Étrange de se sentir salope avec mon enfance brisée…
Oui, je suis une salope au sens où j’aime le sexe. J’aime qu’un homme me désire, me caresse, me baise, me fasse jouir.
Et pourtant, qui aurait pu le croire…. Moi, la jeune femme coincée, timide, craignant le regard des hommes.
A huit ans, un pote de mon grand frère vient dans ma chambre en pleine nuit. Il soulève mes couvertures et fait de moi son jouet. Je ne suis plus une petite fille. Tout cela dure environ un an, jusqu’à son déménagement. Mais le mal est là. Du haut de mon enfance, je me sens coupable. S’il a fait ça, c’est parce que je suis jolie, mince, gentille. Timide et ne contestant pas l’autorité.
« Tu aurais pu te défendre ! » Mais comment se défendre quand on a huit ans. Quand on se sent honteuse. Qu’on se dit que c’est de sa faute. Et comment supporter que malgré l’horreur de ces attouchements, on ait pu éprouver une forme de plaisir? Impossible.
Il m’a fallu plus de 20 ans pour tolérer d’appeler ça un viol. Pour comprendre que non, je ne suis coupable de rien. Pour accepter que le plaisir que j’ai eu était un plaisir purement mécanique, et que parfois, même avec du dégoût, il y a le plaisir mécanique contre lequel on ne peut pas faire grand chose.
Ce viol a déterminé ma vie de femme d’une manière inimaginable…
Adolescente, j’étais effrayé par le regard des garçons. Des formes qui viennent très tôt, alors la seule solution pour ne plus être désirable est de grossir. Grossir encore. Encore. Encore. Ne plus être désirable mais juste une baleine dont on se moque. Après tout, je l’avais mérité.
Et ce mensonge qui enfle au creux du ventre. Ce mensonge à tout le monde, les parents, les frangins, les copines. Alors il en faut de la place pour le cacher ce mensonge.
Jeune femme, ma première expérience se fait à 19 ans. Gentille expérience, ça ne va pas bien loin. Mais voilà, je ne fais confiance à aucun homme. Je me sens honteuse du décalage entre mes désirs , mes envies de pluralité, masculine et féminine, et ma sexualité hyper coincée. Où je ne m’autorise rien. Même une fellation me débecte.
28 ans… Je divorce. Je couche avec mon meilleur ami. Je découvre alors que baiser, peut aussi être synonyme de douceur, de tendresse, et de plaisir mutuel. Oui, moi aussi je peux, et j’ai le droit d’avoir du plaisir. Oui, j’ai le droit d’avoir envie de certaines choses.
Deux ans plus tard, j’ai des sex friends. Pas un seul, mais plusieurs. Cette situation me convient. Tout doucement, j’apaise mes blessures. Petit à petit, je reprends confiance en moi. Je découvre ma sexualité. J’aime le sexe, plus que je ne pouvais y songer. Je découvre mon plaisir qui est particulier. Fait d’orgasmes multiples, répétés, qui s’enchaînent. Je découvre que j’aime être dominée. Et surtout, j’accepte enfin ma bisexualité. Mon désir de plusieurs partenaires en même temps.
Mais tout n’est pas aussi simple. Le changement est trop soudain pour moi. Les flash backs du passé reviennent dans mon sommeil. Je passe en auto destruction. Je passe dans les tentatives de sexe SM. Je sais que je m’auto détruit. Pourtant, je continue. Jusqu’à ce que je craque. Je me retrouve chez celui qui m’a ouvert les portes de mes désirs cachés, en position foetale. Pleurant sans pouvoir me calmer, et lui me tenant pour ne pas que perde totalement pied, me suppliant d’aller voir un psy…
Trois mois plus tard, je suis chez une psy. Et je lâche ce lourd secret que je tenais dans mon ventre depuis plus de 20 ans. Pourtant, je ne pleure pas, je suis très calme. Je sens que mon ventre s’allège, se vide peu à peu pendant la séance.
Aujourd’hui, j’ai rencontré un homme. Qui ne connaît pas encore ce secret, mais à qui je le dirai car je sais qu’il saura comment réagir, comment garder ce secret. Et est ce que je suis toujours une salope ? Oui, bien sûr ! Parce que j’aime quand il me fait l’amour ou quand il me baise. Mais avec lui, ma sexualité est différente. Plus belle, apaisante…
Magnifique. Simplement Magnifique. Je vous admire et vous encourage dans votre affirmation de se plaisir de jouir.
Sachez que vous n’êtes pas seule à réclamer ce droit de clamer qu’une femme peut aimer le sexe.
Ce terme de « salope », vous ne le méritez pas. Vous êtes une femme, vibrante de vie, de plaisir et de force.
Vous êtes merveilleuse :)
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Merci Line… Votre commentaire me touche.
Pour moi, le terme « salope » revêt deux significations. Soit le terme négatif synonyme de « trainée » que les gens mal intentionnés balancent à la volée. Soit le terme mélioratif, qui sort de la bouche de certaines personnes respectueuses et qui signifient « aimer le sexe et l’assumer, quitte à être gourmande de ce plaisir ».
