Ceci est mon ventre. Il a 44 ans.
Il a subi 2 avortements.
Le premier était à 34 ans. La rencontre avec son père était si fraîche, trop fraîche. Parfois on réfléchit trop. 2 ans après je parle d’un enfant, timidement, pudiquement, mais le conjoint rêve d’autres choses, de grands espaces et d’océan, invoque sa famille douloureusement recomposée…je me sens mal aimée mais espère…j’attends. A 38 ans je fais un putsch, je déclare arrêter la pilule. Il ne dit rien, ne s’investit pas plus que ça. A 42 ans je suis enceinte. 2 mois, 3 mois, Mon homme à l’air presque content. Je suis heureuse.Tout se passe bien. Tout se passait trop bien.
3 mois 1/2. Aucun signe extérieur. L’amniosynthèse couperet détecte une trisomie, une erreur de de test m’oblige à passer une autre amniosynthèse, très douloureuse , comme une punition divine, pour avoir le droit d’avorter. Voilà le second avortement: Une interruption médicale de grossesse, à 16 semaines, violente comme un accouchement, à part que le nouveau-né est mort. De l’autre côté de la porte on entend les premiers cris des bébés tandis que le staff médical nous demande si nous voulons voir notre enfant trisomique mort et lui donner un prénom.
L’infirmière était presque soulagée de me voir pleurer quand j’ai lu sur l’acte de décès le sexe de mon enfant. Je ne voulais pourtant pas lui mettre un sexe à ce petit garçon…Une deuxième erreur malheureuse, qui ouvre les vannes d’un chagrin immense. Un chagrin presque sain pour le personnel médical, mais l’ouverture d’une boîte de Pandore pour moi.
Une énorme souffrance ne quittera plus jamais ce ventre. Tordu de tout ce gâchis, de la honte d’avoir naïvement pu se croire au dessus de la nature, la blessure d’amour propre de l’avoir annoncé pour le perdre 2 semaines plus tard, La culpabilité de ne pas l’avoir fait plus tôt, de ne pas avoir eu assez de conviction pour l’imposer plus tôt à mon conjoint, arrêter la pilule à 38 ans pour tomber enceinte à 42, quelle naïveté!
une sensation de vide cruel de n’avoir pas été assez aimée aussi. Pas assez aimée pour qu’on puisse vouloir de moi à nouveau un enfant.
J’ai perdu pied, perdu l’envie de travailler, j’ai voulu recommencer, ça n’a pas marché, 1 an, 2 ans. Le couple s’étiole, miné par la procréation médicalement assistée, les piqures journalières, l’amour programmé. Puis tombe le diagnostic d’ovules de trop mauvaise qualité. Le 14 février…Saint Valentin de merde.
Une clinique à Barcelone, un conjoint super réticent qui suit mollement, les piqûres, les comprimés, les crises dans le couple, mon homme qui bloque quelques jours avant le premier transfert, puis le jour même du deuxième transfert. 18 h avant exactement. J’arrive pour le transfert ravagée. Ça ne marche pas. Trop de souffrance sans doute.
Aujourd’hui mon conjoint ne veut plus, ne m’aime plus. Il part.
Je dois faire le deuil de mon couple, de ma maternité. Je ne travaille plus, sans emploi, je n’ai plus envie de rebondir.
La joliesse de ce ventre me parait bien cruelle, un ventre plat qui fait rêver les mères et qui devrait plaire aux mecs. Un Guernica intérieur qui lui ne fait rêver personne, et que mon conjoint déserteur laisse en champ de bataille abandonné. Ironie du sort, le tatouage sur ce ventre est symbole de fertilité. J’ai envie de l’arracher.
