Naissance.
Petit bébé au corps tout potelé, plein d’une nouvelle vie et pourtant déjà opéré.
La petite fille qui s’interroge, qui subit les assauts de cette maladie.
L’adolescente au corps detesté, opéré, cicatrisé, non apprivoisé.
La jeune femme au corps féminisé et doucement défleuré.
La future maman au corps mutilé, éprouvée par la mort de son bébé.
La femme enceinte aux formes arrondies, au ventre qui grossit, bébé qui s’épanouit dans l’écrin protecteur de sa mère chérie.
La jeune maman comblée par ses deux enfants, au corps lassé et au ventre vergeturé.
La mère aux seins nourriciers, comblant les besoins de son nouveau-né.
La copine un peu coincé, honteuse de ce corps qu’elle essaie de cacher.
L’épouse aimée, sentant son corps lui échapper, pourtant toujours désirée.
22 ans, déjà maman. L’aube d’une vie, pourtant déjà bien remplie. 11 cicatrices visibles, de nombreuses cachées. La plus difficile, la plus douloureuse, l’incomparable entre toutes, celle de mon coeur meurtri au décès de mon bébé pendant la grossesse. Les cicatrices visibles sont un fardeau, elles sont la conséquences de ce qui se nomme « Hallux Valgus » et a des luxations de rotule répétitives. Des mois de rééducation, des efforts à fournir pour aller mieux et s’accepter. Mais ce n’est rien comparé à la perte de mon bébé. Ma plus grande douleur et ma plus grande fierté. Je peux le dire, j’ai un ange qui veille sur nous. Un petit ange aux ailes toutes douces. Je l’ai pleuré… Tant pleuré. Aujourd’hui je suis nostlagique. Mon corps a abrité 3 enfants, mais seulement 2 sont dans les pensées. Ce troisième enfant que j’ai pourtant porté en premier, se retrouve oublié, nié. C’est pourtant ce petit bébé qui a fait de moi une maman pour la première fois. C’est avec ce bébé que j’ai vu mon ventre s’arrondir tout doucement. C’est avec ce bébé que j’avais fait mes premiers projets. Mon corps, ce corps de maman qui n’oublie pas, qui ne peut et ne veut oublier. Ce corps qui m’avait trahi. Ce corps qui avait laissé mon bébé s’échapper. Ce corps qui a ensuite protéger mes deux autres bébés. Ce corps que j’ai encore du mal à apprivoiser. Ce corps qui est mien, et que je n’ose montrer. Avec ce corps que j’ai négligé, il est grand temps, je crois, de me réconcilier.
:'(
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C’est beau ce que tu écris… je te reconnais coupine ^^ ! bisous à toute la famille !
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