Du Marécage

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« Vert absent/absinthe, troublant, touchant
écoeurant
Tu vas et viens, lendemain matin.
De la destinée bafouée, enterrée,
Catin puante, chantante
te lovant dans un coin,
Putain éclatante, rougeoyante,
je te tiens.
Tu es lasse, oh combien…
Tu crèves, bordel, crève en expirant
Ton haleine verte de marécage
et du message,
Retiens-le, beauté, retiens-le
Car il est maintenant imprimé en toi,
marqué au fer rouge;
Achève-le! »

Ce poème a été écrit au beau milieu de la nuit, en 3 minutes, comme un jet de vomi ou un coup de rasoir sur les bras. Il a jailli, presque malgré [moi].
Le problème, c’est qu’on écoute pas. « Ah, ça, mais c’est « normal », c’est un homme, il a des besoins, alors tu écartes les cuisses et tu fermes ta gueule. ».
Et face à ça, on se sent à la fois salie (par lui) mais sans savoir pourquoi. Faudrait tout de même pas qu’une femme apprenne qu’elle a des droits sur son [propre] corps. En voilà une drôle d’idée.
Puis la suite, d’éventuels petits amis/copains/compagnons (appelez ça comme vous voulez) : « Oui, je suis pas comme ça moi, je comprends, MAIS moi je veux/moi j’ai besoin/Moi-Moi-Moi… ». Marrant ça. Alors qu’on crève du besoin de compréhension, on se retrouve devant un égocentrisme primaire. Toujours eux.
Et on compte les points: « bon, alors, et les doigts, c’est un viol avec les doigts? Et avec le dos bousillé on a le droit à des points bonus? ». Oui mais non, t’es coupable d’être une femme/avoir mis une tenue féminine/ne pas voir dit non distinctement (et chialer alors qu’on a les poignets maintenus au-dessus du crâne avec le poids de son corps sur le mien, ça vaut pas un non? En gros, le consentement, c’est quand ça arrange le coupable. Oui, le coupable, oui, même si je dois encore me le répéter chaque jour. )
Au final, dans ce bourbier sociétal, on recherche juste un peu de reconnaissance.

Ceci n’est pas une fiction

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Ces derniers temps, beaucoup de discussions avec des proches et aussi sur internet sur la fessée et la violence. Je suis très affectée par tout cela, je suis triste pour tous ceux qui n’ont pas la force ou le courage de reconnaître, et surtout d’avancer.

J’ai lu récemment un texte écrit du point de vue d’un enfant, qui en grandissant, subit une violence éducative assez ordinaire : tape sur la main, fessée, un jour une gifle, l’enfant tombe, se cogne à un coin de table, est hospitalisé. On ne regrette sans doute pas les deux premiers, ce sont des coups malgré tout, on regrettera sans doute la dernière, pour sa violence, parce qu’on s’est laissé emporter. Mais trop tard, la réalité est là, c’est l’escalade.
A la fin de ce texte, on peut lire « ceci est une fiction », ça fait réfléchir, peut-on encore se dire qu’une fessée ne fait pas de mal, que l’accident n’arrive qu’aux autres ?

J’ai grandi dans une famille de 4 enfants. Je ne me suis jamais considérée comme malheureuse ou battue. J’ai été malheureuse à certains moments, mais je n’ai jamais fait ce constat de dire je suis une enfant maltraitée. J’ai eu beaucoup de colère, j’avoue j’en ai encore vis à vis de mes parents. Pas pour ce que j’ai vécu, je leur accorde toute ma compréhension et ma compassion car je connais leur enfance. Enfance volée, maltraitance, alcoolisme, abus sexuels, misère sociale.
Ce sont des mots durs à lire, pourtant c’est la réalité, ce n’est pas du misérabilisme, ce n’est pas pour faire pleurer dans les chaumières.
C’est pour faire comprendre que la violence entraîne la violence.
La violence casse la relation de confiance et d’amour. Tout se répare, mais je vous assure que les cicatrices restent.
En frappant un enfant, on insinue en lui cette violence, on lui apprend que la violence est une réponse normale, légitime, et qu’en plus on peut frapper plus petit et plus faible que soit.
Mais aussi on le fragilise, on l’abîme dans sa confiance en lui même, en l’adulte, en l’autorité, en le monde.

Voilà, si j’ai encore de la colère, c’est parce que je vois ma famille, parents, frères et soeur vivant ensemble, tous enfermés dans ce cercle, je les vois tous souffrir enfermés dans un mal être.

Ceci n’est pas une fiction.

Mon père qui tape la tête de ma mère sur l’évier de la cuisine,
mon père qui me renverse un bock de bière sur la tête,
mon père qui nous met des coups de ceinture,
mon père qui rentre d’une semaine de chantier loin de sa famille à dormir comme un rat dans sa voiture et ma mère qui lui hurle dessus, qui hurle son épuisement, ses enfants dont elle en peut plus,
ma mère qui nous force à rester à table pour manger, nous qui nous faisons des coups de traître en se mettant des restes de gras dans l’assiette les uns des autres,
le petit dernier qu’on prend en grippe,
ma mère qui lui pince le nez pour qu’il mange,
ma mère qui casse une cuillère en bois sur mon frère,
ce bras, qu’on sait tous les trois lever pour mettre devant notre visage en pliant le coude, poing serré, et regarder avec aplomb, et sûrement beaucoup de haine à cet instant précis,
mes parents qui se disputent encore,
les 3 enfants, unis, pour crier à ma mère de divorcer,
mes parents qui se disputent, mon père qui pète la table basse,
les voisins qui se plaignent souvent, pas facile d’habiter au dessus de chez nous, on parle d’appeler les flics,
ma mère qui un jour enferme mon père dehors, mon père qui fait le tour, crie à la fenêtre du salon à mon petit frère de lui ouvrir, ma mère qui pleure pour qu’il n’ouvre pas, moi qui me cache dans les toilettes, mon père qui brise la vitre avec le seau à pinces à linge en métal du balcon. Je crois que mon petit frère a fait pipi sur lui.
Ma mère qui fouille dans mes affaires, moi qui traite ma mère de pute dans mon journal intime, moi qui mange 3 plaquettes de spasfon au collège, moi qui ai tant de colère…
Ma mère qui nous tape avec sa pantoufle, nous qui ne gardons jamais les nôtres au pied, je lui rendrais bien tiens,
moi qui court sur le chemin de l’école, abandonnant mon petit frère seul sur le chemin, au bord de la grande route, avec les voitures qui passent vite, et celle de ces voisins qu’on reconnaît, on aurait toujours espéré qu’ils nous emmènent,
ma mère qui ne conduit pas, qui nous fait porter des courses comme des ânes, parce qu’elle est fâchée avec mon père,
elle qui m’envoie dans un après-midi noir d’automne jusqu’à un magasin échanger une paire de chaussettes de foot que j’ai acheté en me trompant de couleur ou de taille, je fais 5km en bord de route avec des voitures qui me frôlent, et j’ai si honte dans le magasin de salir leur moquette avec mes godasses pleines de boue,
nos seules vacances en famille à la mer où un soir excédé par les pleurs de ma soeur mon père crie qu’il va l’étouffer, et tout ce dont je ne me souviens plus …

