Hyperphage

Il y’a 6 ans, je pesais la moitié du poids que je pèse aujourd’hui. J’étais plutôt pas mal, même si a l’époque je ne me trouvais pas jolie. En tout cas, les hommes me regardaient, aimaient mon corps, et moi, j’aimais ça.

Le temps a passé, j’ai rencontré l’homme qui doit je suppose, etre l’homme de ma vie.
La vie a suivi son court, entrainant avec lui le flot normal du quotidien.. des grossesses, des naissances, des bonheurs, des soucis, des peines des joies, des emotions positives ou negatives.
Et moi, les emotions, surtout les negatives, ca me fait manger. C’est la seule chose qui me soulage.

Je pourrai fumer, je pourrai boire. Non, je mange.

Je suis coincée dans ce corps.
Dans ce gras, dans cette graisse.
Je suis coincée dans cette boucle infernale de l’hyperphagie.

Comme une toxico, pour apaiser mes souffrances, je mange, que dis-je, je BOUFFE! pour apaiser ce qui me fait si mal….
Et quand j’ai le ventre plein, tendu, que j’ai mal a l’estomac, que je n’ose plus bouger de peur de vomir, le soulagement et l’apaisement arrivent.. mais très vite, ils laissent place a la honte…

Honte d’être la vache qui vient d’avaler en 20 minutes un pot de rillettes avec une demi baguette, l’autre moitié avalée sans rien dessus….. d’être capable de manger du beurre a même la plaquette…..
Honte de constater que jamais je pourrai me passer de ce travers. Je ne pourrai jamais sacrifier la seule chose qui soulage mes angoisses, mes souffrances. Les régimes, très peu pour moi.
Honte d’infliger ça a mon mari. De l’obliger a coucher avec une femme de 120 kg alors que j’en pesais 60 quand je l’ai rencontré. J’ai l’impression de l’avoir floué.

Il dit que non, il m’aime, il aime mes formes. Pourtant il ne me regarde pas comme avant.

Je n’ai pas encore 25 ans et les hommes ne se retourneront plus jamais sur moi. Parmi toutes ces souffrances qui me font bouffer, il y’a celle de ne plus etre séduisante.
J’ai envie de plaire. J’ai envie de me trouver belle dans le regarde des hommes. D’un homme. Même si ce n’est pas le mien.

26 réflexions au sujet de “Hyperphage”

  1. Je connais ça par cœur….
    Je n’aime pas lire ta souffrance… Je ne te connais pas, mais je me sens proche, parce que j’ai la même façon de soulager mes angoisses…
    J’aimerais te donner un peu d’espoir, je suis sure que cette situation n’est pas définitive ♣ Bon courage et bravo pour ce billet !

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  2. Ne te gâche pas la vie avec cette maladie, oui c’est une maladie et comme toutes les maladie, elle se soigne… une thérapie accompagnée d’un suivi avec une diététicienne pourra te permettre de comprendre pourquoi tu manges de cette manière au point de te rendre honteuse, puis de te détester.
    tiens le coup!

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  3. En moins de trois ans, je suis passée de 65kg à 95kg (je suis montée jusqu’à 107kg avant d’entamer un régime que je n’ai pas pu poursuivre car je suis enceinte pour la deuxième fois – je vais sûrement tout reprendre……..). Dieu que je connais cette angoisse d’avoir l’impression d’infliger à son mari une apparence qui nous semble si peu attirante…

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  4. +1 avec elleban. j’étais comme toi et j’ai trouvé un merveilleux ostéo/kinésiologue qui a trouvé la cause de mon mal-être. j’ai pu commencer la chrononutrition et j’ai perdu 20 kilos en1 an. faut pas hésiter à consulter. courage :)

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  5. je suis comme toi, je noie mes angoisses dans la nourriture et j’ai pris 30kg en 7 ans, tout doucement, sans faire vraiment attention, depuis je stagne en alternant périodes de stress et périodes où je me motive à prendre ma vie en main mais je n’arrive pas à m’en sortir pour l’instant car mes blessures sont profondes. Il y a peu j’ai enfin compris ce qui n’allait pas et j’espère que j’irai mieux ! si tu t’accroches tu finiras par ne plus te focaliser sur ton poids mais sur la source de ton mal et à partir de là le reste viendra tout seul ! accroche toi et profite au maximum de ta petite famille :)

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  6. Quel dommage de sentir mal et de ne rien faire :(
    Tu es jeune, c’est maintenant que tu dois te faire aider pour redevenir celle d’avant.
    tu dois régler tes problèmes avant d’envisager d’attaquer l’amaigrissement.
    Ne reste pas plus longtemps avec ce mal être.
    Courage.

