Qu’est-ce que je fous là ?!

…J’en ai mi du temps, avant de me décider à cliquer sur ENVOYER… J’en ai lu des témoignages avant d’oser publier le mien…

31 ans….

Un titre annonciateur pourrait être : « Qu’est ce que je fous là… ?! d’ailleurs, elle est où ma place ?!!??? »

C’est précisément la question que j’ai posé un jour à ma psy.

J’ouvre un bouquin de médecine, répertoriant les espèces :
– Je fais partie du troupeau des « êtres humains », et d’une sous catégorie s’appelant « femme ».
Ok.
Je tourne la tête à gauche, je la tourne à droite… Je cherche mon troupeau d’appartenance… Ben…. Y’a un hic.
Elles sont pas comme moi les autres femmes… !!!
Elles ne dépassent pas le 1m90, et celles qui dépassent le mètre 80 sont toutes minces, « longilignes »… Ce n’est pas mon cas…
J’ai une grosse paire de seins, une grosse paire de fesses… Un surpoids non négligeable…

Bon… Alors, il est où mon groupe d’appartenance ?

J’interroge mes parents… Ils devraient savoir eux… ça sait tout un parent…

[non ?!??]

Ma mère ? ben… difficile à dire, à vrai dire, je ne sais pas qui elle est, je ne la connais pas, nous n’avons pas encore fait connaissance en 2012…
Je ne sais pas si elle m’aime, je ne sais pas si elle est fière, je ne sais rien, puisque j’étais expédiée chez les grands parents (mes souvenirs bonheur sont tous liés à eux).
Pas de geste tendre, pas de câlin… Un regard méprisant, une honte, « vire toi »… Et puis, je l’entendais parler de nous à la famille, à ses amis….
Pffffffffff ces enfants ?!?? => quel fardeau !!!
Quand j’y repense, des pans de mon passé me poussent à croire que ma mère, cette absente non-aimante avait raison…
« La honte, elle est vraiment « hors normes » ma fille !!! » …
Me refiler aux grands parents et s’enfuir semblait être la solution de repli la plus cohérente…
Pour ne pas avoir sur soi les regards braqués par cette petite… si grande… Cette enfant qui jouait seule, qui avait de la répartie, et qui en plus de sa grande taille, avait aussi un QI supérieur (cette conne de psy aurait mieux fait de fermer sa bouche à l’époque).

[Encombrante]

Mon père ? Haaaa, lui, ce grand truc qui laisse ma mère se débarrasser de moi en haussant les épaules, et qui lui rend la pareille (histoire d’être dans le ton) en frappant mon frère, ou en le jetant dans une cave, ou en le tirant par les oreilles (c’est super solide une oreille d’ailleurs quand on y pense)….
Mon père ? Celui qui frappait les chiens avec un fouet, au couteau, les étranglant en les attachant à des attaches trop hautes pour que les pattes de ces pauvres bêtes, les chiens, NOS chiens… ne touchent pas toutes le sol…
Mon père ? C’est une « petite frappe »…. En tout cas, c’est ainsi que j’appelle un homme qui frappe des animaux, un petit garçon, et parfois sa femme (la seule à se défendre)…

Mon père à tout fait pour que je devienne un petit soldat, il m’a apprise à manier les armes, à tirer au fusil, à la carabine, m’a acheté des couteaux de chasse… ça avait vraiment l’air de lui faire plaisir, … mon frère ne l’intéressant pas, je jouais le petit soldat à merveille…

[adaptée !!!]

…quelque chose cloche, forcément.

Je vois bien que ma vie n’est pas raccord aux quelques camarades de classe que j’ai. Leurs parents font des goûters, assistent aux conseils de classes, parlent, font mine de s’intéresser….

[Un peu comme si j’étais une espèce pas encore identifiée ?!??? ]

11 ans, je mesure presque 1m85…

Mes parents se détestent, ma mère crie, mon père frappe, ils se désarticulent…
Je leur hurle d’arrêter, ma soeur pleure et mon frère est caché…
Encore et encore… Puis un jour, c’est trop, ma mère fous mon père dehors dans un fracas de plus, l’ultime, c’est la fin, les parents divorcent (… plutôt, ils entament une procédure qui durera plus de 15 ans, et dont l’écho résonne encore aujourd’hui comme un gout de rance dans les repas familiaux).
Nous ?
euh…
je ne sais pas, je ne sais plus, je n’ai pas vraiment de souvenirs, …
Nous sommes livrés à nous mêmes, … Ma mère disparaît (mais ou est-elle ?!?? aujourd’hui encore, je n’en sais rien), et ne rentre que les soirs se coucher…
Ma grand mère nous nourri, telle une portée d’oisillons orphelins.

[L’adolescence]

Jusqu’alors toujours première de classe sans la moindre difficulté, vient le collège, et là, je chute, je ne sais plus, je ne veux plus, je suis mal, les regards sont figés sur moi, braqués, je suis la tête de turc, et je ne peux pas me cacher, tout le monde me voit, je suis la plus grande, encore, plus grande que les élèves, mais aussi plus grande que les prof qui me prennent en grippe…. Je suis pétrifiée à l’idée d’entendre en sport « par deux »… je n’ai pas de « deux »… Je suis seule…
Alors que « Juré promis », si je pouvais je me cacherai dans ce trou de souris, la bas, pour ne plus jamais en sortir… Sauf que, pas possible ma carcasse ne passe pas dans un trou de souris, elle ne passe nul part d’ailleurs, tables trop basses, je suis « au fond de la classe » sur une table « pour moi »…. Pour être discrète, c’est raté :(

Ma mère tente de me diminuer par un régime… Mais on ne peut pas perdre de centimètre… du coup, le flop… Qui en rajoute une louche…

[15 ans]

Un homme fait mine de s’intéresser à moi… Il me « protège »… Les gens ont peur de lui, il parait que c’est un « loubard »… J’m’en fiche moi, il me protège… C’est un bouffée d’oxygène pour moi…
Je lui donne tout ce que j’ai, mon temps, ma virginité, mon amour, ma patience, je me donne moi, je me sauve… Bien sûr, il est parfois un peu brutal, et son comportement me fait parfois peur, mais ce n’est rien, et puis, ce n’est pas le premier homme à user de son fort caractère pour me faire plier, il faut au moins ça pour maîtriser une telle carcasse :-).
C’est ça l’amour….
[non ?!??]

