Comment je peux raconter ça, comment je peux décrire ça, en sachant que j’ai tous les symptômes, tous les signes d’ « après » mais pas de souvenir d’un événement déclencheur précis…
Le souvenir le plus ancien que j’ai, c’est mon père dans la salle de bain, le sexe en érection (je ne le savais pas à l’époque, je l’ai compris lorsque j’ai vu celui de mon premier petit ami) me disant : ça c’est quand papa a envie de faire pipi…
J’ai le souvenir d’avoir raconté ce souvenir à mon petit ami de l’époque, le premier, premier tout. Mais je n’ai plus vraiment d’image de ce souvenir. Je me souviens avoir compris l’état de son sexe à ce moment-là, car à l’époque je ne savais pas et on ne m’a jamais expliqué grand-chose à ce sujet ensuite… Je me souviens donc que ce petit ami m’a dit alors, oui c’est vrai que quand on a envie de faire pipi fortement, on peut être un peu en érection… ça ne semblait pas anormal selon lui, ni au petit ami suivant d’ailleurs.
J’ai mis 1 an avant d’accepter de faire l’amour pour la première fois avec ce garçon, j’avais 15 ou 16 ans. J’avais peur de la pénétration, une peur de l’inconnu pure et simple peut-être. Je l’ai fait, ça a été un peu douloureux après, comme un bleu.
Nos ébats étaient toujours formidables, nous découvrions ensemble la sexualité. Et puis j’ai arrêté de l’aimer mais je n’arrivais pas à le lui dire, trop peur de changer la situation, j’avais des crises d’angoisses parfois. Donc je disais oui, alors que je voulais dire non, je me taisais car je ne voulais pas qu’il comprenne que ça n’allait plus pour moi. Que j’allais briser son cœur. Mon corps a parlé à ma place, il se fermait, il n’acceptait plus aucune intrusion. Et puis j’ai finis par lui dire. Nous nous sommes séparés, dans la douleur et le fracas.
J’ai ensuite rencontrée un autre garçon, le parfait gendre, de bonne famille. Il écoute mon récit et me dit qu’avec lui je n’aurai jamais besoin de psy….
Avec lui je fais beaucoup l’amour au départ, j’en avais envie mais pas envie en même temps. Parfois envie au début et plus envie pendant mais CHUUUT… ne blesse personne, ne fait pas de vagues, n’emmerde pas ton monde, ne lui brise pas son plaisir….Et puis peu à peu je me ferme à nouveau, j’ai mal pendant les rapports. Je commence à refuser certains rapports et là commence le chantage, pour qu’en échange d’une pénétration-éjaculation pour lui, je puisse enfin recevoir ses gestes d’affection. Etrange deal, deal destructeur. Car cette personne n’est pas spécialement tendre et ne sait pas gérer son désir, ne sait pas gérer l’intimité, la nudité. Si on est nus, c’est pour qu’il me pénètre, rien d’autre. La sexualité n’est que cela pour lui. J’ai peur de ses gestes, de son désir. Je suis toujours avec une main entre les jambes et sur ma poitrine pour qu’il n’aille pas toucher ces zones-là, car ce sont les seules qui l’intéresse.
Après 3 mois de relation avec lui mon corps me parle de nouveau. Je développe un herpès. Ma vulve est un terrain miné, je la sens comme brûlée, comme passé sous des lames de rasoirs, endoloris et ces boutons me faisant mal, m’empêchant de dormir tellement la douleur est intense. C’est pourtant auprès de lui que je cherche le réconfort. Cette douce absurdité qu’est l’aveuglement de l’amour et de la dépendance affective. Et finalement pas de virus de l’herpès en mon corps. Mon cerveau a créé cela de toute pièce… pour l’éloigner, le dégouter.
Je vais voir un psy pour comprendre ces problèmes. Elle me dit que ça n’a rien d’étrange que mon père m’explique le fonctionnement de son sexe en pleine érection, sous mon nez. La même qui me dit que cet herpès créé de toute pièce semble avoir un impact disproportionné sur ma vie, car j’en parle avec émotion.