Puis toute cette violence qui continue maintenant entre eux avec mes frères, qui à leur tour, pètent des plombs, l’un menace de se suicider, traite ma sœur de façon insultante parce qu’elle s’habille comme ça , eux qui se disent des insultes, les reprochent à mes parents, tu aurais mieux fait de m’avorter, mon père qui veut les jeter dehors, ma mère qui me raconte sa souffrance et me demande de ne pas la juger…

J’ai connu tellement de familles ou c’était pareil, pire, que dans la mienne, que vraiment je pense que toute cette expérience de la violence et aussi de belles rencontres avec des gens militant pour des valeurs de respect et d’écoute, plus tard, m’ont permis d’ouvrir les yeux, surtout quand je suis devenue mère, d’affirmer ce que je ne veux pas pour ma famille. Et aussi de toutes les erreurs que j’ai pu faire.

J’ai cette violence en moi, j’aurais pu être de celles qui maltraitent, de celles qui abandonnent, de celles qui ne se sentent pas capables, trop blessée et fragilisée par des expériences sur le fil.
J’ai eu recours aux fessées avec ma grande, j’ai eu des mots durs, j’ai même donné une gifle une fois. J’ai voulu partir pensant ne plus être capable de rien.
Ce n’est pas moi qui ferais le discours du parent parfait, on a tous nos limites, nos failles et blessures, nos faiblesses, du stress et de la fatigue accumulés. Oui on peut craquer et sortir de ses gonds.
Mais c’est pour cela qu’il est important de prendre conscience de ce qu’est la violence, de faire le point sur son passé pour en guérir et surtout de lire, de s’informer, d’échanger avec des parents, se faire aider par des professionnels s’il le faut, pour briser ce cercle, ne pas reproduire.
Il faut le faire pour soi, il faut le faire pour ses enfants.
Se fixer une ligne de conduite c’est se poser des gardes fou.

Je travaille dans l’Éducation, la violence n’est pas tabou, on en parle, on cherche ensemble des solutions, on essaie de comprendre. Crier sur les enfants est déjà considéré comme de la maltraitance éducative. On a pas recours à la violence dans l’accompagnement éducatif des enfants et des jeunes, aussi difficiles soient-ils. Neill disait « Un enfant difficile est un enfant malheureux. ».

Pourquoi sommes nous aussi éloignés de ce respect dans les familles ? Pourquoi encore cette peur de reconnaître, pourquoi est-ce qu’on avance pas, pourquoi frappe t-on encore ceux qui nous sont les plus chers et qui ont le plus besoin de notre protection ?

J’ai voulu témoigner pour dire que la violence détruit, mais surtout que ce n’est pas une fatalité.

Mémoire corporel, naissance d’un déni, accouchement du bébé lointain.