[17 ans]

Il me trompe, me quitte, reviens, gentil, méchant, gentil, méchant, gentilméchant… Je suis fatiguée, mais je l’aime (enfin, je crois)…
A la même époque, ma mère me met dehors, … Je ne sais plus vraiment pourquoi, mais je pense que j’étais rentrée trop tard, un jour… 22h…. à 17 ans (presque 18)…. Bon soit… C’est rien, je me casse… Je vis chez mes grands parents, mais j’ai honte d’être un fardeau… Alors, je vis aussi un peu en foret, chez des potes, ailleurs, je ne bois pas, je ne fume pas, …. Je me coupe… du sang partout, ça me soulage…
Je traîne… Je couche…
Des fréquentations mauvaises mais qui me donnent l’impression d’être protégée….
Je rencontre des hommes, je couche, je recouche, à droite, à gauche….
Je traîne
… Du sang partout, des lames de rasoirs, je marque ma souffrance, je l’écris. Je couche, porno un peu… Pas trop sûre de ma sexualité…
Pas vraiment prostituée, viol, mais je me donne pour qu’on m’aime, ou qu’on m’en donne l’illusion…
Je traine… Je… suis fatiguée… Je suis méchante, gentille, je ne sais pas trop…

Je trouve une maison, un appart, j’ai des dettes, je travaille, ou non, je traîne, je couche, je m’endette encore, je zone…..

Seule… Et grignotée par l’idée que de toute manière, une « armoire » comme moi, c’est dur, ça n’a pas de problème, c’est méchant … « faut pas la faire chier celle là, elle a pas l’air commode »…
Pfffff du flan oui…
Je pleure seule, je souffre seule, toujours pas de congénère à l’horizon, j’ai besoin qu’on me protège, j’ai besoin d’un câlin… D’amour… Et au lieu de ça, je suis un jouet, un peu comme une sorte de fantasme, une pièce originale aux trophées des messieurs…

… Peu à peu germe une idée, je la garde pour moi, mais elle m’envahie, jusqu’à devenir obsessionnelle…
M’en sortir, j’en ai marre, ça ne s’arrête plus, je vis dans l’excès, on me voit alors j’en profite, …
Je suis malheureuse, mais ça personne ne le voit, je suis si « FORTE »…

Et…
Un jour
Je TOMBE enceinte…
Cette idée si longtemps rêvée n’est plus un rêve…

Et la…. Comme si le temps se figeait, une vague inattendue, étrange, inconnue m’envahie, un bonheur, tout s’arrête, je suis ENCEINTE…
J.E. S.U.I.S. E.N.C.E.I.N.T.E….. !!!!
Une révélation, une évidence,
Mon bébé, mon amour, je suis heureuse
Je vis 9 mois merveilleux…
Pas une nausée, pas un mal-être, mon corps me semble soudain si beau… La vie en moi me donne des ailes…

Une naissance…
Amour de ma vie, ma fille, ma révélation…
J’ai trouvé un groupe d’appartenance
Je suis Maman

[elle a fait un bébé toute seule]

Tu as presque 9 ans aujourd’hui, je mesure toujours 1m90, je suis toujours en sur-poids, et pour autant, la vision des choses est tellement différente, bienveillante, …
En 9 années, j’ai donné la vie, j’ai repris mes études, obtenu mes diplômes, j’ai rencontré un homme qui partage toujours ma vie aujourd’hui, je fais un métier atypique, hors normes, comme moi….

Oui on me voit… Non je ne passe pas inaperçue… Certains pensent encore que je suis « forte » et insensible… Alors que c’est tout l’inverse, je suis forte ET hyperémotive… rien n’est hasard, tout est là pour une raison.

Et même si, parfois, je doute encore…. Je ne suis pas trop sûre que je doive, ou non me positionner, ou pas… Pas sûre… Ben c’est rien, ce n’est pas grave, car une chose est sûre… Je sais qui je suis…

Et à vous parents, bande de petites frappes, de nuls, de mauvais, je tiens à dire ceci…
Je ne vous connais pas, dans le fond, vous non plus ne me connaissez pas…

Vous avez surement beaucoup souffert vous même pour avoir été de tels parents, aujourd’hui encore, quand je vois mon frère, si abîmé… mon coeur se déchire…

Aujourd’hui, installée dans ma vie pro, maman heureuse, femme…
J’ai bien compris que le soucis venait de vous
Vous avez ancré en moi l’idée que je n’étais pas « aimable », que j’étais une honte, un ogre, une méchante, une dure, une vilaine…
Et moi, je vous emmerde !
Des gens m’aiment avec mes kilos et mon presque 2 mètres
Des gens ont compris que j’avais un coeur
Je ne veux plus qu’on me maltraite, qu’on ne me respecte pas, qu’on me cache comme une pestiférée…
Il me reste encore un long chemin à parcourir, beaucoup de choses à apprendre, et ça se fera sans vous…

Allez donc vous soigner avant ! !!!

[<3]

Mon corps et sa mémoire

Moi, c’était ma mémoire. Elle n’était plus connectée à mon corps.

On a falsifié ma mémoire, on m’a traitée d’allumeuse, de menteuse.

Lorsque j’avais 9 ans, mon demi-frère a abusé de moi. Je n’ai jamais été soumise, pas plus que timide, je n’ai jamais voulu être une victime, mais parfois, l’adversité est trop forte. Je l’ai dit à ma mère, elle a pâli, elle est partie, j’étais persuadée d’être sauvée. Mais elle n’a rien fait, on m’a accusée d’être fautive, et il a recommencé. Pire, ma mère battue et mon beau-père alcoolique m’ont convaincue que j’étais la source de tous leurs maux. Alors ma mémoire a cessé de m’appartenir : elle est devenue leur propriété, façonnable à souhait.

Je me battais, je lisais, je sortais, je tentais de dénoncer, mais à chaque fois que je me débattais contre les mensonges avec lesquels ont tentait de forcer mon crâne de jeune fille, j’étais punie, embrouillée, on ne me croyait nulle part car ma mère démentait. Je n’oublierai jamais sa plus atroce trahison. J’ai tout raconté (les harcèlements, les intrusions dans ma chambre, les coups qui pleuvaient sur ma mère) à l’assistante sociale de mon collège, qui a convoqué ma mère. Cette dernière est devenue folle furieuse, et m’a forcée à « avouer » à l’assistante que j’avais menti. C’était trop, je crois que quelque chose s’est brisé dans ma raison. Alors j’ai oublié. Tout oublié, purement et simplement.

J’avais oublié, certes, mais mon corps m’avait suivi. Un corps très précoce pour une adolescente, un corps qui ne voulait pas se faire discret. J’étais une enfant sensuelle, je rêvais d’être, plus grande, une fougueuse amante. J’avais soif d’amour. Après avoir croisé le chemin de mon agresseur, tout s’est arrêté, comme une horloge vide. Mon corps avait des années de plus que ma sexualité. Mon mépris pour lui n’avait pas de limites : je voulais être un pur esprit, un être désincarné, dépossédé de ce fardeau sale et douloureux. Je ne savais plus faire la part des choses : les hommes étaient des chiens, mais je méritais qu’on me fasse du mal, j’avais commis quelque chose de grave…quoi ? Je ne m’en souvenais plus…Tout cela se perdait dans les insultes obscènes que me lançaient les hommes, dans la rue, et dans les yeux du garçon qui me tripotait sans cesse au collège. Mon corps n’abritait plus qu’une marée de dégoût, et même lorsque j’ai éclaté la figure du petit pervers, je ne me suis pas sentie plus en sécurité. Tout m’apprenait qu’être une femme c’était ça.

