Le 14 février…Saint Valentin de merde.

Une clinique à Barcelone, un conjoint super réticent qui suit mollement, les piqûres, les comprimés, les crises dans le couple, mon homme qui bloque quelques jours avant le premier transfert, puis le jour même du deuxième transfert. 18 h avant exactement. J’arrive pour le transfert ravagée. Ça ne marche pas. Trop de souffrance sans doute.

Aujourd’hui mon conjoint ne veut plus, ne m’aime plus. Il part.
Je dois faire le deuil de mon couple, de ma maternité. Je ne travaille plus, sans emploi, je n’ai plus envie de rebondir.

La joliesse de ce ventre me parait bien cruelle, un ventre plat qui fait rêver les mères et qui devrait plaire aux mecs. Un Guernica intérieur qui lui ne fait rêver personne, et que mon conjoint déserteur laisse en champ de bataille abandonné. Ironie du sort, le tatouage sur ce ventre est symbole de fertilité. J’ai envie de l’arracher.

96 grammes.

96

 96 grammes.
C’est moins que ce que je mets de sucre quand je fais un gateau avec ma fille. C’est à peine le poids d’un bout de pain, ou d’un caillou. C’est rien.
96 grammes de mon corps, je ne le remarque pas sur la balance, ni dans un sens ni dans l’autre. C’est rien.
96 grammes dans mon corps, ca ne se voit pas et ca ne donne pas de coups de pieds, d’ailleurs ca pourrait peser combien un petit pied d’un 96 grammes? cette blague..Rien qu’on puisse sentir, alors 96 grammes, c’est rien.
Juste un nombre sur un papier au milieu d’autres nombres et de dates, au milieu de compte-rendu, au milieu de mots barbares, au milieu de photos de ces 96 grammes figés en noir et blanc, au beau milieu d’un dossier périnatal jaune à mon nom barré d’un grand trait en diagonale et d’initiales » FC » en grosses lettres en haut à droite pour te clore le dossier.

Ces 96 grammes, pendant exactement 11 semaines et 5 jours, ont habité mon corps, mon coeur et mon esprit.
Je regardais ce pauvre bout de plastique plein de pipi avec ses deux barres bleues et me disais que c’était la plus belle chose au monde.
Et je pensais Ikea, et où on va mettre son lit quand il n’habitera plus mon corps mais la chambre de sa sœur, et il faudra en acheter un nouveau pour la grande ou alors il faudra qu’on déménage?
Je pensais au prénom qu’on pourrait donner aux 96 grammes quand ils seraient devenus 3 kilos 5.
Et je pensais à un sexe, qui aurait résolu le dilemme body bleu ou body rose.

Et aujourd’hui, ces quelques chromosomes de sexe, ces ébauches de petites mains qui n’attraperont jamais les barreaux du lit Ikea, ce petit corps à grosse tête dont le cœur de battre s’est arrêté et qui ne portera jamais de body, ni bleu ni rose..ces 96 grammes sont dans le formol? dans les poubelles de l’hôpital, ou dans l’incinérateur?
Ces 96 grammes de « matériel » m’ont été aspirés, les parois de leur petite maison curetées, ils ont été analysés, ré-analysés, triturés, maltraités, jetés.
Aux oubliettes, les 96 grammes.
Et mon corps, qui a été berceau, puis tombe, est désormais vide.
« La Nature est bien faite, Madame. » Certes, mais quand le corps devient monstre et la vie devient un nombre qui n’évolue plus, je peux me permettre d’en douter.

96 grammes, c’est rien. C’est même pas le poids de mon pauvre petit coeur brisé.

Lilina.

