Mais voilà, mon corps je le hais

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« Je suis bien dans ma peau, elle est juste à me taille », voilà ce que j’aimerais pouvoir dire, chanter à tue tête, le crier à qui veut l’entendre, mais voilà, mon corp je le hais, j’aimerais pouvoir m’effacer et me re-dessiner, prendre un moule et m’y loger pour ressembler aux autres, à celle que je croise tout les jours, si mince, si belle, si heureuse.

Pourtant je sais que quand on me croise certaines pourraient penser de même que moi, mais pour moi je suis difforme, anormale, trop grosse, trop petite, trop bananle, trop imparfaite …
1 mêtre 67 pour (à vue de nez, la pesée me fait peur) 54 kg, mais le miroir me renvoi un corp qui pèse le double.
De trop petit seins, un ventre trop flasque, et des cuisses … mon dieu des cuisses si énormes que quand je marche je pourrais entendre ma cellulite appeller à l’aide.
Souvent ont pense que j’en fait trop pour me faire plaindre, mais je peut rester de longue minute bloquer devant mon miroir, les larmes aux yeux en me sentant si anormale, en me sentant si malheureuse, comme si le bonheur avait un rapport avec la minceur, comme si si j’arrivais à la taille 34 tout mes soucis s’envoleront, c’est stupide, j’en ai conscience, mais je persiste à le croire, cela fait 16 ans que j’ai un problème avec mon apparence, pré-adolescente c’était « trop maigre, mais si laide … » puis ca c’est transformé en « Si laide et tellement grosse », je ne parle même pas de mon visage, un nez trop large, des lêvres trop épaisse, des yeux trop petit et un strabisme, rien ne va …
Il n’y a pas un endroit que je n’ai pas regardé sans desespoirs, même les veines que je taillaidais plus jeune sont passé dans mon jugement imparfait.

J’ai 22 ans, je suis complexé par l’ensemble de mon corps, même ma personalitées est imparfaite.
Je suis un monstre.

Ode à mon corps

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Je commence par prendre des photos de moi.
Je les regarde.
Ce n’est pas si souvent que j’ose regarder mon corps. Je suis plutôt du genre à éviter les miroirs. En tout cas, ceux où on voit en dessous du visage ! Je trouve l’ensemble de mon corps gros, mes épaules larges, mes seins tombants, mon ventre, n’en parlons pas, j’ai plein de bourrelets au niveau des côtes et mes fesses et mes cuisses sont énormes et pleines de cellulite. Même mes mains sont larges. Elles se fendent d’énormes
fissures dues à une espèce d’eczéma.
J’ai tout plein de raisons de ne pas l’aimer mon corps…

Bien sûr j’ai mon histoire, comme vous toutes qui vous livrez si sincèrement sur ce blog…
Une histoire qui s’est transcrite sur mon corps. Mon corps me parle, m’a toujours parlé et je n’ai pas le sentiment d’avoir compris vraiment ce qu’il voulait me dire. Nous sommes dans un système de prise en charge spécifique. Donc si je suis grosse, je n’ai qu’à faire un régime ! J’y ai longtemps cru et ça a souvent marché… mais avec au final une prise de poids toujours plus importante. J’ai décidé d’arrêter pour limiter les dégâts. Reste donc à s’accepter et essayer d’aller mieux dedans pour que le mieux être surgisse au dehors. Vaste programme.
Dommage que j’ai presque le double de 20 ans… Quel dommage à 20 ans avec 20 kilos de moins, je me trouvais grosse. Rétrospectivement, j’étais magnifique !!!
Quel dommage, je n’en ai jamais profité pour m’habiller ou me comporter de manière féminine. Lorsque je mettais une jupe ou que je faisais un effort vestimentaire, j’étais plutôt dans un esprit de déguisement. Genre pour les grandes occasions. C’est encore le cas aujourd’hui.

Je n’ai jamais assumé ma féminité.

Être publiée sur ce blog intitulé  » les corps des femmes » revêt pour moi une signification toute particulière. Je suis donc une femme…
Aujourd’hui la femme en moi crie et se débat de toutes ses forces, elle a envie d’exister, que je lui fasse une place.
Elle cherche par tous les moyens à se faire entendre.