Quelques années après, j’avais fait du chemin. Mon corps était un objet esthétique que j’estimais beau, mais inintéressant, stérile, superflu. Un truc sacrifiable. J’ai rencontré un type bien plus âgé que moi au cours d’une soirée entre amis. Je me suis réveillée lorsqu’il avait sa main sous ma culotte et qu’il se pressait contre moi. Paralysée, muette, je me suis rappelée de tout. Je suis partie de courant. Et l’idée a germé en moi qu’il fallait que je sacrifie ce corps. S’il était si désiré, et que j’en souffrais, je devais m’en débarrasser. Je suis sortie avec ce même type, et j’ai failli mener à bout cette horrible idée. Mais au dernier moment, je me suis révoltée, j’ai cru que j’allais vomir, imploser, que j’allais décapiter l’homme qui se trouvait dans mon lit ! Je n’étais même pas terrifiée, j’étais trop fébrile. J’ai réalisé que je me devais ce respect, que je me devais d’être ma propre amie. J’ai imaginé ce que je dirais à ma fille si elle se trouvait dans la même situation que moi. Je n’ai pas couché avec lui. Je me suis figurée en guerrière fière, indépendante, et j’ai compris que je devais partager mon amour et ma compassion avec mon propre corps. Petite, j’imaginais que j’étais Lili la Tigresse, dans Peter Pan.

A peine quelque semaines après ce déclic, j’ai rencontré celui qui est aujourd’hui mon fiancé, et j’en suis tombée amoureuse. J’étais terrifiée. Je voulais tout lui donner, mais j’avais l’impression que mon corps était souillé, véritable ruine.

Il a tout aimé chez moi. Même mon sexe que j’avais toujours évité de regarder, même mes grains de beauté, même mes regards un peu moqueurs, même ma réticence à être touchée. C’est moi qui suis venue vers lui, c’est moi qui ai initié nos rapprochements à force d’amour reçu. Depuis deux ans que nous nous aimons, ce fut une psychothérapie. A présent, je suis amie avec ma mémoire ainsi qu’avec mon corps, je sais que je mérite d’être aimée, je sais qui sont les coupables – et que ce n’est pas moi. Je me suis réconciliée avec la petite fille passionnée que j’étais.

Ma blessure invisible

Pourquoi écrire ? Pourquoi raconter ma vie ? J’ai déjà tout dit… mais à si peu de monde. Peu de personnes de mon entourage me connaissent vraiment. Beaucoup me trouvent froide au premier abord. Peut-être que mon parcours semé d’embûches explique ce trait de ma personnalité ?

1980 : ma naissance.
J’ai déjà une sœur de 11 mois plus âgée. Suis-je l’accident du retour de couches ? Je pense que oui.
Évidemment mes premiers souvenirs ne remontent pas avant l’âge de 6 ans. Je suis une enfant hyper timide, et angoissée de parler aux autres. J’aime beaucoup dessiner. J’adore les chats.
Déjà je sais pourquoi j’ai si peur. Je suis envahie par le psoriasis. Sur le cuir chevelu d’abord. Le shampooing a une odeur atroce. Ma mère m’habille et me coiffe mal. J’ai un strabisme. Je suis la risée de mes camarades d’école.
J’ai peur de mon père. Parce qu’il me bat. Parce qu’il me force à manger plus vite à coup de fourchette sur les mains. Parce qu’il bat ma sœur. Parce qu’il bat ma mère. Parce qu’il crie sur ma grand-mère. Il me fait très peur. J’ai 6 ans.

Années collège.
Je suis toujours aussi mal coiffée et habillée. Maintenant je sais que mes parents n’ont pas beaucoup d’argent. On vit dans un HLM. Ma mère travaille, mon père non. J’aime lire. J’aime entrer dans des mondes imaginaires. J’aime faire partie d’histoires incroyables. J’aime aussi les bébés. A 12 ans, je suis opérée de mon strabisme. Je grandis. Je suis très fine. Je suis très mauvaise en sciences. Je passe mon Brevet des Collèges. J’ai failli doubler la 3ème.

J’ai toujours très peur de mon père. Il s’acharne sur moi. Il veut que je « change de tête », il ne me supporte plus. Les repas sont une torture, je mange en face de lui. Je dois aller vite. Sinon… Ses claques me font faire pipi dans ma culotte. Je n’ai presque jamais eu de traces. Une fois si, mes lunettes se sont cassée, et il m’a éclaté la lèvre. Les voisins entendent tous. Personne n’a jamais rien dit. Je les hais. Je hais mon père. Je rêve la nuit de le tuer. La haine m’envahie.

Années lycée.
Je suis très pressée de grandir. D’avoir 18 ans pour partir. Le psoriasis a envahit mon ventre. La dermato fait sortir ma mère pour me demander si j’ai des problèmes. Je lui dis tout. Elle ne fait rien. Sauf me donner une crème pour tout faire disparaître. Je redouble la seconde. Je travaille beaucoup. J’ai de très bonnes amies qui savent ce que je vis. Je fais des crises de tétanie et de spasmophilie. Cette phrase du prof d’anglais qui ne m’étais pas adressée particulièrement mais qui m’a fait beaucoup souffrir : « Vous savez, celui qui a des parents qui boivent sera un jour un alcoolique ». Je m’effondre. Alors moi aussi je battrais mes enfants ? JAMAIS.

Je suis toujours le souffre-douleur de mon père. Ma sœur est partie faire ses études supérieures. Je suis maintenant seule. Je passe mon Bac. Je suis inscrite à la Fac de LEA. Je passe l’été à travailler.

19 ans : mon père : « Si tu ne te casses pas, je te tue ».
Je pars. Avec un sac. Ma brosse à dent. Mon chéquier. Quelques habits. Trois fois rien. Je l’ai fait. Et je ne suis jamais revenue. J’ai dû abandonner mes études au bout d’un mois pour travailler. Je vis dans une tente dans un camping, en plein mois d’octobre. Je connais la faim et le froid. Je fais une dépression. Je trouve du travail dans un hôpital, service psychiatrie. Je trouve un appart. Je vis avec mon copain.
20 ans : nouveau travail. J’y suis toujours. J’ai évolué professionnellement. J’en suis très contente.
23 ans : naissance de ma fille, mon premier bonheur.
25 ans : séparée de son père, j’affronte une à une les difficultés d’être mère célibataire.
29 ans : je rencontre l’Amour de ma vie. Je suis la femme la plus heureuse du monde. Il me comble de bonheur.
31 ans : notre mariage.
32 ans : naissance de notre fils.