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  7. C’est fou, j’aurais pu écrire chacun de tes mots…
    45 kilos pris en quelques années, dont 30 en 6 mois…
    Manger apaise, momentanément, mais n’est ce pas aussi une façon de se punir, d’infliger à son corps une souffrance supplémentaire?

    Et comme toi, plaire me manque, le regard des hommes qui ne se retourne plus, le regard de mon homme qui voit désormais sa femme, mais pas une amante…

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  8. L’hyperphagie est une maladie, tu ne dois pas culpabiliser, il faut absolument que tu réussisses à aller mieux dans ta tête pour aller mieux dans ton corps. As-tu un suivi pour tes troubles alimentaires ? Est-ce que tu te sens en colère contre toi, contre des personnes ? Il faut que tu parviennes à exprimer ce que tu ressens au moment de la crise, quitte à écrire par exemple afin de réussir à la repousser ne serait-ce que de 5 minutes au début, puis augmente progressivement la durée, ça peut aider. Bises et bon courage

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  9. Que dire sinon que je me retrouve beaucoup en toi, et dans ce que tu as écrit!!!

    Je ne savais pas que ce que je vivais était une maladie et qu’elle portait ce nom . . .

    MERCI à toi de ton témoignage, je me sens moins seule et du coup j’ai décidé de me faire aider . . .

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    1. je me retrouve dans ton ecrit.c’est trés dur de voir ce corps,d’infliger ça a son mari,a ses enfants.c’est pourquoi ce matin j’ai eu rdv chez une nouvelle nutritionniste qui je l’espere pourra m »aider,elle,a me retrouver,a reprendre de bonnes habitudes.la démarche n’est aps facile mais le fait de l’avoir ecrit est déja un bon debut,courage le parcours est long mais tu es jeune et tu trouvera du monde pour te soutenir

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  10. C’était moi il y a deux ans… Plus je grossissais et plus mes crises étaient justifiées ! Je faisais 153kg alors une crise de plus ou de moins… Et puis j’ai pris la décision de me faire poser un anneau et les crises ont disparus ! Depuis 2 ans je revis, j’ai perdu 50 kg et je ne ressens plus ce besoin de me gaver.
    Tu t’en sortira toi aussi !

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  11. Ton récit m’a beaucoup touchée.
    Je sais que ce n’est pas une décision facile à prendre mais je pense qu’un psychologue pourrait beaucoup t’aider à exprimer/diminuer la culpabilité et à mieux gérer tes émotions en général (et s’il ne te convenait pas pour x raison, n’hésite pas à en changer !).

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  12. Ton témoignage est vraiment très touchant.
    Je ne sais pas si ce que je vais dire te serra d’une grande aide mais sait-on jamais… Tu semble résignée, quand tu dit que les hommes ne se retourneront plus jamais pour te regarder dans la rue, pourtant rien n’est définitif dans la vie ! Nous possédons tous au fond de nous une force, une énergie qui si on parvient à la mobiliser peut faire bouger beaucoup de choses. Si tu le désires vraiment, si tu cherche de l’aide auprès de personnes compétentes tu pourra redevenir celle que tu étais, j’en suis sure.