Aujourd’hui et par le biais de ce blog, j’ai donc décidé de changer et de commencer par faire une déclaration à mon corps et toutes les parties de mon corps…

Mes pieds, je vous aime,
mes mollets musclés, je vous aime
mes cuisses solides , je vous aime
mon sexe, toi que je méconnais encore, je t’aime
mes hanches généreuses, je vous aime
mon ventre, toi qui a accueilli de merveilleux petits êtres et en porte les traces, je t’aime
mes fesses confortables, je vous aime
ma poitrine lourde, mes gros mamelons et mes veines si voyantes, je vous aime
mes épaules imposantes, je vous aime
mes avant-bras et mes bras, je vous aime
mes mains, vous qui me faites souffrir et qui cherchent tant à exprimer quelque chose, je vous aime
mon dos garni de bourrelets, je t’aime
mon cou vieillissant, je t’aime
mon petit goitre, je t’aime
mon joli visage plein de grains de beauté en relief, je t’aime
Mon corps, je t’aime !

Oui, j’ai du travail, mais j’ai envie de commencer à prendre soin de toi mon cher corps. Je veux faire de toi mon allié et non plus mon ennemi. Soin de moi au dedans et soin de toi au dehors. Pour retrouver une harmonie générale… Pour me retrouver moi et pour faire étinceler voire jaillir la femme qui sommeille depuis trop longtemps en moi.
Mais j’ai pensé à plein de petites et grandes choses à faire pour respecter mon corps… Améliorer mon alimentation, bien entendu, me faire masser de temps en temps, m’habiller sexy pour mon mari ET pour moi, faire un peu de sport, oser franchir les portes d’un cabinet d’une esthéticienne, rejoindre un cercle de femmes…
Je voudrais arriver à faire tout ça… Je vais y arriver ! Et je vais aussi me laisser du temps pour tout ça…
Ce sont des perspectives qui me plaisent et l’idée qu’il y a du travail m’excite aussi.
J’aimerais pour mes 40 ans pouvoir être fière de la femme que je suis. Et cela commence dès aujourd’hui avec cet article.

La récente naissance de ma fille n’est pas étrangère à tout cela bien entendu. Je veux lui offrir ce qui m’a tant manqué : la présence d’une mère et d’une FEMME qui s’assume comme telle, moi dont la mère est morte quand j’étais petite.

Madame M.

Intimité, pudeur et respect

Intimité, pudeur et respect

 Premier souvenir.
J’ai 12 ans, je suis en vacances chez ma tante. J’ai de forts maux de ventre, qui me tordent et me font pleurer. En fait j’ai une appendicite mais on ne le sait pas encore. Ma tante décide d’appeler le docteur de garde.
Il arrive, on est dans le salon, il décide de m’examiner. Il me demande de me mettre à quatre pattes pour me faire un toucher rectal. Pour vérifier si il n’ y a pas une occlusion ou une constipation importante à l’origine de mes douleurs.
Je me rappelle de ma tante qui reste dans la pièce, je me souviens de son rire quand le docteur enfile un gant en latex, je me souviens de ma peur et de mon extrême gêne en me retournant, ma tête qui tourne en pensant à des images vues à la télé – ce gant – ce vieux canapé à fleurs qui sent le renfermé, mes yeux qui se ferment, mon visage qui grimace et sûrement une larme ou deux.
Je me retourne, remonte ma culotte, c’est fini.

Deuxième souvenir.
Je dois avoir 13 ou peut être 14 ans. Je suis partie faire du vélo avec ma cousine. J’ai pris le vélo de son père. Je ne suis pas très grande et la barre transversale me gêne. On roule autour de l’étang, la piste est bosselée. Je chute et je me cogne l’entrejambe sur la barre transversale. Très vite j’ai un énorme hématome qui se forme, gonfle et se gorge de sang, juste à l’entrejambe, comme un énorme testicule plein de sang. Ça fait un mal affreux et en plus je ne peux pas marcher sans que ça fasse pression sur l’hématome. Je suis donc conduite aux urgences.

