Le vide en moi

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Le passé, ce passé me hante chaque jour un peu plus…
Jeune femme, souriante, mince, ordinaire, aujourd’hui orpheline abandonnée lâchement !
Par où commencer, il y a tellement de choses à dire, de choses à expliquer pour comprendre mon mal-être…
Je suis née fin avril en 1994, un beau bébé un peu joufflu, une petite fille qui avait toute la vie devant elle, et on dit que la vie est belle !
J’ai oublié un détail, mon père 24 ans alcooliques, ma mère alcoolique 22 ans, jeune femme battue et violenté régulièrement. Ceux-ci avaient des contacts avec à famille de mon père mais aucuns avec celle de ma mère ( dispute familiale et choix de vie conjugal incompris)
Un accident en novembre 1994, si on peut appeler ça un accident… Mes deux parents alcoolisés se disputent encore une fois, sauf que cette fois-ci mon père avait le fusil de chasse dans les mains ! Celui-ci a tiré en visant la tête de ma mère, son œil gauche atteint transporté d’urgence par hélicoptère, et sombre dans un coma…
Ma grande mère apprend la nouvelle et se précipite à l’hôpital, et celle-ci s’est mise à chercher la petite, qui était chez les grands-parents paternels.
Mon père fut jugé pour tentative de meurtre, et j’ai traîné 10 années dans les tribunaux pour finir par ne plus le voir après choix du juge.
Mon histoire pourrait s’arrêter là, une enfant élever seulement par sa maman sa devient banale…
Seulement ma mère a eu la bonne idée de refaire sa vie avec un homme célibataire sans enfants.
La pire chose qui puisse m’arriver !
Ce monsieur du jour au lendemain a bouleversé mes habitudes avec ma mère, il est venu un weekend et il n’est jamais repartis.
Ma mère semblait heureuse avec elle avait arrêté de boire et avait repris de bon contact avec ma famille.
Seulement il y avait un truc qui clochait entre lui et moi, il n’a jamais vraiment su m’apprécier, et plus les mois passent plus le contact été violent…
Et après 1 an et demi ensemble, l’annonce d’un bébé, ça aussi aurait pu me réjouir mais je devrais à présent partager ma maman !
À la naissance tout a changé, mon beau-père été un bon buveur il prenait apéro tous les soirs, et quelques fois ma mère se laisser tenter aussi.
Je me suis beaucoup investi dans l’éducation de ma petite sœur, changer les couches, jouer avec, faire prendre le bain …
Plus elle grandissait plus on voyait la différence d’affection qui nous était donnée. Mon beau-père tombé dans alcoolisme a entraîné ma mère dedans…
C’est à ce moment-là que ma vie bascule ! je ne me plaignais jamais des coups que mon beau-père me porter, mais ma mère me défendre ce qui crée des disputes entre eux et après mon beau-père revenait pour me punir car c’était à cause de moi s’ils se disputaient sans arrêt.
aucune intimité n’était respectée pourtant je commençais à me former, un jour je ne me suis retrouvé nue devant lui car je me plaignais de maux de ventre et mal aux seins car il poussait, ma mère m’avait poussé à lui montrer alors que je ne voulais pas elle me tenait, et ils se sont mis à me toucher …
Je ne peux pas raconter la suite de cet acte c’est bien trop cruelle et barbare … je me demande encore peut-on faire sa à des enfants et encore plus à ses propres enfants !
J’ai grandi toujours battu et de temps en temps des flashs d’agressions sexuelles me reviens… J’ai éduqué ma petite sœur jusqu’à ses 9 ans ( leçons, repas, bain, courses, la conduire à l’école, et j’en passe ….) j’étais au collège quand j’ai dû commencer à tenir à moi toute seule la maison, ma mère alcoolisée du matin au soir resté allongé a cuvé dans le canapé la journée, et mon beau-père été au boulot, le soir je partais chez mon copain pour éviter de croiser celui-ci.
Ma mère devenait méchante dans ses propos et mon beau-père laissé des marques de plus en plus sur mon corps, un jour il était en colère car ils avaient reçu mon bulletin scolaire, ma mère m’a étranglé contre le mur et lui me donner des coups dans le ventre et me gifler, et j’ai pu entendre toutes les insultes du monde…
cela faisait des années que je ne me nourrissais plus comme il le fallait, je réduisais de plus en plus mon alimentation…
Un soir mon beau-père m’a coincé dans ma chambre s’est mis à me frapper et essayer de me tenir pour faire son affaire, mais cette fois-ci j’ai réussi à m’échapper… je suis parti avec mon scooter sans casque à toute allure chez ma grande mère.
J’arrive en pleure le visage et le corps pleins de traces de coups et déjà quelques bleus apparaissent parmi les autres bleus déjà présents…
J’ai expliqué à ma grande mère comme après chaque « punition » (prendre des coups) mais je ne lui ai jamais parlé d’agression sexuelle et de viol d’ailleurs très peu de personnes le savent.
Je ne voulais plus retourner le bas, mon beau-père m’avait poursuivi jusque chez ma grande mère et s’est précipité pour me récupérer à la barrière. J’étais terrifié je tremblais dans le noir ….
J’avais décidé je ne voulais plus vivre cet enfer nous avons fait les démarches auprès des tribunaux pour que ma grande mère est ma garde jusqu’à ma majorité.
Une fois placé chez elle m’a soigné et fait suivre par un centre psy pour travailler sur mon histoire et oublier ou accepter les faits.
Le centre psy a signalé que j’avais un comportement assez complexe avec mon corps et la nourriture mais rien de grave…
je suis passé de 55 kg quand j’étais encore chez ma mère à 80 kg je comblais le vide par la nourriture.
J’ai réussi à passer de classes en classes malgré ça avec une moyenne avoisinant les 14 . Le 17 juillet 2012 je me rendis compte de l’ampleur du gras sur mon corps, je ne me reconnais plus… je ressemblais à ma mère ! Je ne veux absolument pas ressembler à un monstre pareil. J’ai atteint les 52 kg début décembre de la même année. s’est à ce moment-là que le centre a diagnostiqué  » des troubles du comportement alimentaire » j’alterne maintenant phase de boulimie et d’anorexie.
Mon rapport avec mon corps est vraiment horrible je pleure en me voyant dans la glace, les relations intimes sont terribles À tel point que je ne ressens rien pendant l’acte j’attendent juste la fin pour pouvoir me retourner et enfin trouver paix dans les couvertures.
Je fais fuir les hommes avec ma maladie alors à chaque fois je suis de plus en plus blessé d’avoir laissé mon corps dans les mains d’un homme qui ne le mérite pas…
À présent j’ai accepté que je n’aurais pas de mère et de père même si celui-ci a repris contact avec moi et que je pouvais faire une croix sur ma petite sœur.
Je vis seule chez moi, et ma grande mère m’accueille en période noire…
Mon passé me hante, mon corps me dégoûte, mon visage aussi car il a quelques traits de ma mère, je me sens vide …
Comme si le temps c’était arrêter et que je restais bloqué sans avancer dans la vie sans but précis juste survivre dans ce monde de brutes.
Aujourd’hui j’ai froid, je pleure sans cesse, j’ai l’impression d’être sali a vie, d’être inutile, juste un boulet qu’on traîne par pitié, je veux pas de cette pitié … je porte encore des marques physiques qui me rappelle que j’ai voulu en finir pour être enfin libéré de cette souffrance.
Je n’ai pas manger de vrai repas depuis une semaine, la faim n’apparaît même plus, mon ventre vide se porte bien !