Mon père n’a aucune excuse pour tout ce qu’il m’a fait subir. Il n’est pas alcoolique, ni drogué. Il a été conscient des coups qu’il me portait. Il voyait le mal qu’il me faisait. Il ne s’est jamais excusé. Jamais je ne lui pardonnerai.
Quelques fois je repense à mon parcours.
Aujourd’hui j’ai 32 ans. Je ne bats pas mes enfants.

Mettre sa vie en JE

En découvrant ce site, dés la première lecture j’ai commencé à avoir une boule au ventre.
Et puis des larmes, et puis des envies de mots. Je me suis dit bof, t’as pas grand-chose à dire…. Sauf que j’ai quand même un petit peu à dire. Et que ce site si j’ai tout compris c’est le lieu.
Alors voila ce que je crois de mon corps et des liens que je fais de moi avec moi. C’est décousu mais voila.
J’ai un souvenir, celui d’un père nu qui vient prendre son bain avec ses deux filles. Ce souvenir il est lourd parce qu’il est anodin mais trop présent. J’ ai que ça, rien d’autre …. Ma sœur ne s’en souvient pas. Je suis sur de rien.
Un jour un copain de la famille m’a prise sur ses genoux dans la piscine et à « fouiller » dans mon maillot avec ses doigts. J’ai levé des yeux interrogateurs vers lui, me suis dégagée et ai plongé… j’ai pris le fond de la piscine, direction le docteur. Trou dans le front. J’ai rien dit pour le reste.
Un jour, je suis mélangée à la foule et en jupette. Un type derrière moi s’arrête et collés les uns aux autres en profite pour glisser sa main sous la jupette. J’ai voulu qu’on parte.. on c’est juste décalé dans le foule.
Un jour ma copine a ses règles et je m’en souviens.
Un jour j’ai mes règles mais je ne m’en souviens pas.
Un jour ma sœur à mal à la poitrine car ses seins poussent.
Un jour mes seins sont là mais je ne sais pas comment il sont arriver jusque là..
Un jour je suis femme et mon corps plait beaucoup. J’ai un joli minois et un corps « de rêve ». Alors j’avance avec ça. Si ça plait aux autres…….
Par contre je me drogue beaucoup et bois aussi. Dans ses états j’y fais pas gaffe à se « corps de rêve ».
Un jour je me brule un sein et je suis fière d’arborer un énorme pansement et plus tard la marque. Nous sommes en été et les gens ne regardent que ça. Ça me rassure.
J’ai des envies de tatouages, de piercing, de marquage…. Mais de beau quand même.
Et puis je pars. Avancer, changer, résoudre, évoluer….
Un jour la panique me prend et pour m’apaiser je bois et je baise à tout va… c’est pas toujours très jolie, ni très glorieux mais c’est moi qui choisi non ?!… et ça dure des jours et des jours….. Accrochés à ma bouteille de rhum…. Et cette panique, cette angoisse qui part pas. Ce qui me gonfle c’est que je ne sais pas d’où ça vient. Alors je me dis que quitte à avoir mal autant envoyer ! Je commence à me bruler l’avant bras. Et comme par magie ça passe de suite. Une douleur se transforme en une autre beaucoup plus simple. Visible. Explicable. Je me tatoue point par point le poignet là où on tranche normalement. C’est bon.
Alors je recommence. Et les cuisses aussi. Des coups d’aiguilles chauffées où avec le briquet brulant.
En plus j’aime les marques, les cicatrices, les traces…. Alors j’arrache les croûtes, je fais durer le plaisir. Car c’est un plaisir cette souffrance là comparé à l’autre. Mais ça me fait peur. Parce que j’ai 27 ans et que je trouve ça tordue comme attitude à mon âge. J’ai toujours cru que ça on le faisait plutôt à l’adolescence.
Je rencontre des gens dans ma nouvelle vie et pour beaucoup des femmes, elles ont été abusées, certaiones sont restées dans le dénnis, le silence, ou le refus durant des années…. Alors je m’angoisse et s’ensuit la peur du souvenirs, de l’horreur.
Re-panique, angoisse….. le type avec qui je suis trouve « que j’exagère »….
Je subis une agression mais échappe au viol… sauf que dans ma tête j’ai déjà intégrer que j’étais une femme violée… mais non. Mais un peu quand même, ben non pas aux yeux de la loi, ouais mais quand même…. Bé non on te dit….. ok si vous le dite alors…..
Et toujours le super copain. « c’est bon c’est pas grave »…..
Je garde ça pour moi alors….. ?
Deux ans de rapports conjugaux parce qu’il le faut. Quelques sentiments d’être même forcée parfois…. Aucune libido mais que du flan, du vent, du cinéma.
Sentiment d’être juste un objet. Je n’aime pas mon corps mais ne peut pas en parler : « Oui, ho ça va toi, t’as vu comment t’es gaulé… les trois quart des meufs en rêvent et t’as tout les mecs à tes pieds. »
Ok bon ben je me tais alors…. Mais moi j’m’aime pas !… PUTAIN QUE C’EST BON DE L’ECRIRE !!!
Quand je reviens de soirée et que je fais le bilan des bleues, des coupures, des égratignures je suis contente.
J’ai lu un jour, de Cyrulnik je crois qui écrivait sur l’adolescence : « Mettre sa vie en JE »…. Pourtant sortie de cette période à 31 ans, j’ai le sentiment de continuer de me mettre en JE et en JEU…
Je ne sais pas vraiment ce que je dois être pour tant je rêve comme tout le monde mais peut être un peu trop…. Une idéaliste me dira’t-on un jour. J’t’emmerde !
Les histoires d’un soir dans le noir. Parce que comme ça je garde ça pour moi et se corps là je le vois pas.

Une vie avec mon corps

Depuis aussi loin que je m’en souvienne, il y a deux chose dans ma vie : mon corps et moi.

Ce n’est pas un ennemi, ni un ami, je ne le considère pas, et il semble que lui non plus. Le secret arrangement de ceux qui doivent cohabiter mais qui se savent trahi. Qui a commencé ce cercle vicieux ? Je ne me dérobe pas, je dirais que nous ni sommes ni lui ni moi pour grand chose : la force des chose en somme.

Je suis née sans identité, d’une mère trop jeune qui n’a pas su quoi faire de moi, d’un père absent qui n’avait même pas connaissance de mon existence, et j’ai fini chez un oncle qui lui n’aurait pas trouver à y redir. Je connais bien ma mère maintenant, et je sais que ce qu’elle a fait, ce n’est que par ignorance, or je ne peut pas en vouloir aux ignorants : il patissent de leur propres péchers.

Cet oncle donc. J’avais bien un nom, mais pas de parole, à quelques mois à peine, c’était déjà mon corps qu’il maitrisait, sans avoir voulu faire de moi qui que ce soit. Mon corps, qui passait les premiers mois, les premières années, se mit à me trahir. Ces mains qui passent sur vous et qui vous rebuttent, mais vos reins qui se cambre tout de même avec force, comme un défi contre vous même. Cette haine que l’on ressent face au viol, mais qui n’existe pas réellement face au plaisir lorsque vous ne savez même pas qu’il s’agit d’un viol. Que pour vous c’est la seule marque d’affection qui vous donne une existence. Et ce corps, se traite, qui jouit quand vous voulez pleurer.