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  13. Je viens de découvrir ce site aux histoires plus touchantes les unes que les autres mais c’est sur la tienne que je m’arrête 5 min pour te dire que SI tu pourras te passer de ce travers, ne te fermes pas les portes, pas à 25 ans!! Ta description de la bouffe/drogue je la connais plus que ce que je ne voudrais, ce cercle vicieux infernal « je me sens mal donc je bouffe donc je me sens mal » j’en suis sortie (même si par moment le paquet de gâteaux ne fait pas long feux dans le placard, les quantités et la fréquence sont sans commune mesure avec « avant »); Je n’ai pas de recette miracle, malheureusement, je crois simplement que je me suis sortie de l’environnement toxique dans lequel j’évoluais, j’ai trouvé une sorte d’équilibre et même si tout n’est pas parfait, c’est largement mieux. C’est à partir de là que le cercle vicieux devient un cercle vertueux, « je vais bien donc je mange juste à ma faim, donc je vais bien ». Garde espoir, j’espère de tout coeur que tu trouveras ton équilibre, mais par pitié ne te résigne pas si vite!!

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  14. Je pèse actuellement 105 kg et je voudrais te rassurer…mon corps, avec cette douce masse qui le compose, il et elles sont nombreux à l’aimer et ce, d’abord parce que ce corps que d’aucuns jugeraient difforme, je l’aime, moi et je le porte comme un bijou et non un fardeau.
    Je pense sincèrement que ce qui nous rend belles, c’est la confiance en soi.
    Je te souhaite de tout coeur de retrouver l’amour de soi qui nous porte et nous rend séduisants à nos propres yeux.
    Amicales bises

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  15. j’en ai eu presque des frissons, lire que je ne suis pas seule je me retrouve tellement dans ce que tu ecris, je n’ai pas le meme recit de vie mais depuis toute petite je ne peux pas me suporter a la moindre contrariété je me ‘goinfre’ encore plus lorsque je suis seul etant plus jeune je comblais le faite d’avoir trop manger pendant plusieurs semaine en arretant completement de manger jusqu »a ce que je ne puisse plus le suporter en general au moins 1semaines je trouvais des ptite strategies pour faire croire que je mangeais ou pour piquer de la nourriture quand j’etais dans la passe « boulimie » je me rendais malade et quand je regarde mtn les photos je n’arrive pas a comprendre je pesais 60kg et mtn j’en fait preske 40 de plus.. je suis tomber enceinte il y a 3ans j’me suis un peu laisser aller (sieste avec le bébé grignotage etc etc..) j’ai arreter de fumer et mtn je ne peux meme plus me regarder je me degoute et ai donk l’impression que chaque personne qui me regarde me voit du meme oeil..
    j’ai 22ans 2enfants la chance d’avoir un cheri qui m’aime et avec qui je me marie bientot mais mon estime de moi et tombée tellement basse que j’en vient a me poser des questions a avoir envie de voir des mecs se retourné quand je passes comme avant sans avoir l’impression que c’est pour ce moquer de moi

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  16. Je me retrouve totalement dans ce récit.
    Je suis ainsi aussi et j’alterne inexorablement, entre prise de poids et pertes de kilos…
    Ma peau en a payé les conséquences.
    La différence je suis seule, et ça vaut mieux comme ça je crois…

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  17. Quand je regarde tous ces commentaires et ton récit je dois m’avouer que oui, moi aussi je suis malade, comme toi, comme vous, comme ma mère l’est avec sa bouteille. Je ne pèse qu’une soixantaine de kilos pour l’instant mais ce toutes vous décrivez, ces sentiments de culpabilité, cette déformation incontrôlée, cette perte d’identité durant les crises et son rejet par la suite… tout ca je le ressens déjà. Lire vos récit me fait peur car on commence toute de la même façon et je ne pense pas que le problème et moins grave avec 10 ou 20 kilos en moins, tout ca n’est qu’une question de temps.

    Pour ma part cela fait 5 ans que je réfléchie sur mon problème que j’analyse, que je me fais aider aussi un peu. Mais j’en peux plus de passer ma vie à analyser la source de mes souffrances, de trouver toujours une nouvelle raison à cette maladie. Oui j’en ai pleins, nous en avons tous et pour la plupart nous en sommes relativement conscient. Je pense que ca ne fait pas disparaitre la souffrance pour autant et le besoin de l’apaiser par notre drogue. Je pense qu’il faut tout simplement accepter de souffrir, accepter ses faiblesse, ne pas vouloir les cacher ni les fuir mais les regarder comme un ami nous regarderait pleurer.