Là bas, dans une salle d’examen, porte ouverte sur la salle d’à côté, bruits du couloir, on m’examine. En été, avec un petit t-shirt et sans bas, on se sent vite nue et vulnérable sur une table d’examen au milieu de toutes ces blouses blanches. Mon vagin de jeune fille nu et souffrant exposé.
Le professionnel de garde n’a jamais vu ça ! Il commente à haute voix son grand étonnement et invite des collègues à venir voir ça. Ça débarque, c’est un peu le spectacle ? Je ne sais plus où regarder, j’aurais bien envie de disparaître tellement j’ai honte.
Je me souviens de mon père qui vient me chercher, et aussi des invités, qui sont, le soir là, à la maison. J’étais tellement gênée que j’aurais voulu être seule et que personne ne sache tout ça.

Je ne sais pas pourquoi j’ai eu envie d’écrire ça mais certaines lectures m’ont fait remonter ces deux souvenirs, qui sont gravés dans ma mémoire et ont marqué mes souvenirs d’enfance, sûrement autant que mon rapport au corps et ma pudeur.

N.

Je me sens belle

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Mon histoire risque de surprendre, j’hésite depuis plusieurs mois à écrire ici, aujourd’hui je me lance !

Pourquoi surprendre ?

Parce que je me suis toujours sentie grosse, j’écris bien « sentie » car en regardant les photos de moi ado à présent je ne l’étais pas du tout. Je me sentais grosse parce que tout mon entourage autour de moi me le disait, me le criait.

Moqueries, insultes, humiliations, …

J’ai connu la solitude à l’école très tôt, j’ai connu les coups aussi, que je recevais puis que je donnais, seule véritable arme que je connaissais à l’époque pour me défendre, me protéger, me préserver.

Pour survivre.

Oui la cours de l’école est ingrate, les platanes s’en souviennent peut-être, les seules à m’écouter.

Mais pas que, j’ai connu les professeurs humiliants, rabaissant, violents. Ceux qui pensent que s’en prendre à l’élève fragile de la classe pour briller aux yeux des autres est ce qu’il y a de plus courageux. Un professeur me donnait même des gifles en sport. Un autre me traitait de grosse vache devant toute la classe, et je pleurais, et ils riaient.

Durant toutes ces années difficiles, je construisais ma vie seulement en moi, dans ma tête, à cette endroit mes parents étaient réconfortants et doux, mes frères protecteurs, mes professeurs soutenant et mes camarades amusants.

Et puis j’ai pu intégrer un lycée au lycée, à 100km de chez moi, en internat, où j’apprendrais l’Art et peut être même à vivre à l’extérieur aussi.

Je ne connaissais personne là bas. C’est là que j’ai découvert que j’avais un corps.

Je n’existais pas seulement à l’intérieur, dans mes pensées. J’existais aussi avec un corps.

Alors j’ai commencé à le découvrir, me toucher, à me masser, ça à commencé bêtement, j’ai acheté une crème ventre plat et la notice disait masser vous le ventre en faisant des mouvements circulaires matin et soir bon je m’exécute, et là je découvre que mon corps peut ressentir des choses, qu’il est là, qu’il est à moi, c’est le mien !

Grâce à ces petits massages anodins je prends possession de mon corps et je commence à l’aimer.

C’est le début d’une belle histoire d’amour.

Oh elle traverse des tempêtes mais elle perdure.

Aujourd’hui, je suis en surpoids, toujours, mais j’aime mon corps, chaque centimètre de mon corps. J’aime mes vergetures, j’aime mes grains de beauté, j’aime mes bourrelets, mes yeux, ma bouche, mes petites rides qui arrivent, mes sourcils bien fournit, mes poils qui repoussent trop vite, mon sexe, mon nez, mes mains …

J’aime mon corps non pas parce que je suis grosse, je l’aime parce que c’est le mien.