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Mon corps est rempli de plis qui contienne trop d’histoire et trop de secret. Parle à ma main et celle-ci racontera une fourchette plantée dedans un soir à table. J’ai toujours peur quand mes enfants ont dans les 20 mois et que leur sens de la gestion de la fourchette est plus dans l’expérimentation que dans l’usage précis et conventionnel de l’objet. Quand on s’approche de mon front, pour l’embrasser, ou tout autre projet… en mois, je me souviens de ce jour en 1er maternelle où mon corps à violement rencontré un chauffage pendant la sieste car j’avais bougé trop près du chauffage et que je le suis retrouver en dessous. Dès ce jour, je n’ai plus dormis sur les matelas aux sols mais sur les lits de camps. Mon corps s’empreinte de son histoire, et m’interdit l’oubli. Et quand j’ose cette effronterie, il me le balance au moment qui est le plus inadéquat.
Je ne supporte pas les bisous dans le creux du coup que ce soit à droite ou gauche d’ailleurs mais pas derrière. Et tout autre contact là, me provoque des reflexe de protection. Ironique quand on aile le portage avec un porte bébé asymétrique de surcroit… il faut jouer de stratégie et d’ajuste pour préserver la zone sensible sous peine de se pencher. Cela me rappelle ces baisers préféré, à Lui .Cela me rappellent le dégout. Cette zone est interdite, et si je pouvais la laisser à l’air sans le moindre contact, j’en serais heureuse. J’ai appris à supporter les cols des pulls et les écharpes.
Il ne faut jamais me pincer ou mettre sa main sur le dessus de ma cuisse gauche, pas parce qu’un jour ne me suis blessé à l’escalade. Non. Parce qu’en voiture, Lui, posait systématiquement sa cuisse main dessus. Et s’amuser soit à la pincé pour déclencher un réflexe, soit laisser « juste » sa mains là entre les passages de vitesses.
La cuisse droite, se souvient de ma cousine mordant. Et là encore, ça un rapport avec Lui. Car je l’ai vu Lui, lui tuer sa chair et je l’ai vu elle, l’oublier. Et j’en porte un souvenir.
Puis vient la vie, le temps qui passe, la thérapie… Enfin entre temps il y a eu un homme, trompettiste sans talent (enfin ça se discute, là où il pratique, il en-là, mais je lui refuse ce droit. Il n’a le droit a rien selon moi). CeLuiLà, c’est une autre histoire, mais en soit, il a aussi marqué mon corps, et je ne tourne jamais ma tête à droite quand on fait l’amour. Sinon, j’ai encore peur qu’il sente mon odeur de petite fille qui lui donnait tant de plaisir. Et je n’aime pas les poulaillers convertis en débarras. Il y faisait des lits avec 6 chaises pour mieux me dire « je dois le faire »… et moi ? je dois me taire. Ma pire crainte, c’est que je sais que son truc de merde où il joue de la trompette aurait du faire la Madeline (une fête locale dans mon coin de Belgique, j’ai fuis un pays a cause de Lui, CeLuiLà, et CeDernier).Et la Madeline passe devant chez moi. Heureusement, ils ont dû annuler, faute de budget. Ouff. Sinon, je l’aurais agressé, parce que son souffle, son odeur son encrée dans mon nez. Mais c’est une autre histoire. C’est de Lui, que je veux parler.
Lui, donc… il a marqué mon corps en essayant de m’étouffer une fois, en écrasant son pied, juste assez pour me faire peur, mais pas assez pour me tuer… C’est la seul fois où je me suis défendu. J’ai tapé du sol dans ses couilles. Il était au-dessus de mon torse. J’ai osé… et payer cher cette insolence vitale.
Lui, me violait. Lui, c’était mon père. Lui, a 16 ans un dimanche matin, où je regardais par la fenêtre. Lui là, ce porc… moi, je regardais l’oiseau, et je voulais volais comme lui. J’écoutais mon imaginaire. Loin. Point. Je volais, j’étais un oiseau. Je n’entendais plus « Tu es vraiment une petite perverse à me forcer a coucher avec toi. Tu es vraiment une perverses, hein. Et tu aimes ça ».
J’ai oublié le reste.
C’était bien d’oublier.
Mon premier né à connu la césarienne. Oui, c’est bien au fond. Ca ne raconte rien de ce dimanche matin-là.
Mon second, je n’ai pas compris. Ca me faisait si mal. Mais pas mal comme vous le croyais… cette naissance m’a déchiré. Ma brisé, ma mutilé. Elle m’a fait tellement de mal…Mais surtout parce que je ne comprenais ce qui se passait en moi. Je n’ai pas pu. Pauvre naze, mettre au monde cet enfant fée ; qui a mis 25h a quitter mon girond. J’ai quitté la maison où je voulais tellement l’accompagner, pour le pire hôpital du coin. Un lieu de merde, que personne ne recommande dans la région, à deux pas, 1min30 en voiture. Je suis allé là où l’on m’avait fait une césarienne, au fond inutile. Mais qui m’avait évité ça. Et je ne le savais pas. Moi je voulais laisser à mon corps le droit au chemin de la vie.
J’ai eu mal, j’ai dit que c’était parce qu’il se présentait par les reins. Mais j’ai souvent repensé au dimanche matin, chaud. Il faisait chaud se jours-là. Trop chaud. Et avoir du plaisir ça fait mal. Vous saviez ça ? Moi pas. J’étais une petite perverse.
Puis, un bébé non prévu, une histoire pas simple. Bref, pas besoin de revenir dessus. Enfin sur le début.
Je suis abonnée au bébé sortant à presque 42 semaines quand on leur laisse leur temps. C’est horrible. La grossesse, j’ai subi une agression, un harcèlement. Je ne suis pas au mieux. Mais je m’enferme du monde.
Et puis ça y est, ça commence. Maintenant, je sais que ça me fait mal. Mais je suis forte. Je vais y arriver.
C’est la nuit, je dis « non, j’y arrive pas ». Qu’est-ce que je fais. Retour à l’hôpital carnage. Mais je le dis, ce n’est pas mon corps. C’est ma tête.
Mais je ne dis pas quoi.
J’ai mal. Je me dis que c’est la personne qui m’a agressé. Je l’insulte, parce que je me dis que ca va m’aider à dépasser tout ça. Non, rien y fait. Une image s’impose à moi. En moi y a un combat. « Dégage papa, tu es qu’une merde, une pourriture, lâche moi, je t’ai vaincu »… et je revois ce dimanche matin-là… celui du néant, celui du vide.
Chut.
Je veux partir a l’hosto de merde, me faire traiter comme une merde. Je veux qu’on m’arrache ce bébé, je veux plus de bébé (enfaite si, un dernier). Je veux plus ressentir son corps franchir mes entrailles. La gynéco, une garce. Elle me fait une épisio alors que la tête ce n’est pas sorti. La sage-femme me donne du synto… « Mais, je ne peux pas, j’ai eu une césarienne »… « Je sais ce que je fais »… « je veux pas ça » … Pu’ain, ne gâche pas ma capacité à s’attacher ace lui-là… Avec le 1° né, c’est si compliqué, avec le second, il commence seulement à m’aimer… me détruit pas ça… j’ai envie pour une fois que ce ne soit pas un combat de s’attacher.
Ça fait mal de l’écrire. Je veux plus que ça me brule…
Et puis, y a la sage-femme qui me met un ballon sur le ventre et s’assoie dessus. Ça fait mal… Ça fait mal comme ce dimanche. Y a qu’une différence entre ce dimanche, et le reste… c’est que ce jour-là, a 16 ans, c’est trop tôt pour le poser sur ces lignes déjà trop longue.