Ça finit par passer, les abbominations rejoignent leur frères en enfer (qu’il y reste! Je n’était pas la seule.). On rentre alors dans un socièté différente, le foyer est pour les enfants ce que la colocation forcée seras plus tard pour d’autre. J’avais quoi, six ans, et je ne connaissait pas encore le terme d’intimité. Quel était ce monde ou la sexualité était tabou pour de soit disante raison d’âge ? Je ne percevais pas d’autre marques d’affection, or mon corps en réclamait. Je me déshabiller devant ses petits garçons qui n’avait jamais vu de fille, les inviter à toucher. Puis je me cachait pour pleurer, avec l’impression que cette fois ci, c’était moi qui les avaient violer.

Ma mère reviens dans ma vie, me fait sortir de cet endroit. Quelques années, je connais le bonheur, j’ai beaucoup « d’amoureux », mais je ne me trouve satisfait par aucun, qui eux se contente d’un bisou rapide les lèvres fermées pour croire en l’amour. Pendant ce temps là, mon corps refuse de grandir, mais mon esprit va trop vite pour lui. Je ne prend pas un centimètre, et je perds du poids, je suis maigre à m’en casser les os en saisissant un objet. Pourtant je n’ai pas de problème avec la nourriture, j’ai un appétit démentielle, et à 10 ans j’avale plus de nourriture qu’un adulte à la même table. Et je n’aime pas mon corps. Je fais 1m35, 21kg, j’ai des hanches déjà large pour mon âge, mais qui sont bien trop sayante, je suis déjà obligée de porter des soutiens groge alors que les autres filles n’ont même pas une brassière. A croire que tout ce que j’avale se fourre dans ma poitrinne. Et j’ai un réel problème avec le sexe.

Ce que mon corps ne m’octroie pas, je le fais par autorité. Je suis violente, je n’apprècie pas les gens de mon âges, je ne suis qu’avec des plus grands, à peine dix ans je fume, je bois, je baise. La sainte trinité. Je m’échappe par là, j’ai une répartie suffisante pour que des garçons bien plus âgés finissent par la fermer et s’occuper de moi. Mais je ne retrouve aucun plaisir. J’essaye juste de cacher par là que j’ai vraiment un problème avec le sexe, avec mon corps. Je le maltraite, je me frappe, je me brûle, je me griffe au sang, mais toujours à des endroits que les gens extérieur ne voient pas : le dos, le haut du ventre, l’intérieur des cuisses. Mon corps me fait mal à force de ne pas ressentir de plaisir, et au bout de trois mois, je me mets à vomir de faççon innexpliquer, ma mère me fait passer des test, le verdict tombe. Mon corps se rebiffe, je suis diabétique insulino dépendante. Le salaud. Mais les premiers temps du traitement, je reprend du poids, mais je ne grandit toujours pas. Je me cache au mieux pour commettre mes méfaits, une bouteil par ici, une clope par là. Ma mère travail et n’ai jamais là, ça aide. Et puis arrive mon beau père.

De suite, je ne l’aime pas, et lui non plus. Dans la rue, mon physique et ma réputation me permette à onze ans d’attirer les regards, mais lui m’ignore magnifiquement. Alors je me mets à detester le seul coupable qui soit à ma porter. Mon corps. Quelque chose doit clocher. J’ai pris trop de poids sans doute (après coup, 30kg pour 1m 42 ne me semble pas tant que ça!). Alors j’arrète de me soigner. Sa marche magnifiquement bien, je perd 10kg en 2 mois. Mais je perds aussi la raison. Les hyperglycémie me rendent folles et je me remets à me mutiler : la nuit, je me bande les membre jusqu’à ce que le sang ne circule plus, j’attend un bon moment, puis je relache la pression d’un coup, la douleur suffit à me faire gémir. J’ai alors un déclic, je ne ressent plus de plaisir par le sexe, je le ressentirait par la douleur. Je m’enfonce des aiguilles un peu partout, je m’oblige à rester dans les positions les plus inconfortables jusqu’à ce que des bleus se forment, je me frappe, je me gifle, je m’arrache les cheveux et la peau. Mais je reste raisonnable, car mon corps reste la seule chose qui me permet de me faire remarquer. Du moins je le croyais.

Mon beau père continue de m’ignorer, et après 2 mois sans me soigner correctement et à m’infliger des traitement sado-masochiste, je tombe dans le coma. Je deteste encore plus mon corps à mon reveil, qui m’a trahi sans me laisser aller jusqu’au bout. J’ai des sequelles, mes reins fonctionnent bizarrement, je suis complétement dessécher, j’ai le foi stéatosé, et surtout, on s’inquiète de ma fertilité. Si il y a bien une chose que je ne veut pas, c’est être priver du choix d’avoir un enfant.

Je retourne au collège, décider à m’assagir, mais ma mère est tomber enceinte entre deux. On a de gros problème d’argent, et ça me préoccupe presque plus qu’elle. Ma sœur née, l’accouchement se passe mal et il découvre à ma mère des problème cardiaques dont il faut urgemment s’occuper. J’ai douze ans, mon beau père est absent, je devient maman par la force des chose. Ma sœur ne me quitte plus, je l’mmène au collège avec moi. J’habite une banlieu difficile, ils comprennent la situation, et les surveillant font les baby sitter pendant les heures de cours, ça tiens les élèves plus calmes, elle est tellement mignone que personne ne veut l’abimer. Mon corps finit par ressentir le poids d’un enfants, non sur le physique, mais la fatigue, la pression, la résponsabilité me laisse des traces. Je suis pâle comme une morte, je maigris encore, j’ai des cernes jusqu’en bas du visage, les yeux rouges, mal au dos de tout le temps la porter… Mais au moins je ne me fait plus souffrir pour rien. Maintenant qu’elle est là, je ne recommencerait plus, je prends conscience que des choses bien plus importante mérite mon attention. Mais ma mère sort de l’hopitale, ma sœur n’est plus à moi. C’est premiers mots, c’est à moi qu’elle dit, et c’est « maman ». alors comme une mère je décide de sacrifier ce que j’ai, et je n’en ai qu’une. Ma sœur n’a plus besoin de mes bras pour la porter, alors à treize ans je me prostitue pour lui offrir les cadeaux que nos problèmes d’argent ne lui permette pas d’avoir. Je redécouvre le sexe, cette chose qui dissocie tant mon corps et mon esprit, car je découvre que si je ferme les yeux, peu importe qui il y a en face, mon corps à les mécanismes suffisants pour réagir instinctivement. Je m’endors pendant mes rapports sans que ses hommes ne s’en aperçoivent. Et puis un jour, je tombe de douleur, une douleur au bas ventre insoutenable. Le diagnostique tombe, j’ai un cancer. Minime, un cancer de l’appendice. Mais quand même… entre mon corps et moi, les coups, c’est chacun son tour.