Depuis maintenant plus d’un an j’ai découvert pourquoi j’étais en surpoids, après une importante réforme alimentaire il y a 10 mois environ, j’ai perdu une vingtaine de kilos et je continue de perdre du poids.

J’aimais mon corps avant cette perte de poids, comme je l’aime maintenant.

Je le chouchoute, je le masse, je lui choisi de beaux vêtements, je danse, je vibre dans ce corps que j’ai cru inexistant pendant très longtemps.

Je suis intimement convaincue que la beauté d’un corps réside dans la manière dont on l’habite.

Je me sens belle ! Pour la première fois de ma vie, j’ose le dire ! J’ose l’écrire !

J’ai mis du temps à faire une photo, et puis j’ai décidé de vous montrer ce que j’aimais le plus en moi, ce petit grain de beauté très léger parfaitement déposé sur mon front entre le sixième et le septième chakras. Entre la terre et le ciel, là où je suis, là où nous sommes.

Non, elle n’a pas été une bonne mère pour moi

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De ce que je me rappelle de mon enfance je n’étais pas une jolie petite fille. Boucles blonde attachées en tresse ou en queue de cheval, yeux vert clair dissimulés derrière une paire de lunette. Une mère qui me trouvait un grand front. Un front énorme. Un gros nez. En forme de figue. Je suis trop maigre. On dirait un squelette. Elle aurait préféré que sa fille soit brune et pulpeuse, comme elle. Après quatre garçons, c’est dommage quand même…
Elle crie beaucoup ma mère. Tout le temps. Elle me stresse, je fais de l’eczéma. Alors j’ai trouvé un masque. Ce masque m’a sauvé. Je ne pleurais jamais, je n’exprimais pas mes sentiments. J’étais une enfant drôle. Mais calme. Je lisais pendant des heures. J’ai toujours eu des amis, beaucoup. Certainement trop. Je me suis toujours demandais ce qu’il me trouvait, pourquoi il voulait rester avec moi.
Ma maigreur inquiète mes parents. Je ne veux plus manger. Ils me forcent, me punissent. Je suis toujours maigre. Rien n’y fait. Je recommence à manger. Beaucoup trop. A m’en faire vomir. Je mange de tout et n’importe quoi, puis je ne mange plus rien. Je ne sais pas manger. A 26 ans, je ne sais toujours pas.
Plus je grandissais, plus la relation que j’entretenais avec ma mère était catastrophique. Elle ne me comprend pas, nous sommes trop différentes. Je trouve toute l’amour maternelle que j’ai besoin chez ma grand-mère . Ma génitrice se rend à l’évidence, et décide de m’empêcher de la voir la plus possible. En cachette, je meurs intérieurement. Je pleure toutes les larmes que contient mon corps frêle et je réapparais tout sourire. Puis l’adolescence paraît. Je ne suis toujours pas désirable. Je rencontre une fille formidable. Elle sera ma meilleure amie. Elle m’apprend à ne plus me taire. Ensemble nous découvrons les magazines de modes. Je m’accroche à ce nouvel hobby de toutes mes forces. . La puberté me fait prendre de la poitrine. Enfin je découvre mon apparence peut plaire. Je libère mes cheveux. Même si je suis toujours aussi mince, je ne veux plus me cacher. Mais les blessures sont là, bien présentes. A l’âge de quinze ans, je trouve l’Homme. Je découvre les papillons dans le ventre, le cœur qui bat à mille à l’heure. Il est beau, il est intelligent, il est drôle. Il n’est pas blessé, sa vie est un rêve. Il m’amène dans ce rêve avec lui. Il m’enserre de ses bras musclés, il me dit que je suis belle, qu’il m’aime. Moi je n’y arrive pas, et pourtant… Il me donne assez de force pour tout dire à ma mère.
Non je ne l’aime pas.
Oui je préfère ma grand-mère.
Effectivement je préfère mon père.
Oui, elle m’a gâchait mon enfance.
Non, elle n’a pas été une bonne mère pour moi.
Aujourd’hui, 11 ans après j’ai un petit garçon de 3 mois avec l’Homme. Le plus beau de tout les bébés. Je suis persuadé qu’il tient de son père, je n’ai pas pu faire un aussi bel enfant… J’essaye de faire abstraction du passé, j’essaye de pardonner.
Je ne ferai pas les mêmes erreurs avec mon fils.
Lui, je lui dirai qu’il beau.
Je lui dirais que je l’aime.