Elle, elle été comme lui, elle me dominer le corps. Je hais cette sage-femme, je veux qu’elle disparaisse de la terre. C’est une montre.
Mon homme sait à quel point j’ai souffert de ces attachements si difficiles.
Alors il refuse de prendre notre bébé dans ses bras. « Non, ça sera d’abord ma femme ». L’équipe ne comprend pas, refuse. Ils ne comprennent pas, lui font la morale. Parfois, vous savez vivre avec un psy, c’est chiant. Mais ce jour-là… c’était bien. Car il savait que pour moi, c’était vitale. Alors… il résiste. Refuse, et incite pour qu’on me le rende… qu’on me sépare pas de lui, comme pour le précédent. Même si il est post terme, faite pas chier…
Je suis une merde, je n’arrive pas à mettre mes bébés au monde au-delà de la torture de ce lui de merde. Je suis une pauvre naze, une merde. Les autres elles y arrivent. Moi je suis une petite chochotte. Je ne supporte pas la douleur.
J’ai mon bébé, et c’est magique, tout va bien… dans les 3 jours qui suivent sa naissance, mon homme commence une formation. Je serais seule avec mes 3 garçons. Et je sais que j’aurais pas d’intendance a gérer. Belle-Maman me fera le repas de midi tous les jours. Et mon homme ira les cherche la veille. Je refuse de voir tout le monde. On me dit que c’est une dépression. Non. Je m’en protège. Je suis ailleurs avec mes 3 garçons, leur père. Je suis bien.
Ma relation avec mon 3ieme enfant, dans son attachement coule de source, tout ce passe bien. C’est le merveilleux. Avec les deux autres, c’est paisible. La vie est douche.
Mais je sens un truc. Je n’en parle pas. Enfaite, je ne le sens pas. Je le vois. Un film au ralenti. Chut. Non, coupé la lumière.
Je n’aime pas les dimanches matins ensoleillé et sans nuage.
La vie est belle. Mais je tais la réalité. Le la laisse dans le silence.
Je fini par en parler, vaguement à mon homme. Il comprend ou pas. Je ne sais pas, à quel point ça me brise. Fais une deux sortit avec mes enfants dans le 1° mois post natal. Mais pas trop. Je ne veux pas voir les gens.
J’ai une visite. Une amie, une sœur. Une de ces femmes qui veille sur moi, qui lit dans mon cœur et qui y vois des beautés que je ne vois pas.
C’est bon. Mon bébé dort sur elle. C’est beau.
Je reste quand même dans un silence. Chut. Ne pas dire.
Et puis je le dis a elle, et des amies très proches. Je ne sais pas si elles sont capable de l’entendre. Mais je veux être entendu… je veux pas ca enfaite. Je ne sais pas ce que je veux. Je le dis.
Dans ma vie, j’ai 3 fées qui sont des amies. Elles sont de vraies magiciennes. Ces 3 femmes m’ont offert tellement d’amour, derrière tous ces défauts que je vois.
Elles lisent avec quelques autres aimes. Rare.
Un jour, un dimanche matin, j’ai voulu être un oiseau. Parce que j’ai le bonheur de ressentir mon corps, depuis toujours dans ses moindre mouvement ovarien. J’avais 16 ans. Et les oiseaux ne sont pas des magiciens. J’aurais voulu qu’il soit l’oiseau bleu, pour plein de raison. J’ai ovulé ce jour là. Et 4 mois plus tard. J’ai rejeté ce bébé. je l’ai expulsais dans le silence. Il était mort, et tant mieux. Je ne voulais pas de ce monstre.
Personne à part 6 amies, ma sage-femme et mon homme peuvent comprendre pourquoi je suis si revendicatrice du droit à l’ivg… Je n’y aurais jamais eu accès. Et lui, là, ce bébé, ce truc m’aurait acheté une vie déjà si dure.
Mon père est mort.
Mais mon corps lui, n’a pas voulu que j’oublie ce bébé. il m’a fallu 3 bébé pour regarder en face. Je croyais avoir régler le déni.
J’ai été violé par 3 hommes différents. L’un est le fils de ma nourrice (CeLuiLà), encore parfois la nuit, je me réveille quand mes règles sont en retard, comme si par magie un spermatozoïde boosté à l’uranium de Tchernobyl aller féconder une ovule et que j’accouche de lui. J’ai peur de lui. On est bien en étant dans un autre pays. Il est mon premier meurtrier corporel. Mon père, ce Lui, m’a violé, battu trop longtemps, et il est mort. Et j’en suis heureuse. Cedenier, c’est une autre histoire. Mais ce n’est pas celle qui m’a fait le plus de mal. J’ai porté plainte, il n’est pas en prison. Mais pour moi, c’est fini.
Vous savez, je n’ai que des garçons. C4est parce que les petites filles, on les viols.
Voilà. Je veux dans 2 ans accompagner un 4ieme enfant. Mon compagnon pas. Mais, serais-je capable de faire face à ça. Je veux que mes fées, que mes amies soit là. Je vais être entouré, et pas seule. Mais je ne sais pas si un jour ça se fera.
J’ai eu un bébé a 16 ans, je l’ai tellement hais. J’ai tellement frappé mon corps, qu’au final… mon corps l’a tellement rejeté, car je ne pouvais pas avoir accès a l’ivg… je me dis que j’ai de la chance. Mais je me suis fait mal pour en arriver là, anorexie, mutilation, me frapper le ventre encore et encore. J’ai aimé l’oublier
Mais mon corps, lui n’oublie pas. Si je suis grosse, c’est parce qu’on ne viole pas les grosses.
C’est con d’avoir mes clichés. C’est con, parce qu’ils sont faux, bête et stupide, mais il me permette te tenir mon chemin d’équilibriste.
Je suis maman de 3 enfants. J’ai une vie. Et loin de tout ce passé, dans un autre pays.. Je peine, je dessine, je fais de la photo. On me dit que j’ai du talent. J’accompagne des gens. J’ai un psy, que je vois au besoin, depuis pas mal d’année. Je m’auto gère plus ou moins bien. Ça doit être dur d’être mon enfant. Les gens me voient tel que je ne suis pas en vrai. On une perception loin de mon être. Je suis proche de mes enfants, physiquement. Parce que je n’ai pas peur d’être comme mon père, le fils de ma nourrice, ou CeDernier. Peu de gens connaisse mes capacités à ce que ce passé, glauque ne pourrisse pas mes pratiques professionnel. Les gens qui croisent ma route ne comprennent pas ma distance. Ce n’est pas que je ne veux pas. J’ai besoin de plusieurs années pour être proche, intime. Et une fois que je le suis, je ne vois plus l’intérêt de parler de ça. Ça ne me définit pas.
Un viol peu avoir un impact sur une naissance. Et une fausse couche provoqué par une haine de soi, un corps automutilé… n’oublie pas ce qu’on enferme dans un tiroir.
C’était long. Navré. Je ne pouvais pas faire autrement.
J’aime ma vie. Et elle m’a conduit à mon aujourd’hui. Mais, sinon, ça me brule. J’avance avec cette ombre. J’ai maintenant une belle relation avec mes deux ainées. Et ma relation avec mon 3ieme est belle. J’en profite. C’est doux. J’ai une vie ou y a des combats quotidiens. Des combats parce que je n’ai pas suivi le chemin normal…Je fais de la photo, je fais du dessin, je fais de la peinture. Je donne des formations. Je partage des tas de choses et j’offre beaucoup. Je suis dans un monde ailleurs… et au fond, j’ai construit un autre monde en décalage.
J’ai du mal à relire ces pages. Ça brule. Alors, ce n’est peut-être pas compréhensible. Mais là, je ne sais pas relire, corriger la formulation, tout ça. Et je sais que l’écris est mon abime. Et que j’en suis obscure.