    Ce regard bienveillant sur soi-même, plus neutre qu’aimant, il s’apprend et il se travaille. Je pense que l’écriture aide beaucoup par exemple, se parler à soi même aussi, chanter, méditer. Il n’est pas question ici de s’analyser, ni même de se faire la leçon, mais seulement de s’écouter, d’exprimer ce que nous ressentons, mettons des mots dessus, des mots justes, des mots vrais, aussi vrais et simples que ceux de vos commentaires « j’ai envie de plaire à un homme », aussi vraie et juste que cette photo. Nous pouvons rendre cette expression plus régulière, quotidienne même, et publier chaque soir un sentiment, un mal être, une joie et partager ainsi cette énergie que nous gaspillons toute dans l’auto-destruction.

    Par exemple, à cet instant précis, après vous avoir écrit, je n’ai plus envie de manger haha.

    C’est une idée, dites moi ce que vous en pensez.

    En attendant je vous envoie à toute un sourire et vous remercie d’avoir été sincère sur ce forum et envers vous surtout. Ce sont vos récits qui m’ont donner le courage, à mon tour, d’accepter cette faiblesse et d’essayer d’en faire quelque chose … avec vous!

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  18. Bien qu’étant plus jeune, je me reconnais également dans ton récit.. Le besoin de sucre, de manger, de remplir son estomac pour se sentir apaisée. Puis très vite la culpabilité, et la promesse faite à soi-même de ne plus recommencer, d’arrêter ses conneries pour (re)devenir belle et attirante. Et une crise quelques heures plus tard.
    Je me demandais, pour vous les filles, se faire suivre par une diététicienne ça a vraiment aidé? Car je n’en peux plus. De l’opinion que j’ai de moi-même, des regards des autres..
    Bon courage en tout cas, et bravo pour ce billet

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  19. et pourquoi cela devrait-il être une fatalité??
    c’est clair, les régimes ne sont pas la solution. car on ne choisit pas ce que l’on mange, manger ça ne se contrôle pas, ça ne s’intellectualise pas.
    c’est bien plus profond.

    mais cette profondeur, ce mal qui nous ronge et qui nous fait compenser en surface par du remplissage, on peut l’atteindre non??

    « votre corps a une mémoire » de Myriam Brousse est super intéressant, je te le conseille méga méga fort (pas cher aux éditions poche marabout).

    ça donne des idées, ça fait comprendre des choses.

    il y a la difficulté de trouver un bon thérapeute car nombreux sont ceux qui s’en foutent et qui amassent du fric, sans éthique, sans empathie.

    je pense que pour résoudre le problème il ne faut pas se centrer sur lui.
    je pense plein de choses mais c’est dur de l’exprimer.
    et puis je ne suis moi-même pas encore guérie.

    je te souhaite de faire chemin

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  20. Bonjour,
    Des que je me retrouve face a ma solitude et a tout les difficultés que j’ai encore a dépasser dans ma vie de jeune adulte, je fais comme toi je mange.
    Sans refléchir, sans envie, sans goût, je grignote pour m’apaiser d’un mal que je ne sais guérir autrement.
    J’ai 23 ans, j’ai pris 8 kilos en un an. Du 36 au 40, mais je me controle je fais du sport, je pense a mes souffrances et je cours, ca fonctionne et tu en tires une réelle satisfaction, contrairement a la nourriture.
    Essayes, rien n’est encore perdu !!!! tu peux y arriver. Je te souhaite beaucoup de courage, soit forte et occupes toi de toi, il est primordial de s’aimer.

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  21. Bonjour,
    J’aimerai savoir si tu t’en es sortie aujourd’hui et si oui comment… Moi je ss ds la même situation que toi… La nourriture est un refuge , une pulsion, un besoin de soulager un mal intérieur non identifié… Je ne sais plus quoi faire pour éviter les crises!!! Besoin daide

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  22. bonjour à tous!

    Pour moi un homme qui trouve beau et sensuel une femme en très grand surplus de poid, ca me rend triste de lire une tel souffrance :(

    Moi je rêves d’une femme comme ca :)

    avis au intéresser ;)

    fa4usbbw

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