Ces derniers temps, beaucoup de discussions avec des proches et aussi sur internet sur la fessée et la violence. Je suis très affectée par tout cela, je suis triste pour tous ceux qui n’ont pas la force ou le courage de reconnaître, et surtout d’avancer.
J’ai lu récemment un texte écrit du point de vue d’un enfant, qui en grandissant, subit une violence éducative assez ordinaire : tape sur la main, fessée, un jour une gifle, l’enfant tombe, se cogne à un coin de table, est hospitalisé. On ne regrette sans doute pas les deux premiers, ce sont des coups malgré tout, on regrettera sans doute la dernière, pour sa violence, parce qu’on s’est laissé emporter. Mais trop tard, la réalité est là, c’est l’escalade.
A la fin de ce texte, on peut lire « ceci est une fiction », ça fait réfléchir, peut-on encore se dire qu’une fessée ne fait pas de mal, que l’accident n’arrive qu’aux autres ?
J’ai grandi dans une famille de 4 enfants. Je ne me suis jamais considérée comme malheureuse ou battue. J’ai été malheureuse à certains moments, mais je n’ai jamais fait ce constat de dire je suis une enfant maltraitée. J’ai eu beaucoup de colère, j’avoue j’en ai encore vis à vis de mes parents. Pas pour ce que j’ai vécu, je leur accorde toute ma compréhension et ma compassion car je connais leur enfance. Enfance volée, maltraitance, alcoolisme, abus sexuels, misère sociale.
Ce sont des mots durs à lire, pourtant c’est la réalité, ce n’est pas du misérabilisme, ce n’est pas pour faire pleurer dans les chaumières.
C’est pour faire comprendre que la violence entraîne la violence.
La violence casse la relation de confiance et d’amour. Tout se répare, mais je vous assure que les cicatrices restent.
En frappant un enfant, on insinue en lui cette violence, on lui apprend que la violence est une réponse normale, légitime, et qu’en plus on peut frapper plus petit et plus faible que soit.
Mais aussi on le fragilise, on l’abîme dans sa confiance en lui même, en l’adulte, en l’autorité, en le monde.
Voilà, si j’ai encore de la colère, c’est parce que je vois ma famille, parents, frères et soeur vivant ensemble, tous enfermés dans ce cercle, je les vois tous souffrir enfermés dans un mal être.
Ceci n’est pas une fiction.
Mon père qui tape la tête de ma mère sur l’évier de la cuisine,
mon père qui me renverse un bock de bière sur la tête,
mon père qui nous met des coups de ceinture,
mon père qui rentre d’une semaine de chantier loin de sa famille à dormir comme un rat dans sa voiture et ma mère qui lui hurle dessus, qui hurle son épuisement, ses enfants dont elle en peut plus,
ma mère qui nous force à rester à table pour manger, nous qui nous faisons des coups de traître en se mettant des restes de gras dans l’assiette les uns des autres,
le petit dernier qu’on prend en grippe,
ma mère qui lui pince le nez pour qu’il mange,
ma mère qui casse une cuillère en bois sur mon frère,
ce bras, qu’on sait tous les trois lever pour mettre devant notre visage en pliant le coude, poing serré, et regarder avec aplomb, et sûrement beaucoup de haine à cet instant précis,
mes parents qui se disputent encore,
les 3 enfants, unis, pour crier à ma mère de divorcer,
mes parents qui se disputent, mon père qui pète la table basse,
les voisins qui se plaignent souvent, pas facile d’habiter au dessus de chez nous, on parle d’appeler les flics,
ma mère qui un jour enferme mon père dehors, mon père qui fait le tour, crie à la fenêtre du salon à mon petit frère de lui ouvrir, ma mère qui pleure pour qu’il n’ouvre pas, moi qui me cache dans les toilettes, mon père qui brise la vitre avec le seau à pinces à linge en métal du balcon. Je crois que mon petit frère a fait pipi sur lui.