Mon corps, mes cicatrices, mes bourrelets, ma féminité

Mon corps, mes cicatrices, mes bourrelets, ma féminité
J’ai un mal fou à vivre dans cette enveloppe charnelle. Et c’est pas faute d’avoir essayé, sincèrement. Chaque fois je me fais violence, je me dis « merde, t’es pas si dégueulasse » mais y a rien à faire, que je pèse 45kg ou 65kg, c’est le même tas de graisse que je vois dans le miroir.

J’ai honte de moi, de la tête au pied. Honte d’être une maman grosse, honte de mes cicatrices sur le bras et la cuisse. Honte de continuer mes conneries d’adolescente, de ne pas savoir me débarrasser de mon penchant auto-destructeur. D’exiger de ma fille de ne pas faire de comédie alors que je suis moi même une pauvre petite gamine pleurnicharde.

Je sauve les apparences, je me fais passer pour une autre, du moins j’essaie. j’essuie mes larmes et je prépare le goûter de ma puce, on fait des dessins, on va au parc. Je l’amène à l’école, on prend le goûter toutes les deux sur un banc. J’essaie de ne pas rater son éducation, j’essaie de la rendre heureuse, je voudrais tant qu’elle ne souffre jamais. La moindre larme sur ses petites joues me fend le coeur.

Et quand je suis seule, j’essaie de ne pas sombrer. Et quand je vois que je péris, j’essaie d’être gentille avec moi même. Mais c’est difficile, c’est atroce de se haïr autant. Je me hais au point de me déchirer la peau, au point de me vomir ! Comment est ce que j’ai pu en arriver là ?!

Ce mal-être n’est pas sorti de nulle part, bien entendu. Mes parents ont divorcé quand j’étais petite, maman nous a pris sous son aile, et on s’est installés avec un homme, à l’autre bout du pays. C’est comme ça que j’ai passé mes 15 premiers printemps à voir maman se faire cogner. Entre autre..
Papa appelait, parfois. Quand il avait beaucoup bu, la première chose à laquelle il pensait durant ses soirées d’ivresse, c’était sa progéniture. Et donc il nous appelait. Aujourd’hui j’ai 27 ans et ça n’a pas beaucoup changé, hormis le fait que je ne répond plus à ses appels.
J’ai eu ma première expérience sexuelle à 7 ans. Ma vie amoureuse a été, ce soir là, réduite à néant avant même qu’elle n’ai pu naître. J’ai perdu toute confiance en l’homme, en moi même, plus rien n’avait d’importance, tout est devenu flou.

Depuis les choses ont évolué, dans le bon sens. Après plusieurs années à maudire mon corps et à laisser n’importe qui me toucher, me salir, j’ai rencontré le père de ma fille, qui m’a appris à m’accepter, à me respecter, à refuser un rapport sexuel, à ne plus avoir peur des hommes. Nous avons traversé un avortement tous les deux. Je suis la seule à en avoir souffert, et je lui en ai longtemps voulu. Aujourd’hui je comprends mieux ses réactions, j’apprends à faire le deuil de mon bébé, le temps a déjà bien apaisé ma peine. Je l’ai quitté au bout de 8 ans, car je n’étais plus amoureuse.

Aujourd’hui je suis avec un homme qui me correspond parfaitement, je crois. J’ai toujours peur de m’engager, je ne veux pas lui appartenir, je suis encore très farouche et je ne veux pas qu’il ait trop de pouvoir sur ma vie, mais l’amour est là. Il sait presque tout de moi, mes qualités, mes défauts, mes erreurs, mes faiblesses. Il me force un peu à consulter un psychologue, me répète sans arrêt, tous les jours, que je suis vraiment belle et que j’ai des formes magnifiques. Il s’inquiète pour moi quand il voit que je me suis encore coupée, il essaie de m’aider comme il peut. Je culpabilise et j’ai parfois tendance à me voir comme un boulet dans sa vie, et à me dire qu’il mériterais une femme, une vraie, une normale. Mais il m’a choisie, je l’ai choisi, il me rend heureuse, alors j’essaie de le rendre heureux comme je peux. On passe beaucoup de temps ensemble, on rigole énormément, il me fait vraiment rire, avec lui je sais que je suis belle. A ses yeux, je suis belle, quoi que je fasse. A mes yeux il est merveilleux, il est grand beau et fort. Il est doux et patient. Et surtout, il aime ma fille comme si c’était sa propre fille.

L’année dernière j’ai obtenu mon permis, je n’y croyais pas… quelques mois plus tard j’ai trouvé un appartement de rêve, un travail… je suis de plus en plus confiante. Je me suis sentie vraiment bien ces derniers mois, c’était une victoire d’avoir pu réaliser tout ça, toute seule. Mais pour que mon bonheur soit complet, je dois me faire aider par un psy. Je voudrais me sentir libre, je voudrais apprendre à recevoir les émotions, les laisser venir, et les laisser repartir, en douceur. Ne plus avoir les mains pleines d’hématomes à force de m’énerver contre les murs, ne plus avoir la cuisse recouverte de coupures. Pour l’instant ma fille ne se rend pas compte que sa maman va mal. J’arrive sans aucune difficulté à lui cacher mes blessures, intérieures comme extérieures, et à lui apporter tout l’amour dont elle a besoin, je ne me lasse jamais des câlins et des bisous, tout le temps, chaque fois que ma fille croise mon chemin, à la maison ou ailleurs, je lui répète comme je l’aime. Mais un jour elle finira par avoir peur de moi… Parce qu’il y a dans ma tête un truc qui tourne pas rond et je dois absolument me sortir de là, pour elle, pour moi, pour mes proches.

Mon corps mon ennemi de tous-jours

yeux

La première fois que je l’ai perçu comme étant quelque chose d’étranger à moi, j’avais à peine huit ans et je venais de subir les assauts dégoulinants d’un cousin tout juste pubère. Me sentant sale et coupable, je me suis réfugiée dans la nourriture, prenant l’habitude en rentrant de l’école, de m’enfiler des gâteaux comme j’aurai accumulé des perles sur un collier. Je suis ainsi entrée dans l’âge ingrat avec le physique assorti, attirant sur moi des regards pas bienveillants pour un sou. Je me détestais d’être différente et je haïssais cette carcasse qui me servait de corps et que je considérais comme traître! Je suis tombée dans l’hyperphagie comme dans un puits sans fond et j’ai continué à grossir. Une dépression et des souvenirs d’inceste refoulés plus tard, je n’ai plus eu qu’une idée en tête : me punir, me détruire et même m’anéantir! Je n’ai plus du tout habité mon corps dont je me servais comme d’une arme que je retournais contre moi : un suicide à petits feux… J’ai enchaîné les relations avec de pauvres types qui ne me demandaient rien d’autre que d’écarter les cuisses ; je me suis offerte comme paillasson et pendant un temps, j’estimais ne rien pouvoir espérer d’autre… Un jour pourtant, j’ai eu le sentiment que je perdais le contrôle et le dégoût était devenu si fort que je suis tombée du jour au lendemain dans l’effet inverse : l’abstinence. Plus question que quiconque ne me touche… et pour tenir, pour résister à la frustration puisque ma sexualité avait été plutôt compulsive, je me suis mise à m’auto-mutiler. Au début, c’était léger, indolore et épisodique mais très vite, c’est devenu quelque chose d’incontrôlable, un rituel froid et mécanique, de plus en plus souvent et de plus en plus fort. Je voulais me faire mal mais surtout ressentir quelque chose, moi qui me sentais tellement vide! Je crois que dans le fond, je cherchais à réveiller la partie morte de mon être…