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8 réflexions au sujet de “Le vide en moi”

  1. Même si je suis horrifier pas ton vécu, je ne vais pas te plaindre car malgré cette vie imposée je sens en toi une force et un rage de vivre.
    Je souhaite que ta grand mère t’aime et te soutienne encore longtemps.
    Et je te remercie de t’être livrée ce qui n’a pas dû être facile et extrêmement douloureux

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  2. Je vois la souffrance que tu peux avoir. Dis toi seulement que tu n’es pas ta mère et que tu vas pas forcément reproduire son parcours. Tu dois avancer et être forte. Déjà pour ta grand mère. Tout les hommes ne sont pas comme ceux qu.a pi rencontrer ta mère. Ton corps de femme ne reviendra pas à celui d’un enfant. Ne te laisse pas detruire par ce fléau de l’anorexie. Tu as vécu des moments de souffrance pense à l’avenir. .. on est la pour t’écouter et te soutenir. Karine.

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  3. Bravo pour avoir eu le courage de te livrer!
    À présent il te faut agir pour apprendre à t’aimer. Fais le pour toi et toi seulement … commence dès demain à rependre un contact sein avec ton corps en prenant un petit déjeuner normal puis un déjeuner et enfin un soupé..
    Si tu ne manges pas ou mal, tu n’iras pas mieux ni moralement ni physiquement.
    Ta guérison passe donc par là impérativement!
    Continu ton suivi psychologique en parallèle et n’hésite pas à changer de psy si tu sens que tu n’avances plus…
    Bon courage continue tes efforts, ils seront payants

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  4. Moi, je trouve ton histoire horrible et tellement injuste ! De quel droit mettons des enfants au monde , si c’est pour les rendre malheureux! J’ai été aussi maltraitée enfant et j’en veux terriblement à ma mére de ne pas m’avoir protégée !!!

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  5. Toujours là , je tiens aussi à te dire qu’il faut te battre car moi aussi j’ai en plus connu la violence conjugale et aujourd’hui, à 47 ans je suis en train de rennaitre, alors courage !!!
    Je t’embrasse , tu as droit aussi au bonheur !!!

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