Ma mère qui fouille dans mes affaires, moi qui traite ma mère de pute dans mon journal intime, moi qui mange 3 plaquettes de spasfon au collège, moi qui ai tant de colère…
Ma mère qui nous tape avec sa pantoufle, nous qui ne gardons jamais les nôtres au pied, je lui rendrais bien tiens,
moi qui court sur le chemin de l’école, abandonnant mon petit frère seul sur le chemin, au bord de la grande route, avec les voitures qui passent vite, et celle de ces voisins qu’on reconnaît, on aurait toujours espéré qu’ils nous emmènent,
ma mère qui ne conduit pas, qui nous fait porter des courses comme des ânes, parce qu’elle est fâchée avec mon père,
elle qui m’envoie dans un après-midi noir d’automne jusqu’à un magasin échanger une paire de chaussettes de foot que j’ai acheté en me trompant de couleur ou de taille, je fais 5km en bord de route avec des voitures qui me frôlent, et j’ai si honte dans le magasin de salir leur moquette avec mes godasses pleines de boue,
nos seules vacances en famille à la mer où un soir excédé par les pleurs de ma soeur mon père crie qu’il va l’étouffer, et tout ce dont je ne me souviens plus …
Puis toute cette violence qui continue maintenant entre eux avec mes frères, qui à leur tour, pètent des plombs, l’un menace de se suicider, traite ma sœur de façon insultante parce qu’elle s’habille comme ça , eux qui se disent des insultes, les reprochent à mes parents, tu aurais mieux fait de m’avorter, mon père qui veut les jeter dehors, ma mère qui me raconte sa souffrance et me demande de ne pas la juger…
J’ai connu tellement de familles ou c’était pareil, pire, que dans la mienne, que vraiment je pense que toute cette expérience de la violence et aussi de belles rencontres avec des gens militant pour des valeurs de respect et d’écoute, plus tard, m’ont permis d’ouvrir les yeux, surtout quand je suis devenue mère, d’affirmer ce que je ne veux pas pour ma famille. Et aussi de toutes les erreurs que j’ai pu faire.
J’ai cette violence en moi, j’aurais pu être de celles qui maltraitent, de celles qui abandonnent, de celles qui ne se sentent pas capables, trop blessée et fragilisée par des expériences sur le fil.
J’ai eu recours aux fessées avec ma grande, j’ai eu des mots durs, j’ai même donné une gifle une fois. J’ai voulu partir pensant ne plus être capable de rien.
Ce n’est pas moi qui ferais le discours du parent parfait, on a tous nos limites, nos failles et blessures, nos faiblesses, du stress et de la fatigue accumulés. Oui on peut craquer et sortir de ses gonds.
Mais c’est pour cela qu’il est important de prendre conscience de ce qu’est la violence, de faire le point sur son passé pour en guérir et surtout de lire, de s’informer, d’échanger avec des parents, se faire aider par des professionnels s’il le faut, pour briser ce cercle, ne pas reproduire.
Il faut le faire pour soi, il faut le faire pour ses enfants.
Se fixer une ligne de conduite c’est se poser des gardes fou.
Je travaille dans l’Éducation, la violence n’est pas tabou, on en parle, on cherche ensemble des solutions, on essaie de comprendre. Crier sur les enfants est déjà considéré comme de la maltraitance éducative. On a pas recours à la violence dans l’accompagnement éducatif des enfants et des jeunes, aussi difficiles soient-ils. Neill disait « Un enfant difficile est un enfant malheureux. ».
Pourquoi sommes nous aussi éloignés de ce respect dans les familles ? Pourquoi encore cette peur de reconnaître, pourquoi est-ce qu’on avance pas, pourquoi frappe t-on encore ceux qui nous sont les plus chers et qui ont le plus besoin de notre protection ?
J’ai voulu témoigner pour dire que la violence détruit, mais surtout que ce n’est pas une fatalité.
je sais pas quoi dire, c’est vrai je le dis aussi la violence engendre la violence, l’amour, donne l’amour
difficile a gerer tout cela, c’est bien d’en parler
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Je découvre votre blog aujourd’hui et je dois vous dire que cet article m’a bouleversée.
J’aurais pu écrire ces lignes, tant sur les évènements passés de l’enfance, que sur l’ambivalence du ressenti de mère (parent) que je suis ; qui doit composer avec cette violence terrée au fond de moi même, dont j’ai bien conscience, dont je tais tant bien que mal ces pulsions.
Devenir parent et respecter ses convictions, ses idées morales, alors que sa propre enfance et adolescence fut tant tumultueuse n’est pas aisée. Et pourtant, je le/me répète sans cesse… Il suffit juste de se mettre à la place de cet enfant que nous avons nous-mêmes été et ressentir la peur, l’angoisse qui était la nôtre, la mienne du moins, pour ne pas infliger ça à un enfant. Le nôtre, qui plus est, qui grandira et construira ses valeurs, sa personnalité avec les clefs que nous, nous allons lui donner.