Aujourd’hui, mon IMC dit que je suis obèse et mon enveloppe corporelle porte les traces du sang que j’ai fait couler pour toutes les larmes que je ne parvenais plus à verser.

Je ne m’aime toujours pas et je me sens encore détachée de mon corps, la seule chose que je tolère dans mon aspect extérieur, c’est ma paire d’yeux, mais j’apprends petit à petit à me pardonner : j’ai enfin assimilé que je n’étais pas responsable des actes de mon géniteur. J’expérimente depuis peu l’indulgence envers moi-même et si le chemin reste long, je m’accroche! Il paraît que ça en vaut la peine…

Jx

« Comme les yeux savent parler quand il n’y a plus de mots. » Francine Ouellette

Ces seins…

seins

Mon Histoire, peu de personnes la connaissent. Si des amis proches en savent quelques bribes, cela n’en reste que quelques bribes…

Ces seins, ils ont commencé à prendre forme dès mes dix ans. Et ces seins, ils ont attiré un Homme, le forçant à les regarder, à les caresser, à les toucher, à y prendre du plaisir, à entrer dans l’interdit.

Cet inceste, je l’ai vécu durant deux années. Un temps, où même, je n’étais pas consciente de ce qui m’arrivait, de ce qu’il me faisait, de cet impact si puissant, que même devenue Maman, je n’ai pu entreprendre ne serait-ce que l’idée l’allaiter mon enfant.

Ces seins, ils m’ont dirigée sans le savoir, vers le Homme que je n’aurai jamais dû connaître. Cet Homme qui, tout contre lui, me démontrait de l’émotion, et leur vouait un culte, le culte de l’interdit.

Je ne savais pas que c’était mal, car mes parents n’ont jamais été portés sur l’affect. Ils n’ont jamais démontré ce que c’était que le véritable amour, verbal ou corporel. Ainsi, je ne savais pas que c’était interdit. Je ne savais pas que la limite était franchie. Je ne savais pas que j’allais porter cette cicatrice mentale et physique toute ma vie.

Aujourd’hui, ces seins continuent d’attirer les Hommes. Et je m’en sers comme outil de domination. Je contrôle.

Aujourd’hui, ils sont mon arme, contre un passif que je n’ai voulu, contre un passif qui reste présent.

Je me bats pour rien, mais c’est plus fort que moi. Je me bats contre celle que je vois dans le miroir.

Je me bats pour oublier ses mains, son regard sur moi, mon traumatisme.

J’avais 10 ans. Et mon Grand-père a abusé de moi.

‘Gé

Mes 17 ans

Tatoo
Age heureux pour certains, l’adolescence, les premières amours.
Pour moi, l’âge de la haine, des tueries, du désespoir.
A cet âge de l’innocence, j’ai connu la guerre, les massacres, la fuite sous les balles.
Pourtant je me sens béni, car contrairement à mes amis
Je n’ai pas perdu la vie, je n’ai été ni blessée ni meurtrie.
J’ai vu les corps en sang dans la rue, j’ai couru à travers champs à perte de vue.
Et oui, j’ai tout perdu. Ma maison, mon chien, mes amis, mes souvenirs, mes habits.
Mais je suis là! Et mes parents aussi. Oui je suis là. Je suis en vie
Les mots sont si faibles pour exprimer ma peine
Et ce poids est si lourd, qu’il me hante tous les jours.
La culpabilité d’avoir été sauvée
De ne pas avoir pu partir avec tous ceux que j’aimais, de ne pas les avoir aidé.
Pourtant qu’aurais-je pu faire!
Nous, les expatriés français, avions juste le droit de fuir comme des voleurs
De les laisser dans leur malheur, sans se retourner
Les abandonner, sinon risquer d’être kidnappé ou pire.
Mais je suis là. Et mes parents aussi. Oui je suis là. Je suis en vie

On a survécu, au début comme des pauvres
A mendier de l’aide et de l’argent pour garder notre toit.
Tellement de sacrifices pour eux et moi.
« C’est dans les difficultés que l’on reconnait ses vrais amis » disent certains
Ce dicton est plus que vrai! Nous en avons tous fait les frais.

J’ai du quitter mes parents pour vivre dans une famille ou l’humiliation des enfants était monnaie courante.
Où pour punir la « bonne » de ne pas bien avoir su coudre un bouton
Cette femme qui se disait être ma tante, lui perçait jusqu’au sang sa paume de main à l’aiguille.
J’ai du supporté de la voir raconter au gens à quel point elle avait été charitable
De recueillir une fille comme moi qui finissait ses maigres victuailles,
Alors qu’elle avait déjà 3 enfants à charge.
Pourtant, je ne mangeais rien, ou juste assez pour survivre
Et mon père lui donner ce qu’il trouvait d’argent pour s’occuper de moi.
Elle n’avait pourtant pas connu tout ça!
Elle! Elle avait sa famille, ses amis, son travail!
Mais la vie est comme ça, on ne choisit pas qui souffre et qui ne le mérite pas.

Ensuite j’ai connu les études sans argent, les loyers impayés
Le fichage banque de France, les chagrins d’amour et tellement d’autres choses à raconter…

Mais toutes ces difficultés je les ai traversé.
J’ai retrouvé une vie, des amis, de vrais amis, un Ami.
Et je suis là, je me suis reconstruite
Tous les jours, lorsque la vie est rude et que mes résultats sont minces
Je regarde le phénix tatoué sur ma cheville.
Il me rappel que je suis là, je suis en vie
Alors quelques soit les obstacles sur ma route, je saurais renaître de mes cendres.

