Moi et mon corps, une relation ambigu.
Je n’ai pas dans le souvenir d’avoir vécu une enfance malheureuse. Un papa, une maman, un cadre de famille stable et épanouissant, enfin seulement dans ma tête de petite fille.
Car en réalité, tout n’étais pas aussi beau qu’il y paraissait. En y repensant maintenant, je ne sais pas comment je n’ai pu rien remarquer. Le papa adoré, qui ne peut rien me refusé, n’était pas aussi parfait que je l’imaginais. Des absences de plus en plus fréquentes, des comportements étranges, des mots pas vraiment beaux qui sortent de sa bouche, une odeur forte et désagréable qui me pique le nez quand j’enfouis ma tête dans son t-shirt.. L’alcool.
Jusque là, je ne voyais pas ou était le mal, tout le monde buvait de cette boisson, pourquoi lui n’y aurait pas le droit.
Et puis nous avons déménagé, oh pas très loin de ces habituels point de rendez vous, où il avait l’habitude de se retrouver avec ses amis.
Je grandissais, les choses se dégradaient, papa se montrait plus violent, cette fois avec les mains, les pieds, sur maman, qui n’avait rien demandé et en ma présence ainsi que celle de mon frère. Des cris, des pleurs, des coups..
Pourquoi es tu si méchant mon papa ? Ou sont passé tes câlins et tes bisous réconfortants ?
Infidélité, violence physique et moral, manquement à son devoir de père, divorce annoncé.
Lorsque j’ai de nouveau déménagé, je me suis mise a m’empiffrer à m’en faire mal au ventre, bizarrement cela me rassurait, un manque que j’avais surement besoin de combler. J’étais seule, les moqueries a l’école sur mon physique ont débutées. Mon grand frère s’y mettait a son tour, sans qu’il se rende compte que me traiter de grosse me brisait le coeur.
S’en suivi 1 mois seulement après ma « nouvelle vie », l’hospitalisation d’urgence pour ma mère, gangrène a la main, amputation, mort probable dans la nuit. Mais elle s’est battu, la mort n’a pas voulu d’elle, lui a laissé un peu de répis.. Plus d’un an sans voir ma maman, mal dans ma peau, plus d’appétit, le reflet du miroir me rend si triste, je pleures tous les soirs, assez silencieusement pour qu’on ne m’entendes pas. Je suis si seule.
Mon corps a alors décidé de ne plus savoir avalé, même l’eau m’était pénible a déglutir. J’aurais passé toutes mes années collège à me scruter dans les moindres détails, a calculer le nombres de calories que j’engloutis par jour, pour ne plus entendre le mot « grosse ». Perte de cheveux, perte de dents, plus de force pour faire un pas devant l’autre, l’envie de continuellement dormir et de ne plus se réveiller..
Mon visage ne reflète plus rien, un visage vide sans expressions.
Tous les soirs, je m’infligeais une heure de sport intensif a en avoir le corps brulant de douleur car il fallait que je ressente le fruit de mes efforts. Cette douleur en devenait presque un plaisir. Lorsqu’a 14 ans, je remarqua de la peau d’orange sur mes jambes, je les frictionnais chaque jour si fort que je me retrouvais avec des hématomes, et cela me rassurait..
Torturer mon corps était devenu une habitude, que je ne comptais pas arrêter, car sinon je risquais de prendre du poids, et c’était hors de question. Plus j’avais mal, plus je sentais mon estomac se creuser, plus cela me rassurait. Je n’étais plus que l’ombre de moi même, isolée du reste du monde, sans amis à qui me confier ou qui aurait pu me faire oublier les démons qui me rongeaient. J’avais besoin de me punir, c’était un défouloir. Pourquoi devrais je être heureuse si tout le monde souffre autour de moi ?
Aujourd’hui à 21 ans, , j’essaie tant bien que mal d’oublié cette période même si elle restera ancré en moi à jamais. La peur de grossir est toujours fréquente, mais je ne suis plus aussi excessive qu’auparavant.
L’amour m’a métamorphosé, je commence à gouter timidement au bonheur, à croire en des jours heureux, ma vie commence maintenant.
Sweetrétro
je n’ai pas de mot ! je lis, et vous me faites pleurer, vraiment, la seule chose que je vois, c’est que vous êtez jeune, et que la vieille phrase, tout est devant vous, bah si elle a un sens, bien sur les blessures, cette periode de vie, qui sont importantes en vous, bien sur elles ont existées et elles auront des marques, et feront l’être que vous êtez, mais, je vous assure, que si vous avez trouvé l’amour, puis ensuite sans doute des enfants, je suis sure que vous puiserez la, la force , le bonheur, tout est a faire, malgré tout, meme avec ce qu’il y a eu de pire,
c’est idiot peut etre ma comparaison, mais meme ds le beton, regardez, ya des plantes qui poussent et qui ecartent le ciment, ! alors vous ! oh la ! vous serez bientot la plus belle des fleurs, mais je vous assure !!!!! votre point fort ! la jeunesse ! moi, pardon de dire moi, ! je suis restée dans mon probleme, pas eu la force, pas eu la chance d’un bon compagnon, et me voici maintenant dans l’impasse, et mon age qui me fait dire stop, je baisse les bras ! j’avais meme delaissé ce blog ou je reconfortai les gens , c’est pour dire, et si j’etais jeune, !!!!! mon Dieu ! je refais le monde, !
continuez, je peux que vous dire chapeau, bravo RESPECT a vous ! vous m’épatez par votre force,
je vous souhaite tout le bonheur qu’il puisse !
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tres émouvant et touchant votre témoignage. je vous souhaite également d’etre heureuse et bien dans votre corps quand vous vous sentirez prete :)
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Très émue aussi, vous avez eu une enfance si difficile, dont vous gardez les blessures.
Et vous êtes assez lucide pour comprendre votre comportement auto-destructeur…
L’amour vous a guérie, j’en suis heureuse, j’espère que maintenant vous arriverez petit à petit à apprendre la chose essentielle : vous aimer vous-même.
C’est la chose la plus difficile au monde mais en y travaillant tous les jours un peu, on y arrive. Et cet amour là, permet de cicatriser vous plaies intérieures.
Je vous souhaite de tout cœur une belle vie
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Quel témoignage ! Et quelle douleur, quelle meurtrissure cette enfance. Il faut relever la tête et c’est avec un corps d’adulte, du recul et du temps que l’on parvient à vivre avec ses souffrances. mais on ne les oublie jamais.
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