Coucher avec des individus m’aidait à accepter ce corps

Voici mon corps. Je sais que certaines femmes pourront l’envier cependant, moi, je le déteste.
J’ai 17 ans. Je mesure 147 cm pour 60 kilos. Je me trouve tout simplement énorme, petite, et hideuse. Ma croissance s’est achevée lorsque j’avais 13 ans. J’ai toujours été la plus petite et la plus ronde de ma classe. Je n’y ai jamais vraiment prêté attention et peu de personnes ne me faisaient de remarques sur ma taille ou mon poids. Seuls quelques garçons de mon collège se moquaient de moi mais ça n’avait peu d’importance. Mes complexes se sont intensifiés lorsque mes seins ont commencé à pousser. Ma poitrine a commencé à se développer lorsque j’avais 12 ans. Mes seins ont atteint un bonnet C alors que je n’avais que 13 ans. Un 90C à 13 ans, ce n’est pas évident à porter. Ma taille et mon poids m’empêchaient de trouver des vêtements adaptés à ma morphologie. Chaque tee shirt acheté était soit trop petit au niveau de la poitrine, soit à la bonne taille mais une bonne partie de cette dernière était visible, ce qui attirait le regard de beaucoup de garçons. J’ai perdu ma virginité très jeune, à 14 ans seulement. A 17 ans, j’ai offert mon corps à une dizaine de personnes. Me sentir désirée et coucher avec des individus m’aidait à accepter ce corps que je trouve si repoussant.
Aujourd’hui, en plus de continuer à ne pas vraiment accepter mon physique, je me sens sale, souillée. Je regrette chacune de ces parties de jambes en l’air durant lesquelles ce corps que je déteste tant ne me posait plus de problèmes durant quelques minutes. Je porte cette honte chaque jour de ma vie. J’ai tenté de l’évacuer par plusieurs moyens, en me faisant du mal. Je ne saurais compter le nombre d’heures durant lesquelles j’étais allongée dans mon lit, une lame à la main, en train de me scarifier avant bras, cuisses, pubis, … Je me faisais également vomir. Vomir me donnait la sensation d’être plus propre de l’intérieur mais bien évidemment, il n’en était rien. J’ai honte lorsque je suis avec mes amis. Je ne cesse de penser à leur pureté tandis que je demeure près d’eux, impure.
Ne pas assumer mon corps m’a très vite poussée à faire n’importe quoi pour me sentir belle aux yeux de quelques personnes. Désormais, j’essaie de mieux m’accepter grâce au regard de mon petit ami, qui m’aime pour ce que je suis, et qui regarde au-delà de mon physique et de ma réputation.

Mon corps , mon ventre et moi …

j’ai lu et relu ce blog et je me suis lancée … mon histoire sera sans doute banale mais …

ce corps , je ne sais même pas si il m’appartient , depuis petite je ne l’ai jamais accepté ni aimé , je suis une âme sans corps , j’ai pourtant un métier avec un fort rapport au corps mais pas le mien , aide soignant , mon corps je le cache , je ne vis pas je survis ..

A 12 ans grande et mal boutiquée , puis de taile normale mais ronde et pas très jolie , et à 15 ans ce docteur sans pitié qui vous dit , Mademoiselle vous êtes trop grosse , je suis restée sans voix , sans rien dire face à lui … combien de fois j’ai eu envie de dire stop à tout cela , mais était ce la bonne solution ?

je vois bien que je suis plus ronde que les autres , moins jolie , peu de seins mais apparement je suis normale , enfin c’ est ce qu’on me dit ou qu’on veut bien me dire ,
Mais non je me rejette , je rejette les autres , car ils ne peuvent pas m’aimer , impossible , comment pourraient t’ils … je ne vaut rien , je suis laide et surtout un mot , SEULE .