Bon courage en tout cas. C’est dur de faire le deuil de son couple et de sa maternité perdue. Mais il reste de l’espoir, un nouvel amour, l’adoption,… Ces quelques mots pour te dire ne perd pas courage la nuit tombe mais demain un nouveau jour se lèvera
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Il est beau ton témoignage….. il m’a émue… il y a celles qui n’attendent rien et tombent enceinte et …. les autres…la vie est ainsi faites, et mal faites pour certaines. La triste réalité et que ton conjoint n’a jamais été prêt. Mais tu sais, avoir un enfant n’est pas que le porter et l’offrir à la vie. C’est aussi le respirer, l’aimer, l’élever, l’éduquer, l’accompagner… tout ça on peut le faire seule. Quelque part il y a un enfant en mal d’amour, rejeter par une mère qui n’en voulait pas ou qui a perdu la sienne parti trop tôt. Si l’envie t’en dit et que ton coeur t’y mène, pourquoi ne donnerais-tu pas l’amour que tu as au fond de toi à un petit « gosse » qui ne demande que ça.
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tu sais lorsque j’ai regardé le billet de suite je vois ta photo, et je me dis, mais ! quel joli ventre, moi qui rêve d’en avoir un pareil !!!! mais pourquoi vient elle ecrire ? et alors je lis, et j’ai meme pleuré,
je comprend ta douleur, je cherche du reconfort à te donner , mais je me met tellement à ta place,que …je sais plus,
la seule chose que je puisse te dire,
c’est que tu dois pas te sentir responsable ou coupable, de l ivg et te dire si j avais su, etc, la chose c’est que on sait jamais, donc essaie de travailler la dessus, sur le fait de ne pas avoir de culpabilité, si tu l’avais gardé tu aurais eu un enfant, peut etre, mais peut etre aussi que cela aurait été aussi un echec, car a 38 ans c’est aussi une grossesse a risque,
donc on ne sait pas, on peut pas imaginer ce qui aurait été, tu l’as fait c est ainsi c’etait le contexte, et pas de ta faute ou quoi,
ensuite, ton couple etait pas assez fort , d’apres tes ecrits le futur papa etait pas trop investi, il te suivait dans les demarches mais bon niveau soutien, pfff,
et c’est tout cela qui me fait peine, moi, c’est le fait que on ne t’a pas épaulée, et que tu as pas eu un ami qui se bat avec toi et prend soin de toi, (cela m’evoque enormement c’est pour cela que je pleure) donc oui c’est triste tout cela oui oui,
maintenant, je me dis, que il faut te « retaper » psychologiquement, te dire que il y a des femmes qui ont eu des enfants apres 40 ans , tiens mon docteur, oui, elle a meme eté invitée dans une emission pour parler de cela, et bien elle en a eu deux coup sur coup, apres aussi des essais qui n’ont pas abouti, il y a des exemples, des gens connus tiens, justement sur internet ils en parlent, donc , c’est possible, je sais pas ton dossier medical, mais j’irai voir un grand specialiste au sujet des ovules , enfin peut etre a tu deja fait tout cela et je te soule, mais , je me battrai encore une derniere fois, juste pour avoir la confirmation, pourquoi pas ?
Je comprend cette sensation de ne pas avoir eu la sensation d’etre aimé, la sensation d’avoir gaché un désir en se laissant guider par l’autre ou par la vie, je comprend le vide en toi
, mais une autre vie enrichissante peut se faire, encore et encore, dernier essai ? confirmation de oui c’est possible non c’est pas possible
, puis nouvelle rencontre amoureuse, adoption comme dit jailly, peut etre aussi voir avec don d’ovule si tu veux vraiment avoir un bebé dans ton ventre, et ne pas rester seule avec ta douleur, l’ouvrir la sortir voir un specialiste pour cela, deja le fait d’avoir ecrit ici, c’est donc un changement , il faut continuer, et si ce tatouage est sur ton ventre, c’est qu’il a raison d etre, tu as l’instinct maternel, et donc je dis encore pourquoi pas ?