Un médecin à qui je parle de mes douleurs lors des rapports qui passe bien plus de temps que de normal à me palper les seins.
Je me cherche une raison à ces douleurs, je suis aveuglé, toujours. Un gynécologue-chirurgien pense que j’ai un endométriose. Après être allé voir par célioscopie, ce n’est pas ça. Je le savais quelque part… Après l’opération sous anesthésie générale, il me dit que vu mon physique je devrais être mannequin… violence supplémentaire, abus de mon corps supplémentaire.
Aujourd’hui je suis avec quelqu’un de patient et à l’écoute mais avec qui je n’arrive pas à dire ce que je veux, car je ne le sais pas. Le lit est un endroit pour moi ou je suis en libre-service, je suis à disposition, je perds toute volonté. J’ai mal durant un rapport sur deux.
J’alterne et j’ai toujours alterné durant mes relations entre des moments d’envie intense mais toujours mêlés de refus et des moments de replis complets. L’envie complète et totale n’a eu lieu que lors de relation courte. Les rapports à long terme créé une relation de possession qui me font perdre mon indépendance, ma volonté, mon autonomie et me dépossède de mon corps, de mes désirs, de ma sexualité.
Je sais que quelque chose ne va pas, quand je lis des récits de femmes violés, je sens un échos en moi, un échos puissant. Lorsque j’entends des récits sur ces sujets, au sujets de femmes dont la volonté n’est pas respectée par un conjoint ou par une figure médicale, par un violeur, je sens une colère sans nom monter en moi, une volonté, une énergie qui me ferait tout détruire sur mon passage pour rétablir la justice et condamner ces comportements.
Je n’arrive jamais à comprendre quand cela à commencé et donc il me semble alors que c’est moi qui ai tout créé…. Moi qui n’ai jamais su m’affirmer… Je ne sais pas, que dois-je faire ?
Témoignage douloureux à lire… Je suis une femme qui a été violée, qui peut le dire d’ailleurs, mais par contre, qui n’arrive pas vraiment à parler du « maintenant ». Parler des situations que vous décrivez, que je ressens, mais sur lesquelles mon cerveau ne veut pas mettre de mots.
Peut-être une petite piste comme ça, qui pourrait vous aider à vous souvenir : l’EMDR…
Et sachez que je comprend la douleur que vous avez dû ressentir face à l’incompréhension, le manque de tact et même la violence que vous avez subi venant du corps médical. Et ça n’est pas à vous de vous affirmer mais aux autres de vous respecter et surtout d’entendre votre douleur.
J’aimeJ’aime
peut etre l’hypnose, peut etre pourrait te faire souvenir , si c etait le cas, certes tu aurais mal, mais tu ne dirais plus j’ai inventé, ou je n’ai pas inventé, tu ne serai plus dans le doute , et le mal une fois sorti tu pourrai le soigner,
peut etre que , petite tu as été choqueé par simplement ce que tu as vu, peut etre que ton papa est entré dans la salle de bain ainsi, pour une raison pipi, ou autre, mais que toi petite cela ta agressé,
ensuite, tu es mal à l’aise, car tu as vu qq chose que tu voulais pas mais tu as pas oser le dire, ni le crier devant lui, ni te cacher les yeux, tu es restée stupefaite, en stupeur et du coup a chaque fois c’est pareil tu oses pas parler dans ta relation, tu subit,
je sais pas la vérité,
j’essaierai oui l’hypnose par un docteur ou psychanaliste,
ne tinkiet plus, va de l’avant, fait aussi de la relaxation dans un club, ou autre chose, pense a toi , soignes toi, prend soin de toi, tu es aimé,
si jamais tu as subit un viol, c est vrai qu’on peut faire un arret de souvenir, et des femmes revoient des images desfois des années plus tard
alors oui fait quelque chose pour eclaircir tout cela
et dis toi, que ton amoureux, lui n’est pas un violeur, console toi avec lui, essaie doucement, de penser en positif, ton ami ne te veux pas de mal, il t’aime et veut simplement t’aimer, bon c est facile a dire, on change pas radicalement comme cela, je vois le com au dessus du mien, je vois cette dame qui a eu aussi beaucoup de souffrance,
penses a toi je le dis souvent aux gens , penses a toi comme si tu etais ta meilleure amie, tu dirai quoi a ta meilleure amie ? hein ?