Je vais être maman

grossessse

Aujourd’hui, du moins dans quelques jours, je vais être maman.
Je suis contente, enfin, je pense… J’ai eu du mal à accepter que j’allais donner la vie, moi qui ne l’aime pas, moi qui ai si peur de reproduire mon enfance.
Il faut dire que je n’ai pas été gâtée, mais je ne me plains pas !!
Mes parents ont divorcée quand j’avais 7 ans et demi, j’ai vu mon père ivre avec ce grand couteau qui voulait égorger ma mère car il ne supportait pas la séparation, je l’ai vu taper mon frère car il voulait une fille, j’ai entendu les hurlements dans cet appartement. Je me revois devant l’immeuble à demander de l’aide, voir ces passants me dévisageant mais passant leur chemin…
Et puis on est partis, ma mère a refait sa vie avec son amour d’enfance. Cet homme me frappait et me violait. 7 années de souffrance, de questions « pourquoi moi ? Est-ce normal ? »
Pendant ces 7 ans ma mère s’est rendu compte de ce qu’il se passait mais elle était enceinte donc il a fallu que je me taise pour que mon petit frère ait un père… et moi ? Avais-je eu une enfance avec un père ? Et puis ne vaut-il mieux pas un enfant sans père plutôt qu’un homme qui abuse et frappe votre fille ?? Apparemment nous n’avons pas la même logique !!
Vers mes 14 ans mon grand père est décédé, début d’une grosse dépression pour moi, j’avais perdu un repère fondamental dans ma vie ! Me voici sous traitement, je refais pipi au lit à 14 ans et je me gratte. Je gratte le dos de mes mains pour évacuer ma colère, ma douleur, c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour ne pas m’en prendre à d’autres personnes.
Ma mère quitte le père de mon petit frère car il l’a trompé (oh ben mince alors !! c’est vrai que tromper c’est pire que violer ta fille !!). Nous partons vivre chez ma mamy qui ne supporte pas de vivre seule depuis la mort de mon papy… Ma grand-mère apprends les abus de mon beau-père et elle s’en veut, mon papy l’avait mis en garde « prends garde à lui, il n’est pas net avec elle ».
Ce n’est pas de ta faute mamy, il donnait bien le change en public !!
A 16 ans je prends conscience que pour m’en sortir il faut que je porte plainte, que je reprenne le sens de ma vie… au bout de 6 ans de combat j’ai enfin été reconnu victime !! Ce fut un soulagement et l’arrêt de mon traitement pour dépression.
A 19 ans j’ai voulu retrouver mon père (qui après le divorce est parti loin), il fallait que je sache, que je retrouve un repère masculin, que je me créé mes propres souvenirs et pas que ce que ma famille me raconte, mais j’ai appris avant même mes recherches qu’il était décédé depuis 15 jours…
Une succession d’échecs, de phase de dépression et un jour un petit rayon de soleil LUI.
Rencontrer un jour par hasard, une soirée avec des amis, une nuit ensemble, et finalement cela fait 7 ans que nous sommes ensemble, une nouvelles vie à commencer quand nous avons changé de région il y a 1 an et demi, je n’ai plus peur de croiser mon bourreau, je n’ai plus de mauvais souvenirs à chaque coin de rue. Ici je revis !!
Et puis en janvier nous nous sommes rendu compte qu’une petite fille de presque 3 mois s’était installé dans mon ventre déclenchant de fausse règles comme pour que je n’ai pas peur de son arrivée.
Je me suis très souvent posé la question de notre avenir a 3, est-ce que j’arriverai à faire confiance à mon chéri envers notre fille, ne vais-je pas être trop protectrice ?? Vais-je réussir à donner la vie par une partie de mon corps qui me dégoute ? Une partie qui ne m’appartient plus depuis bien longtemps.
Cette grossesse m’a fait très peur mais maintenant je sais… Je sais que j’y arriverai, IL sera là pour m’épauler, pour me rassurer, et puis il n’est pas comme mon beau père, ce n’est pas un pervers, et puis il aime déjà sa fille même si elle n’est pas encore la physiquement.
Dans quelques jours je vais être maman,
Dans quelques jours une nouvelle page de ma vie s’écrira
Dans quelques jours je me sentirai peut être mieux !!