Ceci n’est pas une plainte. C’est un message d’espoir.
Il me rappel que le cœur comme le corps sont capables de supporter bien plus qu’on ne peut l’imaginer.
Les blessures apparaissent avec leurs lots de douleurs
Mais ne soyez pas tristes, le temps estompe les peines et ne laisse que les cicatrices.
Quelles soient physiques ou morales, ce sont les preuves de nos victoires sur la vie.

Cici

Je crois que j’ai besoin d’aide

7
Aujourd’hui, mardi 30 juillet 2013, je tombe par inadvertance sur ce blog, je me dirige directement dans la rubrique « Viols », j’ai lu tous les articles, tous sans exception, c’est horrible. Je lis, et je pleure, je ne cesse de pleurer. Je prends conscience de chercher celui qui me correspond le plus en définitive. J’ouvre « TextEdit » et je décide d’écrire, peut-être qu’en l’écrivant j’arriverai à vivre en paix avec ceci :

J’ai bientôt 20 ans, je suis ronde et je déteste mon corps et j’ai couché avec 110 mecs différents, je trouvais ça normal.
Le fait de manger beaucoup ? J’avais faim.
Le fait de coucher avec pleins de mecs ? J’aime juste séduire et changer.
Le fait d’aimer dominer les hommes ? C’est mon caractère.

Tout faux, j’avais tout faux.

Lorsque mon grand-père est décédé en 2009, j’étais au téléphone avec ma soeur lorsqu’elle m’a dit : « De toute façon il avait des choses à se faire pardonner. », Je la questionne, elle m’avoue des attouchement mais je sais qu’elle ne me dira jamais tout. Et là, un tilt dans ma tête, une remonté d’informations que j’avais délaissé remontent à la surface.

J’avais entre 8 et 10 ans, en fait je ne me souviens plus, je sais que j’étais au primaire. Tous les lundis soirs j’allais dormir chez mes grands parents. Ils venaient me chercher à l’école le soir et m’y amenaient le mardi matin, tout se passait très bien. Je dormais avec ma grand mère dans la chambre de mes grands parents et mon grand père dormait dans la chambre de ma soeur. Sauf que ce soir là, ça ne s’est pas passé de cette façon. Je m’étais endormie dans la chambre ou je couchait, ma grand mère assoupie dans le fauteuil devant la télé et d’un coup je me réveille en sursaut, sa bite devant ma tête, proche de ma bouche qui me regarde d’un air pervers en me disant « tu veux toucher ? » Ecoeurer, je suis écoeurer, j’ai envie de pleurer, je me lève, il essaye de m’en empêcher, je cours voir ma grand mère, lui avoue la chose et la réponse fatidique je ne me rappelle plus les mots employés, mais à ses yeux j’étais devenue une menteuse.

J’ai vécu ma vie en annihilant ce souvenir, jusqu’à ce fameux jour de 2009, où j’avouais à ma soeur ce lourd fardeau. Cette dernière qui l’avoua à ma mère, à ma demande.

Ma grand-mère atteinte de la maladie d’Alzheimer, obligation d’emménager cher moi, je la déteste du plus profond de mon être, je n’arrive pas à vivre sous le même toit. Sans aucune explication, je décide de m’inscrire dans un lycée à Marseille, en internat, passant tous les week-end chez ma tante. Tellement dur de cohabiter avec des gens avec qui l’on a jamais vécu, mais grâce à elle j’ai grandi et pris conscience de beaucoup de choses qui me paraissaient normales mais qui au final ne l’étaient pas :

– depuis cet épisode de mon enfance, je n’ai eu de cesse que de grossir, alternant boulimie et anorexie, avec beaucoup plus de boulimie ;
– j’ai souvent pleuré sans raison ;
– je me suis scarifiée ;
– j’ai touché au sexe à l’âge de 13 ans ;
– j’ai eu mon premier rapport sexuel à l’âge de 14 ans avec un garçon qui en avait 22 ;
– quand mon passé à ressurgi (j’avais 16 ans), le premier mois j’ai couché avec 10 mecs ;
– mon conteur affiche aujourd’hui 110 mecs.

Je me suis donc rendue compte :

– que j’étais boulimique ;
– que j’étais légèrement dépressive ;
– que pour compenser je fais des achats compulsif (mon énorme dressing représente le vide qu’il y a au fond de moi) ;
– que depuis ce jour j’ai abandonné l’idée de travailler à l’école (je viens de louper une deuxième fois mon bac S)
– que j’aimais prendre les mecs et les jeter comme de vulgaires chaussettes pour montrer le dessus que je n’ai pas eue lorsque j’étais petite ;
– que je m’attachait à quiconque me portait un peu d’attention
– que je ne supporte plus ce corps qui pour moi représente ma seule existence pour les hommes

Je pleure en écrivant ceci, je n’arrive pas à guérir, j’espère le pouvoir un jour. je me sens tellement mal, ce corps me fait mal, et ce qu’il contient aussi, je ressens souvent l’envie de mourir.
Je crois que ça fait du bien d’écrire, mais je ne veux pas le relire.

A ce qu’il parait : « Pardonner ce n’est pas oublier. C’est accepter de vivre en paix avec l’offense. »
Je crois que j’ai besoin d’aide.