Et c’est dans cette dernière signification que je me place. Et que j’assume ma petite personne. J’estime qu’à mon âge, je n’ai pas à me cacher d’aimer le sexe, et le plaisir qui en découle… Et personne ne devrait s’en cacher d’ailleurs…
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Donc vous montrez que être SM libertine et tout ce bordel lié à un traumatisme , c’est en quelque sorte une folie , heureusement que vous n’êtes pas devenue une meurtrière , après vivre pour les plaisir charnels je ne pense pas que ça soit vraiment bien , vous devriez consulter un psychologue ça pourrait débloquer certaines choses chez vous , en vrai le terme de « Salope » ne gêne personne … à part les gens qui veulent se marier avec une femme , je doute que quelqu’un veuille d’une salope pour se marier , c’est triste l’humain des fois …rien n’est vrai tout est permis
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Oui, je comprends parfaitement ce que vous ressentez, vécu oblige.
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Très touchant témoignage, et finalement belle conclusion, même si on regrette profondément tout ce qui s’est passé dans votre vie pour en arriver là.
C’est d’autant plus un message d’espoir car vous auriez pu vous détester, détester les autres, et vivre à côté de votre vie.
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Je me suis bien évidemment détestée, d’où l’autodestruction à un moment donné.
Mais la thérapie m’a aidée à m’aimer, à me construire malgré ça. Car ça fait partie de ma vie. Je suis en fonction de ça aussi. Alors oublier est impossible. Mais vivre avec, ça l’est. Ce n’est pas forcément simple, il m’a fallu vingt ans, mais c’est possible. Et j’espère à beaucoup d’autres femmes de pouvoir se construire ou se reconstruire malgré un viol. Il serait beaucoup plus simple que ça n’existe pas…
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Non salope ne vous convient pas, vous êtes quelqu’un qui aime le sexe, ce n’est pas être une salope car une salope est une pute et vous n’êtes pas une pute, vous aimez le sexe, c’est normal ;)
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vous avez eu une force en vouz incroyable pour vous reconstruire. et pour avoir eu le courage de vivre toutes les experiences que vous vous etes parfois infligees. je vous admire pour ce que vous etes, et pour vous assumez meme apres ce traumatisme, et surtout pour la force qui vous a anime pendant 20 ans, sans rien dire.
cest vrai que cette aggression est vecu differemment par chacune, cela nous a laisse des traces indelebiles, irreversibles et cest vrai que lon pourrait se demander, ne pas comprendre ou etre choquee par vos experiences d apres. mais il est vrai que quand on est une jolie femme (malheureusement meme si ..), et jeune etudiante pour ma part. on ai aussi envie de vivre une sexalite normale .., comme tout le monde, pour se sortir et depasser (si on y arrive) du passe ..
grande admiration, je nai pas encore gueri.
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Bonjour,
Je trouve ton blog vraiment sympa si ça t’intéresse de découvrir l’actualité croustillante des star je te propose de découvrir le mien sur http://www.sexy-star.co
Bisous Marina
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Je suis son homme. On en a parlé. Même si ce n’était pas simple ni pour elle ni pour moi, tout était dit et c’était bien comme ça. Je n’avais jamais pris le temps de lire ce texte, trop occupé que nous étions à organiser notre nouvelle vie. Et puis tout n’a pas marché comme prévu. Ce n’est pas grave. Vivre ensemble n’est pas fait pour nous pour l’instant, pas à la manière de nos parents en tout cas. Aujourd’hui, on poursuit notre route ensemble en inventant notre propre manière de s’aimer. Finalement dans cette entre deux un peu bizarre je me suis rappelé de ce texte et j’ai pris le temps de le lire. De te lire, après t’avoir beaucoup écrit. Je n’ai rien appris, je savais déjà la plupart des choses que j’ai lu. Sauf la fin. C’est étrange comme on peut entendre des choses et les ressentir, mais ne vraiment les comprendre que lorsqu’on les lit. Je t’aime. Vous ne saurez sans doute jamais à quel point cette femme est formidable. Moi je le sais. Peut être qu’à me le lire tu comprendras à quel point tu l’es.
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Bonjour
J’ai 14ans et comme que vous, j’aime le sexe ! Je n’ai jamais eu de rapport sexuel mais j’ai déjà fait les préliminaires. J’aime vraiment le sexe ! Quasiment tous les soirs, je me caresse, je me doigte ! Je regarde des films porno et je lis des textes érotique… mais je n’arrive pas assumer ma sexualité ! Je suis bisexuelle, j’ai envie de garçons comme de filles ! Mais ça non plus je n’arrive pas à l’assumer… Au collège, les garçons me regardent (j’ai une poitrine assez généreuse pour mon âge) mais je passe quand même pour la fille sage, qui a de bonne note et qui est un peu coincé, alors que quand je suis seuls chez moi, je suis une vrai salope !
Mais votre texte m’a aidé et je vous en remercie !
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Je suis très touché par votre témoignage et non vous n’avez pas à vous en vouloir du tout de ne pas vous être défendue. Le « pote » de votre grand frère est une ordure qui a profité de votre faiblesse. Vous ne pouviez pas en sortir indemne et cela a conditionné votre sexualité et vous aviez besoin de vous la réapproprier, avec de nouvelles blessures parce que vous ne connaissiez pas vos limites.
Mais vous n’êtes absolument pas une salope si vous aimez le sexe et jouir ! En tout cas ce n’est pas ma définition et je tiens à ce que la salope, à l’instar du salaud, sont ceux qui ont des relations sexuelles en ne pensant qu’à leur propre plaisir.
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