 

Ce qui ne nous tue pas nous rends plus fort, on me dit que je suis forte mais moi je me sens comme une poupée de chiffon parfois… un jour j’arriverai à les croire !!

(mon bidon tout rond)

Boulette

La vérité sort de la bouche des enfants

vérité
J’ai 31 ans, et mon poids, depuis dix ans maintenant, oscille entre 52 et 82 kilos, au gré de mon humeur. Je me suis habituée à ces rondeurs, et je les prends bien : je ne me sens pas tellement complexée, et je ne déteste pas, lorsque je vais aller à la plage, porter des bikinis, mon principal argument quand on me demande si ça ne me gêne pas que mon ventre soit visible étant « Celui qui n’est pas content, qu’il regarde ailleurs ! »
Je ne déplais pas aux hommes, ça aide. J’ai peut-être un petit quelque chose, je ne sais pas. On me drague dans la rue. Et, si depuis trois ans je partage mon quotidien avec le même homme, avant ça, je n’ai jamais manqué d’amoureux, et j’ai même eu une vie plus que légère à un moment donné, et ce quel que soit mon poids. Je pense que les hommes aiment les femmes rondes, quoi qu’ils en disent, et puis c’est tout…
J’ai essayé des régimes, c’est vrai. Histoire de pouvoir m’habiller comme je le voudrais, parce que je suis un peu coquette, et pour avoir la possibilité de porter des talons hauts sans risquer de me péter un genou à chaque pas. Pour des questions esthétiques plus que psychologiques, donc. Mais je n’ai jamais réussi, tout simplement parce que j’aime trop manger, et que me priver de nourriture revient pour moi à me priver de vie.
Donc, tout allait bien.
Jusqu’à… hier, en fait.
Hier, je vais aider une amie enceinte et déjà Maman de deux adorables monstres à monter une armoire, avec mon compagnon et un autre ami. Je cherche du matériel avant de commencer, accompagnée du petit dernier, que je n’ai vu que deux ou trois fois et qui n’a pas sa langue dans sa poche. Je ne sais même pas quel âge il a, mais vu que sa tête arrive au milieu de ma cuisse quand il est debout, et que je mesure 1m58, je ne pense pas qu’il doive avoir plus de 3 ans.
Je cherche une feuille de papier, et il gigote dans mes pattes en me tournant autour, en chantant et en riant, et je me marre avec lui. Et tout à coup, il se jette contre moi, tend sa petite main vers moi, sur la pointe des pieds, et appuie sur mon ventre en me disant, avec un grand sourire : « T’as quoi dans ton ventre ? »
Moment de stupeur…
Je le regarde, complètement paniquée. D’un côté, des milliers de réponses rigolotes pour enfants me viennent à l’esprit, et je m’apprête à lui répondre « Des pâtes, du chocolat, et du nougat… » ou un truc du genre, mais au même instant la vérité me frappe, et je lui réponds la vérité :  » Rien. »
Il rit franchement, et me dit, sans porter de jugement ni se moquer : « Ah, c’est juste ton bidon, alors ? » et court cherche son une paire de ciseaux pour m’aider à découper des étiquettes, sans plus penser à rien d’autre qu’à aider les grands à faire du bricolage.
Seulement voilà, moi, je reste plantée au milieu du salon, avec les larmes aux yeux…
J’avais bien conscience d’un désir d’enfant, avant ça, quand même, je ne suis pas stupide. Nous en avons parlé, avec mon compagnon, mais il dit que ça n’est pas le moment, que nos situations financières ne sont pas stables, et qu’il attend de voir si ça fonctionne vraiment entre nous, parce que nous avons eu des moments difficiles dont nous nous remettons lentement…
Mais de là à penser que je remplis mon ventre avec, justement, des pâtes du chocolat et du nougat, pour me donner inconsciemment l’illusion que je porte en moi autre chose que seulement moi, et donc du vide ? J’avoue que je n’en étais pas là.
Merci Naïm. Tu ne le sauras probablement jamais, et je n’ai pas encore pris de décision définitive, mais il se pourrait bien que tu sois à l’origine d’un déclic.
Il se pourrait bien, oui, que ta naïve logique d’enfant me permette de perdre ces kilos en trop si révélateurs, ou bien de quitter enfin cet homme qui retarde depuis trois ans le moment de féconder le ventre que je lui offre…