J’aime cet article, vos mots me touchent et éveillent en moi ce dont je suis déjà persuadée, il est un devoir de briser un schéma destructeur, il appartient à nous de changer la donne…
Merci pour ce très bel article. Je continuerais de venir vous lire.
Bonne route à vous.
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Au risque que la foudre me tombe dessus, je me lance malgré tout à commenter en espérant ne pas vous choquer par une mauvaise interprétation de mes mots. Avant tout sachez que je ne cautionne pas la violence aussi bien physique que psychologique. Mais il est faux de prétendre que « la violence engendre la violence ». La majorité des enfants ayant subis des maltraitances (physique et/ou psychologique) deviennent de très bons parents. Lecompte développe et explique bien mieux que moi qu’il n’y a pas de transmission inter-générationnelle de la maltraitance (il s’agit d’une inversion des probabilités.) C’est souvent le contraire qui peut se produire : les parents anciens enfants maltraités effectuent un contre-modelage qui peut dans l’excès avoir des effets négatifs : peur de maltraiter empêchant alors de s’épanouir, sur-investissement de l’enfant, ou enfermement dans une affection trop intense.
Toute forme d’éducation passe par trois principes fondamentaux : la loi (l’autorité, les règles…), le lien (l’affection, l’amour…) et le sens. L’un ne va pas sans l’autre et chacun influence les autres. A titre d’exemple, une éducation sans « loi », c’est une éducation laxiste dans laquelle l’enfant ne perçoit pas le « sens » de l’éducation, ni l’affection, mais y voit un profit, un moyen d’obtenir ce qu’il veut : « enfant roi ». Inversement, une éducation sans « lien », c’est une éducation autoritaire, dans laquelle l’enfant ne pourra pas s’épanouir. C’est l’équilibre (pas facile) des trois principes qui fait qu’une éducation (autoritatif) permettra à l’enfant de développer ses facultés cognitives et de devenir un être autonome et sociale.
Il est essentiel de distinguer la violence et la sanction. Car la sanction (encore plus avec des enfants qui sont en manques de repère) est essentiel dans tout acte éducatif et de sociabilisation.
Aujourd’hui les scientifiques s’accordent sur deux points : l’inefficacité de la violence et l’utilité de la sanction dans l’éducation. Selon Prairat (2003) « les châtiments corporels sont relativement inefficaces pour supprimer les conduites socialement indésirables ». Ils créent une peur des coups qui va soumettre l’enfant sur l’instant mais qui ne va pas l’éduquer. Ce qui se confirme dans l’expérience de Freedman (1965). Dans la sphère des pédagogues, les débats sont plus partagés, certains, tel Dottrens, estiment qu’il faut éviter de sanctionner car cela risque d’interférer dans les relations. Selon Freinet, l’essentiel est de garder le lien de la confiance qui ne se rompt pas en alternant les réprimandes et les louanges, tel que le préconisait Plutarque. Il faut donc trouver un juste équilibre.
Il n’y a pas de transmission inter-générationnelle de la maltraitance. Or, divulguer des stéréotypes de pensés qui estiment « qu’une éducation maltraitante apprend à l’enfant à être maltraitant », fait que de nombreux adultes résilients se refusent de devenir parents par peur de maltraiter leurs enfants. Et pourtant, ils seront dans la majorité des cas de bien meilleurs parents que ceux qui n’ont pas été maltraité (à condition qu’ils ne poussent pas le contre-modelage dans l’excès). En revanche, il est vrai que la violence (physique et psychologique) fait des ravages chez les enfants (et chez les adultes aussi). D’après Percheron (1993) la famille, et surtout la mère, transmet les valeurs idéologiques. Ainsi, lorsque celle-ci est défaillante, l’enfant part avec un handicap majeur dans son processus de socialisation. Selon L. Ethier (2009) lorsque la négligence et la maltraitance s’effectuent sur une longue période, les enfants sont plus en retrait socialement, ils sont sujets à des troubles du comportement et ont des problèmes cliniques très sévères qui peuvent être persistant.