mais faut y aller avec prudence aussi, car moi je te dis des choses mais faut pas se leurrer pour par re souffrir, donc bien etre consciente, ne pas se faire non plus de faux espoir, mais essayer encore, et aimer un enfant, tu sais j’ai une amie, c’etait son mari qui suite a un cancer ne pouvait pas faire de bebe, ils ont essayé idem procreation assistée, mais niet, elle elle pouvait, mais ils ont fait le choix d’adopter, et donc voila c’est fait, lorsque je vais chez elle, jamais je ne pense tiens c’est pas son bébé naturel, jamais, cela ne me vient tellement pas a l’esprit au vue de l’amour qu’elle lui porte et que l’enfant lui donne rien que dans ses yeux, ce petit etre voit une maman, je te jure que bon c’est le sien biologiquement ? c’est pas le sien ? bof moi je fais plus gaffe, et elle non plus
mais etant maman famille nombreuse, je parle fastoch je sais, car je connais la grossesse, je t’ecris completement dans le desordre, j’espere que tu y trouvera néanmoins quelque chose de positif, j’espere de tout mon coeur, tu m’as bouleversée tu sais,
penses a reprendre le travail et vie social surtout, important tu sais, prend soin de toi , tu es ta meilleure amie,
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Quelque chose me dérange, tout de même…Si tu as forcé la main de ton conjoint pour avoir un enfant, il vaut sans doute mieux que tu n’en aies pas eu, du moins, pas avec lui…
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j’ai connu la procréation médicalement assisté, j’ai eu la chance que cela fonctionne après 5 ans de piqures…mais surtout je n’étais pas seule! un enfant se fait a 2 même comme ça…les rdv chez le médecin, les écho , l’attente des résultats de prise de sang , les ponctions et les implantations…l’espoir est a 2, l’envie et la déception parfois est aussi a 2. et après tout ça…l’éducation….aussi a 2 car sinon ça ne peut pas marcher, alors là vaut mieux être seule qu’être en désaccord car le môme fonce dans la brèche directe!! tout ça pour dire que je te comprend, que c’est douloureux et que tu ne dois pas te juger car la vie réserve bien des surprises, bonnes ou mauvaises mais même les mauvaises nous font évoluer…les chinois disent que « la maladie est une chance car lorsque l’on s’en sort on voit la vie autrement , on en prend la mesure et on devient heureux! » c’est ce que je te souhaite. quand l’hôpital m’a dis « madame on ne peut plus rien pour vous maintenant c’est dons d’ovocytes » j’ai pensé a l’adoption…je comprend qu’on ne puisse pas le faire car je m’étais donné un an pour « souffler » et est ce que je serai encore capable d’affronter cette nouvelle bataille? j’ai eu la chance de ne plus me poser la question et comme mon histoire fini bien, j’ai comme les chinois le disent pris la mesure de la chance que d’être maman mais surtout de me rendre compte que le plus important c’est que je n’étais pas seule…pendant toute ma période de stérilité , de part mon travail, j’ai entendu tellement de gens malheureux que je me disais qu’en fin de compte j’avais de la chance même sans enfant.alors oui, on peut faire un enfant toute seule et je tire mon chapeau a celle qui le font car c’est hyper chaud…mais aussi que si tu étais mal accompagné alors peut être qu’en fin ce compte……… et que l’amour d’où qu’il vienne, d’un enfant ou d’un compagnon, c’est de l’amour a donner et a recevoir et parfois on ne peut avoir les 2 et s’en fou car on est heureux!! et puis où est ce écris que tu n’a le droit a rien??? pardonne toi car tu as bien agit et qu’on est des centaines de filles qui auraient fait exactement la même chose que toi et puis…en faite…tu n’as rien a te pardonner! c’est tes espoirs peut être qui te foutent en l’air, alors j’espère de tout cœur que tu aura la force de te reconstruire et que tu ne mérite pas de te punir….un jour tu dira « la vie est belle »
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Quel texte touchant.. Ne pas perdre espoir et toujours relever la tête, aller de l’avant…
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· Ciao Livia, dopo averti scoperto su current e dopo averti inserito tra gli amici in twitter, approdo sul tuo blog. Conteimlmpi per il tuo lavoro che seguo con attenzione e stima.tommi
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