Cachez ces seins que je ne saurais voir…

seins

 Mes seins, je vous ai toujours trouvés trop petits mais votre forme me plaisait, avant… Maintenant, je dois vous accepter.
Avant, j’avais les seins bombés, petits avec leur 85B à peine rempli mais avec une jolie forme qu’un petit soutien gorge forme corbeille mettait en valeur. Avant, c’était avant ma deuxième grossesse … Je fais partie de ces femmes qui ne prennent pas de graisse, deux grossesses, 15 kilos pris lors de chacune d’elle et perdus en un mois… Un bébé, 2 mois d’allaitement, le retour d’un corps parfait, une peau intacte, un joli bombé. Un autre bébé, 6 mois d’allaitement et des seins littéralement vidés, plissés, plats… Allongée, ils sont comme ceux d’une grand-mère. Vite, cachons cette atrocité, il ne faut pas que l’homme puisse voir les dégâts ! Le drap, la couverture, mes mains, je cherche vite un truc pour ne pas qu’il voit ces rides, ces plis, ce creux à la place d’un sein…honte, peine, dégout de moi.
Pourtant, je les ai bichonnés, crémés, massés mes seinsounnets mais non, ils ont décidé de s’enfuir. Aïe, rien ne peut les remplir, même pas ces 3kg repris, au cas où. Voilà, moi aussi je l’ai, cette cicatrice de mes maternités. Moi aussi, je peux dire, « oui mon corps a souffert mais c’était pour la bonne cause ». Il faut que j’accepte. Ma mère a eu le cancer du sein à 36 ans, elle n’en a plus qu’un vrai, sa sœur aussi. Alors, chirurgie, seule qui pourrait redonner du bombé à ces œufs crevés, je te dis non car j’aurais trop peur que tu me caches cette boule qui se développera peut être.
Comme maman, si je dis « oui » à la chirurgie, ce ne sera que si elle est réparatrice, que si le cancer m’attrape puis me laisse vivre. En attendant, mes seins, je dois vous accepter, je dois accepter d’avoir la poitrine d’une dame plus âgée mais pourquoi ça me fait si mal, si honte, d’avoir des seins tout vides et plissés ? Aucun soutien gorge n’arrive à combler ces creux, plus rien ne les rend bombés. Allez mes seins, je vous aime quand même, on va faire la paix.

Un de mes combats

combat

Jusque la j’ai perdu 4 rounds avec la Mort…ou la Vie c’est comme on veut…4 fois au tapis, je mets un genoux à terre, encore, me relève, encore, secoue la tête pour reprendre mes esprits, elle est en fasse de moi, il faut juste trouver son talon d’Achille pour triompher.
Un uppercut ! Me revoilà dans le combat, à cette heure j’ai perdu mes gants, plus aucune protection, tant pis on savait que ça se finirait comme ça, c’est elle ou moi maintenant. Elle joue le chrono pour me mettre K.O. Moi sur l’espoir… Les os craquent à chaque assaut, les phalanges en sang je tape, je tape, je tape, je hurle qu’elle doit aller ailleurs maintenant, me laisser en paix. Je pleure aux douleurs infligées, j’ai du mal à tenir ma garde. L’entraineur essuie les larmes, je ne l’entend plus, il me fait signe d’arrêter le combat, dans ses yeux je lis la peur, la peur que mes blessures soient trop graves… Combien de temps vais-je encore pouvoir tenir sur ce ring? Ma mâchoire se serre, la rage m’enivre. La cloche vient de tinter au loin, dissout dans le vacarme de la foule en liesse, les deux mains sur la corde je me hisse sur mes jambes, le tabouret retiré, je retourne au combat…