Sortie de là, je décide de me reprendre en main, mais je rechute de temps en temps. J’ai pris vingt centimètre en 2 mois après l’opèration. Je n’ai jamais dépasser les 50 kg pour 1m70, mais c’est encore trop, il faut que je rende les coups après ce qu’il m’a fait ! Alors je boit, je boit, je boit encore, et à quinze ans je me retrouve complétement alcoolique. Je rencontre quelqu’un, on flirt, on sort ensemble, on couche ensemble, et finnalement on s’aime. Alcoolique lui aussi. Sa me fait prendre conscience, j’ai peur de ce que je suis devenue, de ce que je fais subir, non plus juste à mon corps, mais à moi même ! Alors je part, j’emménage chez mon père, retrouver quelques années avant, à 800km de là où j’ai grandit. Je pense pouvoir repartir à zéro, mais mon corps me trahi encore. Le sevrage est compliquer, mon corps tremble tout seul, il voit des chose qui n’existe pas, se sent en danger. Alors je retombe dans le piège. Je couche pour une bouteille de rhum, une barrette de shit. Sa dure plusieurs semaines, mais je prends peur. Sa fait quinze ans que mon corps est maltraité, abusée, tromper, trahi, frapper, humilier. Ma sœur loin, je me rend compte à quel point ce désir d’enfant me dévore. Et je rencontre un homme, l’homme qui changea, et continue de changer ma vie. J’ai tout quitter, études, famille, domicile, et j’ai emmenager avec lui. J’ai arréter de maltraité mon corps. Je suis tomber enceinte à 17 ans, mais j’ai fait une fausse couche. J’ai compris le message. Mon corps me disait « écoute, ça peut se négocier, si tu reste bien avec moi, je ne t’embéterait plus, mais je te rend le dernier coups, pour la forme ». C’était le coup de trop. Une grosse dépression, je quitte mon ami. Je fréquente d’autre type et je prend peur : mon corps continue à prendre des décision seul ! Je couche avec ses hommes en dormant, sans m’en rendre compte, à mon inssue et pourtant de mon fait à leur dire. Je les crois. Mais j’ai peur, car je ne maitrise pas. Je ne veut pas tomber enceinte d’un inconnue, ou chopper une saleté à cause d’une nymphomanie sommanbulique. Je n’ose pas consulter, car j’ai honte. Et je retrouve cet homme qui à tout changer. Lui, pendant mon sommeil, il ne me fait pas l’amour. Il me fait parler, il me fait expliquer pourquoi je fais ça.

Apparement, mon corps à beaucoup de chose à dire, il lui manquait juste de l’écoute. Maintenant, je m’aime, j’aime mon corps, je suis devenue quelqu’un, et non plus juste quelque chose. Et j’ai un ami merveilleux qui accepte de sacrifier son sommeil à cette thérapie nocturne encore aujourd’hui.

Zeeva.

Du vernis ? Tu te fous de ma gueule ?

Non mais tu as une jolie ligne mais tu devrais te muscler. Ah t’as vu cette nana ? Elle est grosse hein ? T’as perdu du poids mon amour ? C’est bien je suis fier de toi. Encore ? Bravo, tu verras ça t’ira mieux. Et, tais toi, non chut pourquoi tu pleures ? Ca t’a pas plu ? Pourquoi pourtant je baise bien. Non ? Allez c’est bon casse toi. C’est quoi cette jupe ? Tu veux attirer les mecs ? C’est quoi ces talons, allez dégage moi ça. Du vernis ? Tu te fous de ma gueule ? T’as changé toi vraiment t’es plus celle que tu étais. Ah tu te maquilles ? Pour qui ? Pour quoi ? Pour plaire ? Je te suffis plus ? T’as changé. Ce décolleté là, tu me remontes ça, tous les mecs vont regarder tes seins c’est pas possible. Oh ma chérie que tu es belle, je t’aime tu es parfaite. Non cette jupe tu l’enlèves, pantalon stp, et une taille au dessus au moins ça ne te moule pas. Oh mon amour je t’aime, dis, si on avait un enfant ? Tu peux refermer le bouton du haut stp ? Oh mon amour, si on avait un autre enfant ? Cache ce corps, aies honte de toi. Pourquoi tu ne mets pas cette jupe juste pour nous le soir ? Tu sais moi ça m’excite. Pourquoi tu portes ça pour sortir ? Tu veux allumer ? Allez mon amour, j’ai envie ce soir. Pas toi ? Je m’en fous. Et souris, t’as tout pour être heureuse. Quoi ? Tu me quittes ? Mais moi je t’aime ! Salope.

Corps de rêve, corps rêvé, apprivoisé, subit.

J’ai un beau visage. Je m’en fou de l’avis des autres. J’ai un beau visage. Je l’aime. C’est tout. Mon ventre est une bouée de sauvetage. Je sais nager, je n’ai plus besoin de bouée. Je ne l’aime pas cette bouée.

Je ne suis pas faite pour la minceur. Je suis jolie à 75/80kilos. Mais impossible d’en trouver le chemin. Les psychologue de comptoir balance que c’est une carapace, que je veux me protéger. Les autres, que c’est un détraquement hormonal.

J’ai connu l’anorexie, la boulimie prandiale. 2 enfer. Le premier m’a rendu trop jolie. Oui, on peut-être trop jolie quand on cette fragilité. Façonné, éduqué par un pédophile, j’ai des portes ouvertes sur l’agression sexuel. 3 faucheur de corps, de cœur. Une plainte, classé sans suite, contre le dernier. Il a re-violé parait-il. Etonnant ? Les deux autres faucheurs, un père, mort. Même pas mon père biologique. Je l’ai su tard. C’est quand même fou ce que je lui ressemble. L’autre, il vit sa vie. Il fréquente toujours des enfants. Je ne peux oublier leurs odeurs, leur gout… le plaisir forcé, mécanique. Bordel, le jour où j’ai lu cette canadienne victime d’un père abuseur parler de ça. J’ai dit « oh, je ne suis pas seule, pas folle, pas perverse ». Alors, il parait que j’ai une carapace de graisse à cause de ça.

Merde à la psychologie. J’en parle là. Mais 10 ans de psy, un bon psy. Je n’ai pas peur de jouir, de vivre, de rire, de pleurer, d’aimer, d’avoir du plaisir, de la peine, de la colère, de la joie.

Je suis grosse, et je ne bouffe pas. Je mange assez peu.

Je le connais mon corps rêvé. Un peu moins gras. Un peu moins.