Je vais être maman

grossessse

Aujourd’hui, du moins dans quelques jours, je vais être maman.
Je suis contente, enfin, je pense… J’ai eu du mal à accepter que j’allais donner la vie, moi qui ne l’aime pas, moi qui ai si peur de reproduire mon enfance.
Il faut dire que je n’ai pas été gâtée, mais je ne me plains pas !!
Mes parents ont divorcée quand j’avais 7 ans et demi, j’ai vu mon père ivre avec ce grand couteau qui voulait égorger ma mère car il ne supportait pas la séparation, je l’ai vu taper mon frère car il voulait une fille, j’ai entendu les hurlements dans cet appartement. Je me revois devant l’immeuble à demander de l’aide, voir ces passants me dévisageant mais passant leur chemin…
Et puis on est partis, ma mère a refait sa vie avec son amour d’enfance. Cet homme me frappait et me violait. 7 années de souffrance, de questions « pourquoi moi ? Est-ce normal ? »
Pendant ces 7 ans ma mère s’est rendu compte de ce qu’il se passait mais elle était enceinte donc il a fallu que je me taise pour que mon petit frère ait un père… et moi ? Avais-je eu une enfance avec un père ? Et puis ne vaut-il mieux pas un enfant sans père plutôt qu’un homme qui abuse et frappe votre fille ?? Apparemment nous n’avons pas la même logique !!
Vers mes 14 ans mon grand père est décédé, début d’une grosse dépression pour moi, j’avais perdu un repère fondamental dans ma vie ! Me voici sous traitement, je refais pipi au lit à 14 ans et je me gratte. Je gratte le dos de mes mains pour évacuer ma colère, ma douleur, c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour ne pas m’en prendre à d’autres personnes.
Ma mère quitte le père de mon petit frère car il l’a trompé (oh ben mince alors !! c’est vrai que tromper c’est pire que violer ta fille !!). Nous partons vivre chez ma mamy qui ne supporte pas de vivre seule depuis la mort de mon papy… Ma grand-mère apprends les abus de mon beau-père et elle s’en veut, mon papy l’avait mis en garde « prends garde à lui, il n’est pas net avec elle ».
Ce n’est pas de ta faute mamy, il donnait bien le change en public !!
A 16 ans je prends conscience que pour m’en sortir il faut que je porte plainte, que je reprenne le sens de ma vie… au bout de 6 ans de combat j’ai enfin été reconnu victime !! Ce fut un soulagement et l’arrêt de mon traitement pour dépression.
A 19 ans j’ai voulu retrouver mon père (qui après le divorce est parti loin), il fallait que je sache, que je retrouve un repère masculin, que je me créé mes propres souvenirs et pas que ce que ma famille me raconte, mais j’ai appris avant même mes recherches qu’il était décédé depuis 15 jours…
Une succession d’échecs, de phase de dépression et un jour un petit rayon de soleil LUI.
Rencontrer un jour par hasard, une soirée avec des amis, une nuit ensemble, et finalement cela fait 7 ans que nous sommes ensemble, une nouvelles vie à commencer quand nous avons changé de région il y a 1 an et demi, je n’ai plus peur de croiser mon bourreau, je n’ai plus de mauvais souvenirs à chaque coin de rue. Ici je revis !!
Et puis en janvier nous nous sommes rendu compte qu’une petite fille de presque 3 mois s’était installé dans mon ventre déclenchant de fausse règles comme pour que je n’ai pas peur de son arrivée.
Je me suis très souvent posé la question de notre avenir a 3, est-ce que j’arriverai à faire confiance à mon chéri envers notre fille, ne vais-je pas être trop protectrice ?? Vais-je réussir à donner la vie par une partie de mon corps qui me dégoute ? Une partie qui ne m’appartient plus depuis bien longtemps.
Cette grossesse m’a fait très peur mais maintenant je sais… Je sais que j’y arriverai, IL sera là pour m’épauler, pour me rassurer, et puis il n’est pas comme mon beau père, ce n’est pas un pervers, et puis il aime déjà sa fille même si elle n’est pas encore la physiquement.
Dans quelques jours je vais être maman,
Dans quelques jours une nouvelle page de ma vie s’écrira
Dans quelques jours je me sentirai peut être mieux !!

 

Ce qui ne nous tue pas nous rends plus fort, on me dit que je suis forte mais moi je me sens comme une poupée de chiffon parfois… un jour j’arriverai à les croire !!

(mon bidon tout rond)

Boulette

Aujourd’hui j’ai vieilli

bijou

Aujourd’hui, j’ai vieilli. Je suis ferme, je suis sure . Dure.
Mes mains ont appris à dominer la matière, à jouer avec elle, un combat sensuel.
Mon métier fais de moi une femme solide , à 26 ans.
Oui; aujourd’hui, j’ai vieilli.
12 années déjà qu’il à fallu traverser.
Peccadilles pour quiconque est épargné.
Ce n’est pas mon cas, ca ne l’as jamais été, ou si loin que je ne m’en souviens pas.
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Il a fallu te connaitre toi,
Me laisser manipuler des semaines durant pour avoir l’honneur de prendre ton sexe entre mes reins .
La gueule sur la table de la cuisine, ton infect poids me brisant le dos, et ta voix répétant « non je ne peux pas… »
Bien sur que tu as pu, pas de ça entre nous va, nous n’en sommes plus aux jeux de dupes.
Tu es arrivé derrière ta Princesse comme une Ombre, sans un bruit…
Couilles molles .. Mon violeur est un couard, j’aurai préféré me faire défoncer pour ne pas avoir à te trouver des excuses.
Je ne sais même plus si tu as jouis.
Oui; aujourd’hui, je déteste la faiblesse . Merci, c’est grâce à toi.
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Une victime trouve toujours très vite de nouveaux bourreaux .
Un petit ami qui peut te baiser comme un sac à viande, devant son frère, ses amis… moyennant bien sur un petit peu de « cames » diverses et variées.
Faut pas déconner.
Je n’ai pas 15 ans, je sais maintenant comment me maintenir dans l’oubli.
Au pire, si cela ne fonctionne pas, tu pourras toujours essayer de me battre.
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Déjà deux ans..
J’ai besoin d’aide, il faut que j’en parle. La lame ne suffit plus, le sang versé n’estompe rien.
Un professeur, Vite.
Oui; toi tu as l’air de t’intéressé à moi, tu va m’aider c’est sur .
Je ne peux que me jeter vers cette main tendue.
Ma dernière chance, mon oxygène.
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Ah bon, c’est comme cela? Pourquoi l’alcool? les médicaments? l’ecsta?
Tu veux me caresser ? Certes…Ta langue au fond ou ca fais mal? les pinces sur les seins.. D’accord…
Vraiment, tu es sur? Le scalpel sur ma peau? Ne pense tu pas que j’en ai eu assez ?
… »Non »…
D’accord, continue .
Merci, tu as pris de moi ce qu’il restait pour y mettre le feu.
Merci, Grace à toi, La Folie est mienne.
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Oui aujourd’hui j’ai vieilli,
Déjà douze longues années..
J’ai soignée les chairs, j’ai maintenant environ deux cents cicatrices… Oui, celle que tu vois au travail, dans la rue, dans nos amitiés… Celles qui te font juger .. facilement en plus. Si tu savais au contraire l’effort qu’il m’as fallu pour les faire…
Tu aurais la décence de respecter au moins cela. C’était de ma main, mais c’était de ta faute à toi.
J’ai vieilli oui… et je sais que derrière les yeux noirs tu ne vois pas ce qui est écrit ici.
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Nella.