« 1,2,3,…10 !!! The winner is….. »

Prenez vos paris ! La côté est de 10 contre 1, ce sera un suicide ou un exploit, mais si la vie décide de m’habiter enfin et me sourire une fois dans mes bras, vous pourriez bien devenir un homme riche…

Des explications plus claires :

Ce combat c’est celui que je mène pour devenir mère.

4 fausses couches en 1 an et demi à 24ans. Maladie de Crohn diagnostiquée à 20 ans et syndrome des anti phospholipides trouvé par un bilan fausse couche.
Ces mois et ces pertes ont été atroces à vivre, je ressens depuis ma plus tendre enfance le désir non seulement d’être mère mais d’enfanter avec mon corps. Et puis mon corps qui pourtant projette une image de bonne santé fait défaut, je tombe enceinte facilement, rapidement mais je ne conserve pas la vie. Aujourd’hui, après avoir écumé plusieurs médecins pour enfin en trouver un qui veuille bien me proposer un traitement digne de ce nom, j’ai décidé, avec la prescription en main, de donner à mon corps du répit.

J’ai eu envie de me freiner pour ne pas davantage l’abîmer, entre les hormones, les piqûre d’anti coagulant, les fausses couches spontanées, les IVG médicamenteuses et chirurgicales pour « nettoyer », le surpoids, la fatigue… J’ai voulu donner plus de chances de réussite à mon corps qui me trahissait jusque là, qui ne m’offrait pas mon rêve : un enfant. Longtemps vécu comme un ennemi, j’essaye au fil des mois de le considérer comme un ami en difficulté et mon devoir et de l’aider. Alors en surpoids depuis toujours jusqu’à atteindre l’obésité, me voilà avec 20kg de moins en mangeant équilibré atteignant la limite du poids de l’IMC « normal », à faire du sport, à arrêter de fumer, bref à faire de mon corps un partenaire qui mérite plus d’égards de ma part.

Il n’est pas parfait, loin de là, mais j’essaye de l’améliorer le plus possible avec les possibilités que j’ai. J’espère qu’il ira mieux au point de réussir le miracle de la vie. J’ai peur…mais j’y crois. Un jour…peut être.

Je viens de taper « suicide Kétoprofène » dans google

je viens de taper « suicide Kétoprofène » dans google

Bonsoir,

nous sommes le 31 mars 2013. Demain c’est le 1er Avril et je n’ai pas l’humeur à faire des blagues. Il est 23h39.

J’ai un peu honte mais je viens de taper « suicide Kétoprofène » dans google, parce que j’en ai une petite boîte en métal pleine et que je ne sais pas, ça peut servir.

Je ne vais pas toujours bien, mais la plupart du temps je ne pousse pas l’envie jusque là. J’ai un peu honte mais j’aimerais bien mourir. Mais le désir n’est pas assez fort pour que je vide ma boîte. J’ai peur de me rater et d’être « celle qui a voulu se suicider » pendant toute ma vie. J’ai peur de subir mon étiquette de non-battante. Et je ne veux pas avoir mal, j’ai eu mon lot de douleurs.

Ma vie ne m’intéresse pas. Et la suite non plus. Mon cœur est tout sec. Mes yeux sont tout gonflés. Mon dos est voûté. Je voudrais ne pas être née.