Et si je peux vous conseiller une lecture: Jacques Lecomte, Guérir de son enfance. De nombreux passages m’ont aidé en tant que mère, en tant que femme, en tant qu’être humain, en tant que professionnel. Mais il y a aussi de nombreux passages qui m’ont perturbé.
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Mélo, bonjour,
j’ai voulu par cet article témoigner de ce que j’avais pu ressentir enfant. Cette colère, cette haine, et aussi ce manque d’amour et cette incompréhension.
Je n’ai pas fait le raccourci facile de dire qu’un enfant mal traité sera un parent mal traitant. Au contraire, je conclue en disant qu’on peut briser le cercle.
Mais je persiste à dire qu’à chaque fois qu’on m’a tapé, après l’incompréhension, il y a eu beaucoup de haine, de colère et de violence en moi. Non je n’ai pas appris l’amour, non, je n’ai pas appris à désamorcer un conflit, non je n’ai pas appris à parler, exprimer, communiquer. ça bouillonnait en moi et la seule chose que j’avais envie de faire était taper aussi, rendre, insulter, et sinon que faire d’autre à part m’en prendre à moi même ou à plus petit que moi, mes frères? Oui la violence engendre bien la violence, dans un 1er temps. Et ça marque, quoiqu’on en dise.
Evidemment qu’il faut distinguer sanction et violence, mais pour certains la sanction est un acte violent et maltraitant envers l’enfant, malheureusement. Ces parents n’ont pas les ressources pour faire autrement. Je souhaite juste que la société ait un discours plus ferme sur tout cela pour aider les parents à trouver d’autres solutions en réponse à des comportements difficiles ou qui les mettent en difficulté. Il n’est pas donné à tout le monde d’avoir du recul sur sa pratique éducative, et sur son enfance.
Vous parlez des trois principes : loi, amour, sens. Pour moi, la violence brise à la fois l’amour et le sens (pas à jamais, mais sur le coup, et parfois pendant longtemps, jusqu’à ce u’on puisse guérir de tout ça, comprendre peut être, prendre du recul…) En tant qu’enfant, je me sens mal aimée et je ne comprends pas cette violence.
Mettez vous à place de l’enfant (ou de l’adulte en fait) mal traité, que ressent-il immédiatement? rien de bon et de positif. Mais heureusement qu’en grandissant on s’émancipe de son éducation et on cherche SA voie.
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Bonjour N.
Loin de moi l’idée que tu as fait un raccourcit. Bien au contraire, j’ai trouvé ton article très poignant et c’est pour cela que je me suis permis d’écrire un commentaire. Ton article témoigne justement de la possibilité de devenir un adulte heureux avec un passé difficile. La possibilité de devenir un bon parent aimant malgré les violences subites enfants. La compétence à faire la différence entre « violence » (qui comme je l’ai indiqué en citant Prairat et Freedman, n’apprend rien à l’enfant) et « sanction ». La violence ne fait pas parti des trois fondements de l’éducation, contrairement à la sanction qui s’inscrit dans « la loi ». Ton article (et d’autre que j’ai pu lire sur ce blog) est une démonstration de cette capacité à s’inscrire dans un processus de résilience et d’accéder à ce que Lecomte nomme « la sortie de la plainte ».
La sortie de la plainte est nécessaire pour que le processus de résilience tienne sur le long terme. L’individu doit élargir son statut de victime afin de ne pas se percevoir uniquement comme une victime, mais comme un être avec un passé douloureux et une identité. Cela « ne signifie pas pour autant éliminer de son esprit le fait que l’on soit victime […], mais d’intégrer cette expérience de victimisation dans une conception plus large de son être. » (Lecomte). La stigmatisation ou la pitié ne sont pas des éléments favorisant le processus de résilience. En revanche, parvenir à voir en l’enfant maltraité son potentiel et l’aider à le développer fait partie des ressources nécessaires au tuteur de résilience. Pour sortir de la plainte, certains enfants ressentent le besoin de changer d’identité. Mais cela ne signifie pas repartir à zéro et effacer toute maltraitance de sa mémoire. Les enfants maltraités doivent pouvoir tourner la page sans la supprimer afin que le processus de résilience opère dans le temps. Autrement, les enfants niant le passé douloureux, risque de développer des troubles psychopathologiques. « La résilience est la capacité d’avoir accès à la mémoire de la douleur sans qu’il s’agisse d’une mémoire douloureuse » (Lecomte). Cette capacité est longue à acquérir et peut s’avérer fragile.