Finalement à force de me detester cela doit se voir , je m’assombris je ne mange plus , et rien le corps reste le même , depression , deprime , personne ne diras jamais rien , chez moi on ne parle pas de cela on préfère se taire , petit à petit plus d’amis … trop morose ..

25 ans aujourd’hui et à nouveau seule avec mon corps mon gros ventre degueulasse qui me fait vomir , j’ai envie de l’arracher …

Je dis à nouveau seule car ily à 3 ans je t’ai rencontré , une belle histoire , tu me disais que j’étais belles les premiers temps et après quand je te lancais des cris de détresse , car s’en étaient tu ne réagissais pas , plus , je t’enervais avec mes complexes à la con comme tu disais …

Oui peut être , j’avais juste besoin de toi …

puis tu te radoucissait , tu me disais je t’aime je veux qu’on se marient , qu’on aient un enfant … et tu m’as quitté , j’ai pris la claque de ma vie , je commencais à m’aimer une peu , je me disais tu seras maman et femme et puis , plus rien du jour au lendemain …

Mon corps aujourd’hui me dégoûte d’autant plus car aujourd’hui plus personne ne l’aime.

Inthedeep

Journal de mon corps

J’ai acheté le dernier Pennac. Journal d’un corps. Si je tenais le mien, de « journal d’un corps », ce serait « Aujourd’hui, j’ai mal. ». « Aujourd’hui, j’ai moins mal qu’hier ». « Aujourd’hui, j’ai eu du mal à marcher ». Du mal, du mal, du mal. Répétitif et au final, pour tout dire ennuyeux. Ce serait ça, le journal de mon corps.

Tout ça à cause de cette fichue maladie inguérissable, qui ne se voit pas et que du reste je ne veux pas qu’on voie. Je ne me plains jamais. J’en parle peu. J’en ris parfois. Seuls ceux qui me connaissent et qui savent voient – pas toujours, j’ai appris à cacher, à serrer les dents – quand je vais plus mal, quand j’ai plus mal que d’habitude. Le mot « douleur » rythme ma vie. Mon corps est une immense douleur.

Fibromyalgie. Elle s’appelle fibromyalgie, ma maladie. C’est joli, c’est doux, ça vient du grec. Elle touche un million de personnes en France. Mais elle est « orpheline ».

Mon corps, longtemps, a été un étranger. Comme le corps d’une autre. Que j’aimais bien pourtant. Qui me donnait du plaisir. Beaucoup. Et puis un jour, urgences, examens… Rien. Il a fallu trois ans pour qu’on mette un nom là-dessus. Je ne sais même pas combien d’examens on m’a fait durant ces trois années-là.
Finies les fêtes, finis les amants de passage. Je suis sage par force. Une soirée au resto ? Un concert ? Deux mois de « récupération ».
Mon fils, que j’ai eu après, toute seule (ou presque!) m’a dit l’an dernier qu’il croyait que j’allais mourir. Merde. Mais bien sûr que non!Tout reste stable, bon sang ! Juste le cerveau qui un jour – Pourquoi ? Mystère… – se met à déconner. Huit ans que ça dure. Je mesure tous mes gestes. Je pousse au maximum, mais jamais trop loin. Je serre les dents. Et je suis fatiguée. Tout le temps. Douleurs. Intolérance au bruit. Intolérance au stress.
Je faisais de la danse. Finie, la danse.

Bizarrement, depuis mon corps ne me paraît plus étranger. C’est lorsqu’on perd – même symboliquement – quelque chose qu’on mesure sa réalité, son importance. Je ne suis même pas jalouse des autres. Je compatis à leurs petites douleurs provisoires. Et je tais les miennes. Je viens du pays du rugby, ça doit forger le caractère.
Je suis en colère. Très souvent. Ça me fait avancer, aussi. Ça m’empêche de m’apitoyer. Colère et humour, c’est important. Je ne peux même pas frapper dans quelque chose dans mes accès de rage ! Je m’arrête avant, j’ai trop peur.