Pendant trois ans, chaque soir, j’ai prié Dieu qu’il prenne soin de ma famille et qu’il me fasse mourir. Je devais mourir le jour de mon treizième anniversaire, il n’a jamais exaucé ma prière. J’ai cessé de croire en Dieu. Et puis j’ai été heureuse. En 2011, je suis tombée enceinte. Et en fait la Nature a décidé pour moi que c’était trop tôt et mon bébé n’est jamais devenu un bébé. Tout sombrait, je n’avais personne à qui parler. J’allais mal, je ne mangeais pas, j’ai puni mon corps de m’enlever ce qui aurait pu être ma raison de vivre. J’ai dit que je faisais un régime mais non. Je voulais disparaître, comme mon bébé indésirable et si désiré avait disparu. J’ai voulu encore mourir. Mais je n’ai demandé l’aide de personne, sauf que quelqu’un est arrivé. Alors que je me préparais à voir mon sang couler, pour la dernière fois, s’échapper là, de mes deux petits bras. Cette personne m’a sauvé la vie de bien des façons. Et j’ai eu dix-neuf ans.

Aujourd’hui il n’y a personne. Juste moi et un Dieu qui n’existe pas, et une douleur qui existe bien, là. Alors j’ai tapé « suicide Kétoprofène ». Pour voir. Pour savoir. »

Mon ventre, ma honte

octobre face

Quand j’étais jeune, j’avais un petit ventre gonflé à cause de la maladie coeliakie ( allergie à la farine ) et j’en avais déjà honte mais il était pas si voyant que ca quand j’y repense.

Au jour d’aujourd’hui, je ne vois que lui. J’ai 31 ans et j’ai eu deux grossesses de 9 kilos chacune. A ma première grossesse, mon ventre est devenu énorme que tout le monde me demandais si j’avais des triplés.
Après mon accouchement mon ventre est devenu ce qu’il est maintenant car j’ai perdu trop vite, ma peau n’étais pas élastique et le voilà qui pend.
Mon assurance à refuser l’abdominoplastie et ainsi gâcher ma vie sentimentale.
Mon mari m’a quittée, j’ai retrouver un homme qui dit m’aimer comme je suis mais qui ne me touche jamais.
Maintenant je manque de confiance en moi, je n’ose pas me regarder dans un miroir, quand un homme me regarde je me dit que dans sa tête il doit se dire: oh mon Dieu, la grosse baleine…
Je n’ai plus le sourire, mes enfants me voyent toujours en larmes. De temps en temps je me dit qu’il faut que je me bouge, faire du sport ou appliquer des crèmes amincissante, mais j’abandonne tout aussi vite car je ne vois pas de résultats et je me demande à quoi bon…

Entre nous je vais vous confier que je n’aime plus mon copain, je reste avec lui juste pour ne pas me retrouver seule car je suis sûre que personne ne voudra de moi. J’accepte donc de vivre avec un homme avec lequel il n’y a aucune relation sexuelle, aucune communication, qui ne sort jamais avec moi, qui dort dans le canapé et moi dans le lit… On a rien d’un couple mais au moins je ne suis pas seule…

Geste permis

toucher

Ce jour de bonheur, tâché de douleur.

Je l’ai sentit enfoncer ses doigts glacés, j’ai commencé par avoir mal…peut être est ce normal…
Puis la douleur devenait si forte, je ne tenais plus en place !

Elle me répète « je ne trouve aps votre col, je ne trouve pas votre col…ah je ne le trouve pas ! »
Apres 2 grossesses, je savais ce que c’etait un touché vaginal douloureux, je savais ce que c’etait quand la sage femme ne trouvait pas le col ou n’arrivait pas à l’attrapper.

J’etais allongée là, sans défense, les jambes ecartées, quelques larmes… Je ne sentais même plus les contractions, juste cette douleur. Elle m’a arraché, me disais-je.
Quand elle eut enfin trouvé ce fameux col (selon elle), j’ai eu moins mal, la douleur montante s’est stagnée.

Elle a retiré ses doigts violeurs, j’avais encore mal, moins mais la douleur etait présente. « elle m’a tué le vagin »
C est le pire touché vaginale que j’ai eu, le touché violent, le touché violeur. Et j’en ai eu des touchés ! Tous les mois, sur 3 grossesses, comptez les accouchements où c’est toutes les heures…ça en fait des touchés.