Je suis entièrement d’accord avec toi avec les manquements de la société envers les personnes maltraitées (physique et/ou psychologiquement) et les personnes maltraitantes. Mais je ne pense pas que cela passe par l’interdiction de la fessée, ou interdire de hausser le ton. L’excès est dangereux pour le développement de l’enfant, que ce soit le laxisme, ou la violence. La maltraitance envers les individus est reconnue et interdite. Ce qui est essentiel, c’est donner aux individus les outils permettant ne pas entrer dans toutes formes d’excès. C’est d’éduquer aussi bien les enfants que les parents. Car comme tu le dis, il n’est pas donné à tous le monde de prendre du recul et même si on s’émancipe de son éducation, il est nécessaire d’apprendre à communiquer, d’apprendre à désamorcer un conflit…
Il est également nécessaire de permettre aux personnes maltraitées de s’inscrire dans un processus de résilience. Les résilients ne sont pas des personnes solitaires. Ce sont des individus qui ont eu la chance de trouver un tuteur de résilience . Le tuteur de résilience, peut être une personne, un blog, un journal intime, un animal, un art, une parole… Dans tous les cas, il s’agit d’une rencontre impromptue. Il n’est donc pas possible de s’auto-proclammer tuteur de résilience, mais il est possible de s’inspirer des caractéristiques communes aux tuteurs pour aider les enfants maltraitées.
Et c’est là où il y a des ratés au niveau de la société. Car dans la majorité des professions en lien avec des personnes qui souffrent, l’éthique, les lois, les conventions, les projets d’établissements… ne favorisent pas la résilience. Voici quelques caractéristiques communes aux tuteurs qui sont bafouées alors qu’elles devraient inspirer les professionnels :
laisser à l’autre la liberté de parler ou de se taire (voilà pourquoi certaines thérapies, éducateurs, juges… peuvent faire des ravages)
ne pas se décourager face aux échecs apparents (les voir comme des étapes, mais bien souvent, l’enfant en foyer n’a pas cette possibilité. S’il ne rentre pas dans le cadre, il est exclu).
Respecter le parcours de résilience d’autrui (même s’il y a des similitude, chaque parcours est différent et peut être long.).
Faciliter l’estime de soi et l’altruisme (chose difficile pour les travailleurs sociaux dont l’éthique les oblige à refuser les présents des personnes aidées et pourtant, l’altruisme est fortement présente chez les résilients, ce qui explique qu’ils sont nombreux, un fois adulte à aider à leur tour les personnes qui en ont besoin)
associent le lien et la loi (importance de la sanction, mais également de l’affection. Or, l’affection n’a pas sa place dans le travail social. )
J’espère sincèrement que tu ne prends pas mal mes commentaires qui ne sont ni un jugement, ni une critique de ton article mais un témoignage sur la possibilité « de briser ce cercle » avec les outils qui sont à notre disposition. Et un désir de stopper cette pensée que certaines personnes (je ne t’implique pas dedans) ont en faisant le « raccourci facile de dire qu’un enfant mal traité sera un parent mal traitant. ». Car cette pensée qui n’a aucun fondement, inflige des souffrances supplémentaires aux individus ayant souffert, alors qu’ils peuvent être de très bons parents. C’est cela que j’aimerais que la société divulgue. Surtout que même pour les parents n’ayant pas été maltraité, éduquer un enfant n’est pas une chose facile.
La résilience n’est pas un fait nouveau, c’est juste un mot qui a été pausé sur un processus que l’être humain (mais pas tous) à toujours mis en place pour parvenir à vivre heureux malgré son passé douloureux. Les recherches en sciences sociales ayant avancé, aujourd’hui on connait mieux ce processus. Je souhaitais donc exposer certains point en lien avec la résilience et l’éducation pour d’une part déculpabiliser des parents qui ont peur d’infliger les mêmes souffrances dont ils furent victime, à leurs propres enfants. D’autre part, expliquer comment on peut à notre niveau aider des individus qui ont souffert.
Et enfin, démontrer par certains éléments scientifiques que l’on peut vivre avec une souffrance physique et/ou psychologique mais les articles de se blog sont un bien meilleur témoignage que le mien.
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