je comprend ta douleur crois moi, j en ai eu aussi , sauf que je le raconte pas, car j’ai pas la force et le courage, comme vous toutes ici et en plus je donne des conseils !!!!! pffff,
mais moi je voudrai tellement que les gens soient heureux, tu vois que je m’occupe pas de moi, et c est con, donc fait pas comme moi penses a toi pour aller mieux, et pas pour vivre mal, le bonheur tu as le droit au bonheur
J’aimeJ’aime
Bonjour,
C’est la première fois que j’interviens ici, mais votre histoire m’interpelle trop pour que je me taise. J’ai l’impression d’entendre mon histoire, à part le fait que je n’ai pas du tout un physique de mannequin… Aucun souvenir d’enfance, je ne connais que ce qu’on m’a raconté. Un père exhibitionniste qui a, d’après ma mère, pris un peu trop longtemps son bain avec moi lorsque j’étais enfant. Un père que j’ai vu complètement nu jusqu’à l’âge adulte. Je me souviens que, adulte, lorsque je l’ai vu ainsi, j’étais terriblement en colère et ai dit à ma mère que ça m’avait profondément dégoûtée, donné envie de vomir. Et puis il y a, depuis mes premiers rapports sexuels, cette peur, ces blocages face au sexe… Je suis aussi devenue anorexique, ce qui m’a valu une hospitalisation, puis boulimique (avec vomissements). Aujourd’hui, je suis en couple, j’ai trois adorables enfants (grâce aux stimulations ovariennes) (Ils sont ma raison de vivre), mais tous mes problèmes sont toujours là, même si j’arrive un peu mieux à contrôler mes troubles du comportement alimentaire.
Mon premier gynécologue avait dit, après m’avoir examinée, qu’il pensait que j’avais subi un viol visuel… Sur quoi s’est-il basé, sans me connaître, sans connaître ma famille, pour dire ça ? Je n’en sais rien. une intuition de sa part ? Quoi qu’il en soit, je ne sais pas et ne saurai sûrement jamais ce qui s’est passé. Ma mère a toujours repoussé presque violemment les hypothèses des psychologues que j’ai pu voir. Elle a toujours rejeté l’idée que mon père ait pu faire quoi que ce soit. L’idée la perturbait tellement que je n’ai jamais insisté et n’ai jamais poursuivi de thérapie.
Mes parents sont décédés depuis cinq ans… Et j’ai l’impression que je ne saurai jamais ce qui s’est passé, s’il s’est réellement passé quelque chose.
Je pense parfois à l’hypnose, pour retrouver mes souvenirs d’enfance. C’est ce que je vous conseillerai également. Retrouver vos souvenirs d’enfance serait probablement une souffrance, mais après vous pourriez enfin vous reconstruire. Ne croyez pas que vous ayez tout inventé. Il y a des blessures d’enfance qui marquent tout une vie. Mais une fois qu’on a identifié notre blessure, on peut envisager de tenter de la soulager…
Bon courage à vous,
Plein de pensées
J’aimeJ’aime
Que ce texte me parle… Moi, aussi petite j’ai vu mon père en erection et c’était moi qui en était la cause, un simple jeu de chatouilles, vite arrêté, prise de panique… Qu’allait il se passer ensuite ?