Ca y est, toute façon, je mets du 46. Je peux m’habiller ailleurs que dans les grande taille. Ça ne vous scandalise pas les « grandes tailles ». On n’a pas le droit à la même mode. Non c’est « ample », toujours un peu « fou ». Oui. Bon ça va 5 min. Je n’ai pas envie d’avoir soit du fou-fou flashy au couleur que je n’aime pas ou du sérieux terne. J’ai envie d’être femme. Il parait que ça existe. Mais je n’ai pas le budget. Fait chier.

Je m’en fou, j’y arriverais au 42.

J’ai 2 enfants. A la naissance du 2°, j’ai voulu être « femme », « féminine ». Un tour chez le coiffeur, un cours de maquillage… des jupes.

Mon corps, il n’est pas facile. Il est usé. Ma peau est fragile, sensible au stress. Psoriasis, tu serras le feux entre mes cuisses. On ne le sait pas, mais le psoriasis « en milieu humide » ça brule. Oui, humide. En été, mes grosse cuisse se frottent aussi l’une à l’autre. La chaleur, la sueur, la brulure. Je mets des cycliste pour éviter ça. Le moindre stress, c’est le cuisse, les coudes, la tête. Ça gratte, ça pique.

Je n’aime pas les photos de femme enceinte. Elles ne sont pas des bouée échouée sur une plage ces femmes. Elles sont belles. On la voit leur grossesse. Moi, je le sens cet utérus qui grandit, qui prend de la place, sous ma graisse. Il est volumineux. J’entame mon 4°mois. Personne ne le voit avant le 7 ou 8 mois que j’ai « un hôte ». Moi aussi je voudrais pouvoir montrer au monde ma rondeur, ma douceur maternelle qui accueille cette hôte pas programmé, mais désiré par la réunions de nos inconscients. (Oui, je m’autorise un brin de comptoir psy).

J’aimerais faire ces jolies photo « mois à près mois ». Ça me fait rêvasser. C’est beau de voir la vie grandir. Mais non. Y a une bouée de sauvetage qui me coule à la place. La graisse va se déplacer sur les côtés. C’est tout.

Ironie du sort. Enceinte, je perds du poids. Ce qui confirme la thèse « hormonal » pour ma doc. Mais voyons, comme j’allaite « encore », je n’ai pas vraiment le droit à une attention médical, et au final… J’ai tellement à gérer. Un fils avec un léger handicap pas du tout reconnu par les médecins, un autre qui est à une légère perde d’audition à cause d’un traitement, des problèmes de tune (comme tout le monde), bosser, m’occuper de la vie courante… Je me calle « quand » pour un bilan de santé ? Entre 7h00 et 7h01 ? Je préfère dormir. Désolé, j’en ai besoin.

Le plus drôle, c’est que ce petit topos rapide de mon quotidien doit faire croire que je le déteste. Mais non. J’aime m’occuper de mes zouaves. J’aime accompagner le premier qui a 4 ans et demi ne sait toujours pas dessiner un bonhomme, a du mal à causer. J’aime sa présence, sa clarté, son univers, ses passions. Mon second, il compense admirablement à légère perte. Il me montre ce que c’est un enfant qui se développe a un rythme classique. Un enfant qui dit ses premiers mots, qui a une pèche, qui est drôle, surprenant et qui me montre qu’il est prêt à plein d’expérience nouvelle, qui marche enfin dans la rue… J’adore faire de la photo, mon métier que je lance bénévolement depuis trop longtemps. J’aime faire des sites web pour les autres. J’aime mes projets d’atelier qui commence. Bordel. Ma vie est BELLE.

Un jour, je ferais du 42. Je vous monterais mon cul parfait pour les mains de mon mec, l’absence de bouée de sauvetage, et même si je sais qu’un jour, je finirais en fauteuil roulant parce que mon dos a un gros problème… vous verrez que ça, ce n’est pas un soucis.

Alors voilà. 1 bouée, un beau visage, des cuisses qui brule parfois. Et une vie que je grave dans ma peau, un bébé qui pousse, 2 enfants qui grandissent, des projets, des envies. Il faut juste que je ne sois jamais nue devant une glace. Parce que là, je deteste ce que je vois.

 

PS : Étonnant… j’ai passé « sous silence » la violence physique que j’ai subit… les 15 ans de coups quasi quotidien…
Pas que je sois encore prise dedans… comme si ce n’est qu’un détails concordant avec le père violent

Frappée et humiliée : c’est fini

Une histoire:

Une femme rencontre un homme, ils font connaissance, elle vient de se séparer depuis peu, lui depuis 2ans, les mois passent, ils aiment passer du temps ensemble.

4 mois plus tard, elle tombe enceinte, fait une fausse-couche au bout de 2mois.(sous contraceptif).

La relation commence à ne pas être simple, jalousie, mal qu’elle n’avait jamais éprouvé, elle le vit et commence à se sentir dans l’insécurité de leur couple.

1 an après elle re-tombe enceinte, refait une fausse-couche 2 mois après…(sous contraceptif).

Quelques jours après la dernière fausse-couche, elle retombe enceinte(sous contraceptif), mais là le bébé tient, elle hésite mais finalement garde l’enfant, elle est toujours avec lui, pas mal de disputes et espère qu’avec ce bébé qui grandit, les querelles cesseront.

La grossesse avance, la relation de couple est difficile avec lui. Ils se disputent beaucoup, des cris, des pleurs, des séparations, ils se remettent ensemble. Elle doit rester allonger car son col est ouvert, elle tient malgré la peur, l’angoisse, les humiliations qu’il lui renvoie de son image, de qui elle est.

Le bébé nait, une petite fille magnifique. Elle espère encore le changement.

1 an après cette merveilleuse naissance, la 1ere gifle.
15 mois après la naissance les 1ers coups sur le visage, le corps…

Elle dépose une « main courante »

Ils se séparent.

Mais elle se sent si mal seule qu’elle se dit qu’il doit avoir raison, c’est forcement de sa faute à elle, elle n’est jamais d’accord avec lui sur la façon de faire avec leur petite fille, elle fait tout mal.
Ils se remettent ensemble quelques jours après. « Il accepte » il est si bon lui dit-il, « c’est une faveur… »

Elle continue dans cette relation pourrie, où chaque dispute finit en violence, ça en devient une habitude. Elle se maquille pour pour cacher les bleus, elle évite qu’on la prenne par le bras, le cou, la tête. Ses jambes lui font mal, son ventre aussi.

1 an après elle est enceinte malgré sa contraception (encore) elle est enceinte à nouveau, elle songe à l’avortement fortement, même si elle sait que lui est contre (elle connait son avis il lui a déjà donné dans le passé), elle finit en fausse-couche. La raison est contente, le cœur non.

D’autres fausses-couches suivront (maudit contraceptif tu le fais exprès avoue merde).

Elle va voir son gynécologue pour se refaire prescrire sa pilule,elle est de nouveau enceinte (encore) , elle calcule les dates avec le gynécologue, elle a vomi sa pilule parce qu’elle a été malade en décembre.

