Je en sais plus vraiment comment j’en suis arrivée là. Comment j’ai pu aimer mon corps mais le détester à ce point. Comment j’ai pu croire qu’un jour il me laisserait en paix.
J’ai toujours eu cette impression, que mon corps et mon esprit n’étaient pas fait pour (sur)vivre ensemble. Je n’ai jamais vécu de traumatisme particulier, jamais été en manque d’amour de mes parents. J’ai été une enfant gâtée toujours un peu plus. J’ai toujours été bonne élève avec des résultats scolaires élevés. Pourtant j’ai toujours détesté l’école d’ailleurs je n’y vais plus. L’impression de ne pas être à ma place peut être.
Petite, j’étais de nature très timide et réservée et je ne parlais pas beaucoup. C’est en troisième que tout à dérapé, que j’ai commencer à haïr ce corps à la fois trop vide et trop plein. La nourriture pour le remplir encore et toujours plus, les vomissements et les mutilations pour le vider. Lui faire du mal pour tester ses limites, pour voir quand il craque dans l’espoir qu’un jour il me dise « stop ».
Des marques que j’ai tant aimées et tant détesté à la fois. Que j’ai regretté en me disant « Mais qu’est ce que tu as fait ? Regarde toi tu es devenu laide ». J’ai un physique enviée de plusieurs mais toujours cette peur d’être moche et de ne jamais plaire. Mais ces marques sur mon bras, mes chevilles, mon seins et mon pubis je les aiment. Je les aiment parce qu’elles font parti de moi. Parce que chacune d’elle veut dire « Regarde c’est toi qui à fait ça, c’est ton corps a présent ». Cette envie de m’approprier ce corps toujours plus grande. L’envie de le marquer, de le trouer partout. De lui montrer que c’est moi le maître du jeu. Mais non le maître ce n’est pas moi : « tu te fera des piercing à tes 18 ans quand tu ne sera plus sous notre responsabilité ». Cette impression que mon corps appartient à mes parents, qu’ils me possèdent.
Premier rapport sexuelle à 15 ans avec un garçon que je ne connaissait que depuis 2 heures. Pourtant j’avais un copain. Pourquoi ? Me direz vous. Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait avec son copain ? Parce qu ‘il ne pouvait pas. Il devait se faire opérer mais n’a jamais voulu en parler à ses parents. Comment j’aurai du le prendre ? Je voulais offrir ma première fois a cette homme, lui offrir mon corps. J’ai eu l’impression qu’il ne voulait pas de moi, que si il ne faisait pas l’effort dans parlez c’est que cela ne l’importai pas.
A partir de la, l’envie de plaire, de séduire est devenu omniprésente. Et cette quette de perfection toujours plus poussée à l’extrême. A 16 ans maintenant, j’ai eu une histoire de cul avec une dizaine de garçons. Je n’ai fait l’amour qu’avec deux. Toujours plus envie de leur montrer ce corps « parfait », ce corps qu’ils aiment tant. « Tu n’es qu’une barbie avec la tête vide ». J’aurai voulu lui répondre « Je sais maman, mais l’on ne m’aime que pour ça ». Combien de ces hommes a vraiment cherché à me connaître ? Très peu. Il y avait maintenant MOI et LUI. Les garçon ne faisaient attention qu’à LUI.
Baiser, encore et encore, comme si on allait oublier, comme si avec ça le mal allait disparaître. Je n’ai jamais rien ressenti en faisant l’amour. Des fois j’ai même souhaité pour que ça s’arrête ne disant jamais que j’avais mal. Ils seraient déçu que ce corps si beau ne ressente rien. Incapable de dire non de peur de perdre l’amour d’hommes qui au fond ne m’ont jamais aimé.
Et ce besoin inassouvi de plaire à n importe qui. En fermant les yeux on oublie vite ce que le fait. On se plonge dans ses pensées en attendant que tout ça se termine.
Mais maintenant mon corps me lâche. Affaibli par tant de colère, de haine et de tristesse. Maintenant qu’il ma trop fait souffrir il me laisse m’abandonne. Lui ma seul armure qui laisse mon MOI à vif. La fatigue tout le temps à mes cotés …
Un jour lui et moi nous ne ferons plus qu’un et l’espoir renaîtra dans mon cœur froid.
En vous lisant, je me dis que le rapport au corps, c’est le rapport à la vie.
J’ai un rapport totalement différent avec le mien : je l’écoute, je le bichonne avec des massages, je pratique un art martial qui me passionne. Enfin, je pense que la maîtrise du corps est quelque chose d’important et trop souvent méprisé. Une réflexion en passant.
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Bonsoir,
Je ne sais pas trop quoi te dire (« tu » non pas pour ton jeune âge mais par habitude sur internet) mais je ne voulais pas lire ça sans répondre. Tu es il me semble dans une situation certes difficile, mais la lecture de ton texte me laisse l’impression que tu as conscience de beaucoup de choses et que c’est la meilleure route pour aller mieux. Je te souhaite plein de jolies choses pour la suite !
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