Les rapports subis, désirés, stoppés… Le sentiment de ne pas être une femme sexuellement normale, l’idée que quelque chose cloche…
Une thérapeute m’a dit un jour que la peur d’un enfant peut être autant traumatisante que l’acte en lui même…
J’aimeJ’aime
Je retrouve un peu de mon parcours ici. Je ne peux que vous conseiller une thérapie par EMDR et la lecture des livre d’une psychiatre formidable, Muriel Salmona, au sujet des conséquences psychotraumatiques des violences sexuelles.
Portez vous bien,
Asepsie.
J’aimeJ’aime
Ich habe mich abgöttisch in dieses KlA,Mi,deRKUS LUPFERPEPLUM FRILL BODICE DRESS verliebt!Das wechselt bei mir aber so ungefähr stündlich, weil die einfach zu schöne Sachen haben!:-D
J’aimeJ’aime
Bonjour … Je passe sur ce site trouvé au hasard et le premier article que je lis me parle de mon histoire, de mon ressenti, de tout ce que j’essaie de comprendre et d’enfouir sous une grosse couche de « c’est pas grave ». La thérapie, je l’ai commencée et c’est difficile, comme un vieux pansement qu’on essaie de décoller petit à petit. Il a été difficile d’accepter de mettre le mot « viol » sur ce que je pensais être un « compromis » de couple … Comment accepter que ce n’est pas notre faute quand on s’est laissée faire? Comment se pardonner à soi-même? J’espère y arriver, je vous le souhaite également …
J’aimeJ’aime
Bonjour ..
En lisant votre texte il y’a quelque chose qui m’interpelle , j’ai eu l’impression que vous étier toujours avec ce 2eme petit ami dont vous parler , il ne vous a pas rendu heureuse (plutôt le contraire on dirait) et vous persévérais ,cela et il par peur d’être seul ?
Je trouve cela et inquiétant et destructeur , vous ne trouver pas ?
Cette personne vous a manipuler et violer !
j’ai trouver ce texte car je chercher a aider une amie , j’essaye de la comprendre , de la soutenir , ce n’est pas simple , mais je continue a préserverait , c’est une amie très proches qui m’a beaucoup aider par le passer . Et toi as tu un/une amie a qui en parler ? une sœur/frère ? car on dirait que comme mon amie, les psy et le domaine médicale ne soit pas fait pour vous , ou que vous n’avez pas encore trouver la bonne personne .
si vous avais des question au qu’elle vous ne pouvais pas répondre , demander a votre père .
Sur ce bonne continuation a vous et puissiez vous êtes heureuse :)
J’aimeJ’aime
Bonjour,
A qui la faute ? Je ne sais pas s’il faut réfléchir en ses termes mais ce qui est sûre c’est que s’entendre dire par une psy (et je suis psy) que ce que votre père vous a dit et vous a montré est normal, c’est un traumatisme qui se superpose au traumatisme premier de ce que votre père vous a fait subir. C’est en ce sens là qu’il faut réfléchir. Vous avez subi une violence sexuelle à travers ce sexe vu en érection, avec les mots posés dessus et la volonté de la part de ce père que vous voyiez ce sexe en érection. Si c’est toujours difficile pour vous, voyez un autre psy, en effet l’EMDR ou l’hypnose peuvent être recommandés mais non sans un travail sur vous même un peu plus approfondi. Bon courage. Affectueusement.
J’aimeJ’aime
Happy Holidays, indeed!! What a wonderful coiftrmainon of everything that you’ve done. Of course, we always knew you were the best mom ever, but it’s nice to have that validation from the people who REALLY matter. Enjoy a peaceful sleep, you’ve earned it.
J’aimeJ’aime
Je tombe à nouveau sur votre texte aujourd’hui, texte que j’avais déjà lu il y a 2 ans, mais je n’ai pas su,voulu laisser un commentaire à ce moment là, chacun de vos mots me parle, mon histoire est proche de la vôtre, et pourtant à ce jour je n’ai pas encore trouver la volonté de chercher à me rappeler pour me reconstruire. Bon courage à vous
J’aimeJ’aime