L’histoire aurait pu s’arrêter là, l’histoire fut pire ensuite, cet épisode de mon 3e accouchement n’etait que les prémices de mon calvaire.
2 ans plus tard, en plein traumatisme de cet accouchement inhumain, en plein de doute avec ce premier contact indécent avec mon bourreau… je me rends compte en discutant avec d autres femmes que c’etait bien ça. J’ai été victime d’un decollement de membrane non desiré…victime oui, Avant ça je ne la detestait pas, je la victimisais la pauvre sage-femme qui pensait bien faire, le courant n’avait pas passé entre nous sans doute…

Alors quand je me suis rendu compte de ça, je suis sortis de la salle, j’ai voulut vomir, vomir ma haine, vomir ce viole. Je l’ai detesté, hais, violenté en pensées!

Je me demande encore comment je n ai pas pu lui dire d’arrêter, pourquoi je ne lui ai pas juste dit d’arrêter ça tout de suite, arrêter de me faire mal juste pour des centimetres. J’etais prisonnière de ses doigts, prisonnière de la confiance que j’avais commencé à lui donner à cause de son statut medical.

Pour certaines cela paraît anecdotique, je pense que si la suite n’avait pas été chaotique, cet épisode aurait sombré dans l’oubli…et pourtant personne n’oserait enfouir son doigt au fond du vagin d’une femme sans son consentement, et pour aller plus loin, dans mon cas, dans l’utérus d’une future mère.

La mort à fleur de peau…

S

J’ai toujours été une fille très sage, belle, très souriante, une fille sur qui on pouvais compter dessus… même si personne ne m’as jamais réellement accordé son amitié ou simplement un peu d’attention :(
Jusqu’à mes 16 ans 1/2…
Je tombe littéralement amoureuse d’un beau Grec qui est en première année de Science Po, celui à qui j’offre ma première fois au bout de 6 mois. Je trouves en lui mon âme soeur. Quand il m’embrasse, il me fait voir des étoiles. Je jouis de ses simples baiser, je passe des journées entière serrée dans ses bras, les heures passent d’une vitesse affolante !
Mais ma mère est une véritable mère poule et me prive de liberté car elle a peur que je la délaisse un peu, du coup elle enchaîne les punitions : « Range ta chambre et tu pourra sortir » et quand je fini, elle me redonne une autre punition… sans raisons…
Du coup mon amoureux se lasse de m’attendre. Il me demande d’être plus cool avec ma mère, alors que je fais déjà TOUT ce qu’elle me demande de faire.
Je suis punie 1 semaine… puis 2… puis 3 … Le jour de la St Valentin je décide de fuguer, passer la journée avec mon amoureux que je n’ai pas vu depuis si longtemps !!! Il me fait rentrer en cachette dans sa chambre pour ne pas que sa mère alerte la mienne. Il me joue de la guitare… je lui offre son petit cadeau… On fait l’amour pour la 3 ième fois. Magique…
Il me ramène au bus fin de journée. Ma mère apprend que j’étais avec, du coup… sanction !
Je ne peux plus le voir ! Elle est devenue jalouse ! Il décide donc de me quitter… et moi, j’ai qu’une envie, c’est de crever !
J’erre comme un fantôme pendant des mois, ma mère à peur car je perd du poids, je deviens blanche, je ne fais plus attention à moi, je ne parles même plus. Je me sent mentalement morte.