Mon corps a mal, mais c’est le mien. Je le hais et je l’aime.
J’occupe ma place dans ce monde.

Zeneida

Bleus au corps, blues à l’âme

 « -Finalement, c’est comme si votre corps ne vous avez jamais appartenu. »

C’est comme ça que se termine ma séance chez le psy. Je venais de lui parlais du site, que je lis régulièrement, et qui m’avait fait réalisé que mon corps avait toujours été un problème… d’abord pour les autres (par là, je veux dire mes proches, en particulier mes parents) avant de faire ce problème le mien.

Née trop petite et trop malingre (parce que trop pressée de découvrir le monde), j’ai fini par « vite [me] rattraper » m’a-t-on toujours dit.

avant l’âge d’a peu près 8 ans, je ne pensais pas que mon corps pouvait faire des siennes. à cette période, mes parents se séparent et je me mets à avoir des maladies imaginaires. par exemple, j’ai fini aux urgences parce que je ne pouvais plus plier la jambe, même avec l’aide de ma douce infirmière de mère… alors que le joli interne , avec son beau sourire, me la plie sans aucun cri de ma part. puis, je finis par ne plus rien voir à l’école : verdict, myopie. rien d’exceptionnel me dirait vous, sauf pendant l’adolescence où tout le collège se fout de ta gueule parce que t’es une binoclarde, que les garçons n’envisagent même pas de sortir avec toi parce que, bien sur, c’est la honte d’être avec une fille à lunettes qui, en plus, porte un appareil dentaire…

à la même période, ma mère m’envoie chez ma tante à l’étranger et là-bas, je prends 3kg. Pour une gamine de 8 ans, c’est pas la mort. mais pour ma mère, j’étais devenue trop grosse alors, elle s’est évertuée, dès la rentrée, à ma faire rentrer dans le rang.

9 ans, mon corps commence à changer. l’adolescence a décidé de débuter son oeuvre. ma prof de danse classique alerte ma mère « attention, elle change, elle forcit« . qu’y puis-je? rien mais manifestement, y a un problème.

10 ans, tout le monde me complimente sur mes jambes « elles sont longues, tu vas être grande« . je me rêve mannequin. je vous dis pas la désillusion quand je m’arrête de grandir à 12 ans et que je n’atteindrais jamais le mètre 60. des soirée à pleurer sur mes rêves de grandeur…

11 ans, mes premières règles. une fierté pour certaines. pour moi aussi si je n’avais pas été en CM2 et que l’école avait pensé à mettre des poubelles dans les toilettes. je sens encore le regard plein de haine de la part du personnel de la cantine quand je tente, tant bien que mal, de camoufler ma serviette usagée au fond de la grosse poubelle noire au milieu de la cour de récréation. mes copines m’envient… j’ai honte d’être si précoce.

suivent des années de remarques insultantes de mes parents, ma mère trouvant toujours mes jeans trop moulants « t’es sure que tu veux mettre ça, ça te fait de grosses fesses. » « t’as de la culotte de cheval ma fille, c’est comme ça alors, faut que tu la cache« . mon père ne m’aide pas plus. dès que je passe la porte de son appartement miteux, empli de cafard, il remarque que j’ai « encore pris des fesses cette semaine ». je m’habille en noir, me cache derrière des pull informes. mes lunettes sont tellement grosses qu’on ne voit plus mon visage. j’accumule les blessures : entorses à répétition, à telle point que mes chevilles ne supportent plus la moindre ballade en montagne (je trouve toujours le moyen de me tordre la cheville juste avant d’arriver), les chutes de cheval qui me cassent le dos, ce cheval qui me tape dans la cuisse et me laisse un creux à la place du muscle. j’ai gardé le bleu 2 ans. dans le vestiaire du gymnase, mes copines comptaient le nombre de clous dans le fer du cheval.

