Ma tache.
Ma petite tache, jolie. Je l’aime cette tache, ronde, discrète, pigmentée d’une belle couleur caramel. Elle donne envie de mordre dedans, pour vérifier si ce n’est pas un caramel breton échoué sur ma peau.
Elle est en haut de ma cuisse, sur l’extérieur.
Petite erreur de programmation de répartition de mélanine, moi qui est une peau très blanche, je trouve ça cocasse.
Cette petite tâche je l’aime parce qu’elle est a moi. Personne ne m’a dit qu’il ne l’aimais, jamais non plus qu’il la détestait. Personne ne m’a dt que je devrait l’enlever, ou la faire blanchir, personne ne l’a jamais regardé avec dégoût, vous savez cette moue que l’on essaye d’effacer au moment ou on se rend compte l’avoir faite.
Ô oui je l’aime cette tache, elle me suit depuis l’enfance, « une tache de naissance ». C’est la seule chose que j’aime regarder chez moi. Elle ajoute ce petit côté asymétrique a ma silhouette, comme une mouche sur le fard d’une noble dame de temps moyenâgeux.
Mais surtout, elle me permet de me concentrer sur un point, sur ce point quand je suis face a un miroir. Pour regarder quelque chose, comme une mire, plutôt que de regarder le reste, ce reste boursouflé, ce menton dédoublé, le gras du ventre qui fait un bisous lascif des plus nauséeux. J’ai été jolie, mais ce n’est qu’aujourd’hui que je le vois, sur ces photo qu’on m’a volé l’époque. Un joli visage fin, des yeux en amande aux couleurs changeante, un petit nez en trompette même que quand je bronze j’ai une trace clair a sa base. Des cheveux noirs qui boucle en anglaise naturellement, même si c’est une horreur a démêler le matin, c’est joli et sans trop de peine.
Oui mais a l’époque j’avais mal, mal en dedans de trop de question sans réponses, d’un père trop porté sur le tonneau et une maman a qui je refusais de parler d’autre chose que de la météo. Et cette douleur, si sourde et si poignante, silencieuse. Bonne élève, musicienne, vive d’esprit, mais mal a s’en couper la peau, le soir, en haut des bras pour pouvoir le cacher avec un t-shirt. Et puis une fois le rasoir disparu, je n’ai jamais su comment exactement, même si je suppose que ma mère l’a trouvé et jeté, je me suis mise a manger.
A quoi bon faire attention, j’ai d’autre nœud a régler. Et puis manger ça rempli, et finalement un manque se comble de chocolat en bonbon, voire même boite de ravioli froids, juste comme ça en sortant de la supérette, faut pas que maman me voie manger. En plus je mange moins aux repas, tout le monde est content.
Et voilà le joli corps généreux, puis enrobé, puis gros, puis carrément dégoûtant. Avec des haut et des bas.
Aujourd’hui, je ne regarde pas. Je casse la gueule a des gâteaux quand je sens mes nerf en pelote, et puis tant pis advienne que pourra, pire ne serait pas si grave, au point où j’en suis.
Alors dans mon miroir, le matin, je regarde ma tache. Ma jolie tache caramel, là juste là. Et je l’aime.
Que dire…. que dire sur cette petite tâche qui te permet de ne pas voir le reste… une tâche pourtant, de par son nom, ce n’est pas beau une tâche, on n’aime pas ça les tâches.
Et la tienne, tu l’aimes, tu l’aimes peut-etre parce qu’elle est la de naissance justement, ta marque de naissance, celle qui te prouve que même si tu ne te reconnais pas dans ce miroir parfois, elle est là, elle te prouve que c’est toi, elle te rappelle que tu es toujours toi, la même même si différente à tes yeux.
De bon matin, c’est vrai, ta tâche de naissance, moi aussi je l’aime, et j’aimerais bien avoir la même pour ne pas oublier ce que j’étais quand je suis née. Tellement de ressemblance avec des choses que j’aurais pu écrire, tu m’as touchée.
Merci
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Merci de ce petit mot :)
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J’aurais pu écrire pareil :/
La bouffe fut mon réconfort après le divorce de mes parents et forcement… je suis devenu obèse :x Depuis je fais le yoyo….:/
Concernant la tâche, mon fils à la même :D A droite de son nombril, c est drôle, parce que ni son père, ni moi n’en avons une :)
Elle est apparu vers ses 6 mois et je dois avouer que j aime sa tâche enf orme de petit nuage <3
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