Un soir je craque, j’ai tellement de haine, de rage en moi que je veux me faire mal physiquement. Aussi mal que j’ai intérieurement. Je me frappe le visage, je tombe sur un rasoir de coiffeuse avec une lame aussi grande qu’un index. Et la je me coupe une fois… deux fois… 25 fois… et au bout d’une heure je me sent plus calme. Comme si j’étais apaisée par cette douleur physique.
Forcément, vu l’état de mon poignet… ma mère le remarque. Elle commence alors ses discours qui ne servent à rien face à la rage que j’ai envers elle. « tu as besoin d’aide… tu devrais prendre des médicaments… tu te mutile pour te rendre intéressante » J’ai qu’une envie, c’est de lui crever le coeur pour qu’elle ressente comment je vie depuis 7 mois !
Elle pense que je fume du cannabis et que je prend de la cokaine, elle me menace chaque jours de m’amener à l’hôpital pour faire des testes et moi je ne demande que sa pour qu’elle puisse me lâcher la grappe étant donné que je n’ai jamais rien pris !

Mon père m’inscrit au Viet vodao afin de canaliser mon énergie et à me changer les idées. Et sa marche !
Je rencontre un autre homme et j’oublie ma peine de coeur, ma peine de tout les jours :)

Mais… Ma mère recommence les punitions ^^
Et cette homme me propose de vivre avec lui. Je fais ni une, ni deux, j’prépare mes valises à 18 ans et 5 mois. Je me caaaaasssse !
Ma mère me fait la gueule car elle déteste mon nouvel homme et elle ne me parles plus. je ne peux plus voir mes 2 frères et mes deux soeurs… Du coup sa me fait énormément souffrir… En plus sa ne se passe pas très bien avec cette homme, et j’peux pas retourner chez maman, ni vivre des mes propres moyens vu que je suis toujours étudiante. Je n’ai pas de copines car mon hommes les dragues… il as 6 ans de plus et le décalage d’age se fait bcp ressentir.

19 ans (Novembre) je me sent patraque, j’ai vomis dans la voiture… je suis malade avec les odeurs… Je suis enceinte !
J’apprend que je fais un déni de grossesse, je suis à presque 5 mois de grossesse et en 10 min mon ventre a gonflé tellement que je ne peux plus attacher mon pantalon. Cette grossesse imprévue va bouleverser toute ma vie.
Il ne veux pas d’enfant, et moi je me sent déjà mère et j’aime mon bébé… il me dit « Tu avorte ou je te quitte » Je n’ai personne à qui parler, et si je le garde, je me retrouve à la rue. Je subi une IVG en hollande à 5 mois 3/4, il paye 900 euros pour ruiner ma vie…
Il passe les teste psychologique à ma place car je suis tellement sous le choc, que je n’arrive même pas a réaliser, à parler, j’suis tétanisée.

En rentrant le soir même à la maison, je vide une demi bouteille de vodka cul sec (Lui il est trop occuper à jouer sur son ordi, et à faire des rencontre « coquine » car il me trompe)
Je me déteste, je veux ENCORE CREVER… Donc j’y vais franco, j’enfonce la lame dans mon avant bras, dans mon bras et dans ma gorge le sang coule à flot, je suis fière car je me sent mourir et c’est ce que je veux plus que tout ! Je vois mes tendons bouger, trop dégeu.
Malheureusement, ou heureusement, il descend au frigo et me trouves à moitié morte et appelle l’ambulance.
On me réinjecte du sang et on me fait 42 points de suture. J’explique mon histoire aux urgentistes (ils étaient bien 15 dans la sale) y en as qui se mettent à pleurer quand je raconte que je veux mourir… Le jour après je signe une dérogation pour sortir de l’hôpital car je veux pas passer devant le psy qui vas me bourrer des médoc et je retourne chez cette homme, que je salifie de MONSTRE à présent. Il avait fait mes valises… et le soir même, j’étais à la porte !

Je me suis retrouvée au sans abris à 19 ans…

j’ai repris vie grace l’arrivée de mon fils que j’élève seule, il est toute ma vie. C’est lui qui me fait oublier ce passé monstrueux. Et chaque jour qui passent à présent, nous les mordons à pleines dents :D Et nous sommes très heureux, lui du haut de ses 3 ans et moi du haut de mes 25 ans :))

Plus jamais aucun homme ne me brisera !