je ne me rend pas compte de mon corps. je me cogne en permanence, en particulier la tête. j’investis l’intellectuel à fond. suis tête de classe. j’ai du mal à assumer le regard des garçons, plus âgés, sur mes formes. quand je revois les photos de cette époque, je réalise que j’étais canon. je me suis toujours trouvé grosse alors qu’à l’époque, mon tour de taille peine à dépasser les 60 cm. Un jour, alors que j’attendais l’heure de mon cours de danse, un garçon que je connaissais me saute dessus et me mets les mains sur les seins. je suis sidérée et me forge l’idée que les mecs sont tous des obsédés sexuels. c’est donc comme ça qu’il faut attirer leur attention?

le lycée. j’utilise mon corps pour séduire, du moins, en prenant soin de cacher mes fesses, toujours trop proéminentes, mais je n’assume que très peu cette possible sexualité. je rencontre un gars que j’aime passionnément. je lui donne tout, même mon corps. quand il me quitte, je deviens folle. je prends des médicaments. pas assez pour quitter ce monde… puis la douleur passe et je rencontre l’homme de ma vie.

arrive la terminale. cet homme auquel je tiens tant part faire ses études. son absence me pèse. je le montre dans mon corps. je prends 7 kg en 2 semaines. commence une longue descente aux enfers. les kilos s’accumulent. ma mère me fait faire des régimes. j’ai 18 ans et je dois déjà me battre pour rester dans ce qui est « normal » selon certain. j’ai tenté plusieurs méthodes. weight watcher, 3 fois, la première fois à 18 ans… pour 7 kilos qui finalement me faisait passer d’un 38 à un 40… en réfléchissant, 56 kg, c’est pas mal…

pendant mes études, je me maintiens tant bien que mal. mais, en dernière année, c’est l’enfer. la perspective de la vie active me stresse. je suis dans un domaine où y a peu de boulot. J’arrive à trouver un travail rapidement mais, c’est beaucoup de responsabilité. j’arrive à maintenir un poids correct pour mon mariage. puis c’est l’horreur : 5 ans, 20 kg. aujourd’hui, je suis grosse : 83kg pour 1,57m, je suis une tour. mes articulations me lâchent : je n’ai plus de ligaments au genou. pour m’habiller, j’ai développé la faculté de me regarder dans le miroir par portion : comme ça, je ne constate pas l’étendue des dégâts. quelque part, c’est comme si ce n’était pas moi dans ce miroir.

maintenant que je suis installée dans ma vie professionnelle et personnelle, j’ai cru que mon corps deviendrait mon allier. j’étais prète à l’accepter avec tous ces plis et les vergetures que j’ai accumulé toutes ses années… comme les cicatrices de mes souffrances… mais encore une fois, il me laisse tomber… deux ans que nous voulons un enfant… deux ans d’attente, de pleurs chaque mois quand les règles reviennent me dire que je ne décide de rien… deux ans où les médecins ne savent plus quoi dire parce que rien, absolument rien, sur le plan médical, n’explique pourquoi mon ventre reste vide, flasque… un ventre que ne veut pas accueillir de bébé.

alors oui, mon corps ne m’a peut-être jamais appartenu… je ne sais pas encore comment le (re)trouver, comment faire alliance avec lui. en attendant, je continue d’aller chez le psy pour parler inlassablement du même sujet : je souffre de ne pas avoir cet enfant qui me manque pour donner un sens à ma vie, à mon histoire et à mon corps aussi.

pour l’instant, j’attends…

S.

Le regard de l’autre

Dans mon corps déformée,
Se cache une femme fée,
Une maladie inique,
Me lacère le cœur,
Douleurs typique,
Mal vainqueur.
Je ne peux le cacher,
Il ne peut m’oublier.
Le martyre du corps,
La trahison de l’âme.
Un avenir mort,
Celui d’être une femme.
Suis un ballon éclatée,
Gisant sur le cotée.
Rêvant de légèreté,
Immobile destinée.
Dans cette immense cage,
Qui me sert de tombeau,
Je cache mes oripeaux,
Derrière des ombrages.
Car leurs regards m’effraient,
Je me cache en effet.
Perdue dans mon reflet.
Évanouie pour de vraie,
L’image que j’aurais,
Si ma maladie n’existait.

K.