4 mois déjà, mais elle n’a rien senti dans son corps, elle réfléchit aux coups reçus depuis le début de cette grossesse, elle a peur que l’enfant ait des gros problèmes vu qu’il tapait à coups de pied dans le ventre…

Grosse dispute avec lui quand elle lui annonce la grossesse, ils se séparent, elle vit mal la grossesse, il continue de la rabaisser, même séparés, il parle à leur 1er enfant  » ta mère t’aime pas, elle s’occupe mal de toi ».

L’enfant répète à la maman sans comprendre le sens des mots.

Il revient dans sa vie, elle se sent perdue sans lui, encore une faveur qu’il lui fait lui dit-il.

Promis cette fois elle fera comme lui veut. Il a raison, personne s’intéresse a elle, ses soit disant amis, en fait ils s’en foutent d’elle, il n’y a que lui qui sache qui ELLE est vraiment, ce qu’il doit supporter, il a raison. Elle grossit, elle n’arrive pas à contrôler, elle  » se venge » sur la seul chose qu’elle arrive a gérer » la nourriture ».

Le bébé vient au monde, une 2eme petite puce, une merveille, un trésor.

3 semaines après la naissance, il veut la frapper, elle n’a encore pas écouté, elle veut vraiment n’en faire qu’à sa tête, pfff elle fait exprès ma parole.

Il se casse la main en la frappant( ouf durant quelques jours il ne la frappera plus).
Que nenni… Il a toujours l’autre main, les pieds, hé hé hé…
Le dernier bébé a 10 mois, l’ainée 3 ans, elle n’a pas encore écouté, elle mérite vraiment la raclée.

Elle tombe avec le bébé dans les bras, il la roue de coups, l’ainée, tombe avec elles, elle lui tenait la jambe, il part, les laissant au sol toutes les 3, la mère toujours évanouie, les enfants hurlant.

Elle se réveille, la tête dans le jus, elle entend au lointain des cris, mais ils sont sourd ces cris, elle reprend conscience, elle entend: SES FILLES HURLENT.

Elle se lève, prend ses filles, va à l’hôpital.

Elle dépose aussi une main courante. Elle refuse de déposer plainte. Elle a peur, elle sait qu’une fois qu’il le saura elle va morfler encore.

Elle y arrive, elle le quitte pour de bon cette fois, elle remonte la pente doucement, mais elle continue de prendre du poids. Même séparée de lui il continue à l’insulter, l’humilier, la menacer main levée… Mais elle est forte, elle tient tête. Elle reprend vie, des ami(e)s l’aide beaucoup a rire de nouveau,elle se dit que finalement elle doit pas être si nulle que ça même si lui dit l’inverse.

Elle prend un avocat( sans jamais parler des coups) elle fait faire un jugement de garde pour leur 2 enfants, ils résideront chez elle, mais les enfants verront leur papa. Elle sort, fait des rencontres masculines, ne leur parlant pas de « ca ».

18 mois qu’ils sont sépares, un soir de décembre, il fait nuit, il lui ramène les enfants, il est énervé, elle le sent, il la frappe, elle a encore un enfant dans les bras, les escaliers sont derrière elle, elle ne peut pas lâcher l’enfant, il continue, elle protège l’enfant, elle repousse le père, mais rien ne l’arrête….

CETTE FOIS ELLE A DÉPOSÉ PLAINTE.


ELLE
c’est moi.

Mon corps c’est moi

Je sais que ça à l’air con dit comme ça, mais il a fallu tellement d’années pour que le déclic se fasse dans ma tête. Mon corps, n’est pas le véhicule de mon esprit, il n’est pas mon ennemi, ni mon allier. Il n’a pas d’identité propre : c’est juste moi.

Je suis une victime de viols, avec un « s », sur dix ans, sept personnes sans liens entre elles autre que moi. Je suis aussi une victime de maltraitance, ceci explique cela. Dissociée de mon corps je n’ai pas compris que mes non devaient être entendus.

Ne me touchez pas, ne m’approchez pas, ne me parlez pas. Vos regards me brûlent la peau.

Mon corps en à chier, en plus de ce que les autres ont fait. Anorexie boulimie, scarifications, acné excoriée, alcool et drogues. Un jour j’ai péter les plombs, c’était trop, trop de douleur, trop de pression : hôpital psychiatrique. Les chaînes aux fenêtres, pas de rideau de douche (histoire de ne pas pouvoir se pendre avec), pas de siège de toilette (pour ne pas agresser le personnel). Médicaments, beaucoup de médicaments. Puis le déclic, mon corps c’est moi. J’ai pris du papier et j’ai écrit des lettres. J’ai rendu ce qu’on m’avait mis sur les épaules, il s’est passé ça – ça m’a fait ça – (et pour certains) si tu veux qu’on continue à se voir j’attends ça de toi. Réactions lâches en retour, quelques-unes étonnantes et bouleversantes. Je suis revenue à la vie civile.

Quelques années ont passé, sereines. Nous avons fait un enfant. Notre bébé est né chez lui, dans la douceur et le respect de nos corps. Je ne suis pas une petite chose fragile, je me suis rendue à moi-même.

J’aime mon corps, j’aime ces cicatrices, ces vergetures. J’aime mes seins qui me permettent de nourrir mon enfant. J’aime les rides qui commencent à apparaitre aux coins de mes yeux, marques des rires quotidiens avec les miens. Je suis fière de ma puissance.

Mon corps c’est mon histoire.

Mon corps c’est ma victoire.

 

Réconciliation

Je n’ai jamais fait l’amour avant de faire l’amour avec mon mari. Pourtant j’avais eu d’autres amoureux et j’avais largement dépassé « l’âge moyen » de la « première fois ». Je fuyais.

Je ne voulais pas montrer mon sexe. Chaque visite chez le gynécologue était une torture psychologique et physique. Je ne portais pas de pantalon trop serré ni de jupe au-dessus du genou, j’avais trop peur de laisser voir ou deviner quelque chose de mon sexe. J’étais malade à l’idée d’aller en cours de sport ou de natation, je me faisais dispenser pour des raisons fictives. Avoir mes règles était la pire des choses et il était hors de question que je mette un tampon. Je ne supportais pas non plus de voir mon sexe, de l’apercevoir. D’ailleurs, je n’y ai jamais touché avant que mon mari ne m’apprenne à le faire.

Pourtant, ça n’a jamais été un tabou dans ma famille. Mais mon sexe était devenu mon pire ennemi, il était sale, il me salissait. Mon corps s’était totalement fermé un jour, brutalement, dans la violence.

Quand j’ai fait l’amour avec mon mari pour la première fois, j’ai compris que je l’aimais comme aucun autre homme. Qu’il me respectait comme aucun autre homme. Qu’il était digne de mon amour, de ma confiance. J’ai découvert le plaisir de l’amour charnel. J’ai compris qu’il était l’homme de ma vie. Et que j’avais gagné.

J’ai gagné contre celui qui m’a violée.